Choisir un hôpital universitaire
«Un bilan de santé exhaustif peut y être fait, il est donc plus adapté à la prise en charge des affections complexes, des patients gravement malades ou de ceux dont la maladie reste inconnue», affirme le Dr Jeffrey Brock de MedExtra, une firme montréalaise privée qui aide les patients à s’orienter dans le système de santé publique.
Lors de votre passage à l’hôpital, essayez d’éviter ces 10 choses à ne jamais toucher!
Savoir quand choisir la clinique
Au Canada, le temps d’attente aux urgences augmente principalement en raison de la surfréquentation des hôpitaux, selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). Si votre blessure n’est pas critique ou complexe, présentez-vous plutôt aux urgences d’une clinique à accès rapide ou celles pourvues d’une zone d’évaluation rapide.
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À propos de la durée d’attente aux urgences
La durée de votre attente aux urgences dépend parfois moins du personnel que de facteurs comme l’infrastructure de l’unité, le mode d’entreposage du matériel et l’efficacité d’autres services, celui de radiologie par exemple.
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Les urgences ne peuvent pas toutes être ouvertes 24 heures sur 24
Dans certaines régions, elles sont contraintes de fermer la nuit ou le week-end. «Des unités d’urgence peinent à recruter du personnel pour certains créneaux horaires», explique le Dr Paul Pageau, président de l’Association canadienne des médecins d’urgence.
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Plus grand ne rime pas avec meilleur
En 2013, en se fondant sur des données collectées par l’ICIS, Radio-Canada a mené une analyse d’environ 240 hôpitaux canadiens pourvus d’unités de soins intensifs. Dix hôpitaux ont obtenu une note excellente, et seuls six d’entre eux étaient de grands hôpitaux ou des hôpitaux universitaires. Pour les personnes en bonne santé avec des affections mineures, un petit établissement offre souvent des soins plus personnalisés.
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Savoir quoi emporter
Emportez vos médicaments dans leur emballage. «Autrement, nous devons deviner ce que vous prenez, car beaucoup de comprimés se ressemblent, déclare Patrick Fitch, président de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux. L’étiquette de la pharmacie nous donne des informations utiles, y compris le nom de celui qui a établi la prescription. On peut ainsi demander des précisions.»
Certains mélanges sont à éviter, comme ces aliments qui peuvent provoquer des interactions avec vos médicaments.
Gardez un carnet à portée de main
Notez-y vos questions, le nom et la spécialité des professionnels de la santé qui vous examinent et ce qu’ils vous disent. Il pourrait devenir votre meilleur outil pour suivre l’évolution de vos soins.
Enregistrez les instructions qui vous sont données
Demandez si vous pouvez enregistrer les instructions qui vous sont données à votre sortie, conseille Shoshana Hahn-Goldberg d’OpenLab, un organisme national chargé d’améliorer le système de soins. «C’est un moment stressant, il peut être très difficile pour le patient de mémoriser toutes ces informations.»
Apportez votre oreiller
«Si vous êtes habitué à un oreiller en particulier, cela peut faciliter votre sommeil», souligne Shoshana Hahn-Goldberg. Bien dormir est essentiel à votre rétablissement.
Apportez le strict nécessaire
N’emportez pas de biens de valeur, de cartes de crédit ou plus que quelques dollars, car les vols ne sont pas rares.
Laissez vos accessoires médicaux à la maison
Pensez à laisser vos accessoires médicaux – un déambulateur, par exemple – à la maison si vous pouvez utiliser ceux de l’hôpital. Ils encombreraient la chambre et pourraient même disparaître accidentellement.
Comment utiliser votre son téléphone portable à l’hôpital
Il faut se tenir à plus d’un mètre des appareils médicaux les plus sensibles pour ne pas perturber leur fonctionnement et se montrer respectueux. « Le respect de la vie privée est un sujet sensible. On a vu des membres de la famille de certains patients poster des photos sur les réseaux sociaux. C’est un problème si le visage d’un autre patient ou des informations le concernant apparaissent», explique le Dr Alexis Goth, médecin à l’hôpital Halifax Infirmary, en Nouvelle-Écosse.
Prévoyez les dépenses
Votre trajet en ambulance peut se révéler coûteux, selon la province et l’urgence médicale. «C’est souvent une surprise pour les patients», prévient Shoshana Hahn-Goldberg.
