La Guerre des mondes
Officiellement, Orson Welles n’a pas eu l’intention de monter l’un des plus grands canulars de l’histoire, et l’hystérie de masse qui s’est emparée de l’Amérique n’aurait été que le dommage collatéral d’une pièce radiophonique de grande qualité à une époque où la guerre mondiale menaçait, où la course à l’espace en était à ses débuts et où la plupart des gens recevaient de l’information et des émissions de divertissement sur leur radio.
Selon History.com, la diffusion du 30 octobre 1938 commença à 20 heures par la présentation d’une adaptation pour la radio de La Guerre des mondes, célèbre roman de science-fiction de H.G. Wells, interprétée par Orson Welles et son équipe du Mercury Theater. Malheureusement, beaucoup d’auditeurs écoutaient un ventriloque populaire sur une autre chaîne de radio jusqu’à 20 h 12 et ont donc manqué l’introduction à l’œuvre.
L’histoire de Welles sur l’invasion des Martiens a donc commencé par un bulletin météorologique et un concert en direct de l’Hotel Park Plaza, soudain interrompu pour des nouvelles de dernière minute annonçant des explosions sur Mars, une météorite s’écrasant sur une ferme du New Jersey, et finalement, l’arrivée d’extraterrestres dotés de tentacules et armés de rayons thermiques et de gaz toxiques. Des annonceurs terrifiés racontent alors que des objets cylindriques ont atterri à Chicago et à Saint-Louis, que 7000 membres de la Garde nationale ont été anéantis et que les gens s’enfuient.
La seule chose de vraie, dans tout cela, c’est la panique qui s’est emparée de la population, car un million d’auditeurs ont vraiment cru que la Terre était attaquée. Les gens se sont rués massivement sur les autoroutes, ont pris les armes, ont supplié la police de leur fournir des masques à gaz, ont demandé qu’on leur coupe le courant pour que les envahisseurs ne les voient pas, et ont été traités à l’hôpital pour des chocs nerveux.
Une femme est entrée en courant dans une église d’Indianapolis pendant la messe du soir en criant: « New York a été détruite. C’est la fin du monde. Préparez-vous à mourir! » Lorsque CBS a eu vent de cette hystérie générale, Welles a lui-même pris le micro pour rappeler aux auditeurs que c’était de la fiction.
L’enquête de la Commission fédérale des communications n’a révélé aucun acte répréhensible, mais les réseaux ont convenu d’être plus prudents à l’avenir dans leur programmation. L’incident a rendu Welles si célèbre qu’il a pu signer un contrat à Hollywood qui lui a permis d’écrire, de réaliser et de jouer dans son chef-d’œuvre, Citizen Kane, en 1941.
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The Shed at Dulwich
En 2017, il n’a pas fallu plus de six mois au Shed at Dulwich pour pour devenir le restaurant le mieux classé de Londres sur TripAdvisor et celui dans lequel il était le plus difficile d’obtenir une réservation. Les appels et les courriels affluaient, venant de clients qui suppliaient afin d’obtenir une table pour un anniversaire, un rendez-vous romantique ou une entrevue pour les médias. Tous ont été ignorés, ou rappelés pour dire que le restaurant affichait complet pour plus de six mois.
Sauf que c’était un mensonge. Si personne ne pouvait réserver une table, c’est tout simplement parce que l’entreprise était bidon. C’est le journaliste indépendant, Oobah Butler, qui voulait s’amuser à manipuler les algorithmes; il avait déjà été payé par des restaurateurs pour écrire de bonnes critiques sur leurs restaurants sans jamais y avoir mis les pieds et voulait pousser jusqu’au bout l’absurdité de ce système.
Pour transformer l’abri de jardin dans lequel il vit au sud de Londres en restaurant couru, il achète un téléphone prépayé et un nom de domaine, crée un site Web avec des photos légèrement floues de plats délicieux faits avec des ingrédients que personne ne voudrait avaler (peinture, rondelles de javellisant, crème à raser, et même le talon de son pied sur lequel repose un œuf au plat).
Il fouette la curiosité des gens en ne fournissant qu’un minimum de détails, en ne permettant l’accès à son établissement que sur rendez-vous, en affirmant être complet et en demandant à ses amis de rédiger de superbes commentaires.
