Les huiles oméga pour prévenir l’asthme et autres maladies
Augmenter sa consommation d’oméga-3 permettrait de lutter contre les effets néfastes des oméga-6.
Des médecins attribuent à l’alimentation l’accroissement actuel du nombre de cas d’asthme. Or, c’est l’inflammation des tubes bronchiques qui provoque les symptômes pénibles de cette affection. Récemment, des chercheurs ont émis l’hypothèse que les coupables étaient les oméga-6 présents dans de nombreuses huiles de cuisson de même que, à un moindre degré, dans les aliments d’origine animale.
Il est vrai que les Nord-Américains consomment beaucoup de ces gras dont l’organisme se sert pour élaborer les substances chimiques à l’origine de l’inflammation.
En théorie, en prenant plus d’oméga-3 et moins d’oméga-6, on devrait donc prévenir les crises d’asthme. Les résultats d’études semblent le confirmer. Ainsi, des chercheurs australiens ont découvert que le risque de souffrir d’asthme diminuait de 75 % chez les enfants qui mangeaient régulièrement du poisson. Et des chercheurs hollandais ont observé une baisse de 50 % du nombre de cas chez les enfants qui mangeaient plus de poisson et de grains entiers.
L’huile de poisson pourrait également soulager les symptômes de certaines maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde. Dans ce type d’affection, le système immunitaire s’attaque par erreur à des organes ou tissus en parfaite santé comme s’il s’agissait d’ennemis. Dans sa confusion, il commande à des bataillons de substances inflammatoires de prendre d’assaut la partie saine, provoquant une poussée inflammatoire.
Depuis les années 1990, on a fait la preuve dans un nombre impressionnant d’études que l’huile de poisson prévenait et traitait la polyarthrite rhumatoïde (PR), maladie au cours de laquelle le système immunitaire attaque les articulations des doigts, des poignets, des orteils et d’autres parties du corps. Enflure, douleur et faiblesse en résultent, symptômes que les patients cherchent habituellement à soulager en prenant des AINS.
Selon les résultats d’une étude menée à l’université de Washington, deux portions de poisson par semaine suffiraient à diminuer de 50 % le risque de PR. On a mené au moins 18 autres études au cours desquelles les patients avaient eu la consigne de consommer quotidiennement des suppléments d’huile de poisson (environ 3,5 g par jour, en moyenne).
Dans toutes sauf une, ils ont éprouvé un certain soulagement de leurs symptômes. Enfin, au cours d’un essai de six mois, les sujets qui prenaient des suppléments d’huile de poisson ont rapporté éprouver moins de raideur, de douleur et de sensibilité au lever, et plusieurs d’entre eux ont pu arrêter complètement de prendre des AINS. Aucune amélioration n’a été rapportée dans le groupe témoin, qui prenait des capsules d’huile de maïs.
Du poisson au dîner ou des graines de lin dans les céréales du matin font l’effet d’un léger analgésique naturel.
Le diabète de type 1, les affections de la thyroïde et le lupus érythémateux sont des maladies auto-immunes courantes. Dans le diabète de type 1, le système immunitaire détruit par erreur les cellules bêta du pancréas qui produisent l’insuline. Dans le lupus érythémateux, il s’attaque aux tendons, aux cartilages et aux autres tissus conjonctifs.
Il n’est pas certain qu’on puisse prévenir ces maladies en prenant plus d’oméga-3 mais, dans certains cas, ces derniers pourraient soulager les symptômes. Ainsi, pensez à manger du poisson au dîner ou à ajouter des graines de lin aux céréales du matin : c’est un peu comme prendre un analgésique naturel. Cependant, la recherche sur le traitement des maladies auto-immunes par les oméga-3 a surtout porté sur les suppléments d’huile de poisson, qui semblent être particulièrement prometteurs pour deux d’entre elles, que voici.
L’inflammation chronique provoque diverses affections gastro-intestinales extrêmement pénibles, dont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. La première touche habituellement l’intestin grêle, causant douleur abdominale, fièvre, diarrhée et fatigue. La seconde s’attaque au côlon et au rectum. C’est une affection douloureuse qui s’accompagne de diarrhées sanguinolentes et d’un besoin fréquent et impérieux d’aller à la selle.
Si elle n’est pas traitée, elle peut accroître le risque de cancer du côlon.
Pour prévenir ou atténuer les crises, on prescrit à certains patients des corticostéroïdes, puissants médicaments qui présentent des effets indésirables.
On ne soulage pas ces affections en augmentant simplement sa consommation de poisson, mais il est possible que les suppléments d’huile de poisson aient de bons résultats. Au cours d’une étude menée en Italie auprès de patients qui souffraient de la maladie de Crohn mais étaient en rémission, des chercheurs ont fait prendre à un premier groupe 2,7 g d’oméga-3 par jour sous forme de capsules d’huile de poisson, tandis qu’ils donnaient au groupe témoin un placebo. Au bout d’un an, ceux du premier groupe étaient deux fois plus susceptibles d’être encore en rémission que les autres. Par contre, d’autres études ont donné des résultats mitigés.
Les perspectives ne sont pas aussi claires pour la rectocolite hémorragique, bien que les résultats d’études indiquent que les patients pourraient bénéficier d’un apport supplémentaire en oméga-3. Lors d’une étude de faible envergure, près des trois quarts des sujets qui avaient pris 4,2 g d’oméga-3 par jour sous forme d’huile de poisson ont pu, soit diminuer leurs doses de médicaments corticostéroïdes, soit les supprimer entièrement.