Charles «Checker» Marvin Tomkins – 1918–2003
Le transmetteur en code cri de messages de guerre
Assigné à un projet secret de défense consistant notamment à crypter de l’information sensible durant la Seconde Guerre mondiale, Charles «Checker» Marvin Tomkins était formé à la discrétion. Au point que sa famille n’a su qu’il avait été transmetteur en code cri et membre de la seule unité de renseignement composée de militaires autochtones que lorsque des documentaristes l’ont sollicité peu de temps avant sa mort, en 2003.
Métis parlant la langue crie, Charles «Checker» Marvin Tomkins a grandi au sein d’une famille nombreuse à Grouard, en Alberta. Posté en Angleterre en 1940, il devait «crypter» les messages en cri. Ceux-ci étaient alors envoyés ailleurs, sur le champ de bataille, où un autre locuteur de langue crie traduisait l’information en anglais. Avec ses camarades autochtones officiers de cryptage, il a joué un rôle essentiel dans la transmission de renseignements et la protection des troupes.
Le jour du Souvenir est l’occasion parfaite pour rendre hommage à nos héros canadiens.
Albertine Lapensée – 1898–inconnue
La star qui a transformé le hockey
Née en 1898, Albertine Lapensée a appris à patiner sur les étangs glacés. Quand la Première Guerre mondiale a envoyé les hommes au front, un propriétaire de patinoire québécois a eu l’idée de fonder une ligue féminine de hockey. Albertine a saisi l’occasion. De 1916 à 1917, son talent inouï a contribué aux victoires successives des Victorias de Cornwall (il lui est arrivé de marquer 15 buts en un seul match). Mais à 18 ans, elle quittait le devant de la scène. Personne ne sait ce qu’elle est devenue – même s’il circule à son sujet beaucoup de rumeurs, comme sur son identité sexuelle. Elle n’en reste pas moins une icône méconnue du sport national canadien.
Le saviez-vous: le masque de gardien de but de hockey est l’une des inventions célèbres qui ont été créées au Québec et au Canada.
Portia White – 1911–1968
La chanteuse qui a fait tomber les barrières
Artiste noire, Portia White est l’une des premières à avoir brisé les barrières raciales dans son domaine. Née à Truro, en Nouvelle-Écosse, elle a séduit les mélomanes du monde entier avec sa puissante voix de contralto. Malgré sa renommée internationale, Portia White était sans cesse en butte au racisme et se voyait souvent refuser l’accès aux restaurants et aux hôtels dans les villes où elle se produisait. Elle a toujours refusé de baisser les bras. «Personne ne m’a jamais dit de chanter, a-t-elle confié un jour. Je suis née en chantant.»
La Nouvelle-Écosse a créé un organisme qui porte son nom et décerne des bourses et des prix à des artistes noirs. Sa célébrité a ouvert la voie à plusieurs d’entre eux. «Sans Portia White, reconnaît sa nièce Sheila White, pianiste et compositrice, Drake n’aurait pas existé.»
Assurez-vous d’appliquer ces gestes pour lutter contre le racisme au quotidien.
Gwen Barlee – 1963–2017
L’écologiste qui protégeait les espèces menacées
Fille d’un député du NPD, Gwen Barlee a passé sa jeunesse dans l’Okanagan où les débats politiques et l’étude de la nature constituaient son quotidien. Souhaitant défendre les espèces menacées, elle a rejoint le Wilderness Committee, une ONG vouée à la préservation de la diversité biologique. Peu de temps avant d’être emportée par un cancer en 2017, elle a présenté au parlement de la Colombie-Britannique une pétition signée par 40000 habitants en faveur d’une loi provinciale pour la protection des espèces en danger. Pour son ami Joe Foy, elle était la preuve qu’«il n’est pas nécessaire d’être riche et puissant, il suffit d’être conscient et sensible pour faire une vraie différence».
Impossible de ne pas être nostalgique devant ces images surprenantes du Québec d’autrefois!
Maayan Ziv – Née en 1990
L’entrepreneure qui rend les villes plus accessibles
Atteinte de dystrophie musculaire et se déplaçant en fauteuil roulant, la Torontoise Maayan Ziv vivait très souvent de l’incertitude en sortant de chez elle. «J’ai donc décidé de fonder une entreprise pour aider des personnes comme moi qui naviguent dans un monde inaccessible.»
Lancé en 2015, AccessNow est une plateforme en ligne qui permet à ses utilisateurs de savoir si l’endroit où ils doivent se rendre dispose de rampes d’accès, d’ascenseurs, de toilettes et plus encore. L’application fournit de l’information sur 200000 lieux dans 35 pays et aide des dizaines de milliers d’utilisateurs. «Je voudrais un jour partager les informations sur l’accessibilité dans le monde entier», dit-elle.
