Perdu au milieu de l’océan
Lorsque son bateau a heurté un récif et sombré dans la mer des Caraïbes, Don Cavers a sauté dans un canot de sauvetage, bientôt entraîné à la dérive par l’océan.
À première vue, l’affaire semblait bonne: un voilier Ericson 38-200 de 12 mètres pour 50 000$. Le Starlight II mouillait dans la marina de Puerto Velero, près de Barranquilla, sur la côte colombienne. Don Cavers, alors âgé de 76 ans, l’avait acheté au début 2021 et pensait s’envoler de la Colombie-Britannique, où il réside près du lac Shuswap, afin d’aller en faire l’essai. Mais la pandémie a retardé le voyage, et il n’a pu partir qu’en novembre. Il a trouvé un voilier plus érodé et rouillé que prévu, mais cet exploitant agricole, grand aventurier, bon navigateur, était aussi un type capable de réparer presque n’importe quoi, avant de partir à la dérive.
Lui et son beau-fils, Omar Gaitan-Burns, prévoyaient embarquer à bord du Starlight pour un voyage de 1200 kilomètres jusqu’à Porto Rico. Don y retrouverait d’autres membres de sa famille, et tous navigueraient quelques semaines autour des îles Vierges britanniques, puis les autres rentreraient chez eux et il poursuivrait sa route jusqu’à Miami. Si à ce moment-là il décidait de ne pas garder le bateau, il trouverait facilement à le revendre en Floride avec profit.
Don et Omar mettent les voiles au départ de la Colombie à la fin du mois de novembre. Tout se déroule bien jusqu’à ce que, deux jours plus tard, à mi-chemin vers Porto Rico, le système électrique du Starlight tombe en panne, les privant de lumière, de GPS, de pilote automatique et de tout moyen de recharger les appareils. Don demeure imperturbable, mais son beau-fils, inquiet, voyant son téléphone presque déchargé, envoie des courriels d’urgence à la fille de Don, Annelise Grube-Cavers, en Colombie-Britannique, pour lui dire qu’ils n’ont plus de courant et ont besoin d’aide. Elle contacte la garde côtière colombienne et lui donne les coordonnées du Starlight. Un vaisseau les trouve bientôt et les raccompagne à la marina pour que le bateau soit réparé.
Nouvel alternateur, nouvel essai
Don prend une semaine pour trouver et installer un nouvel alternateur (qui transforme l’énergie mécanique en électricité). Comme Omar doit se rendre à un mariage, Don reprend la mer sans lui. À la tombée de la nuit, cap au nord, il progresse bien malgré une mer agitée et venteuse. Le lendemain, s’orientant maintenant vers l’est, il remarque que son bateau se traîne dans les lourds rouleaux de quatre mètres.
Équipé de sa lampe frontale, il jette un œil dans la cabine et comprend très vite: de l’eau salée roule d’avant en arrière sur le sol. Chaque fois qu’une vague s’écrase sur le pont, de l’eau s’infiltre par les écoutilles fermées – les joints auraient dû être changés. Les cartes et les papiers qu’il a étalés dans la cabine sont tout détrempés. La pompe de cale a cessé de fonctionner, l’eau de mer n’a nulle part où s’écouler.
Un seau à la main, dos appuyé à la coque, Don commence à écoper. Les vagues heurtent sans relâche le voilier, qui se dirige vers le nord en pilote automatique. C’est comme tenter de tenir sur le dos d’un cheval sauvage en train de ruer. Une fois l’eau écopée, les genoux, le bas du dos et les fesses du marin sont sévèrement éraflés.
Le lendemain, le système électrique tombe de nouveau en panne. Dépité et épuisé, sans pilote automatique, Don comprend qu’il va devoir prendre la barre par grand vent, sur une mer démontée. Après quelque 16 ou 18 heures à la barre, l’épuisement le terrasse, il met le navire en panne – en plaçant la voile de misaine et la grand-voile en positions opposées – pour l’immobiliser. Cette manœuvre lui permet de somnoler un moment avant que sa tête ne se mette à dodeliner, le réveillant en sursaut. Dirige le bateau! S’il chavire, c’est la fin.
