De bons Samaritains retrouvent un ours en peluche volé
Vancouver
Quand Mara Soriano, 29 ans, dessinatrice de scénarimages, pense à sa mère, elle la voit en train de chanter. «Elle adorait le karaoké et les chansons ringardes des années 1980, se souvient-elle. Elle chantait tout le temps.» Fin 2017, avant que le cancer ne la prive de sa voix, la maman de Mara a enregistré un message en anglais et en tagalog pour sa fille et l’a glissé dans un ours en peluche. «Ta maman est si fière de toi. Où que tu sois, une partie de moi sera toujours avec toi. Je t’aime infiniment et plus encore.»
À la mort de sa mère en 2019, l’ours en peluche est devenu pour Mara son bien le plus précieux. Sa disparition lors d’un déménagement en juillet 2020 l’a anéantie – il était rangé dans un sac qui a été volé lors du déchargement du camion. Toute la nuit, Mara Soriano a fouillé les bennes à ordures et écumé le centre-ville de Vancouver. En vain!
Elle s’est alors tournée vers internet et a partagé sur Reddit et Instagram des photos de la peluche. Un journaliste de CBC a raconté l’histoire, et la nouvelle a attiré l’attention d’un célèbre Vancouvérois, l’acteur Ryan Reynolds, qui a demandé à ses plus de 17 millions d’abonnés Twitter d’aider Mara et offert une récompense de 5000$ pour le précieux souvenir.
À la surprise générale, maman ourse a retrouvé les bras de Mara quatre jours plus tard, ramenée par de bons Samaritains qui avaient reconnu le voleur sur les images de sécurité partagées par la dessinatrice sur les réseaux sociaux. Mara était aux anges: «Perdre la peluche puis la retrouver a été pour moi comme un message de ma mère: Tu vis dans un monde bienveillant, ma fille. Tout ira bien. Je serai toujours avec toi.»
Ces merveilleuses histoires de voisinage font chaud au coeur!
Elle sauve un arbre de 300 ans
Toronto
Dans la banlieue de Humbermede, un chêne rouge de 300 ans règne sur l’arrière-cour d’un bungalow sans prétention. Il y a trois ans, le propriétaire a voulu vendre sa maison, mais l’arbre imposant était considéré comme une menace pour la structure du bâtiment. Edith George, une voisine qui adorait ce chêne depuis plus d’une décennie, a lancé une campagne de financement avec l’aide de Mark Cullen, vedette du jardinage à la télé canadienne. Plus de 1000 personnes ont donné au total 430 000$ – assez pour convaincre la Ville de Toronto de contribuer à somme égale à l’achat de la propriété afin de la transformer en parc.
Pour Edith, cela allait de soi: à ce chêne, qu’elle appelle «mon paradis», elle a donné un nom, Zhelevo, en l’honneur du village de ses ancêtres en Macédoine. Elle espère pouvoir partager un jour cet éden avec ses concitoyens.
On vous dévoile les secrets pour une vie plus heureuse.
Un conducteur sauve une vie
Montréal
À 8h30, le 23 septembre 2020, Rodrick Rodney, 46 ans, venait de terminer son quart de nuit dans un entrepôt et roulait en direction du saut-de-mouton, comme il le fait plusieurs fois par semaine. Arrêté à un feu de circulation, il a vu le passager de la voiture qui le précédait ouvrir brusquement la portière et courir vers le garde-corps du saut-de-mouton qui enjambe une autoroute très fréquentée. Rodrick a compris que l’homme allait sauter. Sans réfléchir, il s’est précipité en hurlant à répétition «non, non, non».
Rodrick ne sait toujours pas comment il est allé de sa camionnette à l’individu en détresse, mais un badaud raconte qu’on aurait dit qu’il volait. Au moment même où l’homme assis sur le garde-corps se laissait tomber, Rodrick l’a saisi par le col de sa chemise. «Elle se déchirait, se souvient-il. J’essayais de le retenir et c’était pire. Je me suis penché et je l’ai attrapé par le pantalon. J’étais suspendu au-dessus de l’autoroute et j’essayais de le remonter.»
Heureusement, deux passants se sont vite élancés pour tenir Rodrick qui a pu à son tour ramener le malheureux en lieu sûr. «Cet homme aurait pu perdre la vie. Et moi aussi.» L’homme et sa famille restent en contact avec Rodrick, dont ils saluent le courage. «J’étais au bon endroit au bon moment. Je l’ai fait, tout simplement.»
