Les nombreux bienfaits des animaux sur la santé humaine
À plumes, à poil ou à écailles, les membres non humains de votre famille vous aident bien plus que vous ne le pensez. Voici les bienfaits des animaux sur la santé, expliqués par la science.
Les bienfaits des animaux: ils vous tiennent actifs
Les propriétaires d’un chien le promènent sans doute au moins 30 minutes par jour. Ce qui contribue largement à les garder en forme. Selon une étude britannique, ce genre de promenade ajoute en moyenne 2700 pas au total quotidien, soit une vingtaine de minutes d’effort physique de plus que ceux qui n’ont pas de chien. Mieux, la balade se fait pour l’essentiel à une cadence modérée – assez soutenue pour accélérer le rythme cardiaque sans pour autant couper le souffle –, ce qui est le minimum que le ministère canadien de la Santé recommande aux adultes, à raison de 2,5 heures par semaine. Comme quoi les bienfaits des animaux sont parfois subtils.
Des promenades de cette durée avec votre animal ne font pas qu’embellir votre vie, elles peuvent aussi la prolonger. Après 150 minutes d’exercice modéré par semaine, le risque de maladie cardiaque peut être réduit de 15%, celui de certains cancers (sein, estomac, rein, notamment) de 20%, et cela aide à prévenir ou à maîtriser le diabète.
En prime, l’exercice prépare à une bonne nuit. Une enquête auprès de 6500 fonctionnaires londoniens à la retraite a constaté que les propriétaires d’un chien étaient plus souvent portés à dire qu’ils s’endormaient facilement que les sujets qui n’en avaient pas. (Les chats semblent avoir l’effet contraire, peut-être à cause de leurs frasques nocturnes.)
Ils stimulent l’appareil immunitaire
Selon l’hypothèse «hygiéniste» formulée vers la fin des années 1980, grandir dans des lieux fermés et aseptisés dispose le corps à surréagir à des substances inoffensives plus tard, nous rendant plus vulnérables aux allergies et à l’asthme. À l’inverse, avec leurs pattes sales, leurs abondantes pellicules et leur tendance à nous lécher, les chiens et les chats nous exposent à une plus grande diversité microbienne, ce qui renforce notre système immunitaire. La recherche confirme que les enfants élevés avec des animaux ont moins d’allergies et d’asthme. Et plus il y a d’animaux, mieux ils se défendent. Par rapport aux enfants qui n’avaient pas d’animal de compagnie, ceux qui vivaient avec au moins quatre chats ou chiens souffraient moitié moins souvent d’une allergie.
L’effet des animaux domestiques se fait sentir également sur la santé intestinale des adultes – ce qui s’accompagne de bienfaits autant physiques que mentaux. À l’université de l’Arizona, on tente de déterminer si les échanges bactériens entre des chiens et leurs maîtres peuvent modifier le microbiome, l’ensemble des micro-organismes qui résident dans notre corps, au point d’induire des modifications chimiques qui atténueraient la dépression grave. «Des recherches ont déjà montré que les chiens et les êtres humains échangent des bactéries en vivant sous le même toit et qu’on en reçoit autant de son chien que de son conjoint. Cela nous a intrigués», explique Dieter Steklis, codirecteur de cette initiative de recherche sur l’interaction humaine-animale. Jetez donc un oeil à ces choses que votre allergologue veut que vous sachiez sur les allergies.
Ils réduisent le risque de crise cardiaque mortelle
Des chercheurs de l’université du Minnesota qui ont suivi 4000 personnes, pour la plupart pendant plus d’une décennie, ont constaté que le risque de mourir d’une crise cardiaque était inférieur de 30% quand on possédait un chat. Vu qu’on ne promène pas un chat, comment l’expliquer? Selon les chercheurs (et la plupart de ceux qui ont un chat seront d’accord), la nature foncièrement flegmatique des chats aurait un effet calmant.
Selon d’autres recherches, comme l’exercice, le temps passé avec un animal de compagnie de n’importe quelle espèce atténue le stress, qui est un important facteur de risque cardiaque. À preuve, des étudiants de l’université de l’État de Washington avaient un taux de cortisol salivaire significativement plus bas après avoir passé tout juste 10 minutes à caresser un chat ou un chien. On sait enfin qu’une interaction avec un animal abaisse la tension artérielle et provoque la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, qui atténue l’anxiété et la douleur tout en améliorant la fonction cardiovasculaire. Dans tous les cas, vous feriez mieux de connaitre les symptômes silencieux d’une crise cardiaque.
Ils aident à gérer les maladies chroniques
Les animaux de compagnie s’attendent à être nourris, promenés, caressés et amusés selon un horaire précis tous les jours. Leurs maîtres n’y coupent pas. Et s’ils souffrent d’une maladie chronique, cela ne peut que leur faire du bien.
C’est Florence Nightingale qui a évoqué la première la contribution des animaux au traitement des malades. En 1860, elle note qu’une tortue apprivoisée appelée Jimmy réconforte les soldats blessés et hospitalisés lors de la guerre de Crimée. Dans les années 1960, le pédopsychologue Boris Levinson observe qu’un enfant renfermé, incapable de parler, se met à communiquer quand son chien Jingles est dans la pièce. La zoothérapie vient de naître. Aujourd’hui, les visites d’animaux dressés à cette fin sont monnaie courante dans les hôpitaux et maisons de retraite.
