1. Pourquoi tenons-nous nos frères et sœurs pour acquis?
Ils sont considérés comme des compagnons de jeune âge pour lesquels nous perdons de l’intérêt avec le temps. Pourtant, nous marquons très tôt les personnes qui nous sont les plus proches. Bien entendu, ces dernières comprennent les parents, mais les frères et sœurs sont présents tout le temps également. Même les parents les plus attentionnés agissent davantage comme des médecins lors d’une rencontre scientifique. Ils disent « Mets ce jouet par terre », « Il ne va pas te frapper encore » et « À table dans 15 minutes. » Mais chez les enfants, on assiste à une lutte de pouvoir, à des possessions de propriété et des agressions physiques. Les personnes avec qui l’on vit tous ces psychodrames deviennent extrêmement importantes pour notre développement.
2. Qu’en est-il du favoritisme des parents? A-t-il une incidence à l’âge adulte?
A-t-il une incidence à l’âge adulte? Le favoritisme peut profiter à l’enfant non favorisé, qui comprendra mieux que le prestige se gagne. D’autre part, l’enfant préféré développe facilement sa confiance en soi, tandis que l’enfant moins favorisé doit se battre pour l’acquérir. La plupart des personnes surmontent ce favoritisme en grandissant, mais lorsque les parents prennent de l’âge, cela crée des difficultés. Si vous étiez le fils aîné préféré et que votre petite sœur qui se sentait toujours reléguée au second plan, doit prendre soin des parents, elle a toutes les raisons d’être exaspérée.
3. Comment les relations entre frères et sœurs changent-elles au courant de la vie?
Il existe une sorte de moratoire entre frères et sœurs lors du passage à la vie adulte. On doit en effet concentrer beaucoup d’énergie à notre travail et à nos enfants. Mais lorsqu’on devient plus stable, on a tendance à se regrouper avec nos frères et sœurs parce que nous formons désormais une nouvelle famille élargie. Les moments les plus enrichissants que j’ai avec mes frères sont les périodes où nous nous réunissons tous, et que nous constatons ce que nous avons accompli sur le plan familial et culturel. On peut bien se passer d’eux durant toute notre vie mais ne pas s’intéresser à ses frères et sœurs est un pur gâchis.