Le lampion
Je venais de vivre une séparation difficile et j’étais très en colère contre la vie…
Pour me donner un peu d’espoir, je suis entrée dans une église et j’y ai fait brûler un lampion. Tannée de rencontrer des «morons» dans les discothèques, j’ai demandé au Seigneur de m’aider à trouver un homme sur mesure: doux, généreux, travaillant comme moi dans un bureau, adepte de la prière et axé sur la famille. J’ai même été jusqu’à demander qu’il possède une voiture récente – fini les chauffeurs de «minounes»! – et gris argenté, ma couleur préférée!
Comme ma commande tardait à arriver, j’ai décidé de donner un coup de pouce au Tout-Puissant en m’inscrivant à un réseau de rencontres sur Internet, en dépit des «encouragements» de mon entourage: «T’en es rendue là?» ou «Il n’y a rien que des malades dans ces affaires-là.»
Ma fiche était directe, sans mensonges ni flaflas:
«Jeune femme de 5 pi 8 po avec quelques livres en trop cherche un homme simple qui aime la lecture, les films, les sorties au resto et les soirées pantouflardes. Sportifs s’abstenir.»
Sur le site, j’ai regardé les photos d’hommes en vitesse accélérée, rigolant des poses de mannequins que prenaient certains pour bien paraître. C’est alors que je l’ai vu, avec son sourire magnifique! Je lui ai envoyé un petit mot et, deux jours plus tard, un lundi soir, je l’ai appelé sur son cellulaire. Nous avons parlé cinq heures! Le lendemain, trois heures!
Incapables d’attendre plus longtemps, nous nous sommes rencontrés le troisième jour, dans un petit resto à deux rues de chez moi.
Quand je l’ai aperçu, assis à une table, j’ai eu un vrai coup de foudre. Lui, par contre, a baissé les yeux et soupiré… J’ai pensé qu’il était déçu, et ça criait dans ma tête: NON! Laisse-moi une chance!
Alors, il a relevé la tête et, sans un mot, m’a offert un bouquet de roses. J’ai rougi comme une jeune fleur bleue. Nous avons peu mangé, nous dévorant surtout des yeux. Après le repas, nous avons marché dans un parc durant des heures. Il est natif de la Côte-Nord, et moi de la Gaspésie. Nos valeurs, nos passions et nos projets d’avenir étaient identiques et, cerise sur le sundae de mon bonheur, il avait une voiture gris argenté… et neuve!
Nous nous sommes fiancés trois mois plus tard, à l’occasion de Noël 2002; je suis tombée enceinte en février 2003 et j’ai accouché de notre premier bébé… à l’Action de grâce! Comme un remerciement au Grand Manitou!
Sonia Cloutier, Sainte-Madeleine