Selon le Washington Post, des gens l’ont contacté pour lui demander du travail et des entreprises lui ont envoyé des échantillons gratuits de leurs produits alimentaires. Il a ouvert The Shed pour un soir et, malgré qu’il leur ait servi de la soupe en conserve, certains convives ont demandé à revenir. Butler a révélé la supercherie dans un article et une vidéo publiés par Vice un mois après avoir atteint la première place sur TripAdvisor… et que l’entreprise l’ait retiré de sa liste.
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Le géant de Cardiff
Ce gentil géant reste l’un des canulars les plus légendaires de l’Amérique du XIXe siècle. Le 16 octobre 1869, Gideon Emmons et Henry Nichols découvrent un « homme » pétrifié de trois mètres de haut en creusant un puits dans une ferme new-yorkaise appartenant à William Newell.
La nouvelle se répand et Newell dresse une tente à l’entrée de laquelle on doit payer 25 cents pour jeter un coup d’œil au Goliath enfoui, puis 50 cents tellement les affaires marchent bien. Des centaines de curieux et d’archéologues amateurs font le pèlerinage. Certains pensent qu’il s’agit d’un ancêtre du peuple Onondaga, d’autres y voient la preuve des géants mentionnés dans La Bible, et cela même après que la plupart des professionnels, comme le paléontologue Othniel C. Marsh, de Yale, aient déclaré qu’il s’agissait d’un faux.
La « momie » a finalement été vendue à un groupe d’hommes d’affaires qui l’ont envoyée en tournée. Le grand Barnum a offert de l’acheter pour 50 000 $ et, quand ils ont refusé de la vendre, il a en fait une imitation en plâtre et a fait en sorte qu’elle soit exposée dans un musée de New York. En décembre, George Hull, vendeur de cigares de Binghamton, admet finalement qu’il s’agit d’une escroquerie. Il a demandé à un tailleur de pierre allemand de Chicago de sculpter un bloc de gypse qu’il avait acheté dans l’Iowa, puis a enterré la statue de 1300 kilos (2990 livres) avec son cousin, William Newell.
Hull, un athée, a monté ce stratagème pour s’enrichir rapidement, mais aussi pour démontrer la stupidité des mythes de la religion et la capacité de la science à réfuter la plupart d’entre eux. Même après la révélation du canular, le géant de Cardiff a continué de faire des apparitions et de rapporter de l’argent. Selon Archaeology.org, il a été présenté à l’Exposition panaméricaine de Buffalo en 1901 et a été vendu en 1947 au Farmer’s Museum de Cooperstown, où il est encore exposé aujourd’hui.
Un cadavre de 15 cm à été retrouvé au Chili (et ce n’est pas un canular!) Voyez ces découvertes archéologiques vraiment bizarres.
Autres géants et hommes pétrifiés
Le colosse de Cardiff n’est pas le seul faux géant à avoir mis à l’épreuve la crédulité du public. Cette arnaque colossale a inspiré au moins une dizaine de canulars similaires. The Solid Muldoon, par exemple, a été « trouvé » à Beulah, Colorado, en 1876, et a probablement été fabriqué par George Hull et William Conant, un ancien employé de Barnum.
Toujours au Colorado, l’escroc Jefferson Randolph Smith a acheté un homme pétrifié surnommé McGinty à Willow Creek, et a ensuite demandé 1 $ aux gens qui voulait le voir dans son bar, le Orleans Club, à Creede.
Quand un scientifique est venu pour authentifier le géant, il avait comme par hasard disparu. Randolph Smith n’a pas tardé à faire de même. Pour avoir une longueur d’avance sur ses concurrents, Cataract House, propriétaire de la Taughannock House du lac Cayuga, à New York, a embauché un fondeur en 1877 pour assembler un homme pétrifié et l’enterrer dans un endroit où les ouvriers élargissant la route menant à l’hôtel le trouveraient forcément.
Sa supercherie s’est révélée être d’une redoutable efficacité, attirant d’énormes foules jusqu’à ce qu’un des hommes qui avait aidé à enterrer le géant laisse échapper la vérité lors d’une beuverie dans un bar et que les limailles de fer utilisées pour fabriquer la créature commencent à rouiller.
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Michael Jordan est mort
En février 2015, un article publié sur le site web du Cronica MX annonçait que l’ex-joueur vedette des Bulls de Chicago, Michael Jordan, avait rejoint le grand terrain de basketball céleste après avoir subi une crise cardiaque pendant son sommeil. Il citait même sa femme Yvette Prieto.
