Gare au clônage des cartes de crédit!
Les détournements massifs chez Home Depot entre avril et septembre 2014 nous ont rappelé que nos cartes de crédit sont à risque de se faire clôner ou pirater.
Comme dans d’autres cas similaires, les fraudeurs avaient installé des logiciels sur les appareils de points de vente qui leur transmettaient les numéros des cartes de crédit et de débit des clients.
Les fraudeurs montent un réseau de complices
Les cartes de crédit clônées ou volées doivent servir à acheter des marchandises, mais si le voleur des numéros est aussi l’acheteur, il se fera prendre assez vite.
Donc, les truands montent un réseau qui comprend : des acheteurs et vendeurs de numéros sur des marchés en ligne spécialisés ; des fabricants de fausses cartes ; des rabatteurs qui recrutent les utilisateurs de ces fausses cartes ; et bien sûr, ceux qui présenteront les contrefaçons aux commerçants. Cela fait beaucoup de monde !
Les voleurs préparent le coup pour le vol de cartes de crédits
La logistique doit être sans faille. Pour imprimer les cartes, les faussaires ont besoin d’un matériel qui vaut une centaine de dollars.
Les acheteurs et vendeurs de numéros doivent en comprendre la composition : les numéros bien faits, qui ne risquent pas de susciter la méfiance des institutions financières, ou du moins pas tout de suite, valent plus cher (135 $ pièce contre 20 $ pour un lot de mauvais numéros). Les rabatteurs ont besoin de contacts bien placés (par exemple, beaucoup de cyberescroqueries démarrent en Europe de l’Est). Enfin les acheteurs doivent pouvoir regarder un commerçant dans les yeux sans perdre contenance. lls doivent donc apprendre à bien réagir en cas de difficulté.
Ils achètent des marchandises
Quand tout est prêt, les emplettes commencent. Les criminels se servent des numéros volés pour acheter des articles faciles à revendre sur des sites comme eBay : des objets de luxe, les téléphones les plus populaires, d’autres produits avec une bonne valeur de revente.
Les chefs de ces réseaux ont intérêt à tirer le plus d’argent possible de cette marchandise, car ils empocheront ce qui restera après paiementdu matériel et des « employés ».
Les pirates se font discrets
Au Canada et à l’étranger, les forces de l’ordre montent souvent des opérations d’infiltration : leurs agents se font passer pour des acheteurs de numéros sur des forums ou des clients proposant d’utiliser ces numéros pour acheter des marchandises.
Les petits acheteurs se font parfois prendre quand ils présentent une fausse carte dans un commerce. Le numéro volé se trouve sur la bande magnétique, mais celui qui figure au recto est différent. Une façon de repérer un faux consiste à taper les quatre derniers chiffres du numéro visible et de comparer avec le numéro débité. En général, le chef ne se fait pas pincer, les seuls que la police attrape, ce sont les escrocs tout au bas de l’échelle. Les pirates ne sont pas près d’arrêter leur petit commerce. Si vous recevez un coup de téléphone désolé de votre banque, comprenez que votre carte a été aspirée par un trou noir et qu’il vous faut un autre numéro.