Les creux ne font plus que deux mètres et Don Cavers remarque que sa grand-voile est abîmée. Il descend sous le pont et réussit à relancer le pilote automatique. Tout est recouvert de sel, lui compris. Chaque surface étant conductrice, il ne cesse de recevoir des décharges électriques du système de batterie 12 volts chaque fois qu’il manipule l’appareil. C’est comme toucher une clôture électrique, mais sans savoir quand le choc va se produire.
Le quatrième jour, la mer redevenue plus calme, Don aperçoit un bateau de pêche. Il agite les bras et l’appelle sur sa radio VHF portable. Son espagnol est assez bon pour expliquer son problème: «Pas de courant, j’ai besoin de ma position!» Selon la loi maritime, chaque capitaine doit porter secours à tout bateau ou navigateur en détresse, mais l’équipage ignore son appel – le navire pratique probablement la pêche illégale et craint de révéler sa position. Une demi-heure plus tard, même scénario avec un autre bateau de pêche. En colère et découragé, Don descend en cabine et sombre dans le sommeil.
Plus tard dans la nuit, le Starlight heurte un récif. Réveillé en sursaut, Don inspecte rapidement le voilier qui tangue et se soulève pour mieux plonger à nouveau. Pourra-t-il se dégager du récif? Il fait redémarrer le moteur au moyen d’une batterie auxiliaire. Peut-être que s’il parvient à bien synchroniser sa manœuvre, il pourra utiliser la puissance du moteur pour se dégager en profitant d’une vague pour soulever le navire. Il dirige la proue face aux vagues, mais lorsqu’il enclenche le moteur, le gouvernail du bateau, accroché au récif, laboure et déchire la poupe. L’eau s’engouffre à l’intérieur. Il ne reste qu’à abandonner le navire.
Vêtu de son gilet de sauvetage, l’infortuné dépose à bord du canot qu’il a emporté en cas d’urgence un précieux contenant de 20 litres d’eau, un sac étanche où il avait réuni la radio VHF portable, la balise de localisation d’urgence, son ordinateur, un imperméable, un pistolet lance-fusée et un peu de nourriture – des croustilles de maïs et des biscuits salés. En dernier recours, il gonfle également un radeau de survie– l’embarcation n’est pas plus grande qu’un cercueil – et l’accroche au canot.
Il distingue au loin un phare, peut-être sur une petite île. Est-il à 10 kilomètres? À 15? Impossible à dire. Il veut rester près de l’épave et attendre que le jour se lève pour aller chercher de l’aide, mais les mouvements du voilier sont imprévisibles et l’ancre, qui se promène librement sur le pont, pourrait endommager le canot. C’est trop dangereux. Lorsque la corde du canot se coince dans le récif, il transfère ses affaires à bord du radeau de survie, y embarque et largue les amarres. Il est désormais à la merci du vent et des courants.
Sur le radeau ballotté par les flots, le naufragé songe à ce qu’il aurait dû faire différemment – ranger ses appareils électroniques dans le sac étanche, emporter de la nourriture en conserve et placer les rames dans le canot pour pouvoir ramer en direction du phare. Au moins, il a récupéré une bouée parechoc de ponton qui flottait non loin de l’épave, ce qui lui permet d’être un peu plus confortable.
Don est complètement lessivé. Son short et son tee-shirt sont trempés et empestent. Son dos et ses fesses sont très écorchés, mais il est en sécurité et l’air de la nuit est agréablement doux. En jetant un regard vers l’endroit où il a repéré le phare, il ne distingue plus que des ténèbres, les vagues qui s’enroulent et le vaste ciel étoilé.
