Découvrez des héros bien de chez nous.
Kellyann Meloche Service des incendies de Kahnawake (Québec)
À neuf ans, Kellyann Meloche pensait déjà comme un soldat du feu. Un jour, elle a décelé une chaleur suspecte dans le mur séparant la cuisine du salon et a appelé les pompiers en cachette contre l’avis de sa mère. Ils ont découvert un court-circuit. Sans son flair, tout l’immeuble aurait pu brûler. «Ils sont devenus mes héros, et je rêvais de suivre leurs traces», dit Kellyann des pompiers qu’elle a rencontrés ce jour-là.
La jeune femme de 35 ans n’est pas seulement pompière volontaire et ambulancière depuis 16 ans, elle représente aussi la Croix-Rouge pendant ses «loisirs». Le reste du temps, elle est directrice adjointe de la protection communautaire et responsable de la planification des mesures d’urgence du conseil mohawk de Kahnawake. C’est elle qui coordonne les secours quand se produit une catastrophe – comme la fuite de diesel qui a contaminé la Voie maritime du Saint-Laurent cet été.
La vie d’une héroïne n’est pas facile, surtout quand elle est mère monoparentale. «Je me souviens d’être rentrée une nuit, après un très long quart, et d’avoir trouvé un billet sur mon oreiller. Le texte au crayon disait: «Allô, maman. Je t’aime, mais tu aimes le feu plus que moi.» J’ai pleuré très fort.»
Heureusement, le service des incendies de Kahnawake est une grande famille, et tous se sont serré les coudes pour qu’elle puisse passer plus de temps avec ses filles.
Son aînée, Jessie, 18 ans, est heureuse que sa mère se soit accrochée.
«En vieillissant, j’ai mieux compris tout ce qu’elle faisait et j’ai eu honte de ma colère, dit-elle. Ma mère est une femme très forte, elle a fait du chemin, et toujours seule.»
Dale Shippam Service incendie et sauvetage de Thunder Bay (Ontario)
Il y a 12 ans, Dale Shippam a manqué passer l’arme à gauche. Ce pompier et marathonien de 45 ans était en pleine santé quand, en 1997, on lui a diagnostiqué une cardiopathie virale rare. Lui qui faisait du jogging presque tous les matins a dû se faire implanter un stimulateur cardiaque, puis un défibrillateur. En 1998, lors d’un séjour à l’hôpital général de Toronto, son cœur a cessé de battre alors qu’il se trouvait dans l’ascenseur. «On a dû pratiquer une réanimation cardio-respiratoire pour me ramener à la vie, confie-t-il. L’opération a duré près d’une heure et demie.»
Heureusement, il a pu se faire transplanter un cœur. En plus de lui sauver la vie, cette intervention lui a donné un nouveau but. «Quand on a une seconde chance, dit-il, on veut profiter au maximum du temps qu’il nous reste à vivre. On n’a pas envie de rester assis à ne rien faire.» Treize mois plus tard, il était de retour au travail, ce qui en fait possiblement le premier pompier actif à avoir reçu une transplantation cardiaque.
Il ne s’est pas arrêté là. En 2005, désireux d’éprouver son endurance, il parcourait à pied le sentier de la Côte-Ouest de l’île de Vancouver. «Après cette expédition, je me suis dit que je pouvais faire à peu près n’importe quoi.» Depuis, en compagnie Heather Ross, son médecin, il a escaladé le Massif Vinson, le plus haut sommet de l’Antarctique, ainsi que le Pic Mera du Népal. De plus, il a couvert les 900 kilomètres du chemin de Compostelle et, ce printemps, toujours avec Heather Ross, il s’est rendu à skis jusqu’au pôle nord. En cinq ans, ils ont recueilli à eux deux 1,4 million de dollars au profit de l’hôpital général de Toronto et de la Fondation du Western Hospital. Dale envisage maintenant de faire des randonnées en Australie, en Afrique et en Amérique du Sud. «Il veut montrer qu’on peut mener une vie riche et active malgré une transplantation, et que l’argent des dons sert à quelque chose», explique son fils, Jamie Shippam, lui aussi pompier. «C’est sa manière de remercier la famille du donneur.»
Si vous désirez contribuer à cette cause, allez sur le site testyourlimits.ca. On peut également suivre les randonnées de Dale en ligne sur daleshippam.giftoflife.on.ca.
