Mon jardin en pot
Hiver et jardinage vous semblent incompatibles? Pourquoi ne pas vous mettre au jardinage d’intérieur? La culture en contenant est à la portée de tout le monde. Nul besoin de passer le rotoculteur, de désherber ou de soulever des poids excessivement lourds. Pas besoin non plus d’un grand terrain: un solarium, ou un simple appui de fenêtre feront l’affaire. Ce type de jardinage vous laisse le loisir d’utiliser les contenants de votre choix ; vous pouvez même les construire sur mesure pour qu’ils correspondent parfaitement à vos goûts et à l’espace dont vous disposez.
Avant de vous précipiter à la jardinerie pour acheter pots à fleurs et plants, prenez le temps de planifier. Déterminez vos buts et établissez de façon réaliste le nombre de plantes que vous pouvez cultiver. Bien que la culture en pot n’exige pas un gros labeur, elle demande quand même des soins réguliers.
Vous devrez engraisser et arroser régulièrement vos plantes. Dans certains cas, vous aurez également à enlever régulièrement les fleurs flétries afin que la plante continue de fleurir. Il vous faudra aussi tenir compte de la longévité des plantes : certaines ne vivront que quelques semaines en contenant (par exemple, les bulbes de printemps), alors que d’autres y passeront plusieurs années. notamment les arbustes, arbres et plantes vivaces.
Vous devrez également tenir compte des besoins spécifiques en lumière, chaleur et humidité des divers végétaux que vous désirez cultiver. A cet égard, les plantes en contenant ne diffèrent pas de celles qui sont cultivées en pleine terre.
Pour le choix de vos contenants, ne vous limitez pas à ce qu’on vous offre en jardinerie. Tout récipient ayant les dimensions adéquates et la solidité nécessaire pour retenir terre et eau peut convenir. Amusez-vous à créer des arrangements originaux en utilisant, par exemple, un vieux soulier ou une vieille botte, de la vaisselle, des paniers, etc. Vous pouvez également vous procurer des jardinières faites de divers matériaux, et de diverses tailles : cela va du petit pot destiné à recevoir une unique plante grasse au vase massif qui accueillera un arbuste ou un petit arbre.
Le sol est la clé du succès
Pour le jardinage, le sol est la clé du succès, et c’est tout aussi vrai pour la culture en contenant. Mais pensez-y à deux fois avant de vous précipiter dans la cour pour ramasser quelques pelletées de terre dont vous remplirez votre beau vase tout neuf : le sol du jardin ou de la cour est lourd et contient souvent des pierres, ce qui risque d’alourdir tellement votre vase que vous ne pourrez pas le déplacer. De plus, ce type de sol n’est pas nécessairement fertile; ou alors il est sablonneux ou argileux, ce qui ne convient pas à la culture en contenant. Enfin, il pourrait contenir des graines de mauvaises herbes ou être contaminé par des champignons microscopiques ou des bactéries qui risquent de transmettre des maladies aux plantes.
Pour prévenir ces problèmes, procurez-vous des poches de terreau sans terre: il s’agit habituellement de mousse de tourbe ou de sphaigne à laquelle on a ajouté de la vermiculite, de la perlite ou du sable afin de faciliter l’écoulement de l’eau. Ce type de terreau peut également contenir un engrais-retard (à action prolongée) de même que des cristaux de rétention d’eau, ce qui permet de diminuer la fréquence des arrosages.
Choisissez les plantes adéquates
Le choix des plantes pour la culture en contenant est aussi vaste que pour la culture en pleine terre : légumes, herbes, plantes à bulbes, annuelles, vivaces, plantes couvre-sol, rampantes ou grimpantes, arbustes et arbres, tous conviennent.
Cependant, certaines plantes sont plus faciles à cultiver en contenant que d’autres. Par exemple, il existe de nouvelles variétés de pétunias qui ne nécessitent pas qu’on enlève les fleurs flétries aussi souvent qu’on devait le faire avec les anciennes variétés, un atout pour les personnes qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à cette activité. Il faut aussi savoir que certaines plantes supportent mal la transplantation et risquent de vivoter pendant plusieurs semaines, voire de mourir. Les plantes qui conviennent plus particulièrement à la culture en contenant sont souvent regroupées dans une même section à la jardinerie ou dans les mêmes pages du catalogue du pépiniériste.
Trop souvent, on oublie de tenir compte de la couleur ou de la texture du feuillage, particulièrement si différentes plantes sont regroupées dans une jardinière. En ajoutant à l’ensemble une plante possédant un feuillage de couleur inhabituelle, par exemple un coléus ou un plant de patate douce, vous créerez un effet visuel intéressant. Ou encore, ajoutez des plantes au feuillage duveté ou épineux.