Pensez aux frais de stationnement
Les frais de stationnement à l’hôpital peuvent également être élevés – en 2015, les stationnements ont rapporté 66 millions de dollars aux hôpitaux du Québec. «C’est la plainte qui revient le plus souvent», affirme Andrew Ignatieff, porte-parole du groupe de défense Patients Canada, dirigé par des patients. Demandez à la réception de l’hôpital s’il existe des réductions pour les visiteurs fréquents.
Certains services sont payants
Ne supposez pas que tous vos frais d’hospitalisation seront couverts parce que vous êtes canadien. Vous devrez payer pour une chambre semi-privée, des béquilles et autres suppléments.
Les médicaments administrés à l’hôpital sont peut-être gratuits…
Mais assurez-vous que ceux que l’on vous prescrit sont pris en charge par l’assurance-médicaments. «Si vous êtes inquiet, vous devriez en parler à votre équipe de soignants, suggère Patrick Fitch. Le pharmacien peut chercher des solutions moins coûteuses.» Réduisez le risque d’erreur.
Lorsque vous avez une nouvelle ordonnance, assurez-vous de connaître les questions à poser au pharmacien.
Informez-vous sur les changements de personnel
Demandez si l’infirmière qui termine son service peut s’entretenir de vos soins avec celle qui la relève en votre présence. «Les erreurs de communication dans la transmission de l’information lors des changements de service sont nombreuses», affirme le Dr Goth. Si le rapport est fait devant vous, vous pourrez apporter des clarifications et exprimer vos inquiétudes.
Évitez d’interrompre le médecin
Si un médecin est en train d’écrire dans votre dossier, laissez-le terminer avant de parler. «Interrompre quelqu’un pendant une tâche est source d’erreur», précise le Dr Goth.
Informez-vous sur le protocole de contrôle pour la sécurité chirurgicale
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’un quart des patients de chirurgie connaissent des complications. Assurez-vous que votre hôpital suive un protocole de contrôle pour la sécurité chirurgicale. Cela permet de réduire le taux de complications postopératoires.
Prévenez les infections
«Les hôpitaux hébergent des superbactéries, et certains ont de meilleures pratiques de prévention des infections», soutient Kim Neudorf, membre de l’organisme Patients pour la sécurité des patients au Canada, dont le siège est à Prince Albert, en Saskatchewan. «Certains patients choisissent d’apporter leurs propres lingettes javellisées pour nettoyer les tables, les télécommandes ou les chasses d’eau.» Si une blessure n’est pas traitée correctement elle peut rapidement s’aggraver. N’ignorez jamais ces 9 signes d’infection suite à une blessure.
Assurez-vous que l’on vous aide «proprement»
Si un membre du personnel vous aborde, demandez-lui s’il s’est lavé les mains. C’est la meilleure façon d’arrêter la propagation des infections. Selon les données de 2016 et 2017 de l’organisme Qualité des services en Ontario (QSSO), plus d’un tiers du personnel de certains hôpitaux ne se lavent pas correctement les mains avant d’entrer en contact avec des patients.
Prenez garde à vos sondes et tuyaux
«Informez un membre du personnel si une rougeur apparaît, ou qu’un bandage ou pansement se détache, conseille Kim Neudorf. Ne touchez pas aux cathéters.»
Restez attentif à l’hygiène des lieux
Le risque d’infection nosocomiale augmente avec la durée du séjour à l’hôpital. Soyez aussi attentif à l’hygiène au dernier jour qu’au premier.
Infections nosocomiales: restez prudent
Les infections nosocomiales peuvent être transmises par d’autres patients, mais aussi par les visiteurs. Restez prudent: «Si un membre de la famille ne se sent pas bien ou a un rhume, dites-lui de ne pas vous rendre visite», met en garde Kim Neudorf. Apprenez à faire la différence entre un rhume, une grippe ou une pneumonie pour vous soigner correctement!
Un patient averti en vaut deux
L’ICIS estime que plus d’un million d’actes médicaux et de traitements inutiles – de la scintigraphie cérébrale à la radiographie du thorax – sont pratiqués chaque année sur les Canadiens, simplement parce qu’ils s’y attendent. «Cela mobilise nos ressources, déplore Paul Pageau. Les patients devraient demander à leur médecin: “Ai-je besoin de cet examen? Sera-t-il utile pour prendre une décision médicale?”»
Blouses impeccables… ou pas si propres?
Ces blouses impeccables que vos soignants portent ne sont pas toujours aussi propres que vous le pensez. Une étude publiée en 2012 dans l’American Journal of Infection Control a montré que celles qui sont lavées à la maison ont beaucoup plus de risque de transporter des bactéries que les blouses jetables, ou celles qui sont lavées par l’hôpital.