Le site web a également publié sur YouTube un clip vidéo conçu pour ressembler à un reportage de dernière minute où l’on voyait un reporter d’ESPN en larmes, Rich Eisen, faisant ses adieux. Selon Snopes.com, les images étaient réelles, mais recyclées à partir d’un événement filmé un mois plus tôt, lorsque Eisen avait appris que son collègue et ami de longue date, Stuart Scott, avait perdu sa bataille contre le cancer.
Le clip continue de circuler à l’occasion, essayant d’inciter les fans à cliquer sur un site de pourriels ou à fournir leurs informations personnelles. La même histoire a été utilisée à nouveau en 2017, cette fois par un site appelé Viral Mugshot, selon Inquisitr.com. Bien que le reportage contienne les mêmes fautes d’orthographe et de grammaire, il est devenu viral sur les médias sociaux jusqu’à ce que des sites de démystification et des agences de presse signalent qu’il s’agissait d’un faux.
Michael Jordan n’est pas la seule célébrité ciblée par les farceurs et les pirates. Si vous croyez tout ce que vous voyez sur les sites de stars, les faux comptes Twitter, ou les articles reproduits par erreur dans les médias, alors vous croyez peut-être que beaucoup des grands de ce monde nous ont quittés prématurément, y compris l’ancien président Obama (assassiné pendant sa campagne dans un restaurant en Iowa), Will Ferrell (mort dans un accident de parapente en 2006), Nick Jonas (crise cardiaque après un lap dance dans un club de strip-tease de Dallas), et Justin Bieber (deux suicides, une fusillade en boîte de nuit et une overdose).
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L’homme de Piltdown
Après la publication de la théorie de l’évolution de Charles Darwin, en 1859, les scientifiques n’ont cessé de chercher le fameux chaînon manquant – la transition entre le singe et l’homme. En 1912, l’Anglais Charles Dawson annonce l’avoir trouvé dans une gravière de Piltdown, en Angleterre. Il a utilisé des fossiles pour monter un crâne possédant un cerveau de taille humaine et une mâchoire de singe. L’Angleterre peut ainsi s’honorer d’être le véritable berceau de l’humanité moderne.
Mais certains scientifiques ont aussitôt douté de cette découverte, surtout parce que ce crâne ne correspondait pas à d’autres fossiles trouvés dans le monde, y compris les Australopithèques qu’on a déterrés en Afrique du Sud. En 1915, Dawson double la mise en prétendant qu’il a trouvé un deuxième fossile similaire, ce qui réussit à convaincre définitivement la majorité des gens.
Le canular n’est révélé qu’en 1953, lorsque des scientifiques britanniques utilisent la toute nouvelle datation au carbone pour établir l’âge des hommes de Piltdown. Ils en déduisent que ces ossements n’ont que 500 ans, et non le million d’années nécessaires pour être le chaînon manquant. Ils ont également détruit sa théorie en établissant que la mâchoire provenait d’un orang-outan dont les dents avaient été limées pour simuler l’usure humaine et que les os avaient été teints pour se marier les uns aux autres.
La plupart des acteurs ayant joué un rôle dans cette supercherie étaient morts dans les années 1950, de sorte que l’auteur de ce canular n’a jamais été identifié. Il existe toutefois une théorie de la BBC voulant qu’il s’agissait de nul autre que de Sir Arthur Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes. Il vivait près de la fosse et faisait partie de la société archéologique de Dawson. Il aurait ainsi voulu de venger des scientifiques qui le ridiculisaient constamment pour sa croyance dans le spiritisme.
Le fantôme de Cock Lane
Même les membres de la famille royale peuvent être la proie de farces paranormales, selon le Daily Mail. En 1762, le prince Edward, duc d’York et Albany, a visité une maison sur Cock Lane, à Londres, qui aurait été hantée par « Fanny la gratteuse », une femme morte de la variole dans la maison après que son amant, William Kent, un usurier, ait prêté à Richard Parsons, leur propriétaire, 20 livres à un taux d’intérêt fort élevé. Comme celui-ci refusait de le rembourser, Kent l’a traîné devant les tribunaux et a gagné.
