Des cheveux qui resplendissent de santé
Les produits capillaires ou l’alimentation peuvent-ils vraiment contribuer à donner plus d’éclat et de volume à vos cheveux? Voici de quoi il retourne.
Autrefois considérée comme triviale, la recherche sur la santé capillaire s’est grandement développée au cours des 15 dernières années, apportant une meilleure compréhension de la biologie et la chimie complexes du cheveu. «On reconnaît aujourd’hui que le cheveu est un micro organe complexe fournissant diverses informations sur la santé de la personne», de dire le docteur Jerry Shapiro, directeur clinique du laboratoire de recherche sur le cheveu du département de dermatologie et science de la peau de l’université de la Colombie-Britannique..
L’équipe de Plaisirs Santé est allé à la racine, si l’on peut s’exprimer ainsi, de ce qui se passe au sein des milliers de cheveux qui recouvrent notre tête et des moyens à prendre pour leur redonner santé et éclat.
Comment poussent les cheveux
A la base du follicule pileux, se trouve le bulbe du cheveu, qui renouvelle les cellules capillaires au rythme d’environ 1 centimètre par mois. «Ces cellules se divisent très rapidement, souligne Jerry Shapiro. En fait, après celles de la moelle osseuse, ce sont celles qui se divisent le plus vite; elles rendent donc bien compte des processus métaboliques.»
Le cuir chevelu comprend 100 000 à 150 000 follicules pileux, qui se renouvellent sur un cycle allant de deux à cinq ans, suivant trois phases distinctes : croissance, régression et repos. Si vos cheveux ne descendent jamais plus bas que vos épaules, c’est probablement que leur cycle est de trois ans, ou alors, la cause en est génétique.
Le cheveu est fait de kératine. Cette protéine, également présente dans les sabots, les cornes et les plumes des animaux, est, dans la nature, la plus résistante de toutes. Les cellules générées dans le follicule meurent rapidement, à mesure qu’elles sont repoussées vers le cuir chevelu par celles qui se sont nouvellement formées. La tige émergeant du cuir chevelu est composée de la kératine provenant des cellules mortes.
Les couches de kératine se trouvant en surface de la tige forment une enveloppe protectrice, appelée cuticule; elles se chevauchent à la manière des bardeaux d’une toiture. Cette enveloppe est recouverte d’une couche huileuse protectrice, ou couche lipidique, qui donne au cheveu son lustre et ses propriétés hydrofuges.
Causes de la mauvaise santé du cheveu
Si vous avez les cheveux ternes, sans vie, cassants ou abîmés, c’est dû soit à votre état de santé, soit à vos habitudes, soit à votre bagage héréditaire. Vous ne pouvez rien changer à vos gènes, mais vous pouvez agir sur les deux autres causes.
«S’il y a une chose qui peut grandement contribuer à la santé des cheveux, c’est bien d’adopter une alimentation saine et équilibrée», souligne le docteur Shapiro. Les carences en vitamine B et en zinc, quoique rares, ont un effet négatif sur la vigueur, l’épaisseur et le lustre des cheveux. Quant à la carence en fer, par exemple en cas d’anémie, elle est associée à la chute capillaire. En corrigeant ces carences alimentaires vous pourrez améliorer la santé de votre chevelure en six mois environ.
Cependant, «la plupart des dommages causés aux cheveux sont dus aux produits chimiques et à la chaleur», souligne, de son côté, le docteur John Gray, médecin du Royaume-Uni, auteur, expert en science capillaire et également consultant pour P&G Beauty, chef de file dans la fabrication des produits capillaires. Dans les deux cas, ils menacent l’intégrité de la cuticule en la dépouillant de sa couche lipidique. Voici comment : appliquée sur des cheveux mouillés, la chaleur des séchoirs peut littéralement faire bouillir l’eau se trouvant sous la cuticule, entraînant la formation de cloques dans le cortex du cheveu et relevant la cuticule. Quant aux produits chimiques présents dans les décolorants, les teintures, les lotions pour permanentes, les tranquillisants, et même dans les piscines, ils peuvent détruire la couche lipidique, redresser les arêtes des cellules de la cuticule et affaiblir la tige du cheveu, la desséchant et, au bout du compte, provoquant sa cassure.