Partez à la recherche de ces trésors cachés au Canada!
John Brackett – 1890–1958
Le pilote qui a sauvé le port d’Halifax
Le 13 novembre 1943, l’équipage du cargo américain Volunteer tente désespérément d’éteindre un incendie qui se propage rapidement à bord. John Brackett, 53 ans, responsable des remorqueurs du port d’Halifax, comprend l’imminence du danger: le cargo transporte assez d’explosifs pour détruire le port et la moitié de la ville.
John Brackett saute à bord du Volunteer et guide deux remorqueurs qui vont tirer le cargo jusqu’à une île toute proche pour le mettre à l’abri. L’équipage inonde la cale et réussit à éteindre le feu, sauvant ainsi la ville.
Dre Frances McGill – 1877–1959
La médecin qui a transformé la criminologie
En 1918, alors que la pandémie de grippe espagnole faisait rage, la Dre Frances McGill, bactériologiste en chef de la Saskatchewan, a mené un combat pour la vaccination de dizaines de milliers d’habitants. Son intérêt pour la santé publique l’a plus tard poussée à travailler sur des traitements contre de nombreuses allergies.
Elle est toutefois plus connue comme la «Sherlock Holmes» du Canada. Entre 1922, date où elle a été nommée directrice du laboratoire de pathologie de la Saskatchewan, et les années 1940, quand elle a officiellement pris sa retraite, elle a enquêté sur des crimes non résolus. Son talent pour «faire parler» un cadavre ou une scène de crime a transformé le champ de la criminologie. Qu’il s’agisse de reconstituer un crâne éclaté ou d’effectuer un examen de tissus post mortem, elle tirait d’un corps les vérités les plus sombres.
Vous serez surpris par ces histoires et faits sur le Canada et le Québec qui donnent la chair de poule!
Ron Deibert – Né en 1964
Le professeur au secours d’internet
Depuis qu’il a fondé Citizen Lab à l’Université de Toronto, Ron Deibert a publié plus de 120 rapports qui changent la donne sur le cyberespionnage, les logiciels espions commerciaux et la censure sur internet. Il a fait la une des journaux internationaux en 2009 quand Citizen Lab a débusqué une attaque informatique visant des centaines d’ordinateurs, y compris ceux du dalaï-lama, orchestrée en Chine. Le rapport de Ron Deibert sur l’ampleur de l’attaque dans 103 pays a révélé l’étendue de l’espionnage numérique et l’urgence d’intervenir. Depuis, Citizen Lab a dévoilé le recours aux logiciels espions par de nombreux régimes autoritaires du monde pour surveiller les dissidents politiques, les militants des droits de la personne et les journalistes.
«S’il y avait 25 Citizen Lab dans le monde, explique-t-il, ce serait autant d’équipes de chercheurs acharnés qui ne craindraient pas de dénoncer les abus de pouvoir, où qu’ils se manifestent.»
Hide Hyodo Shimizu – 1908–1999
L’institutrice qui a milité pour obtenir réparation
En 1942, sur ordre du gouvernement, l’institutrice Hide Hyodo Shimizu et sa famille sont envoyés dans un camp d’internement pendant toute la durée de la guerre – tout comme quelque 22000 Nippo-Canadiens. Native de Vancouver, Hide Hyodo Shimizu a passé trois années dans les camps où elle s’est chargée de l’éducation de plus de 2000 enfants internés dans toute la Colombie-Britannique.
Elle ne s’est pas arrêtée là. L’enseignante a défendu le droit de vote des Nippo-Canadiens – accordé en 1949 – et exigé réparation pour ceux qui avaient été internés. En 1988, le premier ministre Brian Mulroney a formulé des excuses officielles au nom du gouvernement canadien et a annoncé la création d’un fonds de dotation de 12 millions de dollars destinés à la communauté, et accordé une indemnité de 21000$ à tout survivant victime de ces internements.
Ces 12 Canadiens, des quatre coins du pays, vous livrent leurs plus beaux souvenirs d’école.
Marion de Chastelain – 1910–2000
L’espionne alliée qui a contribué à la victoire durant la Seconde Guerre mondiale
Après la Grande Guerre, le père de Marion de Chastelain quitte New York avec sa famille pour s’installer en Roumanie. Polyglotte, Marion étudie le droit à la Sorbonne, se frotte à l’aristocratie européenne et épouse un magnat du pétrole londonien. Recrutée pendant la Seconde Guerre mondiale par les renseignements britanniques, elle dirige des opérations à Vichy, en France, et dans les Balkans.
