De Cannes à nos écrans
Le dernier-né de Xavier Dolan.
Pas étonnant que Xavier Dolan ait décroché le prix du Jury ex aequo au Festival de Cannes avec son dernier long métrage, Mommy. Le cinquième film en cinq ans du prolifique jeune cinéaste s’avère puissant, poignant et brillant.
Mommy, c’est l’histoire de Diane, une mère seule (Anne Dorval) qui reprend la garde de son fils (Antoine Olivier Pilon), expulsé d’un des centres jeunesse où il a été institutionnalisé depuis la mort de son père trois ans auparavant. Exubérante et éternelle ado, Diane est aussi une femme forte, imbattable et tout sauf indigne quand il est question d’élever son enfant. Elle décide de faire mentir les sceptiques et s’évertue à tenter d’amener de l’équilibre dans sa vie au quotidien avec son fils hyper turbulent, impétueux et atteint du trouble du déficit de l’attention.
À leurs tribulations familiales marquées par la difficulté à arrondir les fins de mois se greffe une mystérieuse et attachante voisine, Kyla (Suzanne Clément).
« À l’époque de J’ai tué ma mère, j’avais voulu, je pense, punir ma mère. Seulement cinq ans ont passé depuis, mais je crois bien qu’aujourd’hui, à travers Mommy, j’essaie de la venger », a commenté Xavier Dolan. Si le réalisateur et scénariste récidive ici avec le thème mère-fils, il nous propose un tout autre monde avec Mommy, tant du point de vue du ton, du propos, de la facture visuelle que du jeu. Ce film rend hommage à la résilience, à l’héroïsme et à l’invincibilité d’une maman, ici interprétée par une Anne Dorval épatante. Et quant à Antoine Olivier Pilon, on assiste sans conteste à une révélation artistique des plus prometteuses.
Xavier Dolan a définitivement acquis ses lettres de noblesse parmi les prodiges du septième art.