Le marché immobilier en 2023: l’achat d’une maison, toujours possible?
Le déséquilibre du marché immobilier du Québec a continué de s’accroitre en 2022. Heureusement, la tendance a fini par se renverser, faisant de 2022 une année très mouvementée dans le secteur immobilier.
Le bon vieux principe de l’offre et de la demande
Après des hausses de prix considérables dans les dernières années et au début de l’année 2022, les prix des propriétés à vendre au Québec ont finalement commencé à stagner à l’aube de 2023.
Bien qu’une multitude de facteurs entrent en ligne de compte, la raison principale qui explique cette baisse du prix des propriétés est la hausse des taux d’intérêt par la Banque du Canada. Cette augmentation a été bien plus rapide et plus importante que prévu. Cela a fait en sorte de réduire l’accessibilité et donc d’augmenter l’offre de propriété sur le marché immobilier.
Philippe Lecoq, président de Proprio Direct, dresse un sommaire de l’année 2022 qui fut très mouvementée dans le secteur immobilier. Il établit aussi pour nous les grandes lignes de ce que l’année 2023 nous réserve.
Un marché immobilier d’équilibre
Si la hausse des taux hypothécaires a contribué à réduire l’évolution des prix, on peut s’attendre à ce que l’on entre dans un marché d’équilibre. Fini le temps des «marchés de vendeurs» et des «marchés d’acheteurs»!
D’après Philippe Lecoq, on parle aujourd’hui d’un marché immobilier stable. «En juillet il y a eu un sommet des prix. Puis, très rapidement, aux mois d’août et septembre, il y a eu un ajustement rapide qui s’explique par le fait qu’il y avait beaucoup moins de surenchère.»
En fait, le ralentissement du marché immobilier et la hausse significative des inscriptions ont permis un rééquilibrage rapide du marché, puis une baisse aussi rapide des surenchères. C’est un préalable à une baisse des prix et à des offres conditionnelles.
«Un marché en phase de stabilisation donne plus de temps aux acheteurs de prendre une bonne décision, de se questionner et de faire des propositions. Ça donne un peu plus de pouvoir de négociation quand il n’y a pas la frénésie de surenchère», précise-t-il. À ce propos, connaissez-vous vraiment toutes les conséquences d’un achat précipité?
Accès à la propriété difficile
Bien que les prix aient diminué en 2022, on assiste bel et bien à un enjeu en ce qui a trait à l’accès à la propriété. Les hausses des taux hypothécaires ont un impact sur les décisions des acheteurs et les prix des propriétés demeurent plus élevés qu’avant la pandémie. En raison des récentes hausses des taux d’intérêt par la Banque du Canada, il est encore plus difficile pour les nouveaux acheteurs de se qualifier pour un prêt hypothécaire, notamment s’ils ont une petite mise de fonds.
Selon le rapport de Statistiques Canada sur le recensement de 2021, moins de six Québécois sur dix étaient propriétaires de leur logement en 2021. Pour retrouver un taux de propriété inférieur à 60% au Québec, il faut remonter jusqu’en 2001.
À cet effet, Philippe Lecoq souligne le phénomène de plein emploi qui bat son plein au Québec. Selon le dernier bulletin d’Emploi-Québec, le nombre de personnes en emploi (4 408 300) est à un sommet historique.
«Un phénomène intéressant qu’on a observé pendant la pandémie c’est un déplacement des types d’emploi non spécialisés vers des emplois spécialisés, voire très spécialisés. Cette pression à la hausse sur les salaires a fait en sorte que l’on perçoit 2023 et les prochaines années d’un bon œil», explique Philippe Lecoq. «Sans oublier l’immigration qui est un élément important à prendre en compte. Il y a une multitude de facteurs à considérer pour situer le marché immobilier.»
Si vous vous croyez prêts à acheter votre première maison, bravo! Posez-vous tout de même certaines questions pour vous assurer que le processus sera le plus fluide possible.
Des exceptions… qui confirment la règle
Toutes les régions du Québec sont d’ailleurs touchées par une diminution du nombre de transactions, à l’exception du Saguenay et de Trois-Rivières, note Philippe Lecoq. «L’explication majeure de cette stabilité c’est qu’à pareille date, l’an dernier, ces deux régions n’enregistraient pas une augmentation importante de leur taux d’activité, contrairement aux autres régions», explique-t-il.
Traditionnellement, ce sont les grandes villes qui sont le plus affectées par le phénomène de surenchère. «On a vu un énorme engouement pour les banlieues et les villages pendant la pandémie, ce qui a fait en sorte que toutes les régions ont été visées par cet exode rural. À l’heure actuelle, on assiste à une baisse de la surenchère dans toutes les régions du Québec», explique le président de Proprio Direct.
«Aussi, lorsqu’on regarde les dernières statistiques, le phénomène est relativement stable pour l’ensemble des types de propriétés.» Les maisons unifamiliales ne sont donc pas plus visées par de tels phénomènes que les bungalows, par exemple.
Des réalités uniques à chaque région
Chaque région possède sa propre réalité. Certaines ont une plus grande densité de population, d’autres plus d’espaces de plein air. «Voilà l’importance de consulter un courtier immobilier qui sera au fait des réalités de sa région et qui est à même de donner les meilleurs conseils, tant pour vendre, que pour acheter!»
Philippe Lecoq explique que l’augmentation des taux d’intérêt est l’une des raisons qui ont motivé Proprio Direct à conclure une entente de partenariat avec le cabinet en courtage hypothécaire Multi-Prêts en mai 2022. Cela permet de mieux accompagner les consommateurs désirant financer, refinancer ou renouveler leur hypothèque. Les quelque 750 courtiers immobiliers à travers la province sont donc guidés par les conseillers de Multi-Prêts, notamment en ce qui a trait aux notions de financement.
À mesure que les taux d’intérêt grimpent, la folie immobilière tend à s’apaiser dans la plupart des régions du Québec. Or, si le prix des maisons baisse au cours des prochains mois, le coût des prêts hypothécaires ne suivra pas cette tendance. Il est même prévu que les taux d’intérêt augmentent encore légèrement. À suivre…
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