Les petites mains
Ma mère a vécu dans une maison hantée quand elle était adolescente. Et il se passait également des choses étranges dans d’autres maisons de sa rue. Un homme vivait avec sa famille tout près de chez elle. Un soir, une de ses filles s’est couchée avec un terrible mal de tête. Le lendemain matin, elle avait succombé à un anévrisme.
Après les funérailles, la famille est partie en voyage pour oublier cette tragédie, et le père a demandé à mon oncle maternel de prendre soin de leurs animaux. Mon père et ma mère (ils commençaient à se fréquenter) l’ont accompagné : ma mère avait entendu dire qu’il y avait là un piano à queue et voulait l’essayer, mon père poursuivait des études vétérinaires. Une fois dans la maison, les deux hommes se sont dirigés vers le sous-sol pour voir les animaux et ma mère s’est installée devant le piano au rez-de-chaussée. Tandis qu’elle jouait, elle a senti quelque chose effleurer ses chevilles. Croyant qu’un des chats avait sans doute quitté le sous-sol et l’avait frôlée, elle a continué à jouer; puis on l’a de nouveau effleurée. Elle a regardé sous le piano et n’a rien vu. Quand elle a recommencé à jouer, elle a senti des mains attraper ses jambes et les serrer.
Elle s’est précipitée vers le sous-sol et a appelé mon père et mon oncle. Quand elle a raconté ce qui s’était passé, mon oncle a blêmi. Il lui a expliqué que la fillette décédée avait l’habitude de jouer à un jeu avec son père : quand il était au piano, elle rampait sous l’instrument, attrapait ses chevilles et faisait monter et descendre ses pieds sur les pédales.
Un patient invisible
J’ai travaillé autrefois pour un service d’ambulances dont un des véhicules était « hanté ». Beaucoup d’infirmiers racontaient des histoires sur l’ambulance n° 12, mais je n’étais pas particulièrement intéressé par le paranormal, jusqu’au jour où j’ai moi-même connu une expérience de ce genre.
Ma collègue et moi travaillions dans une communauté rurale. Il était 3 h du matin, il faisait noir et tout était silencieux. Nous nous endormions ; j’étais assis sur le siège du conducteur, et elle côté passager. Réveillé par une voix étouffée, j’ai cru que ma collègue me parlait. Je lui ai dit que j’essayais de dormir et j’ai refermé les yeux. J’ai alors distinctement entendu une voix masculine dire : « Oh mon Dieu, suis-je en train de mourir ? » puis une forte respiration pendant quelques secondes.
Ma collègue et moi nous sommes redressés et avons regardé dans le compartiment des patients, d’où semblait venir la voix. Tout est resté calme quelques secondes, puis nous avons entendu le clic d’un régulateur de bouteille d’oxygène et un sifflement, comme si elle fuyait. J’ai allumé et nous sommes sortis de l’ambulance. Un passager était-il monté dans le véhicule pendant notre sommeil ? Nous avons ouvert les portes arrière. Il n’y avait personne. Aucune bouteille d’oxygène n’était ouverte. Nous n’avons pas beaucoup dormi après cela.
Un fantôme malicieux
Pendant des années, ma voisine Diane et moi avons vécu avec un fantôme farceur. Nous l’appelions Billy. En revenant à la maison, je trouvais des objets dans des endroits curieux : du lait dans un placard, du papier hygiénique dans le réfrigérateur, du détergent pour lessive dans la baignoire. Un jour, Diane a demandé à Billy s’il était là, parce qu’elle ne trouvait pas le lait. Il était en fait posé sur l’escalier à l’arrière de la maison. Et le sucre ! Chaque matin, mon sucrier était vide. Quand j’en avais assez, je pointais la maison voisine et criais « Va voir Diane » ! Cinq minutes plus tard, elle me téléphonait et me disait « Merci beaucoup », parce qu’il était allé lui jouer de mauvais tours.
Cela s’est poursuivi pendant les deux années où nous avons vécu à cet endroit. Personne ne nous croyait, pas même nos maris. Ma mère pensait qu’un voleur venait quand nous dormions ou étions sortis. Je n’ai jamais trouvé d’explication.
Un grenier inquiétant
Je sais que ce n’est pas très original de commencer par « Je ne crois pas aux fantômes, mais… » Néanmoins, c’est mon cas.
Il y a quelques années, j’ai emménagé dans un studio à Melbourne, en Australie. C’était la première fois que je vivais seul. L’immeuble datait des années 1930. J’y habitais depuis plusieurs mois lorsqu’un jour, en rentrant du travail, j’ai découvert dans la salle de bains que le panneau de bois qui couvrait l’accès à un petit grenier au plafond gisait sur le plancher, cassé en deux. J’ai examiné les morceaux. Le panneau avait presque 3 cm d’épaisseur ; seul Bruce Lee aurait pu le briser.
Pensant que la propriétaire avait envoyé quelqu’un travailler dans le grenier, j’ai pris des photos et les lui ai envoyées par courriel, lui demandant si quelqu’un était venu et adoptant un ton contrarié parce qu’elle ne m’avait pas prévenu. Elle m’a répondu de lui téléphoner au plus vite. Je l’ai appelée et elle m’a expliqué que la même chose était arrivée aux deux locataires précédents. Elle m’a promis de remplacer le panneau, ce qu’elle a fait.
