Moi, mon chat… de Christiane Duchesne et Pierre Pratt, éditions de La Bagnole (4 ans et +)
D’accord, il s’agit d’un album jeunesse. D’accord, l’écriture est simple et les dessins plutôt gros. Or, c’est un fort beau travail qui va droit au cœur des enfants, et des adultes, qui prendront plaisir à en faire la lecture, malgré la lourdeur apparente du thème : le deuil. L’intérêt de l’œuvre réside dans la subtilité du propos de cette histoire de petite fille dont le chat blanc adoré est parti, valise au dos.
Il avait mal à la patte, puis voilà que, dans une lettre qu’il lui écrit, il déclare s’être remis à courir, tout en s’ennuyant d’elle. C’est un livre qui aide à accepter les mystères insondables de la perte définitive d’un être cher. S’il n’y a pas de mots pour décrire la douleur qui en résulte, il y a au moins la littérature qui panse un peu, le temps d’une histoire.
Le marchand de sable de Lars Kepler, éditions Actes Sud
Rarement je me suis levée au beau milieu de la nuit pour avancer la lecture d’un livre. Ce fut le cas pour le dernier polar de Lars Kepler, un couple d’auteurs suédois. Le marchand
de sable – un titre prédestiné pour les nuits blanches – fait partie de ces livres que je surnomme « drogue » littéraire pour leur capacité à rendre accros ceux qui s’en emparent.
L’histoire, fascinante, est celle d’une enquêteuse qui s’infiltre dans une unité psychiatrique pour en savoir plus au sujet d’un psychopathe dont les crimes qu’on lui attribue semblent continuer à se perpétrer en dépit de sa détention… Comment est-ce possible ? Certains l’auraient même vu à l’extérieur des murs de la prison, et une de ses potentielles victimes, disparue 13 ans plus tôt, réapparaît le long d’une voie ferrée lors d’une nuit glaciale. Sa petite sœur, elle, demeure introuvable.