8 questions à Sigourney Weaver
Le célèbre actrice raconte son adolescence et révèle quelques uns de ses secrets!
Sigourney Weaver a beau être une actrice célèbre, c’est elle qui répond à la porte le soir d’Halloween. Et, il n’y a pas si longtemps, l’idole de 60 ans s’est retrouvée face aux personnages de S.O.S. Fantômes (1984), dont elle était la vedette féminine. «Le père était déguisé en chasseur de fantômes, le fils en fantôme, et la mère habillée comme moi», dit-elle. L’ont-ils reconnue? Les parents, peut-être, mais le fils, absolument pas. «Pour les jeunes, ajoute-t-elle en riant, je suis juste la «madame» qui ouvre la porte.»
La gloire n’est jamais montée à la tête de l’actrice. De la science-fiction (Alien, Avatar) à la fantasy (En quête d’une galaxie), de la biographie (Dian Fossey, dans Gorilles dans la brume) à l’animation (elle a prêté sa voix à l’ordinateur du vaisseau spatial dans Wall-E), sa carrière a traversé les genres, alternant le léger et le très sombre. Dans son dernier film, The Cold Light of Day, un thriller politique qui sera à l’affiche en avril, elle incarne un personnage franchement inquiétant aux côtés de Bruce Willis et de Henri Cavill – le futur Superman.
Il y a longtemps que Sigourney pratique l’autodérision comme mécanisme de défense: à 11 ans, après une poussée de croissance précoce, elle mesurait 1,80 mètre. Dépassant ses camarades et quelques enseignants d’une tête, elle était franchement empotée. Cela ne l’a pas empêchée de devenir une adulte respectable et responsable. Elle défend l’environnement avec conviction et ne rate jamais une occasion de promouvoir l’Etat de New York, le meilleur endroit où vivre sur terre, selon elle. Elle y a grandi et y vit encore. Qu’elle utilise sa notoriété pour soutenir des causes sociales ou l’oublie pour distribuer des bonbons à Halloween, Sigourney semble aujourd’hui très bien dans sa peau.
1. Vous dites que vous étiez une adolescente un peu gourde.
A l’école, j’avais l’esprit plutôt lent. Pour survivre, je me moquais de moi-même pour éviter que les autres le fassent. Cela m’a valu le titre de reine de la comédie trois années de suite – un record. Un genre de compliment qui ne l’est pas vraiment…
2.Avez-vous été victime d’intimidation?
Non, mais il m’arrivait d’être très enthousiaste, trop même, et c’était parfois mal accueilli. J’ai le tempérament d’un golden retriever. Maintenant ça va, mais, à une époque, je devais me retenir de sauter au cou des gens. Il fallait que je me dise: «Assis, Sigourney. Assis!»
3.C’est tout de même un défaut sympathique.
Oui, mais, à Hollywood, impossible d’afficher ma nature chaleureuse. Plus jeune, je souffrais d’une gêne terrible: j’étais soit paralysée, soit incontrôlable, et je vivais cela difficilement. Aujourd’hui, ça m’est égal.
4.Vous avez étudié à l’école de théâtre de Yale. Comment était-ce?
Là, je me suis sentie persécutée. Nous étions 18 étudiants dans la classe. Après un an, 10 avaient plié bagage et les huit autres étaient en période d’essai. J’étais arrivée à Yale persuadée de pouvoir tout faire, mais on m’a dit que je n’avais aucun talent et que je ferais bien de partir. Je me suis retrouvée chez le psy de l’école, mais après cinq séances gratuites, il fallait payer, et je n’avais pas le cœur de demander à mes parents plus d’argent pour m’envoyer dans un établissement qui ne voulait pas de moi. Je me suis donc tapé une dépression discrète. Aurais-je poursuivi mes études si mes professeurs m’avaient encouragée? Je ne sais pas. Quand on m’a dit que je ne serais jamais actrice, j’ai pris la résolutionde devenir une actrice célèbre.
5.Avez-vous revu d’anciens professeurs et eu l’occasion de leur montrer qu’ils avaient eu tort?
Les deux principaux responsables sont morts. Mais je prenais un vilain plaisir à les imaginer dans des sous-sols glaciaux, emmitouflés dans des robes de chambre en lambeaux, et mangeant de la nourriture pour chats à même la boîte.
6.Avez-vous des plaisirs coupables, des vices?
A part rêver la déchéance de mes professeurs? Non! Pour le vice: je dis trop souvent oui. J’aimerais découvrir le plaisir de dire non. Mon prochain objectif, c’est d’en faire moins, mais de me donner à fond dans ce que j’entreprends.
7.Pendant longtemps, vous avez été associée au personnage emblématique d’Ellen Ripley, la femme en sous-vêtements qui s’attaquait à des monstres dans Alien. Et depuis Avatar, on vous connaît aussi sous les traits d’une scientifique à la peau bleue. Que pensez-vous de cette réputation de reine de la science-fiction?
Les gens ont l’impression que j’ai joué dans beaucoup de films de science-fiction, mais je ne crois pas en avoir fait plus de cinq.
8.Comme la scientifique que vous incarnez dans Avatar, vous militez pour la protection de l’environnement.
Oui, surtout depuis que j’ai interprété Dian Fossey. J’ai pris conscience de l’aveuglement humain à l’égard des droits des autres espèces. La catastrophe dans le golfe du Mexique, ça m’a préoccupé énormément.
Crédits photo: Mr photo/corbis outline