De la même manière que le tissu de vos jeans finit par se râper à l’usure, la tige du cheveu devient rugueuse et le cheveu fourche, généralement à la pointe, mais aussi en d’autres endroits. Au point de rupture, les tiges endommagées s’emmêlent, se cassent et se dessèchent. En outre, explique John Gray, les tiges rugueuses diffusent la lumière au lieu de la réfléchir, rendant la chevelure terne. Enfin, elles portent une charge électrique négative si bien que les cheveux, comme de petits aimants, se repoussent mutuellement et, en conséquence, frisottent désespérément ou planent dans toutes les directions, devenant totalement incontrôlables.
Comment réparer les dommages aux cheveux
Au fil du temps, on a utilisé toutes sortes de méthodes pour rendre les cheveux moins rugueux et les lisser : à l’époque des Grecs, on se servait d’huile d’olive, plus tard on a eu recours aux cires, puis aux protéines et, plus récemment, à la silicone. Le problème avec ces ingrédients, c’est qu’ils ne revitalisent que les parties saines du cheveu, ne s’attaquant pas aux parties abîmées et, en définitive, laissant la chevelure huileuse et lourde.
Aujourd’hui, la science aborde les choses tout autrement. On vise plutôt à neutraliser la charge négative, ce qui a pour effet de lisser la chevelure sans pour autant l’alourdir et la charger de matières grasses. C’est ce concept fondamental qui a permis de réaliser les percées scientifiques ayant donné naissance aux nouvelles générations de shampoings et de revitalisants de la dernière décennie.
Les fabricants gardent soigneusement le secret de leurs préparations, mais nous savons qu’ils ont recours à deux ingrédients clés pour dans l’élaboration de leurs shampoings et revitalisants. Ces éléments agissent seuls ou en association pour simuler les effets de la couche lipidique, lisser la cuticule rugueuse et neutraliser la charge négative et ce, sans charger la chevelure d’huiles alourdissantes.
Il s’agit de dérivés de silicone et de polymères cationiques (molécules longues ayant une charge positive). Les amino-silicones et les dérivés de silicone de charge positive, par exemple le bis-aminopropyl diméthicone, déposent de façon ponctuelle de minuscules particules sur la cuticule redressée, la rendant plus lisse et augmentant sa réflectivité. Quant aux dérivés de la gomme de guar et aux autres polymères cationiques, aux noms imprononçables tels que «chlorure d’hydroxypropyltrimonium de guar» et «polyquaternium», ils neutralisent la charge négative. Les particules positivement chargées se déposent également aux endroits où la charge négative est la plus forte, c’est-à-dire sur les sites des dommages, par exemple, la pointe du cheveu. En cela ils se distinguent nettement des produits utilisés autrefois, qui revêtaient la tige mais n’exerçaient aucune action sur les sites endommagés. (Dans la liste d’ingrédients qui apparaît sur l’étiquette des produits, les mots se terminant en «ium» désignent des ingrédients de charge positive.)
«C’est une science extrêmement complexe, mais il nous suffit de savoir que les ingrédients positivement chargés confèrent volume et souplesse à la chevelure, et en facilitent le démêlage», explique John Gray.
Les formules étant différentes selon les effets recherchés, il est important de choisir un produit qui répond à vos besoins : cheveu lisse et brillant, volume, traitement des cheveux abîmés, information qui figure habituellement sur le contenant. Gardez toutefois à l’esprit que, en dehors de la coupe, il n’existe pas de solution permanente pour les cheveux abîmés; les effets de ces produits ne durent que jusqu’au lavage suivant.