Brésil: changer des vies, un plat à la fois
Chaque bouchée compte dans les favelas, ces bidonvilles qui s’étalent à la périphérie des grandes villes brésiliennes. Le pays a un taux de décès dus à la COVID-19 parmi les plus élevés au monde et la pandémie a fait grimper le chômage à des niveaux records. Résultat: 19 millions de Brésiliens ont connu la faim au cours de la dernière année.
Pour David Hertz, lui-même ex-chef de cuisine, la nourriture, c’est plus que la subsistance. C’est un outil social qui crée des liens et, grâce à Gastromotiva, une organisation à but non lucratif dont il est l’un des fondateurs, une façon d’épauler les citoyens les plus démunis du monde.
Gastromotiva propose des cours gratuits de cuisine collective et de nutrition ainsi que des formations d’aides-cuisiniers. À la fin du programme, les étudiants trouvent non seulement du travail, mais ouvrent à leur tour un restaurant, une banque alimentaire ou une soupe populaire.
Mieux, grâce aux 65 «cuisines solidaires» locales et aux différents partenariats avec des organismes de charité, près de 80000 repas gratuits sont distribués tous les mois à des familles dans le besoin de Rio de Janeiro.
«Devant les défis actuels, au Brésil comme ailleurs, voir les gens travailler et arriver à se nourrir est la plus belle récompense de cette entreprise», confie David Hertz, qui espère bien voir son modèle se répandre dans le monde entier – Gastromotiva offre déjà des formations à Mexico et au Cap.
Au Canada, on offre une seconde vie aux baguettes utilisées dans la restauration asiatique: voici d’autres bonnes nouvelles.
États- Unis: un lieu d’accueil pour les vétérans
Quand on quitte l’armée, s’adapter à la vie civile est un véritable défi. Si 30% des vétérans souffrent d’un trouble de stress post-traumatique, cette souffrance est trop souvent vécue dans le silence. Aussi, 14% des suicidés annuels aux États-Unis sont des vétérans, qui ne constituent pourtant que 8% de la population. Ils sont aussi surreprésentés parmi les sans-abri et les personnes aux prises avec un problème de dépendance.
Marty Weber, paysagiste et vétéran de l’armée américaine, veut aider à changer tout cela. En juin, il a offert à l’organisme d’aide aux sans-abri Just Believe Inc. un terrain de 15 hectares de forêt de pins au New Jersey. Marty Weber l’a appelé Jeff’s Camp, en l’honneur de Jeff Poissant, un camarade de régiment devenu son compagnon de vie, et mort en 2017 d’un cancer.
Pour lui, le décès de Jeff est à mettre sur le compte du système de santé militaire défaillant qui l’a pris en charge trop tard. Près d’un vétéran sur quatre souffre de maladie mentale, et l’accès aux soins psychiatriques est ardu et compliqué.
«L’État ne s’occupe pas assez de ses vétérans, déplore Marty Weber. Je fais ma part pour améliorer leur sort.»
En Allemagne, un nouveau type de toit pour les sans-abri a vu le jour et aux États-Unis on lutte contre le racisme anti-asiatique.
Australie: le diable est de retour
Le diable de Tasmanie est l’une des créatures les plus vulnérables du monde. Victime d’une tumeur faciale qui a décimé jusqu’à 90% de sa population dans certaines régions de Tasmanie, ce petit marsupial fait partie des espèces en danger depuis 2008.Aujourd’hui, il s’épanouit sur le continent australien grâce aux efforts de l’association Aussie Ark. L’an dernier, des dizaines de diables ont été libérés dans un sanctuaire de 400 hectares en Nouvelle-Galles du Sud, et la première génération est née au printemps.
Autrefois répandu sur tout le continent, ce marsupial s’est réfugié dans les îles de Tasmanie il y a environ 3000 ans pour fuir les changements climatiques de l’époque combinés à la chasse par les habitants et les dingos. Aussie Ark espère voir émerger une population autonome dans les régions sauvages du pays où ils contribueront à l’équilibre de l’écosystème menacé par des espèces envahissantes.
Bonnes nouvelles: deux espèces que l’on croyait disparues sont également de retour, entre autres!
Allemagne: les trois monothéismes dans la même maison
Au cœur de Berlin, un nouveau lieu de culte pourrait redéfinir la notion d’espace sacré. Conçu par le cabinet d’architectes Kuehn Malvezzi, le projet House of One (la «maison de tous») est un centre où se retrouveront musulmans, juifs et chrétiens, et qui a pour but de favoriser le dialogue entre les trois monothéismes. L’édifice, dont la première pierre a été posée en mai, abritera une église, une mosquée et une synagogue reliées au centre par une grande salle commune. House of One sera également ouverte aux autres confessions et à la société laïque. «Ici, les religions se parleront plutôt que de parler les unes des autres», dit Josef Schuster, président du Conseil des juifs d’Allemagne. Il y a 10 ans, quand les frictions religieuses ont recommencé à augmenter, les chefs de trois communautés ont amorcé une discussion sur leur rêve commun d’un projet de paix.
Malheureusement, ces bonnes nouvelles sont passées totalement inaperçues en 2020!
Argentine: leçons de vie d’une star du basketball
Adolfo Damian Berdun, le capitaine de l’équipe d’Argentine en fauteuil roulant, n’est pas un entraîneur de basketball ordinaire. Au printemps dernier, on lui a demandé d’intervenir auprès de quatre groupes d’élèves de classes élémentaires dans le cadre d’un programme de sport-inclusion.
Quand le capitaine est entré sur le terrain devant les élèves aux yeux écarquillés, il leur a vite fait comprendre qu’il n’était pas là pour parler de sa jambe coupée, mais pour jouer au basket. Privés de sports d’équipe pendant presque une année scolaire en raison de la pandémie, les enfants se sont aussitôt lancés dans une série de dribbles et de tirs au panier. Si, depuis quelques années, Adolfo vient parler du problème du handicap dans les écoles, c’est la première fois (et pas la dernière, espère-t-il), qu’on l’appelle tout simplement «coach».
Adolfo Damian Berdun a attendu le dernier cours pour raconter qu’il avait perdu sa jambe à 13 ans, après avoir été heurté par un camion à Buenos Aires. L’explication terminée, les enfants ont vite retrouvé le terrain. «Ils ont rapidement oublié mon handicap, se souvient-il un peu étonné. Ils ne pensaient plus qu’au basketball.»
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