Des bruits étranges qui ressemblaient à ceux d’un chat grattant une chaise ont à cette époque été entendus dans la maison et Parsons et sa fille, Elizabeth, ont prétendu que c’était le fantôme de Fanny, la maîtresse de Kent. Pour le prouver, ils organisaient régulièrement des séances dont on a parlé dans le journal et qui ont attiré des chefs religieux, le prince, le maire, et bien d’autres spectateurs, au point que la rue était devenue impraticable.
À l’époque, on croyait que les morts revenaient de l’au-delà pour avertir les vivants ou pour se venger. Tout le monde a donc rapidement accepté que c’était Fanny qui communiquait grâce à un système de coups que Parsons et un prédicateur avaient imaginé. Au cours d’une de ces communions, le « fantôme » a accusé Kent de l’avoir empoisonnée et demandé qu’il soit pendu. Pour laver son honneur, Kent et deux médecins qui avaient soigné Fanny sur son lit de mort ont assisté à une séance, et Fanny l’a de nouveau accusé de l’avoir assassiné.
Mais au cours d’une autre séance, le Dr Samuel Johnson a vu Elizabeth prendre le morceau de bois avec lequel elle frappait. D’habitude, elle le cachait dans ses vêtements. On a ainsi découvert que Parsons essayait de piéger Kent après avoir perdu son procès, mais c’est lui qui a fini derrière les barreaux pendant deux ans. Sa femme a aussi pris un an de prison.
Voyez les explications de ces célèbres histoires de fantômes.
L’ouragan Harvey et le requin sur l’autoroute
Entre les médias sociaux et les chaînes d’informations continues, il est difficile de nos jours de ne pas être bombardé de photos hallucinantes montant des sauvetages audacieux et des destructions spectaculaires à la suite de toute catastrophe naturelle.
L’ouragan Harvey qui a frappé Houston en 2017 ne fait pas exception, mais apparemment, mieux vaut ne pas toujours croire ce que vous voyez. L’utilisateur de Twitter @Jeggit a posté une photo saisissante d’un requin nageant dans les eaux qui avaient inondé une autoroute de Houston. Il semble qu’elle ait été prise depuis le siège du conducteur d’une voiture immobilisée. Elle a été retweetée près de 84 000 fois et rapidement « aimée » par 141 733 utilisateurs.
Selon le Hollywood Reporter, cette photo a également dupé Jesse Watters, de Fox News, qui l’a mentionnée pendant son émission, The Five. Il s’est ensuite excusé pour cette confusion sur son compte Twitter une fois que Politifact a retrouvé des traces de la photo trafiquée qui remontait à 2011. Elle semble avoir été diffusée pour la première fois après le passage de l’ouragan Irene à Porto Rico. En 2012, les utilisateurs de médias sociaux l’ont postée en disant qu’elle avait été prise dans le New Jersey pendant l’ouragan Sandy. On pense que celui qui a créé cette photo a pris une image de requin parue dans Africa Geographic en 2005.
Les faux carnets d’Hitler
En 1979, Gerd Heinemann, journaliste du Stern, un magazine allemand, a rencontré le collectionneur de souvenirs nazis, Fritz Stiefel, qui prétendait posséder le journal intime d’Adolf Hitler. Stiefel l’aurait retrouvé dans l’épave d’un avion qui se serait écrasé alors qu’il transportait les effets personnels du Führer en 1945. (Les archives indiquaient que l’écrasement était réel et qu’un coffre contenant probablement d’autres journaux avait aussi été retrouvé.)
Après que des experts graphologues aient authentifié le manuscrit, d’autres volumes ont fait leur apparition. Ils étaient cette fois aux mains de Konrad Fischer, qui les avait obtenus d’un général est-allemand qui prévoyait les faire sortir clandestinement d’Allemagne dans des pianos, selon l’UnMuseum.org. Gerd Heinemann a convaincu les propriétaires de son journal de débourser 9,9 millions de marks (près de 4 millions de dollars) pour les 60 carnets. Le magazine savait qu’il pourrait faire de l’argent grâce aux réimpressions et à la revente les droits.
En avril 1983, Stern publie l’article, puis Newsweek, le Sunday Times de Londres et Paris Match en reproduisent des extraits. Les historiens ont immédiatement émis des doutes, car Hitler détestait écrire et aucun de ses proches n’avait jamais mentionné ces carnets intimes. Le contenu suscitait aussi beaucoup de scepticisme, car il dépeignait un Hitler n’ayant pas vraiment eu connaissance des camps de concentration – il aurait voulu déporter les Juifs, pas les exterminer.
