Ce qu’ils font de vos numéros de cartes
Vous êtes-vous demandé ce que les cyberescrocs font des numéros de carte qu’ils extorquent à leurs victimes? L’escroquerie par réexpédition est l’une des façons qu’ils ont trouvées pour convertir le plastique en argent. Elle consiste à utiliser des intermédiaires innocents pour réacheminer des marchandises volées.
Reba Jowers était tombée sur une annonce en ligne proposant un emploi à domicile bien rémunéré: 500$ par semaine.
«Quelqu’un passait une commande, on m’expédiait la marchandise, je vérifiais qu’il s’agissait bien du produit demandé et qu’il était en bon état, puis je réexpédiais le colis à l’acheteur.»
Alléchée, l’infographe de 58 ans soumet sa candidature. Dès la semaine suivante, on lui livre des articles haut de gamme de cybermagasins comme Amazon et Best Buy: des jumelles, des appareils photo numériques, une montre… Elle n’a pas encore les adresses des acheteurs lorsqu’un émetteur de cartes de crédit lui téléphone: quelqu’un utilise illégalement la carte d’un client pour passer des commandes en ligne. La marchandise volée est livrée à son adresse. Pourquoi?
«J’ai compris le danger», dit Reba. Elle demande par courriel à son «employeur» de ne plus rien expédier. Celui-ci répond que la marchandise est en route. Reba menace d’appeler la police. Il réplique qu’elle a signé un contrat et qu’il la dénoncera à la police si elle ne le respecte pas. Elle communique avec le FBI, qui lui conseille de ne plus rien accepter. Et elle avise UPS de retourner les colis à l’envoyeur.
Reba n’a jamais été payée par son faux employeur, mais n’a pas perdu d’argent dans l’affaire. Elle pense que si elle avait persévéré, elle aurait pu être arrêtée.