Un mois plus tard, je me suis réveillé vers 4 h du matin. J’avais la chair de poule. Tout était silencieux. Puis j’ai entendu un bruit au-dessus de mon lit. C’était un frottement, comme si on traînait un sac de pommes de terre. J’étais paralysé par la peur. Il y a sûrement quelqu’un là-haut, ai-je pensé. Aucun animal ne pouvait faire autant de bruit. Au bout de cinq minutes, armé d’une batte de cricket, j’ai trouvé le courage d’allumer et d’aller voir dans la salle de bains. Le nouveau panneau était cassé en deux ! Je me suis senti défaillir. Le frottement avait cessé, mais j’entendais maintenant clairement un murmure qui venait du grenier. C’était comme des voix d’enfants, l’une d’elles répétant sans cesse : « C’est ton tour… c’est ton tour… »
J’ai allumé toutes les lumières, espérant que tout reviendrait à la normale. Il était 5 h du matin et il faisait encore noir. Pour me calmer, j’ai regardé la télévision. Un fusible a sauté. Ma perruche, Dexter, que je garde dans la cuisine et qui ne fait habituellement pas de bruit la nuit, s’est mise à hurler. Je ne l’avais jamais entendue faire un tel vacarme. J’ai attrapé les clés de ma voiture, me suis rué dehors et me suis assis dans l’auto, où j’ai attendu que le soleil se lève. Quand j’ai vu des gens promener leurs chiens, j’ai trouvé le courage de retourner chez moi. La porte que je croyais avoir fermée était ouverte. Dans la cuisine, Dexter n’était pas dans sa cage. Comme les fenêtres étaient closes, je l’ai cherché partout à l’intérieur. Dans la salle de bains, j’ai entendu barboter. L’oiseau était à moitié submergé dans la cuvette de la toilette ! Je l’ai sorti de là puis l’ai lavé et séché. J’étais perplexe. À 8 h, j’ai appelé la propriétaire et lui ai raconté ma nuit. « Oh, dit-elle, vous avez entendu les murmures aussi ! » Pendant les 18 mois que j’ai encore passés dans cet appartement, j’ai entendu les chuchotements à plusieurs reprises, et le panneau couvrant le trou au plafond s’est déplacé deux fois. Aujourd’hui j’ai déménagé, mais la propriétaire m’a téléphoné récemment. Elle m’a dit que ses nouveaux locataires voulaient me parler au sujet de l’appartement. J’ai refusé. C’est à eux de voir maintenant.
Le garçon sans yeux
Une nuit, quand j’avais 10 ans, j’ai été réveillé par quelqu’un qui a ouvert la porte de ma chambre et s’est assis sur mon lit. J’ai senti qu’on effleurait ma jambe et que le matelas s’enfonçait sous le poids d’une personne. Croyant que c’était ma mère, j’ai ouvert les yeux, et j’ai vu un garçon sans yeux (il avait des orbites noires à la place) à peu près de mon âge, assis au bout de mon lit. Il m’a tendu une main dans laquelle se trouvait une petite boîte. Je l’ai touchée, malgré ma terreur. Il a reculé. Je l’ai touchée à nouveau et lui ai dit : « Donne-moi ça. » Puis j’ai fermé les yeux, et quand je les ai rouverts, il n’était plus là. Mais il y avait toujours son empreinte sur mon lit.
Cinq ans plus tard, ma petite amie est venue faire ses devoirs. Après avoir terminé, elle a fait une sieste en attendant ses parents. Quand ils sont arrivés, j’ai essayé de la réveiller. Elle a brusquement ouvert les yeux, fixant le coin du mur et du plafond. Elle a montré l’endroit du doigt, puis s’est rendormie. Je l’ai secouée de nouveau et, quand elle est complètement revenue à elle, je lui ai expliqué ce qu’elle venait de faire. « Sur le mur, j’ai vu un petit garçon qui n’avait pas d’yeux, m’a-t-elle expliqué. Il se tenait à la manière de Spiderman et me regardait. » Effrayé, je lui ai raconté ma propre histoire au sujet de ce garçon.
Cinq autres années se sont écoulées. J’avais la même petite amie et nous avions une enfant de deux ans. Nous vivions dans la maison de mes parents, dans mon ancienne chambre. Ma fille a commencé à se réveiller chaque nuit à la même heure, et se mettait à parler. Après un certain temps, j’ai remarqué qu’elle semblait tenir à peu près la même conversation à chaque fois. L’air de rien, je lui ai demandé à qui elle s’adressait. « C’est un petit garçon, a-t-elle répondu. Il est gentil. Il est perdu et il cherche sa maman. » Ses conversations nocturnes se sont poursuivies jusqu’à ce que nous ayons notre propre maison, quelques mois plus tard.
Tiré du magazine Sélection du Reader’s Digest, octobre 2017
Vous aimerez aussi :
16 des plus grands mystères non résolus de tous les temps
Les 9 fautes de frappe les plus coûteuses de l’histoire
Les 25 monuments les plus mystérieux au monde