Le radeau dérive dans la direction opposée.
La famille s’inquiète
Dans une ferme biologique près d’Armstrong, en Colombie-Britannique, Annelise Grube-Cavers élève du bétail avec son conjoint. Son père a promis de lui donner des nouvelles tous les matins à 9 h, comme il l’a fait lors de son premier jour seul en mer. Mais depuis, plus rien. Elle sait qu’il possède un Iridium Go, un appareil permettant d’appeler et d’envoyer des données partout dans le monde, mais elle n’est pas certaine qu’il fonctionne correctement et son père n’a jamais été très bon pour communiquer.
Après quatre jours de silence, elle commence à s’inquiéter. Son père est en bonne forme pour son âge, mais il a une prothèse de hanche, doit subir une opération de remplacement du genou et se trouve seul à bord d’un bateau qu’il connaît mal et qui a déjà connu son lot de problèmes.
Annelise contacte une organisation appelée Boatwatch.org, tenue par les époux Glenn et Eddie Tuttle, en Floride. Les Tuttle sont des agents du FBI à la retraite qui mettent leurs compétences d’enquêteurs au service de la recherche de bateaux en retard, disparus ou volés. Ce n’est pas vraiment une urgence, déclare Annelise, mais son père aurait déjà dû atteindre sa destination. Les Tuttle demandent à Annelise de prévenir aussitôt la garde côtière de Porto Rico.
Eddie Tuttle est catégorique: «Vous devez déclarer sa disparition, a-t-elle soutenu. Alertez toutes les autorités possibles» – c’est-à-dire la garde côtière américaine à Miami, les ambassades canadiennes dans les Caraïbes, les services consulaires d’urgence dans les pays voisins, et quiconque pourrait aider.
Ainsi guidée, Annelise devient la personne-ressource pour les membres de la famille et les amis inquiets. Les jours suivants, elle passe des heures devant son ordinateur et au téléphone, à explorer les complexités territoriales qui surgissent lorsqu’une personne venue de Colombie-Britannique et qui est censée naviguer depuis la Colombie, une nation souveraine, jusqu’à Porto Rico, un protectorat des États-Unis, à bord d’un bateau enregistré au Canada, est portée disparue – peut-être dans des eaux cubaines.
Six jours après avoir pris la mer, désormais à la dérive dans la mer des Caraïbes, sous un ciel dégagé et ensoleillé, Don a tout le temps de réfléchir. Il se rappelle qu’il s’est déjà trouvé dans des situations délicates. Il a un jour souffert d’une fracture de compression d’une vertèbre cervicale en tombant d’une échelle. La dysenterie l’a presque tué lors d’un voyage en Afghanistan dans sa jeunesse. Il a tenté d’entrer au Cambodge juste au moment du coup d’État de Pol Pot en 1975 (un jour plus tôt et il n’aurait peut-être pas pu quitter le pays). Il a vogué depuis le Mexique dans un calme inquiétant et évité de peu des vents similaires à ceux d’un ouragan. Il a éprouvé des problèmes en pilotant son petit monoplan Murphy SR 2500 et a terminé dans un fossé, enchevêtré dans du fil barbelé, au cours d’un atterrissage d’urgence.
Le secret, il le sait, est de ne pas paniquer. Une chose à la fois. Rationner les croustilles et les biscuits salés. Ajuster les rabats pour se protéger du vent et de l’eau. Tenter de s’installer confortablement. Quand il commence à avoir faim, il prend une gorgée d’eau. Les plaies sur son postérieur se sont infectées, il garde donc son short baissé. Un petit seau lui sert de toilette.
Dans son sac étanche, il trouve un manuel de survie en français, et il commence à tenir un journal dans les espaces blancs: quand la seule chose à faire c’est attendre, la journée passe lentement.
Les soirées glissent doucement dans l’obscurité, les méditations confuses dans l’inconscience, les nuits dans les aurores. Don a perdu le décompte des jours. Les scènes de sauvetage s’enchaînent dans son esprit. Que faire d’autre?