Kristy Storey Service des incendies et des urgences de Delta (Colombie-Britannique)
Kristy Storey sait combien il est difficile de ne pas être comme les autres. Durant sa quatrième année primaire, une expérience scientifique a mal tourné et elle a subi des brûlures au visage, aux bras et aux jambes. Même ses cordes vocales étaient atteintes, ce qui l’a obligée à garder pendant sept mois un tube inséré dans la gorge. «Je n’avais qu’un souhait: redevenir une enfant normale, confie-t-elle. Heureusement, j’aimais beaucoup le sport, ce qui a été pour moi un exutoire extraordinaire.»
Vingt-deux ans plus tard, la jeune femme ne croit pas que les cicatrices physiques et émotionnelles que lui a laissées son accident ont joué un rôle dans sa décision de devenir pompière, mais il n’y a pas de doute qu’elles ont eu une influence sur son désir de collaborer au Fonds des brûlés des pompiers professionnels de la Colombie-Britannique, pour lequel elle agit à titre bénévole comme membre du CA, collectrice de fonds et animatrice: «Dans notre société, c’est déjà assez difficile d’être une adolescente de 13 ans, s’exclame-t-elle, alors imaginez quand vous êtes affligée de cicatrices ou vivez un traumatisme. C’est un domaine dans lequel j’ai un peu plus de recul que d’autres.»
Aujourd’hui, Kristy Storey se sent parfaitement à l’aise au service des incendies, où elle travaille depuis cinq ans. «Je n’ai jamais vu quelqu’un réussir à changer aussi radicalement la manière dont on se voit et dont on perçoit les femmes pompières, compte tenu que c’est un milieu masculin plutôt dur, confie le capitaine Dwight Kuznetsov. Kristy est extrêmement forte et, en même temps, pleine de compassion.» Elle s’est même chargée d’enseigner le cours de niveau 3 des premiers répondants aux autres pompiers de son équipe.
La pompière de 32 ans continue de faire du sport, et pas qu’en dilettante. L’été dernier, elle participait à son troisième Ironman, sans compter qu’elle a mérité quatre médailles lors des deux derniers Jeux mondiaux des policiers et pompiers. «Cette femme est incroyable, épatante, s’exclame Dwight Kuznetsov. Elle a l’étoffe d’un chef.»
Gary Brandel Service des incendies de Kelowna (Colombie-Britannique)
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Gary Brandel est un homme d’action. Conscient de certaines faiblesses dans la formation des pompiers, il a trouvé une solution originale pour y remédier. «Quoiqu’on dise en classe, on n’arrive jamais à préparer les pompiers à ce qu’ils vivront quand ils se retrouveront au beau milieu d’un incendie, confie-t-il. En revanche, il n’y a rien comme de leur faire sentir la chaleur du feu, et observer les dégâts que causent les gaz et la fumée.»
Il a donc construit un simulateur d’embrasement généralisé: deux conteneurs empilés que l’on peut incendier à volonté et qui permettent aux pompiers d’observer précisément ce qui se produit juste avant qu’une habitation ne soit entièrement la proie des flammes. «L’embrasement généralisé, c’est ce que les pompiers craignent par-dessus tout car cela signifie la mort», explique-t-il. Le simulateur leur apprend donc à reconnaître les signes annonciateurs et à s’éloigner à temps.»
Malgré cet entraînement, rien ne pouvait préparer Gary Brandel et ses pompiers à l’intensité du brasier de 17 kilomètres qu’ils ont eu à combattre en 2003 dans le parc provincial du Mont Okanagan. Il n’oubliera pas de sitôt ce moment critique où un mur de flammes de cent mètres les encerclait. «Quelques-uns de mes gars ont même appelé leur femme, convaincus que leur fin approchait», confie-t-il.
Heureusement, il savait comment réagir. Déployés en cercle, les pompiers ont réussi à percer une ouverture dans la forêt en flammes. Ce jour-là, ils ont perdu un camion mais tous les hommes s’en sont tirés. Voilà qui témoigne de la détermination et du sang-froid de Gary. «En tant qu’instructeur, l’un de mes buts était de ne pas perdre un seul de mes pompiers», confie-t-il. Cinq ans après avoir pris sa retraite, à l’issue d’une carrière de 31 ans, il est fier de l’avoir atteint et de pouvoir dormir en paix.
Ray Royer Service incendie et sauvetage d’Edmonton (Alberta)
Le 21 septembre 2007, Ray Royer se rompait le cou lors d’un accident de vélo. Mais cela n’a pas brisé sa volonté, loin de là.
