L’écoanxiété
Pour certaines personnes, les dérèglements climatiques sont la source d’un profond malaise. Confrontés à un sentiment d’impuissance, certains ressentent une tristesse, d’autres une colère, face à l’inaction de leurs concitoyens. Ce phénomène, de plus en plus observé par les scientifiques, s’appelle l’«écoanxiété». Angoisse, impuissance, colère, chagrin profond, les symptômes de cette anxiété écologique sont multiples. Les effets du changement climatique sur nous tous, en particulier sur les personnes, les animaux et les plantes les plus vulnérables, deviennent de plus en plus évidents.
Une planète en crise
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies, toutes les nations du monde devraient travailler à réduire les émissions de gaz à effet de serre, arrêter la déforestation et intensifier les efforts pour sauver les espèces menacées d’extinction.
Les effets du dérèglement climatique – en particulier chez les personnes, les animaux et les plantes les plus vulnérables – sont de plus en plus apparents… et de plus en plus globaux. Récemment, au Québec, des feux de forêt de grande ampleur en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec ont affecté la qualité de l’air de la côte est des États-Unis, voire en Europe.
Découvrez comment les changements climatiques affectent votre santé.
Smog à Pékin
À Pékin, une ville de plus de 20 millions d’habitants, les usines au charbon et l’augmentation du nombre de véhicules qui circulent dans la ville ont entraîné une hausse de la pollution et du nombre de jours de fort smog (comme sur la photo ci-dessus). Cela peut entraîner l’annulation de vols et la fermeture de routes en raison de la visibilité réduite, ainsi que d’importantes crises sanitaires.
La Chine est le plus grand brûleur de charbon au monde, selon Popular Science. Rien qu’en 2013, le pays a connu 366 000 décès prématurés dus à la pollution par le charbon.
Connaissez-vous tous les dangers de la pollution atmosphérique?
Feux de forêt en Californie
Un temps de plus en plus erratique, partiellement alimenté par le dérèglement climatique, a conduit à la sécheresse dans certains endroits du globe.
C’est le cas en Californie, où on ne parle plus de «saison des feux de forêt». On parle dorénavant d’incendies de plus en plus destructeurs qui ne semblent plus avoir de saison précise, note CalMatters, qui rapporte que 14 des incendies les plus dévastateurs de l’État ont eu lieu depuis 2007.
Non seulement ces feux ont été dévastateurs pour la faune et dangereux pour les résidents, mais ils ont également sollicité énormément de pompiers, qui ont parfois dû travailler 24h/24, pendant des semaines, pour contenir les incendies.
Les vents de Santa Ana, avec des rafales allant jusqu’à 130km/h, ont propagé rapidement le feu éclaté à Somis en novembre 2018.
Apprenez-en davantage sur la manière dont les feux de forêt menacent l’industrie du vin.
Feux de brousse australiens
Tout au long de l’été et de l’automne 2019, les images des feux de brousse qui ont englouti l’Australie et du chagrin des koalas et des kangourous brûlés, alors que les flammes détruisaient leurs habitats, ont envahi les réseaux sociaux.
42 millions d’acres ont été brûlés et 80% du site patrimonial des Blue Mountains a été détruit, selon le Center for Disaster Philanthropy.
Sur la photo, des chevaux paniqués fuient les incendies de Canberra. Jetez un œil à la liste des animaux qui risquent de disparaître à cause des incendies.
La sécheresse du fleuve Colorado
La rivière Colorado commence dans un affluent dans le Wyoming et serpente 2334 kilomètres à travers le Colorado, l’Utah, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Nevada, la Californie et le Mexique. Elle fournit de l’eau potable à 40 millions de personnes et irrigue 6 millions d’acres de terres agricoles.
Cette voie navigable est extrêmement vulnérable, sujette à la sécheresse ainsi qu’à la diminution du manteau neigeux.
En conséquence, en mars 2015, lors d’une grave sécheresse dans certaines parties de l’ouest des États-Unis, le bassin du fleuve Colorado de 637 137 kilomètres carrés s’est drainé, vidant l’un de ses réservoirs, le lac Powell, de 55%.
Nous sommes plusieurs à nous demander comment combattre les changements climatiques. Jessie Ma, chercheuse en efficacité énergétique et en stockage de l’énergie, partage tout ce qu’il faut savoir sur les changements climatiques.