Après que beaucoup d’experts eurent émis des doutes sur l’authenticité de l’écriture, les Archives fédérales ouest-allemandes ont procédé à d’autres tests. Ses spécialistes ont conclu que le papier, l’encre et la colle avaient été fabriqués après la fin de la guerre et la mort d’Hitler.
Heidemann, qui a toujours soutenu qu’il n’était pas dans le coup, mais qui a admis avoir gonflé le prix demandé à son journal pour en détourner une partie, a été renvoyé. Quant à Konrad Fischer on a découvert qu’il s’appelait en réalité Konrad Kujau, un criminel spécialisé dans la contrefaçon. Il a d’abord produit de faux objets de collection et a continué en fabriquant de faux documents et de faux tableaux. (Un quart des œuvres présentées dans le livre de 1983, Adolf Hitler : The Unknown Artist, ont été réalisées par Kujau.)
Kujau et Heidemann ont, tous deux, été condamnés à près de cinq ans de prison. La plus grande partie de l’argent n’a jamais été récupérée. Alors que Heidemann était devenu un paria, The Guardian rapporte que Kujau faisait régulièrement des apparitions dans des talk-shows et était devenu une petite célébrité.
Mary Toft, la femme aux lapins
Dans l’Europe du XVIIIe siècle, les gens étaient prêts à payer cher pour voir des choses bizarres, notamment des difformités humaines et des phénomènes inexpliqués. Selon HowStuffWorks.com, cela a donné à Mary Toft, pauvre servante de Surrey, en Angleterre, une idée particulièrement insensée.
En 1726, elle a accouché avec l’aide de sa belle-mère d’un… chat «mort-né». Après que d’autres morceaux d’animaux aient été expulsés de son utérus, on a appelé l’obstétricien local, John Howard. Le mois suivant, il a « accouché » sa patiente d’une tête de lapin, d’une vessie de porc, des pattes d’un chat et de neuf petits lapins morts. (Selon les collections spéciales de la bibliothèque de l’Université de Glasgow, cette massive mise à bas s’est produite au cours d’une seule journée.)
Toute la ville en parlait et beaucoup ont payé pour assister à ces naissances bizarres, y compris une anatomiste suisse et la secrétaire du Prince de Galles. Mais cette célébrité fœtale n’a pas duré longtemps. Un chirurgien allemand a prouvé qu’un lapin ne pouvait pas s’être développé dans l’utérus de Mary Toft parce qu’il avait trouvé du maïs et du foin dans ses excréments. Quelqu’un a ensuite été surpris en train de lui fourrer un lapin dans un lieu où jamais un lapin n’aurait dû mettre les pattes.
L’arnaque ainsi éventée, Mary Toft a bien dû avouer qu’elle avait inséré des parties d’animaux dans son vagin après avoir fait une fausse couche.
Lisez ce témoignage touchant d’une mère qui a offert le corps de son fils à la science.
Le garçon du ballon
Le 15 octobre 2009, grâce aux chaînes d’information continue, l’Amérique n’a pas quitté des yeux un ballon artisanal argenté et gonflé à d’hélium qui flottait tel un OVNI dans le ciel du Colorado. Après l’avoir laissé s’envoler de Fort Collins, Richard et Mayumi Heene ont appelé le 911 pour signaler que leur fils Falcon, âgé de six ans, était resté à bord.
Les hélicoptères de la Garde nationale et la police locale ont suivi le dirigeable, qui s’est élevé jusqu’à plus de 2000 mètres (7000 pieds), a volé pendant 90 minutes et parcouru 80 kilomètres avant d’atterrir à 15 milles de l’aéroport de Denver. Falcon n’était pas à l’intérieur, mais comme certains avaient cru voir quelque chose tomber de la montgolfière, on a commencé à faire des recherches sur le terrain. Elles n’ont rien donné.