Si vous assistez à des scènes de violence lors de votre séjour
Selon une étude menée par le Conseil ontarien des syndicats d’hôpitaux auprès du personnel hospitalier, 68 % des sujets interrogés affirmaient avoir été agressés physiquement au cours de l’année précédente. Selon Jim Brophy, professeur à l’Université de Windsor et auteur d’une étude de 2018 sur les violences envers le personnel soignant: «Cela a d’énormes répercussions sur le bien-être du personnel médical ainsi que sur les soins qu’il administre aux patients.»
Certains métiers sont difficiles, comme celui d’infirmière: la reconnaissance au travail est vraiment importante.
Obtenez de l’aide au financement pour des fournitures régulières
Si vous venez de recevoir un diagnostic de diabète ou une nouvelle colostomie, vous devrez acheter des fournitures régulières à votre retour à la maison, comme des bandelettes d’analyse de glycémie. Demandez à parler à un employé du service social de l’hôpital, il pourrait vous aider à vous les faire financer et remplir une demande d’aide avant votre sortie.
Vos probabilités de subir des blessures ou des infections
Au cours de 5% des séjours hospitaliers, des patients subissent des préjudices comme des blessures ou des infections, selon l’Institut canadien pour la sécurité des patients.
À propos des scanneurs et des machines IRM
Selon un rapport publié par le Conference Board du Canada, en comparaison d’autres pays de l’OCDE, le Canada possède en moyenne moins de scanneurs et de machines IRM par habitant.
À propos des lits d’hôpital par personne
Les provinces comptant le plus d’habitants vivant en zone urbaine (l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta) sont celles qui ont le moins de lits d’hôpital par personne. (Cela ne signifie pas pour autant que le temps d’attente y est plus long.)
Les conséquences du système de rémunération de votre médecin
Le système de rémunération de votre médecin pourrait affecter les soins que vous recevez. Les médecins payés à l’acte (la majorité) passent moins de temps avec chaque patient et prescrivent plus d’analyses ; au contraire, ceux dont le salaire reste le même, quel que soit le temps passé avec leurs patients, ont tendance à offrir plus de soins préventifs. Même si vous vous sentez pressé par votre médecin, assurez-vous de poser toutes vos questions et n’hésitez pas à lui demander de répéter les informations données.
L’accessibilité aux fauteuils roulants dans les hôpitaux
Si, comme un Canadien sur sept âgé de plus de 15 ans, vous vivez avec un handicap, il se peut que l’hôpital ne soit pas aussi accessible qu’attendu. «J’étais hospitalisé récemment et j’ai découvert avec stupeur que les chambres ne disposent pas de toilettes accessibles en fauteuil roulant, témoigne Tony Dolan, de Charlottetown, ancien président du Conseil des Canadiens avec déficiences. J’ai demandé un transfert à l’unité de rééducation afin que mon séjour à l’hôpital soit plus digne.»
Le nombre d’infirmiers par patient
Le nombre d’infirmiers par patient n’est pas fixe et peut grandement varier à travers le pays. On recense par exemple beaucoup plus d’infirmiers à Terre-Neuve et Labrador par rapport à l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec. Il a pourtant été démontré que des ressources humaines suffisantes apportent plus de sécurité, une plus grande satisfaction du patient et réduisent le coût des soins. On recommande un ratio d’un infirmier pour quatre patients (dans les unités de médecine et de chirurgie).
Les bienfaits des visites de la famille
Selon la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé (FCASS), les visites de la famille pendant un séjour à l’hôpital réduisent le risque de chutes, le taux de réadmission, et améliorent l’adhésion aux médicaments. «Demandez à votre équipe de soignants quelle est la politique de l’établissement en matière de visites familiales», conseille Maria Judd, vice-présidente des programmes de la FCASS.
Détaillez vos besoins alimentaires
Les repas qui vous sont servis ne correspondent pas forcément à vos besoins. «Si vous suivez un régime particulier, faible en sodium, en potassium, ou riche en fibres, dites-le, conseille Klara Lorinczi, diététicienne à Edmonton. Les personnes qui entrent à l’hôpital devraient détailler avec autant de précision leur alimentation que les médicaments qu’elles prennent.»
Communiquez vos préférences alimentaires
Si vous avez peu d’appétit ou que vous ne mangez pas pour une autre raison, prévenez votre infirmière plutôt que de sauter des repas. «Il est souvent possible d’adapter la nourriture aux préférences du patient», précise Klara Lorinczi.