La sécheresse et nos cultures
Sans eau, pas de culture! Or, le peu d’eau utilisé pour les sols est parfois pollué par les produits chimiques industriels menant à des terres plus toxiques pour les animaux et les plantes de toutes sortes. La diminution des pluies ne permet pas non plus de diluer ses produits et pesticides efficacement, rapporte le North Carolina Climate Office.
Les défaillances des cultures sont entamées dans le monde entier, menaçant l’approvisionnement alimentaire. Par exemple, en 2013, la récolte de maïs au Texas a succombé à la chaleur et au manque d’eau.
Depuis 2014, «le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde augmente en raison d’un accès inadéquat à la nourriture», note l’Observatoire de la Terre de la NASA.
Cultures rabougries
Même lorsque les cultures ne meurent pas totalement, elles peuvent être rabougries et ne pas laisser beaucoup de nourriture à consommer. Le maïs étant la culture la plus sensible aux variations climatiques, certaines parties de l’Afrique et du Brésil sont particulièrement menacées.
Il n’est pas surprenant que les petits agriculteurs des pays en développement souffrent le plus durement des cultures rabougries et en ruines, selon European Scientist, parce qu’ils «n’ont pas de mécanismes d’adaptation adéquats et manquent d’infrastructures et de ressources pour gérer les grandes fluctuations des rendements des cultures».
Dégâts causés par la grêle
La grêle a un effet dévastateur sur les cultures, tuant carrément les semis (tôt dans la saison) ou endommageant les feuilles des plantes nuisant à la photosynthèse.
Les dommages annuels causés par la grêle dans les fermes et les jardins augmenteront de 25 à 50% d’ici 2050, selon une étude publiée en 2010 dans la revue Resource and Energy Economics. Les chercheurs ont aussi constaté que les dommages causés aux serres seraient encore plus importants que les dommages causés à l’agriculture extérieure.
Dans son cabinet, devant les micros des médias ou au milieu d’une manifestation, la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers a fait des changements climatiques son grand combat médical.
Inondations et système alimentaire
Il y a plus d’une façon de ruiner une récolte, et les inondations sont une autre préoccupation majeure.
Les 12 mois les plus humides jamais enregistrés aux États-Unis, mai 2018 à mai 2019, ont été suivies d’inondations record dues à de fortes précipitations dans le Sud-Est et le Midwest à l’été 2019. Ces inondations ont entraîné des retards dans la plantation de cultures de maïs et de soja. En fait, 19,4 millions d’acres n’ont pas été plantés cette année-là.
Comme si cela n’était pas suffisant, les cultures étaient exposées à un risque accru de gel, ainsi qu’aux inondations causées par les précipitations «historiques» qui ont frappé le Minnesota et le Dakota du Nord.
Locuste
L’Afrique de l’Est est confrontée à une hausse des populations de criquets du désert. Le Kenya a connu les pires dommages causés par les criquets à l’agriculture en 70 ans, rendant la région, qui est «déjà vulnérable aux pénuries alimentaires», mûre pour une véritable «catastrophe», rapporte NPR.
Les efforts habituels pour réduire les essaims – estimés à 192 milliards d’insectes – ont même diminué dans les dernières années par manque de ressources et à cause de conflits régionaux.
Inondations dans les grandes villes
Les zones rurales et les fermes ne sont pas les seuls endroits menacés par les inondations. Les villes côtières sont de plus en plus menacées, non seulement par les fortes précipitations, mais aussi par l’élévation du niveau de la mer, une conséquence de la fonte des glaciers.
Miami a connu une élévation du niveau de la mer de 15 cm depuis 1996 (et qui n’est pas près d’arrêter), note le Washington Post. Plusieurs îles disparaîtront aussi d’ici 80 ans à cause de la montée des eaux.
Ouragans destructeurs
Nos mers se réchauffent, ce qui agrave les ouragans – ils sont plus humides, plus forts et infiniment plus destructeurs.
Les ouragans de l’Atlantique Nord et de l’océan Indien ont augmenté en intensité au cours des 30 dernières années. 87% des tempêtes seront de catégorie 4 et 5 au cours des prochaines années, estime le Center for Climate and Energy Solutions.
Les tempêtes les plus fortes pourraient voir la vitesse du vent augmenter de 11% et 20% d’entre elles auront davantage de précipitations.
