Isabèle Chevalier: au service des PME québécoises

Femme d’affaires et femme de cœur, Isabèle Chevalier s’est retroussé les manches pour ne pas voir les PME québécoises emportées par la pandémie.

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Femme d’affaires et femme de cœur, Isabèle Chevalier s’est retroussé les manches pour ne pas voir les PME québécoises emportées par la pandémie.
CIndy Boyce
Isabèle Chevalier

Comment aider les PME québécoises?

Nouvelle tendance, l’achat local? Le politicien et patriote Louis-Joseph Papineau en faisait déjà la promotion dans les années 1800 pour se soustraire aux taxes des produits importés, dont ceux des colonisateurs anglais.

À l’heure de la libéralisation des marchés, ce concept a pris d’autres formes et poussé les gens d’affaires à effectuer le virage technologique, à s’imposer, à armes inégales, face aux géants de la consommation. Et puis s’est invitée la COVID-19 l’hiver dernier, virus forçant la planète à se mettre sur pause pendant plusieurs mois. Une situation inédite qui fragilise de nombreuses entreprises, alarmant Isabèle Chevalier, présidente-directrice générale de Bio-K Plus International, bien connue des téléspectateurs pour sa participation à l’émission Dans l’œil du dragon. Avec l’appui d’un autre «dragon», l’entrepreneur Georges Karam, elle a lancé Ma Zone Québec, une plateforme web regroupant plus de 5000 produits québécois, de l’alimentation à la mode en passant par les loisirs.

À la fois vitrine promotionnelle et site transactionnel, cette initiative est apparue en même temps que d’autres, dont Le Panier Bleu, relançant le débat sur l’achat local. Geste protectionniste? Anachronisme au temps de la mondialisation? Isabèle Chevalier ne manque pas d’arguments sur ses bienfaits, non seulement pour l’économie, mais pour toute la société.

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Lancement de Ma Zone Québec, une plateforme pour aider les PME québécoises.
Ma Zone Québec

Lancement de Ma Zone Québec

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Ma Zone Québec a démarré sur les chapeaux de roues!

George Karam et moi en parlions depuis longtemps, nous demandant pourquoi c’était si difficile pour les Québécois d’avoir le réflexe de l’achat local. La vérité: ce n’est pas facile. Je suis mère de trois enfants et je travaille à temps plein, alors je le sais! D’où l’intérêt pour le consommateur d’aller à un seul endroit pour trouver toutes sortes de produits locaux qui reflètent notre culture, notre créativité et le sens de l’innovation de nos entrepreneurs, bref, joindre l’utile à l’agréable. Et quand on a vu des chiffres qui annonçaient que 30% des petites entreprises ne passeraient pas à travers la crise – il y a des familles derrière ces statistiques… –, on a décidé de plonger. L’heure était à l’urgence, mais aussi à l’action.

Vous serez nostalgique face à ces images d’institutions qui ont disparu du paysage québécois.

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Restez moins assis pour vivre jusqu'à 100 ans.
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Qu’est-ce qu’un produit québécois?

Pour faciliter l’achat local, votre camarade «dragon», l’homme d’affaires Nicolas Duvernois, propose une définition en trois volets d’un produit québécois: l’entrepreneur ou l’actionnaire majoritaire doit être québécois; le statut de résidence fiscale doit être dans la province; 51% des composantes du produit fini doivent venir d’ici. Cette définition vous convient-elle?

Si je me place du point de vue du consommateur, comment puis-je savoir si une entreprise est d’ici? Et si j’exige le 51% de matières premières locales, j’exclus d’emblée le cacao, le café et beaucoup de fibres de vêtements. Il faut assouplir cette définition pour que les gens fassent des choix éclairés, et reconnaître qu’il y a des créateurs québécois qui conçoivent, avec des matières importées, de magnifiques produits teintés de notre culture. Un produit fabriqué ou assemblé à l’étranger ne l’est plus forcément s’il a été pensé et dessiné ici.

Retrouvez les épiceries zéro déchet où acheter en vrac à proximité de chez vous!

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Soutenir les PME québécoises va-t-il nous appauvrir?
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Les aspects négatifs

Certains affirment que l’achat local va nous appauvrir, mettre sur le marché des produits de moins bonne qualité et diminuer les échanges commerciaux.

Ma compagnie possède un bureau à Los Angeles, nous exportons en Europe et en Asie: je suis pour le libre-échange et les exportations! Mais je souhaite aussi faire rayonner les compagnies québécoises sur la scène internationale, et sur cet échiquier libre-échangiste, il y a un manque: la valorisation de nos entreprises. Pour chaque 5$ dépensé par un Québécois en ligne, seulement 1$ reste au Québec. Pourquoi ne pas monter à 2$? La vente en ligne est là pour de bon, et elle s’accélère.

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Acheter local pour soutenir les PME québécoises a un prix.
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Acheter local a un prix

On dit que le pire ennemi de l’achat local, c’est le prix. Est-ce une barrière insurmontable?

C’est une question très importante, surtout au moment où des milliers de gens sont au chômage ou se demandent si la compagnie pour laquelle ils travaillent va survivre. Mon cœur est avec eux, et c’est un problème très complexe. Il y a différents coûts dont il faut tenir compte pour un produit local. Et les PME font face au défi d’augmenter leur volume de production auprès des manufacturiers pour répondre à la demande des consommateurs, de diminuer leurs coûts et d’être plus concurrentiels. Et il y a la question du transport des marchandises, qui fait aussi partie du prix: il faut le repenser pour diminuer les coûts, de même que notre empreinte écologique.

Suivez ces étapes pour réduire votre empreinte carbone.

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Acheter local pour soutenir les PME québécoises.
Jack Frog/Shutterstock

Lutter contre les changements climatiques

Certains écologistes vous répondront qu’il faut moins consommer si l’on veut s’attaquer aux changements climatiques.

À moins d’avoir tous des poules et un jardin! (Rires) Ne plus consommer, c’est utopique. Par contre, achetons ce dont on a vraiment besoin. La crise nous offre une belle occasion de revoir nos habitudes de consommation.

Voici ce que vous devez savoir pour lutter contre les changements climatiques.

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Intégrer l'achat local dans nos habitudes pour soutenir les PME québécoises.
Khakimullin Aleksandr/Shutterstock

Les attentes

Quels changements de perception souhaitez-vous face à l’achat local au cours de la prochaine année?

Si on attend que les gens intègrent la notion d’achat local dans leur panier d’épicerie, tous les autres secteurs vont mourir. Je préfère parler du panier d’achats. Dans les périodes de grands changements, c’est le temps de se forger de nouvelles habitudes. Les choses que nous achetons pour la maison et l’épicerie sont à 80% redondantes: partons à la découverte de nos entrepreneurs, de nouvelles marques. On achète aussi avec nos émotions, ce n’est pas un geste complètement rationnel. L’achat local, ça favorise notre culture, et la diversité. Qui veut d’un monde avec seulement quelques produits, où tout est centralisé, monochrome et monotone? 

Achetez local et optez pour des produits réutilisables pour réduire votre production de déchets.

Contenu original Selection du Reader’s Digest

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