Le meurtre de l’étudiante de Harvard
Le 7 janvier 1969, l’étudiante Jane Britton, 23 ans, ne s’est pas présentée à un examen. Lorsque son petit ami s’est rendu chez elle pour la chercher, il a découvert son corps sans vie. Elle avait été tuée d’un coup porté à la tête à l’aide d’un objet contondant.
La culpabilité du petit ami a été écartée, tout comme celle de tous ceux qui connaissaient Jane. Le meurtre est ainsi resté sans coupable pendant des années, même après l’arrivée des tests ADN, en 1985. Mais les enquêteurs avaient préservé les indices recueillis sur les lieux du crime et une percée majeure a été réalisée en 2018.
On a en effet découvert que l’ADN du meurtrier de Jane correspondait à celui d’un tueur et d’un violeur en série, condamné en 1973 pour une autre affaire, et mort en 2001. Ce mystère a finalement été résolu, grâce aux progrès de la médecine légale.
À l’inverse, ces 15 crimes restent non élucidés à ce jour.
L’affaire de la fille dans la baignoire
En décembre 1977, le corps de Sharon Schollmeyer, une adolescente de 16 ans, a été découvert par sa mère. Étranglée, elle gisait dans l’eau du bain de l’appartement qu’elle occupait seule.
N’ayant aucun suspect et seulement des éléments de preuve gorgés d’eau (dont il est très difficile d’extraire de l’ADN), les enquêteurs ont piétiné… jusqu’en 2013. Il a en effet fallu attendre l’avènement du système M-Vac – qui permet d’extraire l’ADN des matériaux qui ont été imbibés d’eau –, pour découvrir qui avait tué Sharon.
Le meurtrier était le concierge de l’immeuble où vivait Sharon. L’affaire devient particulièrement morbide lorsqu’on sait que c’est lui qui avait ouvert la porte de l’appartement à la mère de la jeune fille plus de 30 ans auparavant.
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Une preuve solide comme le roc
En 1995, le corps de Krystal Beslanowitch, 17 ans, a été découvert, crâne défoncé, le long de la rivière Provo, en Utah. Comme l’arme du crime semblait être une pierre et qu’il était presque impossible à l’époque de prélever du matériel génétique sur les pierres, l’enquête n’a abouti à rien.
Mais en 2013, le système M-Vac a de nouveau été très utile, en permettant d’extraire l’ADN de la surface d’un morceau de granit. L’ADN du meurtrier correspondait à celui d’un chauffeur de navette de l’aéroport local qui, à l’époque, venait d’être libéré de prison après avoir purgé une condamnation pour meurtre en 1987. Le double meurtrier Joseph Michael Simpson est de retour derrière les barreaux, où il passera le restant de ses jours.
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Qui est la fille à la veste de daim?
En avril 1981, le corps d’une jeune femme est retrouvé dans un fossé le long d’une autoroute de l’Ohio. Elle n’a sur elle aucune pièce d’identité et aucune recherche correspondant à son signalement n’a été lancée.
Finalement, «Buckskin Girl» (comme on l’a surnommée parce qu’elle portait un poncho en peau de daim) est enterrée. Toutefois, les enquêteurs ont préalablement préservé des indices de la scène de crime, y compris des photos détaillées du visage de la victime. Leur travail a porté ses fruits avec l’avènement de la reconstruction faciale médico-légale. En 2018, Buckskin Girl a enfin retrouvé un visage… et un nom : Marcia Lenore King. Malheureusement, aucun indice médico-légal ne permet encore à ce jour d’identifier son tueur.
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Tel est pris qui croyait prendre!
En 1988, lorsqu’April Tinsley, 8 ans, a été enlevée et assassinée dans l’Indiana, les tests ADN étaient assez courants. Mais leur utilité était limitée, car la base de données contenait peu de noms à l’époque. Pendant 30 ans, alors que l’enquête était au point mort, le tueur s’est moqué des autorités en envoyant des notes manuscrites anonymes.
Mais en 2018, la base de données génétiques s’est enrichie au point d’inclure non seulement l’ADN des criminels reconnus coupables, mais aussi celui de gens ordinaires désireux de retrouver leurs ancêtres. Et, oh surprise, l’ADN des notes manuscrites correspondait à celui de deux frères inscrits sur un site public de généalogie. L’un d’eux a fini par avouer.
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Une enquête qui décolle enfin
En 1981, Nova Welsh, 24 ans, a été étranglée à Birmingham, en Angleterre. Son corps a été retrouvé trois semaines plus tard dans une armoire fermée hermétiquement avec de la gomme à mâcher.
Il a fallu attendre près de 36 ans pour que ce crime soit résolu. On a finalement découvert que l’ADN présent dans la gomme correspondait à celui de l’ancien petit ami de Nova, Osmond Bell. Il a prétendu qu’il avait utilisé la gomme à mâcher pour faire une simple réparation au domicile de Nova et que c’était sans rapport avec la mort de la jeune femme. Mais l’ADN correspondait également à celui retrouvé sur une enveloppe contenant une lettre anonyme pointant du doigt un autre « coupable » pour le meurtre (une stratégie bien connue des experts judiciaires).