Aujourd’hui quadriplégique, l’homme qui a été pompier pendant 30 ans est désormais à la retraite, ce qui ne l’empêche pas de rester actif dans la communauté. Il siège au CA de l’Association canadienne des paraplégiques ainsi qu’à celui du Comité pour les personnes handicapées de l’Alberta. Cependant, c’est par son attitude devant la vie qu’il exerce probablement la plus grande influence: «Je pratique la physiothérapie depuis 34 ans et, pourtant, il continue d’être une source d’inspiration pour moi», confie Wendy Antoniuk, qui a œuvré aux côtés du pompier comme bénévole au sein d’une patrouille de ski. «Même quand il était aux soins intensifs, il allait voir les autres patients et les encourageait à sortir du lit et à s’amuser.»
Sa détermination à retrouver la plus grande mobilité possible est remarquable: jusqu’en juin dernier, quand une appendicite perforante a failli l’emporter, il s’entraînait deux ou trois heures par jour. Depuis, son état de santé s’est considérablement amélioré. «Mes abdos et mon tronc sont beaucoup plus musclés», confie-t-il. Wendy Antoniuk dit être impressionnée par sa capacité de récupération: «Il peut se mettre à quatre pattes, ce qui est habituellement impossible pour un quadriplégique.»
Son secret? Travailler dur et rester positif. «Je pense que nos croyances influent sur ce qui nous arrive dans l’existence, confie-t-il. J’ai des amis affligés du même problème que moi qui acceptent leur sort et d’autres qui pensent que leur état va s’améliorer; dans un cas comme dans l’autre, tous les jours, la vie leur donne raison.»
Jean-Pierre Bérubé, pompier volontaire à la retraite Service des incendies de Pohénégamook (Québec)
Il pleuvait à verse le soir du 2 août 2008, et la seule route menant à Rivière-Bleue, petit village situé au bord d’un lac, était inondée. Lors d’une tournée d’inspection dans les environs, Jean-Pierre Bérubé, un soudeur-mécanicien à la retraite, découvre que le sol s’est affaissé d’une dizaine de mètres sous la voie ferrée. Soudain, il aperçoit un train à l’horizon. Il n’y a pas une minute à perdre. Pendant que sa fille fait des signaux avec une lampe de poche, il court en direction de la locomotive, saute sur le marchepied et avertit à temps les deux mécaniciens, évitant de justesse une catastrophe.
A entendre Jean-Pierre Bérubé, son action d’éclat n’est qu’«un vieux réflexe de pompier», métier qu’il a dû abandonner à la suite de blessures au dos et au genou. Elle lui a tout de même valu une mention d’honneur de la gouverneure générale et l’éternelle reconnaissance des hommes qu’il a sauvés.
«Il cherche toujours à rendre service, dit sa femme Dolorès Ouellet. Quand des vies sont en jeu, il ne veut pas savoir si c’est dangereux.»
Doral Lybbert Service des incendies de Mid River (Alberta)
Âgé de 55 ans, Doral Lybbert est pratiquement l’homme-orchestre de son coin de pays. Propriétaire d’une boucherie, il ferre également les chevaux durant le printemps et l’été – comme sa famille le fait depuis près de quatre générations. Cependant, ce qui lui tient vraiment à cœur, ce sont ses activités de bénévole en tant que chef des pompiers, membre de l’équipe des premiers répondants et maire de Glenwook, petite ville de 300 âmes située dans le sud de l’Alberta. Sans compter que, tous les ans, il endosse l’habit de père Noël, à l’insu de la plupart des enfants.
En février 2009, on lui diagnostiquait un cancer du côlon. Mais en décembre, il célèbrera célébrer avec sa famille le premier anniversaire de la fin de sa chimio et, espère-t-il, sa guérison complète. «Plus que de mourir, je craignais par-dessus tout de ne plus pouvoir me rendre utile», confie-t-il.
Le pompier-premier-répondant-maire n’a pas succombé à ses craintes. Entre les réunions du conseil de ville, la lutte contre les incendies, le ferrage des chevaux et le travail à la boucherie, il se transforme en encanteur bénévole au profit d’organismes de charité. C’est ainsi que, en mai dernier, la vente aux enchères dont il avait la responsabilité a permis de récolter des milliers de dollars pour aider une femme qui avait besoin d’une transplantation du poumon. «Déjà, avant son cancer, il manifestait beaucoup d’empathie et de compassion pour autrui, de dire sa femme, Cheryle, mais depuis, il en montre encore plus. Il est plus conscient et, par conséquent, plus disposé à aider.»
