Choisir un animal de compagnie, c’est d’abord et avant tout en choisir un dont la race correspond à votre mode de vie », de dire Barry Burtis, vétérinaire de Burlington (Ontario) et ancien président du Comité des communications de l’Association canadienne des médecins vétérinaires. Il y a des chiens qui ont besoin de plus d’exercice physique que ce que certaines personnes peuvent leur offrir ou qui sont trop gros pour leurs capacités. »
Trop souvent, les gens s’attendent à ce que le chien s’adapte à leur façon de faire et ne tiennent pas compte de sa nature propre. Si bien que, chaque année, des milliers de chiens sont laissés par des propriétaires insatisfaits à des organismes de protection des animaux ou dans des refuges. Les statistiques révèlent que, en 1998, 84 000 chiens ont été recueillis par de tels organismes au Canada et que plus du tiers d’entre eux ont dû être abattus. « Près de 25 pour cent des chiens que l’on se procure alors qu’ils sont encore des chiots sont retournés avant qu’ils n’atteignent l’âge d’un an » de dire Stanley Coren, psychologue de l’université de la Colombie-Britannique et auteur de plusieurs ouvrages sur les chiens, dont Why We Love the Dogs We Do.
Sachant qu’un chien vit en moyenne 12 ans, la décision d’en acquérir un ne doit pas être prise à la légère. Il y a un prix à payer pour l’immense gratification que cet animal nous apporte. Mais si vous ne prenez pas la peine de réfléchir à toutes les conséquences liées à la possession d’un chien, au bout du compte, c’est lui qui risque d’en souffrir.
Demandez-vous si vous avez ce qu’il faut pour donner à cet animal social la compagnie dont il a besoin. Et posez-vous les bonnes questions.
Quelle race choisir?
N’achetez jamais sur l’impulsion du moment, et choisissez la race qui vous correspond le mieux. Selon le Club canin canadien, le retriever du Labrador, le retriever doré et le berger allemand sont les trois races les plus populaires au Canada. Mais elles présentent toutes trois des inconvénients : le retriever du Labrador perd continuellement son poil, est très vorace et peut se montrer destructeur; le retriever doré nécessite de nombreuses séances de toilettage et beaucoup d’exercice, sinon il fait rapidement de l’embonpoint; le berger allemand peut se montrer dominateur et prendre le dessus sur une personne qui manque d’autorité.
Évitez de choisir une race pour la seule raison qu’elle est à la mode. La demande pour certaines races conduit les éleveurs peu scrupuleux à exploiter la situation : souvent, leurs critères de sélection et de croisement diminuent lorsqu’ils se mettent à vendre beaucoup de chiots, augmentant ainsi le risque de défauts héréditaires.
Ainsi, le rottweiler, bête jadis considérée comme fiable et possédant un bon caractère, suscite aujourd’hui des inquiétudes. « Certains éleveurs en ont croisé spécifiquement pour leur qualité de chien de garde, ce qui entraîne une prédisposition à l’agressivité », de souligner le psychologue et auteur Stanley Coren. Le problème devient plus complexe lorsqu’une personne qui connaît mal les chiens essaie de contrôler 40 kilos de mauvais caractère au bout d’une laisse
Ne prenez pas de risques. Oubliez les races exotiques et tendance, et choisissez de préférence celles qui existent depuis longtemps, ont produit un très grand nombre d’individus et sont stables, par exemple le caniche standard, le berger Shetland ou le schnauzer standard.
Prenez en compte votre mode de vie.
Si votre chien doit passer le plus clair de son temps en ville, choisissez une race adaptable. N’ayant pas besoin de beaucoup d’espace ni de beaucoup d’exercice, les caniches miniatures ou nains ainsi que la majorité des autres races de chiens de taille petite à moyenne sont bien adaptés à la vie en ville. Parmi les animaux plus gros, le caniche standard convient bien : intelligent, sensible et facile à dresser, il aime la présence des humains et se montre rarement destructeur..
Garder un gros animal en ville sans lui offrir la possibilité de faire de l’exercice pourrait être vu comme de la cruauté. Le Saint-Bernard, le grand danois, le lévrier irlandais et le Montagne des Pyrénées, par exemple, ont besoin de beaucoup d’espace.
Le labrador, le braque et le border collie pourraient avoir besoin de plus d’espace et d’exercice que ce qu’un citadin peut généralement leur offrir. Si vous vivez en appartement, vous feriez mieux de choisir une autre race. Le border collie, tout particulièrement, a besoin de beaucoup d’exercice, « autrement il devient névrosé », de commenter Stanley Coren.
Pensez-y à deux fois si vous avez un bébé.
Avoir à la fois un bébé et un chien peut être un grande source de stress. Pour l’éviter, les experts conseillent de se procurer le chien une année avant ou une année après la naissance du bébé. Et soyez sélectif : les chiens de certaines races ne s’accordent pas bien avec les enfants. Soit, la royauté adore peut-être les corgis, mais ces chiens ont tendance à mordre les chevilles. Le chihuahua et certains dachshund ont la réputation de grogner et de chercher à mordre. Le vétérinaire Barry Burtis suggère d’y penser à deux fois avant de se procurer un gros chien ou un chien tout en muscles. Ces animaux aiment habituellement les enfants, mais ils risquent de les faire tomber.