Impossible de rester de marbre face à ces récits de bonté, de compassion et de bravoure!
Un chien sauve la vie de sa propriétaire
Stittsville, Ontario
Il y a de bons chiens et il y a Clover. En mars 2021, cette chienne au pelage blanc duveteux était en promenade avec sa propriétaire, Haley Moore, 25 ans, quand cette dernière s’est effondrée au moment de traverser la rue, victime d’une crise d’épilepsie.
Clover n’a pas été entraînée à ce genre de situation, mais elle s’est aussitôt mise en mode de protection. Elle a d’abord retourné sa maîtresse sur le dos afin de libérer sa laisse, puis elle a tout fait pour se faire remarquer des conducteurs. «Cette chienne n’aime pas les voitures, explique Diane Moore, la mère de Haley. Mais voilà qu’elle faisait tout pour attirer l’attention des gens. Elle s’est plantée au milieu de la rue.»
Au volant de sa dépanneuse, Dryden Oatway, 22 ans, alerté par le chien, s’est garé et s’est précipité vers Haley; avec un habitant du quartier, ils ont appelé les secours. Rassurée, Clover s’est dirigée vers sa maison, non loin de là, en se tournant souvent comme pour s’assurer que tout allait bien pour sa maîtresse. Devant la porte, Clover a aboyé jusqu’à ce que Randall, le père, et Reilly, 21 ans, la sœur de Haley, la suivent. L’ambulance était arrivée quand ils ont rejoint Haley.
«Je me souviens de m’être réveillée dans l’ambulance dans un brouillard complet, raconte la jeune femme. J’avais peur! Heureusement que Clover était là.»
La famille Moore ne sait toujours pas ce qui a provoqué la crise de Haley, mais par chance, cela ne s’est pas reproduit. Et Clover est rassurée de savoir sa famille en sécurité. «J’adore les animaux et j’ai toujours su qu’ils pouvaient être aussi extraordinaires que les humains, confie Diane. C’est un privilège pour nous de l’avoir.»
Des éboueurs surprennent un enfant pour son anniversaire
Toronto
Tous les vendredis matin, quand il n’est pas à l’école, le petit Wolfgang Reader s’assoit sur la véranda et attend le camion. Comme beaucoup d’enfants de son âge, il est fasciné par les bennes à ordures. Il s’amuse avec des modèles jouets, les dessine et rêve d’être éboueur. Difficile pour ceux qui passent devant la maison de ne pas remarquer son enthousiasme.
«J’ai commencé à klaxonner quand on s’engageait dans la rue», se souvient Feranza Fullwood, 32 ans, surnommé D. J. Les éboueurs s’arrêtaient à l’occasion pour jouer avec le gamin et bavarder avec la famille. Ils s’étaient même surnommés la «bande de Wolf».
En septembre dernier, pour le troisième anniversaire de l’enfant, impossible d’organiser une fête en raison de la pandémie. Sans trop y croire, la grand-maman de Wolfgang a appelé la Ville de Toronto et demandé si les éboueurs accepteraient de faire une visite surprise à son petit-fils. Quelle joie pour la famille quand se sont avancées dans la rue ce jour-là non pas une, mais quatre bennes à ordures.
«Wolfgang en est resté bouche bée», se rappelle Julia Wehkamp, sa maman. Une équipe de huit éboueurs s’est approchée avec des cadeaux: casquettes, livres à colorier et même un tee-shirt de la bande de Wolf fabriqué pour l’occasion. Wolfgang a même eu le privilège de donner un coup de klaxon d’une benne. Il en parle encore, confie Julia.
«J’ai un gamin du même âge que Wolfy, dit Feranza Fullwood. Quand j’en vois un qui s’intéresse à mon métier, je fais de mon mieux pour lui faire plaisir.» Un an plus tard, Wolfgang est toujours aussi fasciné par les bennes à ordures – et Feranza Fullwood continue de klaxonner pour lui tous les vendredis.
Une simple rencontre peut tout bouleverser: c’est le cas de cette inconnue qui a changé une vie.
Une mère de joueurs de hockey donne l’un de ses reins
Seaforth, Ontario
Pour de nombreuses familles de hockeyeurs, Graham Nesbitt est un héros. Pendant des années, il s’est occupé de la patinoire. Même si elle n’ouvrait officiellement que plus tard, il y était tous les matins à 6h30 pour que les enfants aient le temps de sauter sur la glace avant l’école. Même les jours de tempête.
