La «voix» à suivre
Des lecteurs et des lectrices nous racontent comment ils ont trouvé l’Amour avec un grand A
Durant un de nos cours, Mathieu m’interprète une chanson d’amour. Les paroles sont magnifiques et je le félicite… tout en enviant la fille pour qui il les a écrites.
Le temps passe, nous en restons à l’amitié. Un jour, n’y tenant plus, je lui demande s’il a finalement offert sa chanson à l’élue de son cœur. «Oui, me répond-il, mais elle n’a pas compris.» Puis il ajoute: «Il n’y a que ma mère et toi qui l’avez entendue.»
C’est un moment déchirant: mon rêve de petite fille s’est réalisé, mais je suis promise à un autre. Je le rappelle à Mathieu. «Tu es la femme de ma vie, me dit-il. Je t’attendrai.»
J’ai le cœur brisé. Par loyauté, je décide d’annuler mon mariage, puis je pars vivre quelque temps chez mes parents. J’ai besoin de réfléchir. Mon père, directeur de chorale depuis trois décennies et philosophe à ses heures, me glisse ce conseil:
«Ecoute ton cœur, sinon tu seras malheureuse.»
Au bout de quelques semaines, la «voix» à suivre me paraît enfin évidente. Le mercredi 30 août 2006, sur le banc d’un parc, à Saint-Basile-le-Grand, Mathieu me serre longuement contre son cœur.
Nous nous marions un an plus tard dans la cour de mes parents, à Belœil. Nous avions demandé à la mairie la permission d’y amener le banc où nous nous sommes embrassés pour la première fois, mais elle a refusé.
Depuis, nous filons le parfait bonheur. Encore cette semaine, Mathieu m’a offert un bouquet et une carte: «Parce que l’amour n’a pas de raison. Je t’aime.» Nous sommes aujourd’hui parents d’une adorable fillette, Annays, et la musique fait toujours partie de notre quotidien.
Je comprends maintenant pourquoi j’ai manqué de souffle lors de notre première rencontre: mon coeur me chantait que c’était lui, et j’ai failli ne pas l’écouter!
Gitane Bouchard, Saint-Basile-le-Grand