Une première grâce au phénotypage de l’ADN
En 2009, Sierra Bouzigard a été retrouvée assassinée à Moss Bluff, en Louisiane. L’affaire a rapidement été classée parce que les preuves ADN n’avaient aucune correspondance dans la base de données.
Puis, en 2015, à l’aide d’une technologie relativement nouvelle appelée phénotypage de l’ADN, les marqueurs génétiques ont été utilisés pour tracer le visage du tueur. Peu de temps après, le portrait d’un homme blanc a été reconnu et le tueur a été traduit en justice.
Un jour, les progrès de la médecine légale pourraient faire en sorte que les cas insolubles soient chose du passé.
Demandez, et vous recevrez
En 1999, Marianne Vaatsra, une jeune hollandaise de 16 ans, a été retrouvée assassinée. La police avait de nombreux suspects, mais aucune des traces d’ADN trouvées sur le corps de la jeune fille ne correspondait à une personne fichée dans le système.
Ce n’est qu’en 2012, lorsque la police a réexaminé l’affaire, qu’on a demandé à tous les hommes vivant à moins de huit kilomètres de la scène du crime de se soumettre à un test ADN. Il s’est avéré que le tueur était un voisin… qui s’est volontairement soumis au test lorsqu’on le lui a demandé – ce qui le met sur un pied d’égalité avec ces malfaiteurs les plus stupides de tous les temps.
Le petit oiseau m’a dit…
La veille de Noël 2001, Kevin Butler a été poignardé à mort lors d’un cambriolage dans son appartement de Dallas. Le cacatoès de Butler, appelé « Bird », a également été poignardé à mort pendant l’événement.
Les enquêteurs ont cependant trouvé, dans le bec et sur les griffes de l’oiseau, de l’ADN humain. Il correspondait à celui d’une connaissance de Butler, avec laquelle il avait eu une dispute relative à une somme d’argent. L’homme avait des blessures qui concordaient avec des coups de bec et de griffes de cacatoès.
Poils de chien
En 2001, Leanne Tiernan, 16 ans, est découverte enterrée dans une tombe peu profonde du West Yorkshire, en Angleterre. Son meurtre n’aurait peut-être jamais été élucidé sans les poils de chien trouvés par l’équipe de médecine légale sur le corps de la jeune fille.
Cet ADN était celui d’un chien appartenant à un homme connu pour chasser dans les bois près de la scène de crime. C’était la première fois que l’ADN d’un chien était utilisé en Grande-Bretagne pour identifier un meurtrier.
Poils de chat
En 1994 à l’Île-du-Prince-Édouard, Shirley Duguay disparaît de chez elle. La police soupçonne son ex-petit ami sans trouver le moyen de le relier à sa disparition. Toutefois, les policiers retrouvent à l’intérieur de la veste de cuir tachée de sang de Shirley, une vingtaine de poils de chat blanc. Ils se souviennent alors du chat de son ex-petit ami. Vérification faite, l’ADN du chat correspondait à celui trouvé sur la jeune femme.
Un poème pour confession
Depuis 30 ans le viol et le meurtre (à Milan, en 1987) d’une étudiante en droit de 21 ans n’avaient jamais été élucidés. Pourtant, un poème décrivant la scène du meurtre avec des détails incriminants avait été découvert chez un ancien camarade de classe de la victime. Une copie de ce poème avait été envoyée anonymement aux parents de l’étudiante, le jour des funérailles.
Ce genre de preuve circonstancielle ne suffisait pas pour incriminer le tueur… à moins que l’écriture ne corresponde à la sienne. En 2016, c’est précisément ce qu’un graphologue a réussi à faire en établissant une correspondance entre l’écriture du poème et celle de l’ancien camarade de classe.
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Les morsures qui ont trahi Ted Bundy
En 1978, trois étudiantes de l’université d’État de Floride ont été assassinées. L’une d’elles portait des marques de morsures sur les fesses. Pour les enquêteurs, ces marques de dents étaient très distinctives dans la mesure où elles indiquaient une dentition irrégulière et ébréchée.
Lors du procès de Ted Bundy, soupçonné par la police de plusieurs autres meurtres dans d’autres États, un expert médico-légal a affirmé que ces marques de morsures coïncidaient avec sa dentition. Si l’affaire était jugée aujourd’hui, une telle preuve serait irrecevable. Les marques de morsure ont souvent mené à des condamnations injustifiées, elles ne sont pas considérées comme des preuves scientifiques fiables. À l’époque toutefois, associées à des témoignages visuels, elles avaient suffi à convaincre le jury.
Aujourd’hui, les enquêteurs seraient en mesure d’extraire de l’ADN des marques de morsure. Mais Ted Bundy était réellement le tueur dans cette affaire, et il avait commis au moins 29 autres meurtres. Reconnu coupable de meurtres en série il a été exécuté en 1989.
Méfiez-vous de ces soi-disant faits scientifiques que vous avez toujours crus vrais.