La Floride est extrêmement vulnérable à ces tempêtes. Sur la photo, on voit les dégâts causés par l’ouragan Michael de 2018, le plus fort à avoir touché terre sur le Panhandle, souligne Reuters.
Davantage de tornades
«Le réchauffement climatique et la hausse du taux d’humidité favorisent les tornades d’envergure», note un chercheur en climat de la Pennslyvania State University.
Bien que l’intensité des tornades ne semble pas s’aggraver, le nombre de jours affectés par des tornades est en hausse, et les endroits qui étaient autrefois à l’abri de ce phénomène météorologique sont de plus en plus enclins à être atteints.
Les liens avec les changements climatiques n’ont pas encore été établis avec certitude, mais de nombreux scientifiques estiment que le dérèglement climatique pourrait en être le grand responsable.
Fonte des glaciers
Une nouvelle étude publiée en juillet 2019 dans la revue Science a montré que les glaciers fondent beaucoup plus rapidement qu’on ne le pensait auparavant. En fait, certains glaciers en Alaska fondent 100 fois plus vite que les scientifiques ne l’avaient prédit.
On estime que 440 milliards de tonnes de glace «ont fondu de la calotte glaciaire géante du Groenland» à la fin de l’été 2019, ce qui est suffisamment important pour «inonder l’État de Pennsylvanie au complet de 30 cm», rapporte le Los Angeles Times.
On voit sur la photo le glacier Perito Morena en Patagonie, en Argentine, perdre des morceaux de glace.
Le pergélisol fond
La fonte des glaciers n’est que la pointe de l’iceberg… Le pergélisol – la glace qui a toujours été de la glace depuis deux, voire des centaines de milliers d’années, selon la Natural Resources Defense Coalition (NRDC) – est également en déclin.
Autrefois, le pergélisol couvrait 23,3 millions de kilomètres carrés de l’hémisphère Nord. Or, le dérèglement climatique lui a fait perdre environ 10%. Sa fonte conduit à la libération de gaz à effet de serre et à la disparition de villages entiers.
Ours polaires affamés
Sans glace, les ours polaires sont incapables de chasser adéquatement les phoques qui constituent la majeure partie de leur alimentation.
Une île de l’Alaska a signalé un afflux d’ours affamés venant manger les ordures de ses résidents, rapporte ABC News. Certains ours polaires perdent tellement de poids que cela menace l’existence même de leurs populations. Une étude d’Anchorage a révélé que les ours polaires perdent jusqu’à 5,5 lb par jour.
Pingouins en difficulté
En 2018, une supercolonie de pingouins, jusque-là inconnue, a été trouvée dans les îles Danger. Or, c’est une nouvelle à la fois réjouissante et alarmante; c’est un signe de mutation.
Les manchots Adélie ressentent de manière aiguë les effets du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers, de l’augmentation des niveaux de pluie et de la diminution des sources de nourriture. Leurs populations diminuent rapidement: une étude a révélé une baisse des couples reproducteurs passant de 55085 couples à 329 sur une période de vingt ans.
Blanchiment des coraux
Le blanchiment des récifs coralliens se produit lorsque les eaux se réchauffent. L’eau trop chaude amène les coraux à «expulser les algues (zooxanthelles) qui vivent dans leurs tissus», les laissant complètement blancs, explique la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
À ce stade, les coraux ne sont pas (encore) morts, mais ils sont soumis à un stress accru et sont plus fragiles, ce qui a mené à la mort de la moitié des récifs coralliens des Caraïbes en 2005.
Les récifs coralliens soutiennent des écosystèmes incroyablement divers, fournissant des habitats, une protection et des aires de reproduction. Sans eux, de nombreuses espèces sont en danger.
L’ascension des méduses
Certains types de méduses, en revanche, sont en hausse. Elles sont capables de relever les défis qui menaceraient d’autres espèces marines, comme le réchauffement des eaux, la diminution de l’oxygène et l’augmentation de l’acidité et de la salinité, explique JSTOR Daily.
La hausse du nombre de méduses menace l’écosystème marin, car elles mangeront davantage de larves de poissons. Elles sont également nuisibles pour les humains – obstruant les filets de pêche et les filtres des centrales électriques, et causant la fermeture de nombreuses plages.
