L’histoire du stévia
Originaire du Mexique, d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale, le stévia est une plante feuillue appartenant à la même famille que celle des tournesols. Les feuilles de stévia renferment des composés naturels appelés glycosides de stéviol. Ces derniers sont utilisés depuis des siècles en Amérique du Sud comme édulcorants dans les thés et les boissons à base de cacao.
Selon les chercheurs, le gycoside stevioside et le glycoside rebaudioside A sont les plus puissants édulcorants de la plante. En fait, leur concentration en sucre est si forte qu’« ils sont de 200 à 300 plus sucrés que le sucre ordinaire », explique Desiree Nielsen, diététicienne de Vancouver, C.-B. En raison de son goût sucré prononcé, le stévia n’a pas besoin d’être utilisée en grande quantité dans les boissons et les aliments. Des épreuves en laboratoires ont par ailleurs montré que le stévia possédait d’autres avantages : elle ne fait pas monter la concentration de sucre dans le sang et elle est exempte de calories. Le sucre a désormais un adversaire de taille.
Le stévia au Québec
Plusieurs pays utilisent déjà les glycosides dans leurs produits alimentaires depuis des dizaines d’années, y compris le Japon (depuis 1970), la Chine (depuis 1984). De leur côté, les États-Unis ont donné le feu vert à l’utilisation du rebaudioside A comme édulcorant, et l’Union européenne en a fait autant en 2011.
Au Canada, les feuilles et les teintures de stévia sont disponibles dans les magasins d’aliments naturels, ce qui fait le bonheur des épicuriens, car ils peuvent utiliser le stévia dans leurs recettes sans se soucier de faire grimper le nombre de calories. « Le stévia est l’un des aliments sains préférés des gens du monde entier depuis plus de 10 ans », souligne la diététicienne. Mais le secret bien gardé de cet édulcorant naturel est désormais dévoilé au grand jour, et c’est tant mieux. En 2012, Santé Canada a autorisé l’utilisation de le stévia dans toute une gamme de produits alimentaires commerciaux vendus dans les supermarchés, comme le yogourt, les boissons gazeuses, les céréales, les desserts, le jambon, les sauces, les condiments et les pâtes à tartiner.
Les consommateurs peuvent se servir du stévia dans le café, le thé ou même pour cuisiner avec certains dérivés de stévia comme le Pure Via et le Truvia. Il est important de noter que ni l’un ni l’autre de ces produits ne contiennent 100 % d’extrait de stévia. En effet, ces marques y ajoutent des arômes, de la texture et du volume pour augmenter sa durée de conservation.
Régalez-vous avec modération
Les chercheurs de Santé Canada n’ont pas observé d’effets toxicologiques liés à l’utilisation de glycosides de stéviol et ont conclu que sa consommation était sécuritaire pour les Canadiens, y compris les femmes enceintes, les enfants et les personnes atteintes du diabète. Pour encourager des habitudes saines, l’agence gouvernementale recommande toutefois de limiter la consommation de le stévia à 4 mg par jour par kilogramme de poids corporel (soit 12 mg par jour par kilogramme de poids corporel pour les glycosides stéviol). Une femme de 68 kg (150 lb), par exemple, peut consommer sans danger 816 mg de stévia par jour. Cette recommandation est la même que celle publiée conjointement en 2010 par le comité mixte FAO/OMS d’experts des additifs alimentaires (JECFA) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Alors que les substituts du sucre, y compris les édulcorants artificiels, soulèvent des questions de santé depuis longtemps, le stévia, quant à lui, a réussi haut la main toutes les épreuves jusqu’à maintenant. Beaucoup d’amateurs de l’édulcorant naturel ne sont pas surpris de ces résultats, qu’ils expliquent, quant à eux, par la longue expérience qu’en ont les pays d’Amérique du Sud. Quarante ans de consommation de ce produit au Japon sont aussi la preuve que le stévia constitue une solution de remplacement saine au sucre et à d’autres édulcorants sur le marché.
Si le stévia ne favorise pas la prise de poids, ce n’est pas forcément le cas des produits qui en contiennent, car beaucoup d’entre eux ne sont pas sains. Un édulcorant exempt de calorie n’est pas une raison de manger sans retenue les aliments qui en contiennent. « Si vous cherchez à éviter le sucre, le stévia est un excellent substitut naturel sans calorie, mais cela n’en fait pas forcément un aliment sain à consommer tous les jours », explique la diététicienne. Les Canadiens devraient continuer d’opter pour des aliments sains afin d’éviter d’engraisser et de prévenir le diabète et les maladies du cœur qui découlent d’un surplus de poids. En ce sens, suivre les recommandations de Santé Canada pour le stévia est un excellent point de départ.
Sur le même sujet: