3 tendances alimentaires en 2011
Vous voulez savoir quels régimes prendront le haut du pavé cette année. La diététiste Sue Mah y va de ses prédictions et présente les nouvelles tendances de 2011 dans le monde de l’alimentation.
Le monde de l’alimentation ressemble à celui de la mode: une nouvelle tendance chasse la précédente. Cependant, en voici quelques-unes qui devraient demeurer.
1.Un nouveau concept: gras solides et sucres ajoutés
Le concept de gras solides et de sucres ajoutés est apparu pour la première fois en 2010 dans la version préliminaire des recommandations du Guide alimentaire américain. Les gras solides sont les gras saturés qui obstruent les artères comme le shortening et le beurre, les gras trans que l’on retrouve surtout dans les biscuits, les gâteaux, les beignes et les repas rapides.
Les sucres ajoutés sont constitués des sucres et des sirops qui sont ajoutés aux aliments: les confiseries, les pâtisseries, les boissons de fruits et les boissons non diététiques. On peut savoir si un aliment contient des sucres ajoutés lorsqu’un des éléments suivants apparaît dans la liste des ingrédients: cassonade, édulcorant à base de maïs, sirop de glucose, dextrose, fructose, concentré de jus de fruits, glucose, sirop de glucose à haute teneur en fructose, miel, sucre inverti, sirop de malt, mélasse, saccharose.
Selon le Guide alimentaire américain, l’augmentation de l’épidémie d’obésité, dont le Canada souffrira également, est causée par le manque d’exercice et une consommation exagérée de calories vides qui se trouvent dans les aliments contenant des gras solides et des sucres ajoutés.
Pour éliminer ces produits, choisissez des aliments qui ont une densité nutritionnelle. En d’autres termes, consommez des aliments qui offrent un bon apport nutritionnel pour le nombre de calories qu’ils contiennent. Par exemple, mangez une pomme au lieu du muffin aux pommes et faites un sandwich au beurre d’arachides sans la confiture archi sucrée.
2. Une industrie alimentaire plus respectueuse de l’environnement.
À l’échelle planétaire, il existe une volonté croissante de réduire l’empreinte carbone de nos choix alimentaires. À la différence du mouvement Manger local qui ne tient compte que de la distance sur laquelle les aliments ont voyagé, la tendance à réduire l’empreinte carbone considère l’impact de la production alimentaire sur l’environnement au sens large. On mesure les quantités de gaz à effet de serre émises par toutes les opérations de production, avant qu’un aliment ne se retrouve sur notre table: culture, emballage, transport, entreposage.
Cette tendance a débuté il y a quelques années au Royaume-Uni lorsque, pour la première fois, on a on a imprimé sur un sac de croustilles la quantité de gaz à effet de serre émise par ce produit. Aux États-Unis, l’année dernière, les fabricants du jus d’orange Tropicana ont mis sur pied un programme de réduction de l’empreinte carbone après avoir appris que l’engrais utilisé dans la culture des oranges constituait l’une des plus grosses sources de gaz à effet de serre.
Au Canada, Andrew Conway, co-fondateur du mouvement Carbon Counted déclare que l’industrie alimentaire a un intérêt plus grand à mesurer l’empreinte carbone de ses produits, même si aucun programme en ce sens n’a encore été rendu public. Monsieur Conway croit que le fait de connaître l’empreinte carbone d’un produit deviendra aussi important que d’en connaître la valeur nutritionnelle.
Apprenez à connaître l’empreinte carbone des produits que vous choisissez, mais surtout, n’achetez que ce dont vous avez besoin pour diminuer la quantité de déchets et débarrassez-vous du vieux frigo énergivore qui encombre votre sous-sol.
3. Des informations plus complètes sur la qualité nutritionnelle des plats
Aux États-Unis, une nouvelle loi sur la santé exige que toutes les chaînes de restaurants qui possèdent plus de 20 établissements affichent l’information nutritionnelle des aliments servis. Même si cette exigence a plus de cinq ans aux États-Unis, au Canada, seulement 30 chaînes de restaurants fournissent ces renseignements sur une base volontaire. En 2006, le Parlement canadien a rejeté un projet de loi qui proposait l’affichage des renseignements nutritionnels. Mais il y a de l’espoir: en juin 2010, l’Ontario a adopté en seconde lecture le projet de loi 90 sur l’information sur les menus de restaurants. Si la loi est adoptée, d’autres provinces pourraient emboîter le pas.
Une étude menée par la Fondation canadienne des maladies du cœur démontre que plus de 70 pour 100 des consommateurs sont moyennement à très préoccupés lorsqu’il de connaître la qualité de la nourriture servie dans les restaurants. Si vous faites partie de ce groupe, n’hésitez pas à vous renseigner sur les plats servis lorsque vous mangez à l’extérieur.
Pour aider les consommateurs à faire des choix plus éclairés, je crois que les renseignements nutritionnels des plats devraient affichés en évidence, de façon obligatoire ou volontaire, au moment de passer la commande. Dans les restaurants où le menu change chaque jour, le personnel pourrait proposer les choix plus santé ou les plats pourraient être identifiés avec un symbole explicite. Je suis en faveur d’aider les consommateurs à choisir des plats sains plutôt que de jouer à cache-cache avec les renseignements nutritionnels.