De quoi devez-vous tenir compte
• Période de floraison. La plante fleurit-elle abondamment sur une longue période ou ne fleurit-elle qu’à un moment donné de la saison?
• Feuillage. Présente-t-il une couleur, une texture ou une forme intéressante?
• Port. La plante est-elle compacte et arbustive, vous évitant ainsi d’avoir à la tuteurer?
• Tolérance à la sécheresse. Peut-elle supporter un sol sec sans flétrir aussitôt?
• Transplantation. Peut-elle supporter d’être déplacée et transplantée?
• Caractéristiques particulières. En dehors des fleurs ou du feuillage, possède-t-elle d’autres éléments attrayants, par exemple des graines, des baies ou des tiges colorées qui permettront de prolonger le plaisir esthétique que vous en tirerez?
Si cela ne vous embête pas d’enlever les fleurs flétries, ne vous souciez pas de choisir des variétés dont les fleurs tombent naturellement. Toutefois, ne perdez pas de vue que les annuelles cessent de fleurir lorsqu’elles commencent à faire leurs graines. Si vous désirez une plus longue floraison, coupez les fleurs avant qu’elles ne montent en graines.
À la jardinerie, recherchez les plantes compactes et bien fournies qui feront de jolis buissons sans que vous n’ayez à les pincer ou à les tailler. Vérifiez les racines : si elles sortent du pot, c’est que la plante est à l’étroit. Dans ce cas, elle s’établira plus difficilement et risque de ne jamais donner de bons résultats.
Évitez d’acheter des plantes qui poussent en orgueil, sont étiolées ou sont en pleine floraison. Entre deux plantes d’une même variété, évitez de choisir celle qui semble fleurir prématurément : c’est peut-être le signe qu’elle a subi un stress. Les plantes possédant de nombreux bourgeons floraux qui n’ont pas encore éclos vous donneront bien plus de satisfaction, même s’il vous faut attendre quelques jours avant de les voir fleurir. N’achetez pas non plus une plante dont le feuillage a jauni, est tacheté ou abîmé, ou qui présente des signes manifestes d’infestation par des insectes, par exemple des amas de pucerons sur les tiges en pleine croissance.
Conseils de plantation et d’entretien
• Ne remplissez pas vos contenants jusqu’à ras bord. Mettez du terreau jusqu’à environ 1 pouce (2,5 cm) du bord, ce qui vous permettra d’arroser vos plantes sans faire trop de dégâts d’eau.
• C’est normal, vous voulez des résultats rapides, mais résistez tout de même à la tentation de planter trop serré. Les annuelles en particulier croissent rapidement et rempliront en peu de temps tous les vides que vous aurez laissés. S’il y a trop de plantes dans un même contenant, elles risquent de souffrir de carences en certains nutriments ou de maladies.
• Mettez dans un même contenant des plantes qui exigent les mêmes conditions de culture et regroupez les contenants selon cette même règle.
• Si vos plantes, particulièrement les annuelles, poussent en orgueil, taillez-les afin d’encourager à la fois une repousse plus vigoureuse et la floraison. Taillez le tiers des tiges à 1/3 de hauteur plutôt que de rabattre la plante entièrement.
• Afin de réduire les besoins en eau des plantes et, par conséquent, la corvée d’arrosage, rapprochez les contenants les uns des autres, ce qui aura pour effet de minimiser l’évaporation, particulièrement si les contenants sont faits de terre non vernie ou d’autres matériaux poreux.
• Après la plantation, mettez un paillis sur la terre des contenants, ce qui permettra de diminuer la fréquence des arrosages.
• Toutes les deux semaines, fertilisez le sol avec un engrais soluble (organique ou chimique) dilué dans de l’eau.
• Après la floraison, jetez les plantes à bulbes qui ont poussé en contenant. Les bulbes auront épuisé leurs réserves et n’auront guère de chance de fleurir à nouveau l’année suivante.
Des plantes pour chaque saison
Adaptez vos plantations aux différentes saisons. Arrachez les plantes qui ont terminé leur floraison, et remplacez-les par d’autres plus adaptées à la saison en cours (par exemple, des asters à l’automne).
Une fois votre saison de jardinage terminée, vous pouvez rentrer vos contenants avec leurs plantes à l’intérieur pour l’hiver ou mettre terreau et plantes au compost. Lavez les contenants à l’eau chaude et désinfectez-les avec une solution composée d’un quart de tasse (60 ml) d’eau de Javel diluée dans un gallon (4 litres) d’eau. Laissez sécher puis entreposez vos contenants jusqu’à l’année suivante.
Prenez des notes et, si possible, des photos de vos plantations. Vous pourrez ainsi déterminer, parmi les plantes que vous avez cultivées, celles qui ont donné de bons résultats et celles qui ont moins bien réussi. L’année suivante, vous pourrez décider de refaire les mêmes plantations ou d’essayer autre chose.