Il dérive en direction du sud-ouest. Des débris flottant à la surface lui permettent de mesurer sa vitesse. Ils se déplacent à environ trois nœuds, calcule-t-il. Le radeau de sauvetage dérive un peu plus lentement. À ce rythme, estime-t-il, il parcourt environ 25 milles nautiques par jour (environ 46 kilomètres). S’il se trouve plus ou moins là où il l’imagine, il s’échouera peut-être dans le sud du Mexique, ou peut-être au Honduras, dans environ trois semaines.
Don remarque soudain que l’antenne de sa balise de localisation est cassée. Envoie-t-elle le signal d’urgence? En remplaçant l’antenne brisée par celle de sa radio portable, il découvre un bouton qui indiquait «PRESSER PENDANT 5 SECONDES». Il essaie, mais l’unité ne réagit pas différemment – c’est du moins ce qu’il croit.
En réalité, neuf jours après la défaillance électrique du Starlight, et trois jours après avoir embarqué sur le radeau, il vient enfin d’activer sa balise d’urgence.
L’appareil de Don envoie un signal à un satellite SARSAT, qui scanne le pays d’enregistrement de la balise avant de relayer le signal vers un réseau de sauvetage à terre. Comme Don possède une balise canadienne, le personnel du Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage à Trenton, en Ontario, se met en mouvement. Ce centre reçoit environ 4000 alertes d’urgence par an, des incidents maritimes pour la plupart. Là on cherche à établir la position de la balise et de son propriétaire, avant de prévenir les agences de sauvetage appropriées. La tâche est compliquée par le fait que l’enregistrement de la balise n’a pas été modifié depuis le changement de propriétaire du bateau. Il leur faut une journée pour retrouver la famille de Don Cavers en Colombie-Britannique et leur annoncer qu’ils ont reçu son signal – un immense soulagement.
Comme le signal provient des eaux territoriales cubaines, Trenton relaie la position du bateau à la garde côtière du pays. Les Cubains ne se montrent pas particulièrement obligeants. Ils ont affirmeront plus tard avoir envoyé un navire vers la position indiquée, mais n’avoir rien trouvé et classé le dossier.
Trenton est également en contact avec la garde côtière américaine à Miami. Toujours sans nouvelles le lendemain, il est temps de lancer une alerte AMVER (système automatique d’entraide pour le sauvetage des navires), qui interrompt les radios des bateaux dans la zone entourant la dernière position de la balise.
L’alerte redonne espoir à Annelise Grube-Cavers, elle qui avait imaginé le pire. Son père a-t-il été retardé en Colombie avant même de partir? (La marina a confirmé qu’il avait pris la mer.) Existe-t-il une possibilité de piraterie en haute mer? Est-il toujours vivant?
Le radeau de survie de Don est stabilisé par une ancre flottante conique – de la forme des manches à air dans un aérodrome. Comme elle pourrait déséquilibrer le radeau en cas de mauvais temps, il la remonte à bord chaque soir.
L’aventure continue
Au cours de son cinquième jour à la dérive, de plus en plus faible, Don aperçoit de petits poissons pris dans le filet de l’ancre flottante. Je n’ai jamais été un grand amateur de sashimi, écrit-il dans son journal. Six minuscules poissons sur un biscuit mou constituent son repas, son premier apport de protéines. Pas sûr de vouloir perdre plus de poids, pense-t-il. Il boit une gorgée d’eau et s’assoupit.
En haute mer, le sifflet d’un navire est généralement un avertissement pour signaler aux embarcations plus petites de sortir du passage. Réveillé en sursaut, Don aperçoit un énorme cargo vraquier fonçant sur son radeau. Dans l’incapacité d’échapper au navire, il ouvre un rabat et lance une fusée, puis une autre, et saisit sa radio.
