Chicanes de clôture… ou bon voisinage?
Comment partager un espace urbain de plus en plus restreint, tout en gardant de bonnes relations avec votre voisin!
Vous rêvez d’avoir une plus grande cour… Et s’il suffisait alors de frapper à la porte d’à côté ?
Henry et Mary Loewen, propriétaires d’une entreprise d’aménagement paysager, ont réuni leur arrière-cour à celles de deux de leurs voisins, de sorte que chacun puisse jouir d’un plus grand espace.
Les trois familles vivent dans une petite rue tranquille de Vancouver dans des maisons individuelles.
Leurs longs terrains étroits bordent un ruisseau et une haie de thuyas. « Nos quatre garçons passaient leur temps à courir le long du ruisseau sans que personne ne s’en formalise, explique Henry, aujourd’hui grand-père de 11 petits-enfants. Le lit du ruisseau était leur terrain de jeu préféré, et avec leurs amis, ils y passaient des heures sans se lasser. « Nous n’avons jamais eu à nous demander où ils étaient », ajoute-t-il.
Il y a quelques années, les propriétaires décidaient de se rapprocher davantage en mettant en commun la moitié arrière de leur terrain. Ils ont tracé des chemins et coupé les branches qui obstruaient la vue de sorte que l’endroit soit agréable pour tous, chaque famille restant tout de même propriétaire de son espace. « Je ne sais pas exactement où commence et où finit ma propriété, confie Henry. Et je n’ai ni envie, ni besoin de le savoir : chacun peut y circuler librement. » Quant aux parties des terrains à proximité des maisons, elles sont clôturées et privées : Henry et l’un de ses voisins ont installé entre leurs terrasses un petit étang qui atténue le bruit des conversations et préserve leur intimité.
Henry estime que tout le monde y a gagné. « Plutôt que d’ériger des palissades, nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire pour accroître la qualité de nos propriétés respectives. » Tout compte fait, contrairement à ce que dit le proverbe, ce ne sont pas toujours les bonnes clôtures qui font les bons voisins.
LES RÈGLES DU JEU
Cet exemple vous inspire? Avant d’enlever la clôture, établissez toutefois des consignes claires avec vos voisins.
1) Décidez ensemble avec précision ce que vous entendez par partage. Ainsi, Henry Loewen et ses voisins sont libres de se promener sur la partie arrière des trois terrains mais ils ne mettront pas les pieds sur la terrasse de l’autre à moins d’y être explicitement invités. Pour éviter les conflits sur l’entretien, prévoyez qui s’en occupera. Vous pourriez noter pas écrit les termes de votre entente.
2) Il importe de partager la même vision esthétique. Par exemple, souhaitez-vous tous que l’endroit reste le plus naturel possible ?
3) Faites preuve de tolérance. « Si vous êtes scrupuleusement méticuleux, souligne Henry, ça ne fonctionnera pas. »
L’ART DU BON VOISINAGE
Si les relations se compliquent avec votre voisin, voici comment rester en bons termes quand une difficulté surgit.
Première étape : méfiez-vous de vos suppositions. Avant de faire part d’un problème à un voisin, montrez-vous curieux plutôt qu’accusateur. Exemple : « Je me demande comment il se fait que je trouve souvent des canettes de bière sur mon terrain ; d’où peuvent-elles bien venir ? », plutôt que : « Ce sont de grossiers personnages ! »
Deuxième étape : choisissez le moment approprié. Parlez à votre voisin en personne quand vous êtes tous deux détendus, par exemple un après-midi de week-end ou après le repas du soir. Résistez à la tentation de l’interpeller le matin avant le boulot ou de lui envoyer des notes exaspérées.
Troisième étape : gardez l’esprit ouvert et montrez vous flexible. Il faut chercher une solution qui conviendra à tous, et non seulement à l’une des parties.