Aliments riches en calories : notre cerveau en raffole!
Riches en calories… et si délicieux! Au-delà de la saveur exquise de la crème glacée et des gâteaux, pourquoi est-il parfois si difficile de leur résister? Des chercheurs croient avoir enfin trouvé la clé de l’énigme. Le coupable : nul autre que notre cerveau.
Notre cerveau à la recherche de calories
Une section bien spécifique du cerveau humain analyserait chaque aliment et inciterait à la consommation d’une nourriture à haute densité énergétique.
Plus surprenant encore : la haute densité calorique nous influencerait grandement à manger un aliment et ce, encore davantage que son goût !
C’est du moins ce qu’ont conclu des chercheurs associés à l’Université McGill, dans le cadre d’une recherche publiée en octobre dans la revue Psychological Science. Dans le cadre de cette étude, 29 participants devaient examiner 50 images d’aliments. Les sujets devaient ensuite noter et classer chaque aliment selon leur désir d’en consommer, tout en ayant évalué au préalable leur contenu calorique.
Au terme de leur analyse, les chercheurs ont tout d’abord pu conclure que les participants éprouvaient de la difficulté à faire une évaluation juste du contenu calorique des aliments. Mais aussi et surtout, les aliments que les participants souhaitaient davantage consommer étaient ceux contenant dans les faits le plus de calories, et ce, peu importe l’évaluation qui en avait été faite au début de l’exercice.
Un « compteur de calories » dictant nos choix alimentaires
Mais comment notre cerveau peut-il reconnaître et inciter à la consommation d’aliments plus riches en calories? Selon les auteurs de l’étude, notre cerveau serait pourvu d’un « compteur de calories » dans le cortex préfrontal ventromédian, situé à l’avant du cerveau humain. Cet outil permettrait de stocker diverses informations, dont la valeur calorique des aliments lorsqu’ils sont consommés, mais aussi les stimuli suivant leur consommation.
Grâce à ces deux données acquises par le biais d’expériences tout au long de la vie humaine, les choix alimentaires seraient ensuite dictés par cette même section du cerveau. Se basant sur les expériences passées, le cortex préfrontal ventromédian reconnaîtrait par la suite les aliments plus riches en calories et inciterait aussitôt à leur consommation.
Fait intéressant à noter : l’activité cérébrale des participants a été mesurée tout au long de l’expérience d’évaluation et de classement des aliments. Plus les participants désiraient consommer un aliment, plus cette région du cerveau s’activait de façon importante. Le cortex préfrontal est d’ailleurs déjà reconnu pour collecter des informations sensorielles afin que l’être humain organise et exécute par la suite des actions orientées vers un but précis.
Le fait d’opter pour des aliments plus riches en calories peut aujourd’hui faire en sorte que nous consommons plus d’énergie que ce dont nous avons besoin. Cela dit, il n’est pas impossible de penser que cette faculté ait pu contribuer à assurer un apport suffisant en énergie, assurant jadis une meilleure chance de survie de l’espèce humaine.
Démystifier les processus derrière nos choix alimentaires pour mieux contrer l’obésité
En décortiquant les processus cognitifs impliqués dans les choix alimentaires, les auteurs de cette étude souhaitent pouvoir mieux contrer l’obésité dont souffre maintenant un adulte sur quatre au pays. Dans un communiqué de presse publié sur le site de l’Université McGill, l’auteur principal de l’étude Dr Alain Dhager souligne que « la grande accessibilité et le coût peu élevé des aliments à haute teneur en calories ont été identifiés comme étant une cause de l’augmentation de l’obésité ».
En plus d’entraîner des pressions et des coûts pharaoniques sur notre système de santé, le Dr Alain Dhager rappelle que l’obésité est liée à plusieurs problèmes de santé, dont la haute pression, les maladies du cœur et le diabète de type 2.