La gaieté de Justine Lévy, éditions Stock
« C’est quand je suis tombée enceinte que j’ai décidé d’arrêter d’être triste, définitivement, et par tous les moyens. » Cet incipit du roman de Justine Lévy – fille de l’écrivain et philosophe Bernard-Henri Lévy, alias BHL – a eu l’effet d’une petite bombe chez plusieurs de mes connaissances qui ont eu cette envie de « gaieté » soudaine en devenant un jour parent. Enfanter ne laisse plus de place au malheur… ou aux fantômes du passé ! C’est du moins ce que la narratrice de ce roman lucide raconte sur le ton de la confidence en évoquant l’image de la mère indomptable qu’elle a eue ; une ancienne mannequin rebelle et droguée décédée d’un cancer. Quel héritage nos parents nous lèguent-ils ? Le deuil de l’ascendance est-il possible ? Les questions sont nombreuses dans ce texte écrit dans une langue fluide teintée d’images fortes et obsédantes. Pas de doute, les mots de Lévy transforment un peu ceux qui en apprécient le ton.
La mort mène le bal de Chrystine Brouillet, éditions de l’Homme
Elle semble bel et bien revenue cette héroïne de Chrystine Brouillet, une épicurienne qui travaille dans un restaurant couru de Québec découverte dans Chère voisine et dans Louise est de retour. Rien à voir avec l’inspectrice Maud Graham ; plus raisonnée et moins impulsive. Moins cruelle surtout et incapable de tuer de sang-froid comme Louise… Et c’est ce qui fait tout son charme. Dans ce dernier roman, Louise panique à l’idée que le restaurant et son chef soient menacés par la mafia. Jusqu’où iront ses mécanismes de défense pour éviter le pire ? Pas si simple de déjouer des criminels de métier. Elle l’apprendra à ses risques et périls. Un roman fort bien documenté et qui fait sursauter.