Même hors du cadre institutionnel, un animal de compagnie peut aider à gérer au jour le jour un problème de santé chronique. Selon Mary Janevic, de l’université du Michigan, cela vaut tout particulièrement pour les patients qui cherchent des remèdes non pharmacologiques.
En 2019, Mary Janevic a dirigé une petite enquête auprès de personnes âgées souffrant entre autres d’arthrite et de douleurs lombaires. «Quand on a mal, on ne veut pas bouger, mais ce dont on ne se sert pas se perd, explique-t-elle. Le corps s’avachit, les muscles fondent, la douleur empire.» Elle a constaté que non seulement les animaux de compagnie remontaient le moral de leurs maîtres, mais aussi qu’ils les obligeaient à accomplir certaines tâches quotidiennes – les promener, les nourrir, les toiletter, les caresser, jouer avec eux – qui finissaient par atténuer leurs douleurs. Le plus grand superpouvoir des animaux contre la douleur chronique, ajoute la chercheuse, c’est leur don pour attirer l’attention. «Si vous pensez moins à la douleur, vous la ressentez moins, donc vous souffrez moins.»
Souffrant du syndrome de douleur régionale complexe, Kelly Redmon, thérapeute de Virginie, reconnaît que soigner des cochons d’Inde pour un refuge animalier local l’aide à supporter des douleurs souvent atroces. «Quand je m’occupe d’eux, je dois être présente même en pleine crise. Je ne peux pas me laisser envahir par la peur de souffrir.» Parfois, ajoute-t-elle, «quand je vois mes cochons d’Inde traverser en courant les tunnels de leur parc, je perçois leur joie, et cela me réjouit moi aussi». Envi d’un animal de compagnie? Découvrez les meilleures races de chiens et les meilleures races de chats pour la famille.
Ils réduisent l’inflammation
L’inflammation, c’est la réaction du corps à ce qu’il perçoit comme une blessure ou une infection. En principe, c’est bon: une coupure enfle et devient rouge parce qu’une armée de globules blancs est en train de combattre les bactéries nocives. Mais il arrive que l’appareil immunitaire n’arrête pas à la fin du combat. Or, une inflammation devenue chronique peut préparer le terrain à des maladies mortelles comme le diabète, les cardiopathies et la maladie pulmonaire obstructive chronique.
Dans le cadre d’un petit essai préliminaire, des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison ont confié des chiens venant d’une société de protection locale à un groupe de volontaires de 50 à 80 ans. Trois mois plus tard, des analyses sanguines ont révélé jusqu’à 30% moins de marqueurs inflammatoires, dont l’interleukine-6 (IL-6), molécule associée à beaucoup de maladies inflammatoires, entre autres le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, la démence, la maladie cardiaque et le cancer.
«Certains sujets ont aussi déclaré qu’ils se sentaient mieux dans leur peau et plus à l’aise en société, relate Charles Raison, le psychiatre qui a dirigé l’expérience. Nous ne savons pas s’il existe un lien entre l’IL-6 et la santé mentale, mais il s’agit peut-être d’une boucle qui se renforce: avoir un chien améliore le sentiment de bien-être, ce qui atténue l’inflammation, et une diminution de l’inflammation vous rend plus heureux.» Découvrez comment vaincre la douleur et l’inflammation chronique.
Ils contribuent à la santé mentale
Aujourd’hui âgée de 40 ans, Sharmeen Abeysinghe a quitté son emploi de puéricultrice en 2019, épuisée et dépressive. «Certains jours, j’oubliais de manger», raconte-t-elle. Son médecin lui a prescrit des antidépresseurs, et elle est redevenue fonctionnelle. Puis la pandémie a éclaté. Les multiples confinements l’ont à nouveau plombée. Par chance, son mari et elle – ils ont deux enfants – ont décidé d’adopter Suki, une femelle de neuf mois, un terrier croisé Labrador.
«Nous nous disions qu’elle nous occuperait, en fait elle a changé nos vies, se félicite Sharmeen. Je suis transportée par sa joie, son énergie, son amour inconditionnel. J’ai même dit à mon médecin que je n’ai plus besoin de ma médication.»
Un animal de compagnie aide à combattre la dépression, l’anxiété, le syndrome post-traumatique, la schizophrénie et d’autres problèmes de santé mentale. Les personnes touchées s’accordent à dire qu’il leur apporte un soutien émotif absolu, les aide à s’accepter et à tisser des liens sociaux, les distrait de leurs symptômes et épisodes pénibles. Il peut même entraîner à la méditation pleine conscience. «Quand je fais de l’insomnie, mon lapin Gus s’assied à côté de moi et se laisse flatter, raconte Hina Low, une employée de banque de Toronto, au Canada, âgée de 30 ans qui souffre d’un trouble bipolaire. Cela ressemble à un exercice de méditation. Je me concentre sur la douceur de sa fourrure, la chaleur de son corps, la caresse de son souffle.»
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest. Et suivez-nous sur Facebook et Instagram!