Le dévouement inlassable de Doral est contagieux. «Mes petits-enfants veulent tous devenir pompiers un jour, dit-il. Rien ne pourrait me rendre plus fier!»
Rick Elder Service des incendies de Dalmeny (Saskatchewan)
Imaginez-vous au beau milieu de nulle part, en l’occurrence la campagne de la Saskatchewan, avec une jambe cassée et à une demi-heure en voiture de la première assistance médicale d’urgence. C’était la réalité des habitants de la petite ville de Dalmeny jusqu’à ce que Rick Elder, sa femme, Johanne, et deux de leurs collègues du service des incendies décident de remédier à la situation. En 1991, pour la première fois, la petite municipalité se dotait d’un service de premiers répondants composé de Rick, Johanne et d’une douzaine d’autres bénévoles. Près de 20 ans plus tard, les Elder sont encore les premières personnes que les gens du coin voient arriver en cas d’urgence médicale.
Aux dires de Johanne Elder, ce n’est là qu’une des nombreuses améliorations dont a bénéficié la communauté au cours des 20 années que son mari et collègue a passées au service des incendies: «Rick a le don de prévoir ce dont on aura besoin dans le futur», confie-t-elle. Ainsi, quand il s’est rendu compte que l’équipement dont disposait le service ne permettait pas de lutter adéquatement contre les nombreux feux de broussailles et d’herbe qui se produisaient chaque année, il a investi dans des camions et de l’équipement spécialisé pour ce type de terrain, une première pour les communautés rurales situées au nord de Saskatoon.
Mais il faut surtout souligner la présence de Rick, à titre de chef des pompiers bénévoles, aux divers événements de la ville: spectacle de Noël, déjeuner de crêpes annuel au bénéfice du service des incendies et autres, il n’en manque aucun. Sans compter que, malgré son emploi à temps plein à la Suncor Energy, il est également instructeur à temps partiel à l’école régionale des pompiers où, depuis 13 ans, il partage son expérience et ses connaissances de sapeur-pompier. «Ce n’est pas parce qu’on est bénévole qu’on manque de professionnalisme, rappelle-t-il. À mes yeux, un professionnel, c’est quelqu’un qui cherche constamment à améliorer son art. C’est ce que je m’attache à faire.»
Tom Murphy, capitaine Service des incendies d’Alberton (Île-du-Prince-Édouard)
Agir comme premier répondant lors d’un accident constitue toujours un défi, particulièrement quand des jeunes sont impliqués. Cependant, rien ne pouvait préparer le capitaine Tom Murphy, pompier bénévole aujourd’hui âgé de 55 ans et fort d’une expérience de 24 ans, à ce qu’il devait affronter ce 26 octobre 2004, alors que la victime d’une collision fatale était Adam, son propre fils de 19 ans.
Quand on l’a bipé, il a d’abord cru que l’accident était sans gravité. Mais, quand il est arrivé sur les lieux et a aperçu les ambulanciers qui se tenaient là, sans rien faire, il a compris. «J’ai vu des tas d’accidents mortels, alors je connais la routine, confie-t-il. Tout de suite, j’ai su de quoi il s’agissait.»
Une telle tragédie ne devrait pas frapper le même homme deux fois, pourtant, c’est ce qui est arrivé à Tom Murphy l’an dernier quand le meilleur ami d’Adam s’est lui aussi tué dans un accident. «J’essaie encore de me remettre de ces deux tragédies», dit-il avec tristesse.
De tels traumatismes émotionnels auraient pu l’amener à se retirer de la vie communautaire, mais Tom a fait exactement le contraire. «Cela a plutôt renforcé son engagement vis-à-vis des jeunes», confie Corina Bolo, amie de la famille de longue date. Aujourd’hui, l’ex-mécanicien travaille toujours à l’école secondaire Westisle Composite, où il aide les élèves dans divers programmes extrascolaires. Ainsi, il a donné un solide coup de main à l’équipe dont le projet consistait à construire une voiture solaire et qui, pour la troisième année d’affilée, a gagné un concours provincial. Il est également instructeur pompier, patrouilleur de ski bénévole durant l’hiver, sans compter qu’il ouvre aux jeunes du coin les portes de son propre atelier de mécanique, où on le trouve souvent en train de réparer la voiture de l’un ou de l’autre. «Tom est formidable, de dire Corina Bolo; il continue d’être aux côtés de ceux qui traversent une période difficile, particulièrement les jeunes.»