Quelques heures plus tard, l’enfant est sorti de sa cachette, dans le grenier de la maison. Lorsqu’il a été interviewé, le gamin a vendu la mèche en disant que son père lui avait dit qu’ils le faisaient pour faire comme dans une émission de télé-réalité. Les secours n’aimant pas perdre leur temps et leur argent, les Heene ont été arrêtés. Selon CNN, le service du shérif du comté de Larimer a estimé le coût de l’opération de sauvetage à au moins 47 000 $. La Fédération fédérale de l’aviation n’a pas non plus goûté la blague et leur a imposé une amende de 11 000 $ puisque la circulation aéroportuaire avait dû être perturbée à cause du ballon qui avait volé et s’était posé à proximité de l’aéroport.
Le juge de l’affaire a décidé qu’il s’agissait « d’un acte clairement planifié dans le but de faire de l’argent » et que cela relevait de « l’exploitation des enfants, des médias, et des émotions de la population ». Les deux parents ont été condamnés à une peine d’emprisonnement, à quatre ans de probation et à plus de 100 heures de travaux communautaires. Ils ont en outre accepté de verser un dédommagement de 36 016 $. À l’occasion du cinquième anniversaire de l’événement, USA Today a retrouvé la famille : ils vivent en Floride et leurs fils ont fondé un groupe de heavy métal.
Princesse russe ou ouvrière polonaise devenue folle?
L’exécution en pleine nuit par des révolutionnaires bolcheviques du Tsar Nicolas II, de la tsarine Alexandra et de leurs cinq enfants âgés de 13 à 22 ans, massacrés en 1918 à coup de fusil, de crosse et de baïonnettes, n’a rien d’un conte de fées. C’est probablement pour cette raison que tant de gens voulaient désespérément croire la rumeur que la plus jeune fille, Anastasia Romanov, se fût échappée. Le mystère et l’espoir étaient alimentés par le fait qu’aucun corps n’avait été retrouvé.
Partout dans le monde, des femmes ont surgi en se faisant passer pour elle, la plus crédible étant Anna Anderson, selon Refinery29. Elle avait été enfermée deux ans dans un asile après avoir tenté de se suicider en sautant d’un pont de Berlin, deux ans après le massacre. Elle avait le bon âge, des cicatrices sur le corps et un accent russe. Des parents, d’anciens amis et des serviteurs des Romanov ont confirmé son identité tandis que d’autres dénonçaient une supercherie.
Le meurtre des Romanov étant connu de tous, le contre-espionnage soviétique n’avait rien fait pour étouffer les rumeurs de survie. Son histoire a inspiré de nombreux livres, les tabloïds, un film dans lequel Ingrid Bergman interprétait une fausse Anastasia, un film d’animation, une comédie musicale et une nouvelle série télévisée présentée sur Amazon Prime.
À sa sortie de l’hôpital, elle s’est promenée dans toute l’Europe, trouvant refuge auprès de parents éloignés et de riches mécènes, mais elle n’était généralement pas très coopérative, voire hostile, lorsque des gens essayaient de prouver ou de réfuter son identité. Elle savait aussi des choses que le défunt roi aurait sues, et c’est ainsi que le fils d’un médecin qui avait été assassiné avec les Romanov est devenu son plus ardent défenseur. Ensemble, ils ont engagé un avocat pour tenter d’obtenir la reconnaissance légale de son titre et l’accès à la succession du tsar.
Le procès a duré 32 ans, le plus long de l’histoire allemande à ce jour, et s’est terminé sans avoir tranché en faveur de qui que ce soit. Au cours de l’enquête, ses détracteurs ont affirmé qu’elle s’appelait en fait Franziska Schanzkowska, une travailleuse polonaise qui, après avoir été blessée dans une explosion d’usine, aurait été déclarée folle et aurait disparu peu avant l’incident du pont. Anna Anderson est décédée en 1984. Sept ans plus tard, cinq squelettes ont été trouvés dans une forêt près de la ville où les Romanov avaient été exécutés et des tests ADN ont confirmé leur identité.
Comme deux corps n’avaient pas été retrouvés, certains ont soutenu qu’Anna Anderson avait dit la vérité depuis le début. Mais cela n’a pas duré, car on a comparé l’ADN des Romanov avec un échantillon intestinal prélevé sur Anna Anderson lors d’une chirurgie, et il n’existait pas de correspondance. En 2007, les deux derniers corps ont été retrouvés dans un lieu de sépulture différent.
Jetez un coup d’oeil à la toute dernière photo prise de la famille Romanov avant qu’elle ne soit assassinée.