Ryan et Cal O’Reilly font partie des enfants que Graham a aidés. Ils sont devenus hockeyeurs professionnels: Cal joue dans la ligue américaine, Ryan est capitaine des Blues de Saint-Louis. Quand les O’Reilly ont appris que Graham Nesbitt souffrait d’une maladie rénale grave nécessitant une transplantation, ils ont voulu l’aider.
Les frères ont lancé un appel à donneurs sur les réseaux sociaux. Leur mère, Bonnie, travailleuse sociale, a fait mieux: elle a offert un de ses reins. «La chance a souri à mes enfants et ils ont croisé des gens au grand cœur qui les ont aidés, dit Bonnie. Graham a été l’une de ces figures importantes.»
L’intervention chirurgicale a eu lieu en mars 2021 et, aujourd’hui, Bonnie et Graham se portent bien. Libéré de son appareil de dialyse, Graham a recommencé à jouer au golf. Les O’Reilly et la famille Nesbitt maintiennent le contact. Bonnie est ravie que, grâce à son don, Graham puisse voir grandir ses petits-enfants. «C’est agréable de pouvoir partager sa bonne santé.»
Une famille fabrique 201 nichoirs pour égayer sa ville
Georgetown, Ontario
En février 2021, des centaines de nichoirs aux couleurs vives sont apparus sous les boîtes aux lettres, dans les parcs, les cours d’école et les fenêtres d’établissements de soins longue durée. C’était l’œuvre de la famille Champ, qui porte si bien son nom: après avoir remarqué l’effet stimulant sur sa femme Carol des nichoirs qu’il lui avait offerts à Noël, Jamie Champ a eu une idée.
Il voulait égayer le quartier et en a parlé à Carol et à leur fille Madison. «D’habitude, mes idées saugrenues les font rire», reconnaît Jamie, qui travaille dans une entreprise d’eau souterraine. La pandémie minait le moral de la population et le confinement laissait beaucoup de temps à tout le monde. «Ma famille a accepté avec enthousiasme.» Le trio, qui se dit «un peu bricoleur et artistique, mais rien d’exceptionnel», a passé les semaines suivantes à construire ces petites merveilles, chacune décorée de mots inspirants («Souriez», «Faites une promenade» et «Tous unis dans cette aventure»). Parfois, de petits gestes peuvent faire la différence! C’est le cas avec ces héros de la COVID-19.
Un soir, les Champ sont partis vers 22h30 installer discrètement les 201 nichoirs un peu partout. Ils ne s’attendaient pas à une réaction aussi positive, et leurs voisins ont rapidement compris qui était derrière l’opération. Les Champ eux-mêmes en ont parlé dans l’espoir que ce projet en inspire d’autres.
Une adolescente expédie 124 lettres à des personnes âgées
Cupids, Terre-Neuve
En mars 2021, Allison Young, 13 ans, a reçu en classe la consigne de faire une «bonne action». Elle a aussitôt pensé aux personnes âgées de l’établissement de soins longue durée où travaille sa maman Rebecca. Craignant qu’elles ne souffrent de solitude durant le confinement, elle a voulu leur remonter le moral.
«J’aime bien écrire des lettres à ma grand-maman, elle aussi en maison de retraite, dit Allison, qui vit à Cupids, à Terre-Neuve. Elle est contente de les recevoir, alors j’ai pensé que ça pourrait plaire à d’autres.» Sa mère l’a aidée à dresser la liste des noms et numéros de chambre des 124 résidents.
Allison a rédigé des textes simples et gais: elle s’y racontait un peu, expliquait qui était sa mère et disait souhaiter que sa lettre ensoleille leur journée. Elle ne sait plus combien de temps a exigé la rédaction de ces lettres, mais sa détermination n’a jamais failli.
Aujourd’hui, Allison a de nouveaux correspondants. Quelques résidents ont répondu pour partager à leur tour des souvenirs et l’interroger sur l’école et ses activités. Elle leur a parlé de sa passion pour la couture et la danse. Un des résidents a envoyé une longue lettre de quatre pages racontant ses souvenirs de médecin et ses voyages dans le monde entier.
Allison Young a adoré leurs lettres. «Les gens plus âgés racontent les plus belles histoires et donnent les meilleurs conseils», confie-t-elle.
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