Après la guerre, Marion a choisi de devenir une vraie Canadienne et s’installe avec sa famille en Alberta. Elle y a vécu jusqu’à sa mort, à Canmore, en 2000.
Apprenez-en plus sur la Seconde Guerre mondiale en lisant l’histoire de la bataille inégale du bataillon du Black Watch.
Kew Dock Yip – 1906–2001
L’avocat qui a mis un terme à la Loi de l’immigration chinoise
Natif de Vancouver, Kew Dock Yip s’est inscrit à la faculté de droit au début des années 1940 à une époque où la pratique du droit était interdite en Colombie-Britannique aux personnes d’ascendance asiatique – elles n’avaient même pas le droit de vote au Canada.
Cela n’a pas empêché ce Canadien d’origine chinoise d’obtenir son diplôme de droit. Il s’est par la suite démené pour faire abroger la Loi de l’immigration chinoise – qui empêchait la plupart des immigrants chinois d’entrer au pays. Kew Dock Yip ne s’est pas arrêté là; en plus de développer une pratique du droit florissante et de ses brèves incursions dans la fonction publique et au cinéma (notamment une apparition dans un clip de Cindi Lauper), il n’a jamais cessé d’apprendre: à plus de 80 ans, il s’est de nouveau inscrit à l’université pour apprendre l’anglais de Shakespeare.
Nellie Cournoyea – Née en 1940
La politicienne qui a changé le Nord
Première femme autochtone à diriger une province ou un territoire, Nellie Cournoyea est devenue membre de l’Assemblée législative en 1979 et a été chef du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de 1991 à 1995.
Son engagement dans le service public va plus loin. Pendant 20 ans et jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite en 2016, Nellie Cournoyea a présidé la Société régionale d’Inuvialuit qui assure le droit des Inuvialuits à s’exprimer et à réclamer leur part sur les richesses économiques de la région. Elle applique aussi les règlements des revendications territoriales qu’elle a contribué à obtenir au cours de ses différents mandats.
Il y a tellement d’endroits qui sont encore méconnus au Canada.
Michelle Douglas – Née en 1963
L’officière qui a dénoncé la discrimination LGBTQ
Deux ans après avoir joint les Forces armées canadiennes en 1986, Michelle Douglas a été révoquée au terme d’une enquête sur sa sexualité. L’armée canadienne pensait à l’époque que les LGBTQ2S+ présentaient une menace pour la sécurité nationale. Michelle Douglas a aussitôt engagé des poursuites et, en 1992, la Cour fédérale du Canada a statué en sa faveur et exigé que l’armée mette fin à ces pratiques discriminatoires. Par la suite, 718 survivants de ce qu’il est convenu d’appeler la purge LGBT, ont engagé un recours collectif contre le gouvernement qui s’est conclu en 2018 par le versement de 145 millions de dollars en indemnités. Michelle Douglas dirige désormais le Fonds purge LGBT. «J’aimerais pouvoir revenir en arrière et me dire ce que je répète aujourd’hui à tous ceux qui mènent ce combat: Ne lâche pas, tu es belle, tu es aimée et tu es digne», confie-t-elle.
Hussain Guisti – Né en 1967
L’homme d’affaires bâtisseur de mosquées dans le Grand Nord canadien
En s’installant en 2006 avec sa famille à Thompson, une ville isolée du centre du Manitoba, Hussain Guisti constate qu’il n’y a pas de mosquée. Pour y remédier, l’entrepreneur met sur pied la fondation Zubaidah Tallab et récolte des dons pour construire une mosquée qu’il inaugurera en 2007. Hussain Guisti a depuis construit des mosquées à Whitehorse et Iqaluit et projette de financer celle de Yellowknife. «La plupart des musulmans qui partaient dans le Nord revenaient après quelques années, confie-t-il. Aujourd’hui, ils peuvent s’épanouir dans leur communauté.»
Pensez aux road trips pour partir à la découverte du Québec et du Canada.
Autumn Peltier – Née en 2004
L’adolescente à la défense de l’eau pure
En 2018, à seulement 13 ans, Autumn Peltier, membre de la nation Wiikwemkoong, s’est exprimée devant l’Assemblée des Nations Unies à New York, lors de la Journée mondiale de l’eau. Elle a plaidé pour une mobilisation contre la pollution de l’eau. «Aucun enfant ne devrait grandir sans savoir ce qu’est l’eau pure», a- t-elle défendu.
