Trucs et astuces pour augmenter votre créativité
- Maîtrisez votre sujet. Un esprit créatif est un esprit instruit. Plus vous maîtrisez votre sujet, plus vos chances d’innover augmentent.
- Cultivez votre « bulle ». Des études montrent qu’on travaille moins bien quand on s’inquiète d’une échéance imminente ou des frustrations de son patron. Commencez de bonne heure, permettez à votre esprit de vagabonder et autorisez-vous des erreurs.
- Faites des pauses. La créativité vient par à-coups, et certaines des meilleures idées surgissent quand on a l’esprit ailleurs. (Il est bien connu que les employés de Google jouent au ping-pong et au baby-foot au bureau.) Même la tâche ingrate de ranger votre bureau ou vos dossiers peut offrir à votre esprit le répit nécessaire à un fonctionnement optimal.
- Prenez le temps de faire des siestes. Le sommeil paradoxal aide le cerveau à surmonter les difficultés créatrices. Même un repos de 20 minutes peut augmenter votre productivité.
- Changez vos horaires. Selon certaines études, on est souvent plus créatif à des moments soi-disant peu optimaux. Si vous ne pouvez lever le pied au bureau, songez à travailler tard ou, mieux encore, à vous lever avant l’aube. Cela a marché pour Hemingway et Mozart.
- Restez au lit! En 2012, une équipe de chercheurs des Pays-Bas et des États-Unis, menée par la psychologue Simone Ritter, a soumis à un groupe de 49 sujets âgés de 18 à 29 ans un problème de créativité ouvert nécessitant une réflexion concertée.Un parfum orange vanille a été diffusé pendant la réflexion, puis le sommeil de certains sujets. (D’autres ont été, pendant leur sommeil, exposés à un parfum différent ou à aucun.) Ceux qui avaient été exposés au parfum orange vanille ont trouvé les solutions les plus novatrices. Les chercheurs en ont conclu que le parfum avait préparé le subconscient des sujets à réfléchir au problème.On pourra peut-être, un jour, libérer toute la puissance de notre cerveau endormi grâce à des diffuseurs de parfum. Selon les chercheurs : « Les bons stimuli pourraient déclencher le processus créatif lors du sommeil. Il deviendrait inutile d’attendre passivement notre muse créatrice. »
Portrait de la créativité
La créativité est à la fois un trait de caractère, un mode d’intégration au monde, une industrie de plusieurs millions de dollars. On l’encense sans vraiment comprendre ce qui est en jeu. On la discerne aussi bien dans les toiles chaotiques de Jackson Pollock que dans les algorithmes complexes de Google – entre lesquels il n’y a rien de commun.Les neuroscientifiques ignorent où dans le cerveau la créativité a son origine. Selon Alice Flaherty, neurologue à la faculté de Harvard, elle résulterait d’interactions entre lobe frontal (naissance des idées), lobe temporal (étude et révision de celles-ci) et système limbique (permettant la motivation). Mais d’autres facteurs interviennent probablement.
En 2010, au Japon, on a montré que la qualité des résultats obtenus à un test de créativité dépend de l’étendue de la matière blanche, ce réseau de fibres permettant la communication entre différentes aires cérébrales. La créativité ne se trouverait donc pas dans un centre cérébral spécifique, mais un peu partout.
Bien qu’intangible, la créativité a aujourd’hui une valeur sociale élevée. L’urbaniste torontois Richard Florida croit assister à l’émergence d’une « classe créative » urbaine dans des quartiers florissants où les esprits novateurs (spécialistes du marketing, concepteurs, ingénieurs et artistes) sont les piliers de l’économie. L’an passé, il estimait que 4,3 millions de Canadiens, un tiers de la population active, œuvraient dans un domaine créatif.
Il peut donc paraître surprenant que les hommes aient autrefois été considérés comme presque incapables de créativité. Dans la Grèce ancienne, on pensait que l’innovation était inspirée par les dieux. Ce n’est qu’à la Renaissance qu’on a admis que les hommes, fussent-ils une simple minorité d’artistes, de poètes et de musiciens, pouvaient être créatifs.On sait aujourd’hui que cette disposition n’est pas l’exclusivité de rares élus. « On croit, à tort, qu’on est ou non créatif », dit le psychologue albertain Jim Henry. Mais c’est une aptitude naturelle que tout le monde peut développer. Si les conditions sont bonnes, la créativité peut naître. Et en terrain favorable, elle peut s’épanouir. »Les chercheurs du monde entier tentent d’identifier ces conditions. Certains croient que le cerveau, comme tout muscle, fonctionne mieux s’il est sollicité régulièrement.
En 2014, une étude indonésienne a démontré que, formés au langage de programmation Logo, (raisonnement dans l’espace, résolution de problèmes) 85 élèves de 5e année du primaire trouvaient plus facilement des solutions créatives à des problèmes complexes.
D’autres croient que l’innovation vient de la détente, et non de l’exercice. En 2005, dans un article du magazine Harvard Business Review, le psychiatre américain Edward Hallowell notait qu’en cas de stress intense, la partie basse du cerveau (aire primitive de l’instinct, de la peur et de la panique), entravait la « résolution de problèmes avec souplesse et créativité ». Selon lui, l’efficacité des créateurs est meilleure en l’absence d’un horaire trop chargé, d’attentes déraisonnables et de superviseurs directifs.
Les patrons pourraient même songer à laisser parfois leurs employés somnoler. De plus en plus d’études montrent que la fatigue de début de matinée ou de fin de soirée peut assouplir l’esprit et nous amener à aborder les problèmes de façon novatrice. (Nombre d’écrivains célèbres, dont Marcel Proust et Vladimir Nabokov, étaient des noctambules notoires.)
D’autres affirment que le sommeil lui-même est constitutif de la pensée novatrice. En 2013, des chercheurs de l’Université fédérale de Paraná, au Brésil, ont proposé à 29 sujets adultes un casse-tête sur ordinateur faisant appel à la logique et à un raisonnement créatif. Ceux qui avaient pu alterner sieste et réflexion doublaient leurs chances de résoudre le problème.
Alors que les chercheurs étudient les multiples façons de stimuler la créativité, Jim Henry soutient que deux des plus cruciales sont aussi les plus évidentes : la passion et le travail acharné. Vous rêvez de concevoir des logiciels hyper créatifs ?
Commencez par apprendre les ficelles du codage informatique, mais n’espérez pas devenir, en prime, un meilleur peintre. « Einstein était un physicien très créatif, mais un violoniste peu inspiré, rappelle M. Henry. Il était passionné et doué pour la physique, beaucoup moins pour le violon. »