Vous avez dit « frais » ?
Au supermarché, tout ce qui n’est pas cultivé localement a probablement passé de sept à dix jours en transit. Après la cueillette, il y a le transport, l’empaquetage, la manutention, la distribution, le dépaquetage, l’étalage, l’arrosage, le réétalage, sans parler du tripotage ! Certains fruits et légumes sont cueillis avant maturité pour éviter qu’ils ne se gâtent dans l’intervalle. D’autres sont fumigés, lavés, tranchés et ensachés. Après l’achat, ils passeront peut-être quelques jours au frigo avant d’être consommés. Pendant tout ce temps, leur exposition à la lumière, à la chaleur et à l’oxygène, altère leur goût et leur valeur nutritive.
Du bon sens, s’il vous plaît
Si vous trouvez des fraises dans un supermarché montréalais en février, vous pouvez parier qu’elles ont fait du chemin. Pour le reste, fiez-vous aux apparences : une laitue à feuilles molles attend son acheteur depuis trop longtemps. Méfiez-vous des fruits et légumes qui brillent comme un parquet fraîchement ciré. Cette livrée étincelante peut masquer une chair flasque. Quant aux produits locaux, les épiciers omettent rarement de les identifier, sachant que leurs clients vont sauter dessus. Au début de la saison, ils sont un peu plus chers que les importés, mais leurs prix baissent au fil des jours.
Légumes surgelés et fraîcheur
Les fruits et légumes destinés à la surgélation sont cueillis à maturité et surgelés le jour même.Le froid modifie leur texture, mais n’affecte presque pas leur valeur nutritive. Si la teneur en vitamines diminue, rien ne bouge du côté des protéines, des matières grasses, des minéraux, de la fibre et des calories.
On n’est jamais si bien servi que par soi-même
Si vous ne pouvez pas faire pousser vos fruits et légumes préférés, allez les cueillir chez le producteur. L’autocueillette est une belle solution de rechange à l’agriculture industrielle. Fraises, framboises, bleuets, pommes et citrouilles se prêtent bien à ce système. Vous achetez ainsi un produit de première fraîcheur à un prix nettement inférieur à celui du supermarché. Pour dénicher les endroits où aller, ouvrez l’œil : épluchez les petites annonces de l’hebdo régional, les affichettes punaisées aux poteaux de téléphone ou les panneaux plantés en bord de route. Le meilleur support publicitaire demeure tout de même le bouche à oreille. N’oubliez pas tendre l’oreille !
Commandez un panier
Autre solution de rechange à l’industrie agro-alimentaire : l’agriculture soutenue par la communauté (ASC). Vous achetez des produits frais et nutritifs tout en épaulant une petite entreprise agricole. Après avoir payé un agriculteur, vous recevez un panier de produits saisonniers d’une dimension prédéterminée sur une base hebdomadaire. L’ASC n’est pas obligatoirement bio, mais il s’agit souvent du cas. Le contenu du panier peut également être moins cher que ce que vous paieriez à l’épicerie pour l’équivalent, mais ce n’est pas forcément le cas. Intéressé ? Renseignez-vous au magasin d’aliments naturels le plus proche de chez vous ou communiquez avec une association régionale d’agriculture biologique.
Faites mûrir vos fruits dans un sac en papier
Sauf s’ils sont cultivés localement, les fruits achetés au supermarché sont encore verts. Pour accélérer leur mûrissement, placez-les dans un sac de papier fermé. Vous voulez aller encore plus vite ? Ajoutez-y un fruit mûr : pommes, avocats, bananes, bleuets, cantaloups, kiwis, mangues, pêches, poires, prunes et tomates. Ces derniers, en continuant à mûrir, dégageront plus d’éthylène, ce qui profitera aux autres. D’où l’intérêt de connaître ceux qui cessent d’évoluer une fois récoltés et que vous devez acheter bien mûrs ; les agrumes, les ananas, les cerises, les raisins, les framboises, les fraises, et les melons miel sont classés dams cette catégorie. Évitez les sacs de plastique, qui provoquent la dégradation des fruits.