Un océan de plastique
Le Centre pour la diversité biologique appelle «l’accumulation de plastique dans nos océans et sur nos plages… une crise mondiale», et cette image d’un phoque piégé dans un filet de pêche en plastique n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Le plastique est aussi consommé par les oiseaux de rivage et retrouvé dans le ventre des baleines échouées…
Jusqu’à 51 millions de morceaux de plastique polluent nos océans, empoisonnant la vie marine, tuant un million d’oiseaux marins et 100 000 mammifères marins chaque année, ainsi que des tortues marines et d’innombrables poissons.
L’ampleur du problème du plastique
Même les communautés qui prennent des mesures concrètes pour lutter contre la pollution souffrent des ravages du plastique. Les flottes de pêche parcourent parfois des milliers de kilomètres et polluent les plages du monde entier.
Plus de 187 000 morceaux de plastique ont été ramassés lors de 236 opérations de nettoyages de plage en 2018, selon National Geographic – 14% des ordures étaient étiquetées Coca Cola Company, PepsiCo et Nestlé, ce qui a incité ces trois entreprises à faire mieux. Reste maintenant à constater l’impact que cela aura concrètement.
Déforestation
Les forêts – en particulier les étendues massives comme l’Amazonie – sont les poumons de la planète, transformant le dioxyde de carbone en oxygène. Elles sont toutefois de plus en plus menacées, et ce, principalement par l’agriculture.
Comme le rapporte le Fonds mondial pour la nature (WWF), 18,7 millions d’acres de forêt sont perdus chaque année. La forêt amazonienne a diminué de 17% au cours des 50 dernières années, principalement pour faire place à l’élevage de bétail. C’est une menace non seulement pour les humains, mais aussi pour toutes sortes d’espèces qui y vivent.
Découvrez ce qui pourrait se produire si la forêt amazonienne disparaissait.
Ravageurs affamés
On assiste à une augmentation des espèces non indigènes envahissantes qui font des ravages sur les arbres à travers le monde.
Selon les rapports du Service des forêts américain, les insectes non indigènes rencontrent peu de résistance de la part des arbres qui n’ont jamais eu à les repousser auparavant.
Les prédateurs indigènes comme les oiseaux ne souhaitent pas toujours les manger, ce qui les laisse proliférer rapidement.
Les pucerons lanigères de la pruche et les coléoptères à cornes longues d’Asie font partie des espèces d’insectes envahissants qui ont causé le plus de dommages forestiers aux États-Unis au cours des dernières années.
Maladies transmises par les moustiques
Les épidémies de maladies transmises par les moustiques – en particulier les espèces Aedes aegypti et Aedes albopictus – tels le paludisme, la fièvre jaune, la dengue, le chikungunya et le Zika, sont en hausse.
Dans les endroits où le climat devient plus humide et plus chaud, les moustiques élargissent leur aire de répartition, rapporte Yale Environment 360, ce qui expose jusqu’à 49% de la population mondiale à des types d’infections dangereuses et, dans certains cas, mortelles.
Tiques et maladies
L’histoire se répète avec les tiques. Sept nouveaux germes transmis par les tiques ont été identifiés aux États-Unis au cours des 20 dernières années, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Ajoutez-y la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses, la maladie de Lyme et la babésiose, et nous obtenons une menace croissante pour la santé humaine. 59 349 cas de maladies transmises par les tiques ont été signalés aux États-Unis en 2017, contre 48 610 en 2016.
Insectes en voie d’extinction
Pendant ce temps, 40% des insectes du monde – comme le coléoptère en voie de disparition que l’on voit sur la photo – étaient en déclin et un tiers étaient menacés d’extinction, rapportait le Guardian en février 2019.
La population globale d’insectes a chuté de 2,5% par an, et des effondrements majeurs se produisent déjà en Allemagne et à Porto Rico.
Un monde sans insectes signifie un monde sans oiseaux, sans amphibiens et sans nourriture, car des écosystèmes complets et des systèmes de cultures entiers dépendent de ces petites créatures.
Mort des pollinisateurs
Les abeilles mellifères sont responsables de la pollinisation des cultures. Mais ce ne sont pas seulement les abeilles commerciales (non indigènes) qui sont en difficulté à cause des pesticides agricoles, des parasites et d’autres facteurs de stress, ce sont aussi des abeilles indigènes, qui sont capables de polliniser de nombreux types de plantes. Elles sont de plus en plus menacées par les maladies des abeilles commerciales.