«Navire cargo! Navire cargo! Ici radeau de sauvetage du bateau de plaisance Starlight. Je suis à la dérive.
— Ici le Bulk Pangaea, répond quelqu’un. Nous vous voyons.
— Je ne peux pas sortir de votre route!
— Ne vous inquiétez pas. Nous sommes là pour vous secourir.»
Submergé par la gratitude et le soulagement, Don admire les talents de marin du capitaine russe et de son équipage philippin, qui manœuvrent le vaisseau de la longueur de deux terrains de football pour le ranger le long du petit radeau orange. Le Bulk Pangaea, enregistré au Panama, retourne à vide en Jamaïque après avoir livré de la bauxite en Louisiane. Le capitaine, Vladimir Bakhar, a répondu à l’alerte AMVER et changé de cap pour fouiller la zone entourant la balise de Don. Il l’a retrouvé entre Cuba et la Jamaïque.
En milieu d’après-midi, le 14 décembre, la garde côtière de Miami appelle Annalise Grube-Cavers en Colombie-Britannique pour lui annoncer qu’un cargo a répondu à l’alerte AMVER du Starlight. Le navire se trouve à 16 kilomètres de la dernière position de la balise de son père et progresse maintenant dans sa direction.
Enfin! Un espoir! Puis, inévitablement, surgissent des questions plus troublantes. La balise se trouve-t-elle toujours sur le bateau? Le voilier a-t-il coulé, et son père avec lui? La balise flotte-t-elle librement dans les Caraïbes?
Elle n’a pas à attendre longtemps pour obtenir des réponses. Moins de deux heures plus tard, Miami la rappelle. «Votre père s’appelle-t-il Don Cavers? Un navire marchand l’a secouru à bord d’un radeau de sauvetage. Il va bien. Il est en sûreté.»
Des membres d’équipage déroulent une échelle de corde depuis le pont. Don prend vraiment conscience de sa faiblesse lorsqu’il tente d’y grimper. À bord, il est examiné et déclaré en bonne santé, puis on lui sert un peu de poulet en sauce et donne un peignoir assorti de chaussures Crocs taille 10 pour ses pieds de pointure 13. On panse ses lacérations infectées, puis il s’endort.
Don passe trois jours à bord du Bulk Pangaea en route pour la Jamaïque, et trois jours de plus au port, confiné dans une chambre en guise de quarantaine de précaution contre la covid-19. Avant de débarquer, l’équipage lui offre un «certificat de renaissance» rédigé à la main. Enfin hors de quarantaine, il passe les douanes et part pour Montego Bay, d’où il prend un vol pour Toronto, puis pour la Colombie-Britannique.
Annelise et son frère, Tristan, l’accueillent à l’aéroport de Kelowna. Après des retrouvailles pleines d’émotions – leur père a perdu sept kilos, mais il est en bonne santé –, ses enfants le reconduisent à la maison.
Ce n’est que plus tard que Don prendra conscience d’être passé très près de la mort. Il a été chanceux, la mer des Caraïbes est restée calme. S’il n’avait pas activé la balise d’urgence ni été repéré par le Bulk Pangaea, il aurait aisément pu devenir un cadavre flottant. «Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, a déclaré le capitaine Jean House du centre de Trenton à CBC, la situation tourne mal.»
Comparativement à la plupart d’entre nous, Don Cavers est un aventurier héroïque. Aujourd’hui, reconnaissant d’être capable de jouer avec ses petits-enfants et de s’occuper de son jardin, il regrette de ne pas avoir testé correctement les systèmes du voilier, de ne pas avoir eu de GPS portable et étanche avec lui, d’avoir dérangé tant de monde. Il regrette la perte de son bateau, non assuré.
Mais surtout, il déplore l’inquiétude et le chagrin qu’il a causé à sa famille. «Ce n’était pas le voyage d’un héros, admet-il. C’était le voyage d’un idiot.»
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