Les races de chiens de garde, par exemple le Montagne des Pyrénées et le Saint-Bernard, peuvent se montrer tellement protecteurs envers un enfant et sa maison qu’ils risquent de faire peur aux petits amis ou, pire, de les mordre. L’épagneul, très patient avec les enfants, est un bon choix, de même que les setters, qui sont habituellement fiables. « On connaît mal le Nova Scotia duck tolling retriever, de dire Barry Burtis, mais c’est un animal qui a bon caractère et qui n’a pas besoin d’être brossé aussi souvent que ceux des autres races à poil long. »
Pure race ou bâtard?
Vous pouvez payer plus de 700$ pour un chiot à pédigri, et à peu près autant pour un chien de race vendu en animalerie, ou encore, débourser $135 en frais d’adoption (ce qui comprend le coût des vaccinations initiales et le coût pour faire castrer ou châtrer l’animal) pour un chien de race sous la garde de la SCPA. Mais le prix n’est pas nécessairement signe de qualité. Certains chiens très racés et très chers peuvent être source de problèmes considérables
« Il y a plus de chance que les animaux de pure race aient hérité de défauts physiques, de dire Stanley Coren. Par exemple, le shar-pei chinois a des problèmes de mâchoires et de peau, et est sujet aux infections oculaires. » En revanche, on ne sait pas toujours à quoi va ressembler un chiot bâtard une fois devenu adulte.
Pédigri ou pas, les chiens d’une même portée se ressemblent beaucoup et sont très semblables à leurs parents. N’hésitez donc pas à communiquer avec les propriétaires du père et de la mère du chiot et, s’ils ont eu d’autres petits auparavant, aux propriétaires de ces derniers. Essayez toujours de voir le chiot avec sa mère et de jouer avec cette dernière afin d’évaluer son caractère.
Mâle ou femelle? Quelle que soit la race, le mâle non castré est plus porté à errer et plus susceptible de montrer un caractère agressif. Pour quelqu’un qui n’a jamais eu de chien, surtout si cette personne a des enfants, il est généralement préférable de choisir une femelle.
« Vous devriez faire châtrer une femelle lorsqu’elle a environ 5 mois, juste avant son premier cycle menstruel, de dire Barry Burtis. Cette opération ne devrait être faite que pour éviter les naissances non désirées, et non pour adoucir le caractère d’un chien. »
Où acheter son chien.
« Le principal problème quand on achète un chiot dans une animalerie, c’est qu’on ne connaît pas ses parents; par conséquent, il est plus difficile de savoir comment il se comportera une fois devenu adulte, de dire Barry Burtis. Autre chose : le chiot a d’abord été enlevé à sa mère, puis a été amené à l’animalerie avant d’arriver chez-vous : tout cela lui cause du stress, ce qui peut affecter sa socialisation et sa santé. »
Si vous recherchez un chien de race, tournez-vous vers un éleveur de bonne réputation qui acceptera de donner un certificat de bonne santé. Le Club canin canadien ou le Dogs in Canada Annual fournissent de l’information vous permettant de trouver un éleveur dans votre région. « Attention, toutefois, aux éleveurs amateurs, de conseiller Barry Burtis. Ils sont souvent inexpérimentés et ne sont pas toujours prêts à consacrer tout le temps et l’énergie qu’il faut pour préserver les traits souhaitables d’une lignée. » Il est également préférable d’acheter directement d’un propriétaire plutôt que d’une tierce personne
Soyez tout aussi vigilant lorsque vous décidez d’adopter un animal provenant d’un refuge. « Bien qu’on vous donnera une certaine information sur ses antécédents, vous n’en saurez pas suffisamment pour être en mesure de prédire son comportement ou savoir de quels problèmes de santé il risque de souffrir.
De plus, vous ne devez pas oublier qu’il a été abandonné pour une raison précise : peut-être avait-il des problèmes de comportement.»
Acheteur : faites preuve de vigilance.
Les défauts héréditaires de nombreux chiens sont bien souvent dus à un travail de sélection inadéquat. Le chow chow, le pékinois et le colley à poil dur peuvent souffrir d’infections oculaires. Chez les races de plus grandes tailles, les retrievers du Labrador et doré peuvent souffrir de dysplasie de la hanche, tandis que le doberman souffre souvent de myocardiopathie, faiblesse du muscle cardiaque qui peut entraîner une mort subite ou de l’insuffisance cardiaque.
Une fois que vous avez choisi votre race, demandez l’opinion de votre vétérinaire. Il connaît le tempéraments et les défauts congénitaux potentiels des différentes races et pourra faire passer au chiot un examen avant-vente. Vous pouvez également faire vos proches recherches en consultant le site du Dog Owner’s Guide (www.canismajor.com/dog/ ) (ce site est en anglais seulement), qui fournit de l’information sur le dressage, les soins et les problèmes de santé potentiels des diverses races. C’est une très bonne source d’information sur de nombreux sujets concernant les chiens.
Bien qu’il faille faire preuve de vigilance lorsqu’on choisit son chien, il faut savoir qu’il n’y a rien de bien sorcier à en posséder un. La plupart d’entre nous tirons une grande satisfaction de leur présence et ce pour une très bonne raison : ils sont de bonne compagnie.