Sucres et gras saturés: quels impacts sur la santé?
Le sucre a été pointé du doigt à moult reprises pour expliquer l’épidémie d’obésité qui a pris d’assaut les pays industrialisés, dont le Canada.
D’ailleurs, plusieurs organismes de santé, comme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ont recommandé de limiter la consommation de sucre à moins de 10% de son apport énergétique quotidien.
Or, une équipe de scientifiques, dont le chercheur affilié à l’Université de Toronto John L. Sievenpieper, a voulu analyser plus en profondeur les impacts du sucre sur la santé. Selon ces chercheurs, lorsqu’un taux modéré de sucre est consommé et qu’il n’y a pas surconsommation de calories, le sucre n’entraînerait pas de désordres métaboliques comme le diabète et l’obésité.
Le chercheur Sievenpieper affirme que des données scientifiques peu fiables ont eu pour effet d’associer injustement la consommation de sucre à l’obésité et au diabète. À titre d’exemple, des conclusions tirées d’études écologiques dans lesquelles on a analysé des critères portant sur des populations, plutôt que des individus. De plus, des études basées sur des taux de sucre dépassant largement les apports réels quotidiens auraient fossé les résultats de recherches menées par le passé.
Selon le chercheur John L. Sievenpieper, plutôt que de formuler des recommandations spécifiques sur le sucre, les lignes directrices en santé publique devraient davantage considérer les aliments dans leur ensemble. Ce dernier souligne qu’il est néanmoins nécessaire de poursuivre les efforts visant à réduire la surconsommation d’aliments riches en calories, dont les aliments contenant une quantité importante de sucre.
Selon Santé Canada, les gras saturés seraient liés à une augmentation du mauvais cholestérol qui aurait pour effet d’augmenter le risque de maladies du coeur.
Or, le chercheur Benoît Lamarche, affilié à l’Université Laval, remet en question la part d’influence des gras saturés sur le risque de maladies coronariennes.
Après avoir analysé dans le détail la littérature scientifique, ce dernier conclut que les recherches n’ont pas su démontrer scientifiquement un lien entre les gras saturés alimentaires et le risque de maladies coronariennes.
Selon le chercheur, il est nécessaire de remettre en question nos idées reçues sur le gras saturé, notamment en tenant compte de l’ensemble des études rigoureuses menées au cours des dernières années. À titre d’exemple, selon une récente étude, un apport élevé en gras saturés provenant spécifiquement des produits laitiers aurait plutôt été associé à une diminution du risque de maladies coronariennes.
Enfin, Benoît Lamarche affirme que les recommandations nutritionnelles devraient porter sur les aliments et non leurs nutriments, le tout en tenant compte de leur effet global sur notre santé.
*L’une des études de Benoit Lamarche a été partiellement financée par les Producteurs Laitiers du Canada (PLC). Les recherches des autres conférenciers n’ont pas reçu de financement des PLC. En entrevue, l’un des chercheurs, Benoît Lamarche, affirme qu’il demeure entièrement libre de publier les résultats de ses recherches, et ce, peu importe les résultats et les conclusions de celles-ci. Benoît Lamarche souligne également qu’il est important de considérer l’ensemble des recherches scientifiques menées sur un sujet donné, tout en s’assurant que les données issues de ces études sont à la fois fiables et à jour.