Magasinage intelligent
La « reine du shopping » sur Canal Vie, Laurence Bareil a fait paraître La bible du shopping intelligent, un guide pratique unique en son genre, afin de mieux consommer en évitant les pièges de la mode.
En quoi ce livre sur la mode se distingue-t-il ?
Avez-vous déjà lu d’autres livres sur l’art du magasinage ? Dans ce guide, je ne dicte pas aux lecteurs comment s’habiller en fonction de leur physionomie ou quelles couleurs choisir selon leur teint. Il renferme plutôt des conseils sur l’entretien des vêtements, de l’information sur les matières et les coutures à privilégier. Je reviens sur les connaissances de nos grands-mères, qui se sont un peu perdues avec le temps et qu’il est bon de se remémorer.
Quelles sont les règles d’or du consommateur averti ?
Il faut d’abord déterminer si le prix du vêtement correspond à notre budget. Puis, il faut pouvoir lire l’étiquette pour en connaître la matière. Un chandail à 250 dollars devrait au moins contenir une fibre noble, comme le cachemire ou la soie. Et tant mieux si, en plus, il a été fabriqué localement. Il ne faut pas oublier d’y lire les consignes d’entretien en fonction du type de nettoyage que vous favorisez. De plus, il faut qu’il soit confortable à porter. Finalement, avant de passer à la caisse, on peut se demander si on a vraiment besoin de nouveaux vêtements…
Prenons l’exemple du jean. Comment devrait-on le choisir intelligemment ?
Ça se passe dans la cabine… On le retourne. Parfois, les fabricants vont s’assurer de la qualité extérieure d’un vêtement, mais c’est en l’inspectant de l’intérieur qu’on peut voir s’il tiendra la route, si ses coutures semblent résistantes, droites, etc.
En quoi ce guide s’adresse-t-il aux hommes autant qu’aux femmes ?
Le magasinage n’est pas qu’une affaire de femmes ! Tout le monde a besoin de se vêtir. Alors, si on est tous obligés de le faire et que, pour certains, c’est un mal nécessaire, il est préférable d’être bien informés pour sauver temps et argent. Par ailleurs, les conseils s’adressent aux deux sexes : un jean reste un jean, le choix des -matières demeure le même pour tous et les coutures aussi.
Vous n’êtes ni couturière ni designer. Où avez-vous appris ces notions ?
Ma mère a toujours fait de la couture et confectionnait tout de ses mains ; de nos habits de neige à nos sous-vêtements. Dès mon plus jeune âge, elle m’a appris l’importance d’inspecter mes vêtements pour que j’en aie pour mon argent. Je me suis rendu compte à son contact que je pouvais économiser beaucoup plus en faisant moi-même mes retouches. J’ai également appris en suivant des tutoriels sur YouTube.
Hélas, nous ne sommes pas tous doués pour la couture. Comment donner une seconde vie à nos vêtements ?
On peut demander aux amis s’ils connaissent un bon couturier qui pourrait avoir des idées et proposer des retouches. Enlever une paire d’épaulettes avec des ciseaux ou remplacer les vieux boutons d’un veston en regardant la télé, ce n’est pas sorcier non plus. On peut aussi rentabiliser ce qu’on a déjà à la maison en créant des agencements de différentes façons.
Croyez-vous qu’on magasine de la même manière qu’il y a 10 ou 20 ans ?
Non. L’augmentation du nombre de fermetures de boutiques de prêt-à-porter s’explique en partie par le fait que les consommateurs sont mieux informés et ne veulent plus payer pour n’importe quoi. Il y a 10 ans, un cardigan qui coûtait 75 dollars était probablement fabriqué avec de la laine de mérinos ou d’agneau. Aujourd’hui, pour le même prix, il y a de fortes chances qu’il soit en acrylique, une fibre synthétique qui n’a pas du tout la même valeur. On achète désormais avec un regard plus affûté et on ne veut plus se faire passer n’importe quoi.