Si votre médecin ou votre infirmière vous conseillent de vous lever, écoutez-les
Ils ne vous détailleront pas forcément les conséquences de l’inactivité, mais elle comporte des risques. «Rester immobile peut contribuer à la formation de caillots sanguins, provoquer des problèmes respiratoires, affecter l’humeur, perturber le sommeil, et augmenter la perte musculaire», explique le Dr Goth.
L’autonomie et votre santé
Les patients qui apprennent à prendre en charge leur propre santé – par exemple, en participant aux décisions concernant leur traitement – supportent mieux les chirurgies et sont moins souvent de retour à l’hôpital. (Une étude de 2016 publiée dans le Journal of the American Medical Association a révélé qu’environ un quart des réadmissions pouvaient être prévenues; l’aide à l’«autogestion du patient» en était un facteur favorable.)
Si vous souffrez, parlez-en!
N’attendez pas que quelqu’un soit disponible pour en parler. Repousser le moment de soulager votre inconfort augmente le risque de prolonger votre séjour à l’hôpital.
Accordez une grande importance à votre sommeil
Des recherches ont prouvé que les patients gravement malades présentent un plus grand risque de complications et de décès si leur sommeil est interrompu. Demandez s’il est possible de réduire au minimum le bruit, les lumières et les interventions nocturnes.
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Attention aux punaises de lit
Le Canadian Medical Association Journal a signalé en 2013 que des punaises de lit avaient été trouvées dans certains hôpitaux. Pour éviter d’en ramener à la maison, lavez le linge utilisé à l’hôpital à la température la plus élevée possible et mettez-le au sèche-linge pendant 30 minutes à haute température.
Vous pouvez vous blesser sur votre lit d’hôpital
Santé Canada a émis des avertissements pour informer les hôpitaux que des patients s’étaient blessés avec leur lit, causant des dizaines de blessures graves et plus de 40 morts au pays depuis 1980.
À propos des ulcères de pression
Bien qu’ils soient évitables, les ulcères de pression (ou escarres) sont une complication courante et douloureuse chez les patients. Les soigner est long et coûteux. Si vous avez du mal à changer de position, demandez un matelassage spécial pour aider à réduire la pression.
La fiabilité du matériel de santé
Le matériel médical n’est pas testé aussi méthodiquement que les médicaments avant d’être approuvé au Canada. Selon une étude récente menée à Toronto, à Montréal et en Alberta, plus de 7200 appareils médicaux ont été rappelés depuis 2005, y compris des implants chirurgicaux et du matériel – pompes de perfusion, moniteurs, etc. Cinq pour cent d’entre eux présentaient des problèmes assez sérieux pour mettre les patients en grave danger. (Santé Canada possède une base de données en ligne recensant tous les rappels et alertes concernant du matériel de santé.)
Vos informations médicales ne sont pas en sécurité
Contrairement à d’autres provinces, le Québec ne dispose d’aucune loi exigeant que les hôpitaux avertissent leurs patients en cas de vol de leurs dossiers médicaux. À ce jour, des milliers de Canadiens en ont été victimes. Prenez l’habitude de vérifier tous vos relevés de comptes (banque, cartes de crédit, etc.) et demandez votre rapport de crédit. Faites-vous entendre et renseignez-vous sur les 7 choses qu’un pirate peut faire avec votre adresse de courriel.
À propos des interventions non urgentes
Si vous devez subir une intervention non urgente, essayez de la faire programmer en début de semaine. Selon une étude publiée en 2013 dans le British Medical Journal, de telles chirurgies présentent moins de risques de décès si elles sont pratiquées le lundi.
Vous avez le droit de demander un deuxième avis
Le Dr Jeffrey Brock conseille de le faire «chaque fois que le patient ou son médecin ont un doute, que le patient ou sa famille ne sont pas à l’aise, qu’une décision importante du patient est requise, ou que l’équipe médicale émet des avis contradictoires».
Demandez des copies de vos dossiers médicaux
Examens, résultats d’analyses, notes des médecins et médicaments prescrits: demandez des copies de vos dossiers avant de quitter l’hôpital, car il peut être difficile de les obtenir par la suite. Jeffrey Brock ajoute: «Si vous soupçonnez qu’une erreur vous a été dissimulée, alors les notes quotidiennes des infirmières doivent aussi être demandées et soigneusement examinées.»
Si vous devez déposer une plainte, n’attendez pas votre sortie d’hôpital
«Il est essentiel d’exprimer ses inquiétudes sur le moment, à la personne directement concernée, et de demander une résolution immédiate du problème, soutient Andrew Ignatieff. Des négociations informelles à votre chevet sont bien plus efficaces et profitables qu’une plainte officielle.»