Banques, syndicats… la déroute
Il faut des années pour se bâtir une réputation, quelques secondes pour la perdre… Certaines institutions l’ont compris, d’autres non.
Quand il est question de votre portefeuille, vous ne faites pas confiance à n’importe qui. A l’heure où les voleurs à cravate n’hésitent pas à détrousser leur propre famille, vous n’avez accordé aucun crédit aux institutions qui gèrent de l’argent. A une exception près: la Banque du Canada.
L’organisme fédéral s’est classé au 2e rang des institutions les plus dignes de confiance, tout juste derrière Santé Canada. «C’est le reflet de la crise économique, analyse Cristiane Bourbonnais. Le Canada s’en sort bien, notamment grâce au travail de la Banque du Canada, d’où cette reconnaissance.» Sans oublier que l’institution n’a pas été éclaboussée par les nombreux scandales qui ont ébranlé le milieu de la finance. Les rédacteurs de Sélection avaient donc toutes les raisons de décerner à Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, le titre d’homme de confiance de l’année.
Quant aux Vincent Lacroix, Earl Jones, Carole Morinville et autres… L’incapacité de l’Autorité des marchés financiers à épingler ces requins a fortement ébranlé sa crédibilité auprès des Québécois, qui lui ont donné la 11e place sur 15. Vous êtes tout aussi sévères envers la Caisse de dépôt et placement du Québec (12e), qui a, doit-on le rappeler, perdu 40 milliards de dollars en 2008 – alors que son président venait de quitter ses fonctions avec en poche un joli pactole! «Les gens avaient confiance en ces institutions-là, mais ils ont été trompés, observe Isabelle Valois. Il faudra du temps avant que la relation de confiance se rétablisse.»
Autres institutions ayant perdu toute crédibilité: les syndicats, avec la FTQ-Construction en lanterne rouge. «Encore là, les scandales à répétition y sont pour quelque chose», souligne Isabelle Valois. Corruption, copinage, mafia… devant ce déballage de linge sale, difficile de se rallier au traditionnel «so so so, solidarité»!
Les autres centrales syndicales ne valent guère mieux. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) figure au 13e rang, tandis que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) fait à peine un peu mieux, avec une 10e place. «C’est un effet de halo, note Luc Dupont. Lorsqu’une centrale est touchée par les scandales, la population les met toutes dans le même sac.»
Le professeur de communication va même plus loin. «Les syndicats communiquent souvent de manière unidirectionnelle, agressive. Le sondage démontre que cette méthode ne fonctionne plus.»
Votre palmarès :
- Santé Canada
- Banque du Canada
- Directeur général des élections
- GRC (Gendarmerie royale du Canada)
- Polices municipales
- Sûreté du Québec
- Hydro-Québec
- CRTC (Conseil de la radiodiffusion…)
- Assemblée nationale du Québec
- CSQ (Centrale des syndicats du Québec)
- Autorité des marchés financiers
- Caisse de dépôt et placement du Québec
- CSN (Confédération des syndicats nationaux)
- Parlement d’Ottawa
- FTQ-Construction