Pour s’installer dans un établissement de soins ou embaucher un aide-soignant à domicile, les aînés de la classe moyenne puisent généralement dans leurs économies personnelles et leur capital immobilier. Pouvons-nous toujours compter sur ces solutions ? Les conseillers financiers qui vantent un régime d’assurance de soins de longue durée (ASLD) ne le croient pas. Voici ce que vous devez savoir pour prendre une décision éclairée.
Aide du gouvernement
La bonne nouvelle : « Les provinces ont un système de base de soins fournis en maison de retraite, vous aurez donc toujours la possibilité de recevoir des soins quelque part à un moment donné », déclare Peter Silin, auteur de Nursing Homes and Assisted Living, et gestionnaire de soins chez Diamond Geriatrics à Vancouver. Cependant, ne vous attendez pas à un établissement avec beaucoup de personnel et une attention individuelle et personnalisée. Il peut être intéressant de compléter ces soins en payant un « compagnon » présent plusieurs jours par semaine pour apporter une aide supplémentaire, conseille M. Silin.
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Les personnes âgées disposant d’un petit bas de laine ou dont l’hypothèque est payée peuvent généralement se permettre un niveau de soins décent. Mais à mesure que vos besoins s’alourdissent, les frais peuvent augmenter au point que seuls les plus fortunés en auront encore les moyens. C’est alors que les établissements de soins deviennent plus appropriés. Si vous êtes à l’aise financièrement et que vous souffrez de démence, vos proches peuvent transformer votre maison en hôpital privé et embaucher trois aides-soignants pour maintenir un service 24 heures sur 24. Selon Peter Silin, certaines personnes s’entêtent pourtant à l’idée de rester dans leur maison, même lorsque ce n’est plus le meilleur endroit pour elles.
Tisser un filet de sécurité
L’industrie des assurances a créé l’ASLD pour vous permettre de payer des soins spécialisés. Grâce à ce produit, vous commencez à payer des primes d’assurance tant que vous êtes encore en bonne santé – la plupart contractent cette assurance dans la quarantaine ou la cinquantaine – pour en retirer les bénéfices si et quand vous en avez besoin. Plus vous commencez tôt, plus les versements seront bas : une police d’assurance contractée à 45 ans et rapportant 2 500 $ en bénéfices mensuels coûte environ 1 300 $ par an, contre 3 600 $ par an à 65 ans.
S’assurer ou ne pas s’assurer
Mais l’ASLD est-elle la meilleure solution ? Des experts comme Peter Benedek de retirementaction.com, et Fred Vettese, actuaire en chef chez Morneau Shepell et coauteur de The Real Retirement, assurent que la méthode traditionnelle de l’épargne et du capital immobilier en vaut plus la peine. Tenant compte de la possibilité d’obtenir une aide du gouvernement, les deux hommes soutiennent que ce n’est pas une catastrophe d’avoir besoin de soins sans détenir d’assurance. Si vous optez pour l’ASLD dans le but de rendre vos dernières années plus agréables, rappelez-vous que ce sera au prix de revenus plus bas aujourd’hui, de moins d’économies à l’avenir, et de moins d’argent pour des activités comme les voyages. Et rien ne garantit que vous bénéficierez un jour de cette assurance.
Pour ces raisons, MM. Benedek et Vettese vous conseillent plutôt d’investir vos économies dans un portefeuille équilibré et de ne retirer qu’à un taux durable. Dans le même temps, la valeur nette de votre maison fournit une réserve financière dans laquelle vous pouvez piocher si le besoin s’en fait sentir. Cette stratégie vous protège de tous les risques financiers qui apparaissent en vieillissant, et pas uniquement les frais de soins.
Le bilan
La décision se résume à savoir quelle confiance vous placez dans la future aide gouvernementale pour les soins de base. Si vous craignez qu’elle diminue, alors l’ASDL, associée à une épargne personnelle assidue, peut se révéler le bon pari.