Matt Dunfield, pompier Service des incendies de Moncton (Nouveau-Brunswick)
Plus que quelques minutes avant que la maison ne soit entièrement détruite par les flammes. Se frayant un chemin à travers la fumée opaque, Matthew Dunfield, pompier bénévole, y pénètre par la petite fenêtre de la cuisine et aperçoit un homme gisant sur le plancher. Avec l’aide de deux membres de son équipe, il réussit à sortir la victime, qui fait un bon 1,90 mètre et pèse dans les 135 kilos. Quelques secondes plus tard, le bungalow disparait en fumée. Bien que l’homme n’ait pas survécu, les efforts héroïques des pompiers leur ont valu d’être reconnus pour leurs compétences dans l’exercice de leurs fonctions par le maire de Windsor, où Dunfield était basé à l’époque, de même que les louanges du premier ministre de la Nouvelle-Écosse et du gouverneur général du Canada. «J’éprouvais un sentiment de grande humilité, rapporte Dunfield. Après tout, nous ne faisions que notre travail; n’importe qui d’autre ayant reçu la même formation aurait fait la même chose à notre place.»
Soit, mais peu sont aussi déterminés que Matt à se perfectionner. Il lit beaucoup afin de se tenir au courant des dernières techniques et découvertes en matière de lutte contre l’incendie, ce qui explique qu’il ait été le premier à apprendre le maniement de la caméra à énergie thermique sur laquelle il a pu compter lors du sauvetage héroïque. Et le pompier de 34 ans ne fait pas que lire des ouvrages spécialisés: avec ses nouveaux collègues du service des incendies de Moncton, il s’entraîne au gym jusqu’à trois heures par jour afin d’être au summum de sa forme. Cela se voit: après avoir participé pendant près de dix ans au championnat Scott Firefighter Combat Challenge, son équipe décrochait, en 2009, le titre de championne mondiale. «Il met tout son cœur à lutter contre les incendies, confie Jen, sa femme. C’est fabuleux de voir comment il réussit à atteindre les buts qu’il se fixe; il travaille tellement dur.»
Lloyd MacIntosh, chef des pompiers Service des pompiers volontaires de North Sydney (Nouvelle-Écosse)
Si ce n’avait été que de lui, Lloyd MacIntosh, aujourd’hui âgé de 50 ans, se serait fait pompier à l’âge de trois ans. «Ma mère devait m’empêcher de suivre les camions-incendie qui passaient sur la rue sur mon tricycle », confie-t-il. Il lui faudra attendre 23 ans pour réaliser son rêve d’enfance, mais, aujourd’hui, malgré un travail à temps plein, il est chef des pompiers bénévoles de North Sydney où, bon an mal an, il répond à 700 appels d’urgence. Depuis dix ans, il enseigne également à l’école des pompiers de la Nouvelle-Écosse. «Je suis heureux de transmettre à d’autres ce que j’ai appris au cours des 24 années que j’ai passées comme pompier, particulièrement à éviter les erreurs que j’ai commises», dit-il.
David LaFosse, l’un de ses étudiants, confie avoir toujours été avide d’en savoir plus. «Avec lui, apprendre était un vrai plaisir, dit-il. Loyd est une véritable encyclopédie vivante que j’aimerais pouvoir consulter tous les jours.» Cependant, à l’échelle locale, sa popularité tient au fait qu’il participe, à titre de chef des pompiers, à de nombreux événements communautaires dont il se fait le fer de lance. Ainsi, les deux dernières années, son service à recueilli plus de fonds que tout autre au profit de l’Atlantic Burn Camp, qui accueille chaque année les enfants brûlés des Maritimes et du Labrador. De plus, il organise régulièrement des déjeuners ou diners pour les familles des pompiers de même que des festivités annuelles ouvertes à tous. Cette année, à l’occasion de la fête du Canada, le service des incendies de North Sydney a réussi à attirer des gens de 50 kilomètres à la ronde. «Il dit à chacun d’amener sa femme, ses enfants, ses cousins, ses beaux-parents, parce que, quand le téléavertisseur sonne à trois heures du matin, eux aussi se font réveiller, confie David LaFosse. Loyd est un véritable pompier dans l’âme. »