Les monarques perdent leurs routes de migration
Depuis des siècles, les papillons monarques migrent du Mexique vers le sud des États-Unis, à quelque 9656 km de leur habitat, afin de se reproduire.
Mais l’impact du changement climatique a anéanti environ un milliard de papillons entre 1990 et 2015, rapporte le Washington Post. Les fronts froids, la perte des champs d’asclépiades dont ils ont besoin pour pondre leurs œufs, et les hausses de température menacent ce magnifique papillon d’extinction.
Produits chimiques agricoles
Les produits chimiques toxiques sont responsables de la mort de nombreux insectes, mais aussi de maladies chroniques et d’empoisonnement chez les humains, comme le souligne un article de la toxicologie interdisciplinaire.
Il faut aussi penser à la contamination du sol et de l’eau potable, à la diminution de la fertilité du sol, à la diminution des micro-organismes bénéfiques au sol, à la pollution des rivières et des créatures qui vivent à proximité, à la contamination de l’air et aux impacts sur les oiseaux.
Records de chaleur
Juin 2023, la planète a atteint la température la plus chaude jamais enregistrée. Durant la première semaine de juin, la température mondiale moyenne a atteint 17,18°C, la plus élevée des données des US National Centers for Environmental Prediction (qui remontent à 1979). Le précédent record de 16,92 degrés Celsius a été établi en août 2016.
Sur une échelle plus locale, Turbat, au Pakistan, a atteint une température de 53,7 degrés Celsius le 28 mai 2017. À Mitribah, au Koweït, la troisième température la plus élevée de tous les temps (que nous connaissons) a été enregistrée le 21 juillet 2016: 53,9°C.
Usines de dessalement
Si parler de toute cette chaleur donne soif, sachez que dans certaines parties du monde, l’eau potable propre est de plus en plus rare. Ce phénomène entraîne la construction d’usines de dessalement, qui transforment l’eau de mer salée en eau potable. Le paradoxe c’est que les usines de dessalement pourraient aggraver le dérèglement climatique… une force motrice de la diminution de l’eau potable.
Ces usines émettent des «gaz à effet de serre en utilisant une grande quantité d’énergie», et elles nécessitent l’élimination de la saumure, «qui, en plus d’être extrêmement salée, est remplie de produits chimiques de traitement toxiques».
Oiseaux en voie de disparition
Une récente étude publiée dans la revue Science rapporte des résultats incroyablement sombres. Selon l’estimation de l’étude, trois milliards d’oiseaux sont morts au cours des 50 dernières années, ce qui signifie que l’Amérique du Nord a perdu le quart de ses oiseaux en seulement quelques décennies.
Les oiseaux perdent leurs habitats et leurs sources de nourriture, succombent à l’empoisonnement aux pesticides et heurtent un nombre croissant de fenêtres – la menace numéro un pour les oiseaux du monde entier (après les chats domestiques).
Baleine morte
On assiste à un «taux de mortalité inhabituel» des baleines sur la côte du Pacifique depuis janvier 2019. 236 baleines grises se sont échouées ou sont mortes sur les plages, du Mexique à l’Alaska, se désole la NOAA. La baleine grise fait d’ailleurs partie des espèces menacées qui ont échappé de justesse à l’extinction.
Beaucoup de ces baleines meurent de faim lorsqu’elles font leur migration annuelle et les taux de natalité semblent aussi être en baisse chez cette espèce. Il y a de bonnes raisons de s’inquiéter de son avenir.
Surpêche
La plus grande des sept espèces de thon, le thon rouge, a largement été surexploitée. WWF croit que l’espèce risque carrément de disparaître.
Malgré certains efforts circonscrits, la pêche illégale et la mauvaise application des lois en vigueur ont mené à des défis de taille. Ces prédateurs océaniques ne sont pas seulement délicieux, ils sont nécessaires pour maintenir l’équilibre de leurs écosystèmes.
Mollusques à risque
Au fur et à mesure que l’océan se réchauffe, les mollusques, comme les palourdes, les moules, les calmars et les huîtres, sont de plus en plus menacés d’extinction.
