Les soucis d’argent ne sont bons ni pour votre santé mentale ni pour votre santé physique
Les dettes font partie des stress de la vie qui ne disparaissent pas, selon Kelly McGonigal, psychologue à l’université Stanford, aux États-Unis. « Ce qui est dangereux dans le cas des dettes, c’est leur aspect envahissant et chronique. La plupart des événements qui nous stressent – accident de voiture, divorce, décès d’un membre de la famille – se produisent une fois, puis se trouvent un jour ou l’autre derrière nous. Nos corps sont conçus pour répondre à ce type d’urgence et récupérer, alors qu’on ne peut échapper complètement au stress d’être endetté. » Les études montrent que les gens qui ont des hypothèques ont davantage besoin de soins de santé. « L’endettement est généralement mauvais pour notre santé : nous nous inquiétons du montant d’argent, et nous avons aussi le sentiment que nous ne pouvons rien y faire », dit Mme McGonigal. Mais les études du comportement et des émotions et les études psychologiques sur nos décisions financières montrent qu’il existe des façons positives de gérer et de dépenser notre argent, qui nous aident à diminuer notre stress. Voici quelques suggestions.
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1. Identifiez la valeur réelle de l’argent dans votre vie
David Krueger, ex-psychiatre et coach en finances à Houston, au Texas, dit que la façon dont nous utilisons l’argent nous sert à « parler » de nous. « Nous lui donnons une signification et il nous sert tous les jours à dire des choses concernant la liberté ou le pouvoir qu’il nous donne, sa valeur perçue ou la justification d’occasions de dépenser. » Identifiez maintenant votre relation superficielle à l’argent, puis creusez un peu pour examiner les autres valeurs que vous lui attribuez. Demandez-vous : pourquoi les noms de marque sont importants pour votre image, pourquoi l’idée de gagner plus d’argent vous tient éveillé la nuit? Examinez bien vos réponses; c’est d’ailleurs une bonne idée de les écrire. Cette analyse va vous permettre de créer chez vous le bon état d’esprit à propos de l’argent, qui est le premier pas nécessaire pour atteindre le contrôle sur votre façon de l’utiliser, dit Krueger. « Quand vous avez atteint le bon état d’esprit, vous pouvez alors mettre au point une stratégie pour résoudre vos problèmes. »
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2. Reconnaissez que le crédit crée un faux sentiment de liberté
« Une des constatations relativement récentes de la recherche, c’est que les gens très stressés par leur endettement contractent encore plus de dettes pour se sentir au-dessus de leurs affaires », dit Kelly McGonigal. Même si vos cartes de crédit sont « pleines » (vous avez accumulé les achats), par exemple, vous ressentez un sentiment de libération quand vous augmentez votre limite de crédit ou vous procurez une nouvelle carte. Il s’agit d’une perception à court terme et non à long terme. « Il est vrai que vous vous engagez dans plus d’endettement, mais vous avez aussi le sentiment que vous avez plus de ressources disponibles, et cela soulage un grand nombre de personnes », dit Kelly McGonigal. Soyez conscient de cette illusion à court terme, et tenez compte des coûts à long terme quand vous envisagez de faire augmenter la limite de votre carte de crédit ou de vous procurer une nouvelle carte, ou même de faire un achat à crédit.
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3. Musclez votre contrôle de soi
Roy Baumeister, psychologue social à l’université de l’État de Floride, a fait récemment des expériences sur la discipline mentale. Il a trouvé que l’énergie mentale que nous exerçons sur le contrôle de soi avait des limites. En d’autres mots, votre capacité de contrôler le besoin de dépenser (volonté contre gratification instantanée) s’étiole, se fatigue avec l’usage. Mais vous pouvez la renforcer et voici comment. « Notez par écrit toutes vos dépenses quotidiennes et, surtout, additionnez-les, dit Kelly McGonigal. En faisant cela, vous exercez votre « muscle » du contrôle de soi et vous le renforcez, comme un vrai muscle! »
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4. Ne magasinez pas quand vous vous sentez un peu déprimée
Selon une étude du Journal of Experimental Social Psychology, nous sommes plus enclins à acheter des articles chers ou à crédit quand notre ego et notre estime de soi sont menacés (qu’il s’agisse de mauvaises nouvelles à la télévision ou de la perte d’une promotion au travail). « L’explication économique – les gens achètent des biens ostentatoires parce qu’ils veulent donner un message positif d’eux-mêmes aux autres – s’est révélée incomplète », dit l’auteur de l’étude, Niro Sivanathan, qui est professeur adjoint en comportement organisationnel à la London Business School, au Royaume-Uni. Sa recherche a démontré que le simple fait d’acheter un article cher réconforte l’acheteur. Ses collègues et lui ont trouvé un remède à ce comportement. Lorsque les participants à l’étude réfléchissaient sur des valeurs importantes pour eux, comme les relations familiales, la santé et le bien-être, leur besoin d’acheter des biens qui traduisent un statut social diminuait.
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5. Attention à l’effet « qu’est-ce que ça peut bien faire? »
C’est un phénomène de compensation. Il s’agit essentiellement d’une tendance à acheter plus parce qu’on se sent alors mieux par rapport à son endettement. (Un chercheur qui étudiait les régimes alimentaires l’a appelé l’effet « qu’est-ce que ça peut bien faire? ») Selon une étude, plus nous sommes dépassés par nos dettes, plus nous sommes susceptibles de faire des achats pour nous sentir mieux, dit Kelly McGonigal. C’est bien sûr un cercle vicieux, car les remords de l’acheteur nourrissent le stress. « C’est important d’évaluer votre réaction quand vous faites quelque chose qui va à l’encontre de vos objectifs financiers. Si vous êtes attentifs aux facteurs psychologiques qui vous guident (vos ressorts émotionnels), vous aurez moins tendance à dépenser de l’argent que vous n’avez pas. »
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