L’année suivante, la nation Anishinabek la nomme commissaire afin qu’elle fasse la lumière sur les communautés des 29 nations qui manquent d’eau potable. Aujourd’hui, à 17 ans, elle poursuit son combat. «C’est inacceptable qu’un pays aussi riche que le Canada traite aussi mal les autochtones.»
Waneek Horn-Miller – Née en 1975
L’athlète olympique inspire les nouvelles générations
À 14 ans, Waneek Horn-Miller a vu la mort de près et cette expérience a transformé sa vie. Pendant la crise d’Oka de 1990, elle était avec d’autres Mohawks quand la confrontation entre les manifestants, les autorités provinciales et l’armée canadienne a basculé dans la violence. Alors qu’elle tentait de mettre à l’abri sa petite sœur de quatre ans, Kaniehtiio Horn, un soldat l’a frappée à la poitrine avec sa baïonnette. Ce traumatisme a nourri son rêve de devenir athlète olympique. «J’ai réussi à canaliser la colère, la souffrance et la tristesse générées par cette expérience et à la transformer en force positive et motivante», confie-t-elle.
En 2000, alors cocapitaine de l’équipe nationale de water-polo, Waneek est devenue la première Mohawk à représenter le Canada aux Jeux olympiques. Aujourd’hui, à 46 ans, elle est conférencière motivatrice et aide les jeunes autochtones à renforcer leur amour-propre et à réaliser leurs rêves.
Ceci peut paraître étonnant, mais ces endroits du Québec et du Canada seraient hantés!
George Klein – 1904–1992
L’ingénieur aux 1000 inventions
Des skis d’avion aux agrafeuses microchirurgicales pour suturer les vaisseaux sanguins, George Klein a contribué à d’innombrables inventions. Il est surtout connu pour avoir conçu, en 1953, le premier fauteuil roulant électrique produit en masse qui allait transformer la vie de nombreux vétérans canadiens tétraplégiques de la Seconde Guerre mondiale. Il a plus de 70 ans quand le Conseil national de recherches fait appel à son savoir pour la conception du Canadarm, le bras manipulateur mécanique innovant de la navette spatiale de la NASA. Trois ans après sa mort, George Klein a été intronisé au Temple de la renommée des sciences et génie du Canada où il a rejoint Alexander Graham Bell et bien d’autres.
Rachel Zellars – Née en 1974
L’éducatrice qui responsabilise les enfants noirs
En 2020, Rachel Zellars, avocate et enseignante, a cofondé à Halifax l’African Nova Scotian Freedom School. Les premières écoles de ce genre ont vu le jour dans les années 1960 dans la foulée du mouvement des droits civiques aux États-Unis, pour célébrer la culture noire et encourager les jeunes à s’impliquer dans le militantisme. En parlant de ça, voici un petit retour dans le passé avec ces photos d’époque illustrant la solidarité.
«Je voulais donner aux enfants noirs des outils qui leur permettraient de comprendre l’importance de ce moment charnière et toujours d’actualité qui fait partie de leur histoire et qu’on n’enseigne pas à l’école publique», explique l’avocate.
Durant un cursus de quatre semaines, les jeunes découvrent leur riche héritage et l’effet du racisme sur leur vie. L’école enseigne le leadership pour aider les jeunes à devenir organisateurs communautaires. Rachel Zellars compte lancer un programme d’une année pour la population noire d’Halifax. Elle rêve d’en faire un modèle pour de nouvelles écoles au Canada qui transmettraient la responsabilisation à de futures générations de leaders noirs.
Reginald Aubrey Fessenden – 1866–1932
Le pionnier de la radio qui nous a reliés au monde
Reginald Aubrey Fessenden est l’un des ingénieurs-inventeurs canadiens les plus influents et pourtant le moins célébré. Né en 1866 en Estrie, au Québec, il a été élevé en Ontario, cultivant un intérêt précoce pour la science grâce à l’influence de son oncle professeur de physique et aux transmissions téléphoniques d’Alexander Graham Bell à Bolton, près de chez lui.
En 1886, il travaille comme aide-testeur auprès de Edison Machine Works, une compagnie appartenant à Thomas Edison (qui le surnommait «Fezzie»). Il est recruté plus tard par Westinghouse Electric Corporation où il supervise les groupes électrogènes et améliore l’ampoule électrique. En 1906, il réussit la première transmission transatlantique bilatérale au cours de laquelle il invite des officiers en mer à écouter un programme de musique et de chansons pour le réveillon de Noël. Son enthousiasme le conduit à tenter mille et une expériences qui favoriseront de nombreuses découvertes fortuites, depuis la technologie du sonar à l’appareil de radiographie en passant par les boules à thé.
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