Non seulement ils sont bons à manger, mais la plupart des habitats océaniques sont maintenus propres par leurs incroyables fonctions de filtrage. Une étude de 2014 de l’Université du Kansas prédit que, d’ici la fin du siècle, 50% des mollusques perdront leur habitat en Amérique du Nord.
Jetez un œil aux animaux rares parmi les espèces menacées.
Déversement de pétrole Deepwater Horizon
Le pire déversement de pétrole de l’histoire des États-Unis s’est produit dans le golfe du Mexique en 2010, lorsque la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon a déversé 210 millions de gallons de pétrole brut dans le Golfe pendant 87 jours, soit environ 147 630 km carrés. Le nettoyage a duré des années.
Plus récemment, en ré-évaluant l’impact de cette tragédie, des chercheurs ont découvert que le déversement était 30% pire que ce que l’on croyait. La raison est simple: l’impact sous l’eau était invisible à partir de satellites – bien que mortel pour les animaux marins. Certains disent même que l’impact fut assez toxique pour tuer environ la moitié de la vie marine», peut-on lire dans le USA Today.
Fièvre porcine africaine
Elle a tué des millions de porcs en Chine – le plus grand consommateur mondial de produits porcins. La fièvre porcine s’est déjà répandue jusqu’en Asie du Sud-Est et en Europe de l’Est, avec des cas au Vietnam, au Cambodge, au Laos, en Corée, au Myanmar, aux Philippines, en Pologne, en Belgique et en Bulgarie, rapporte Reuters.
Causant une fièvre hémorragique chez les porcs qu’elle infecte, avec un taux de mortalité de 100%, le virus est connu depuis les années 1920, mais les experts pensent qu’il est exacerbé par les changements climatiques et le mouvement expansif des tiques, grands vecteurs de la maladie.
Les dangers environnementaux des CAFO
Les CAFO, de l’anglais concentrated animal feeding operation, sont des installations à grande échelle où des milliers d’animaux sont gardés à l’intérieur pour une production de masse.
Bien que ces opérations utilisent moins de terres que les élevages traditionnels, la grande quantité de déchets animaux de ces opérations contaminent l’eau et l’air, ce qui a des impacts sur bon nombre d’espèces.
Des agrumes verts
L’État de la Floride, qui produit la majorité des agrumes aux États-Unis, a été frappé de plein fouet par une maladie bactérienne dévastatrice qui fait tomber les fruits avant leur maturation.
Cette épidémie mondiale est propagée par un minuscule insecte appelé le psyllide asiatique des agrumes. «Il s’agit ni plus ni moins d’un symptôme de la monoculture; notre méthode actuelle crée des conditions parfaites pour que des épidémies se produisent», explique Nathan Donley du Center for Biological Diversity. «Avec le dérèglement climatique, ce genre de phénomène va empirer, surtout si nous ne modifions pas notre manière de faire et notre dépendance aux pesticides.»
Un million d’espèces menacées
Le rapport des Nations Unies estime qu’un million d’espèces de plantes et d’animaux sont menacées d’extinction. Et nous avons déjà commencé à faire face à cette perte de diversité: les tortues, les léopards, les abeilles… Et ça ne fera qu’empirer!
«La diversité des espèces et des écosystèmes diminue rapidement, bien que nous ayons encore les moyens d’assurer un avenir durable», note le rapport des Nations Unies.
Sur cette photo, un travailleur se prépare à libérer dans la nature un orang-outan de Sumatra, une espèce en voie de disparition dévastée par la déforestation et le braconnage.
Accélérer la disparition des espèces en voie d’extinction
Les feux de brousse australiens ont montré la rapidité à laquelle nous pouvons perdre des écosystèmes précieux. Les kangourous, les koalas et tant d’autres espèces uniques sont maintenant en danger.
Mais les changements climatiques affectent les animaux de tous les continents, y compris les pandas géants, les éléphants d’Afrique et les tortues de mer vertes, rapporte le WWF.
Animaux sauvages qui envahissent les villes
Des ours polaires affamés visitent les villes de l’Alaska pour se nourrir dans les ordures. Des coyotes, lorsqu’il n’y a plus de maisons à découvrir aux alentours, s’infiltrent dans les rues de Chicago, New York et Los Angeles. Des oursons noirs, comme celui sur la photo, cherchent refuge à Philadelphie.
Les changements climatiques privent la faune de nombreuses sources de nourriture, sans parler des humains qui détruisent leurs habitats naturels. Rappelez-vous simplement que ce ne sont pas des envahisseurs… c’est nous.
Menaces contre les îles Galapagos
La chaîne d’îles au large des côtes de l’Équateur se transforme sous le poids des espèces envahissantes, du tourisme effréné et des événements météorologiques extrêmes, explique le blogue des îles Galapagos.
Les rats, les chèvres et les chiens sauvages qui ont été introduits errent sur les îles. De leur côté, les populations grandissantes apportent elles aussi des facteurs de stress à l’écosystème délicat. Enfin, la hausse de la température de l’eau affecte négativement les espèces locales.
Trop de viande
La production animale a des effets délétères sur l’environnement. Elle utilise une quantité stupéfiante d’eau et d’énergie, pollue les cours d’eau et libère du méthane. De nombreux experts pensent que la réduction globale de la consommation de viande sur Terre serait une victoire pour la planète.
Chose certaine, il y a des avantages significatifs à élever du bétail dans des fermes soigneusement pâturées et gérées, un des principes essentiels de l’agriculture régénérative.
Centrales électriques au charbon
Les centrales électriques au charbon représentent encore à ce jour 30% de toute l’électricité produite aux États-Unis, souligne l’Union of Concerned Scientists.
Le charbon contribue massivement au changement climatique, car lorsqu’il est brûlé, il se transforme en dioxyde de carbone. Il pollue alors les eaux et peut causer ou exacerber des maladies comme l’asthme ou le cancer.
Trop de décharges
Les défis à relever pour recycler nos déchets (et réduire notre consommation générale) sont énormes. Les décharges émettent des gaz à effet de serre et des produits chimiques toxiques. Chaque Américain jette 1 000 lb de déchets par année; 1,3 milliard de tonnes de déchets sont envoyées dans des décharges du monde entier annuellement, comme celle sur la photo située aux Maldives.
Des rats, des rats et encore des rats
La hausse des températures transforme les villes en «aires de reproduction infestées de rats», créant des conditions privilégiées pour une «ratpocalyse», selon Newsweek.
En fait, «à certains endroits, nous envisageons une multiplication par dix de la population de rongeurs», a déclaré un scientifique au Guardian.
Coronavirus
Même si le coronavirus n’a peut-être pas de lien direct avec le dérèglement climatique, les experts s’attendent à ce que les épidémies de maladies augmentent de plus en plus.
La COVID-19 peut infecter «à la fois les animaux et les personnes, et peut causer une gamme de maladies respiratoires allant du rhume à des conditions plus dangereuses comme le syndrome respiratoire aigu sévère ou le SRAS».
Greta Thunberg
2019 a marqué un tournant dans les actions globales pour protester contre l’inaction des politiciens face aux changements climatiques.
Vous rappelez-vous Greta Thunberg? C’est l’adolescente suédoise qui a manifesté seule, chaque vendredi, à l’extérieur du Riksdag suédois en 2018 – School Strike for Climate. En septembre 2019, des millions de jeunes ont manifesté dans le monde entier avant que ne se tienne le Sommet des Nations Unies pour le climat.
Racisme
Une rhétorique raciste et violente déclenchée par l’ethnie est en hausse. Les minorités ethniques sont les plus victimes d’abus et de discrimination.
Aux États-Unis, on assiste à une hausse marquée des crimes haineux depuis 2016, ce qui représente «la deuxième plus grande hausse des crimes haineux dans les 25 dernières années, juste après la césure causée par les événements du 11 septembre 2001», selon les recherches du Brookings Institute.
Les communautés ethniques sont également les premières affectées par les changements climatiques: le concept de l’injustice environnementale.
Inégalités
La hausse des inégalités est un autre fardeau que doivent davantage porter les communautés les moins nanties. La «persistance de profondes inégalités d’opportunités dans l’accumulation du capital humain, le rôle des multinationales ayant un énorme pouvoir de marché et l’impact de la transition technologique» amplifient les inégalités.
Les grandes villes sont particulièrement sensibles aux inégalités. De la crise de l’eau à Flint, au Michigan, aux bas salaires, les immigrants sont souvent moins en mesure d’éviter les injustices climatiques, et ce, à travers le monde.
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