La petite histoire des tacos
C’est le moins qu’on puisse dire, les tacos ont mijoté dans l’histoire! Voici la petite histoire méconnue de l’origine des tacos.
Les tacos font partie des plaisirs qui ont la faveur de tous, ils se mangent avec les doigts et on les retrouvent partout, des barrios de l’Amérique latine aux nombreux restaurants mexicains qui ont essaimé dans les grandes villes du monde. Taco viendrait de l’aztèque tlahco, qui signifie «moitié» ou «au milieu». Jeffrez Pilcher, spécialiste mondial de la question, soutient que le souverain aztèque Moctezuma II Xocoyotzin se servait des tortillas préparées sur des pierres chaudes comme de cuillières.
On trouverait des traces de sa version moderne dans les mines d’argent du Mexique au XVIIIe siècle. Le mot taco désignait une charge faite de minces couches de papier enroulées autour de poudre à canon, utilisée pour extraire le minerai.
Prisés de la classe ouvrière au Mexique, les tacos sont arrivés aux États-Unis avec les immigrants mexicains venus travailler dans les mines et construire les chemins de fer. Évoqué une première fois dans un journal en 1905, c’est un plat abordable vendu par les marchands ambulants du Sud-Ouest.
El Cholo, le premier restaurant de tacos, a ouvert ses portes à Los Angeles en 1923. Mais c’est en 1962 que les tacos ont gagné une véritable popularité avec la création, en 1962, de Taco Bell. Élaborés pour séduire le palais des Nord-Américains, leurs tacos ont fait fureur. Depuis, cette chaîne de restauration a exporté sa version de tortillas croustillantes dans plus de 7000 enseignes dans plusieurs pays, dont le Japon, l’Arabie saoudite et l’Inde. (Elle n’est pas présente en Norvège, mais avec la campagne «On attend Taco Bell en Norvège» lancée sur Facebook, cela pourrait changer.)
L’authentique taco mexicain se décline avec une tortilla fraîche fabriquée de maïs ou de blé, suivant la région. Si le maïs a joué un rôle essentiel dans la culture mexicaine, les conquistadors espagnols méprisaient ces aliments typiquement indigènes qu’ils associaient à des divinités païennes. Ils préféraient le blé, plus proche de la sainte Eucharistie.
Quant à la garniture, les variations régionales – de la barbacoa («viande grillée») à la carne asada («steak») en passant par le nopal («cactu») – ont été influencées par l’histoire. Grâce aux Espagnols, qui ont introduit le cochon par exemple, on savoure aujourd’hui des tacos de cochinita pibil («porc braisé»), un délice du Yucatán. Sur la côte Pacifique, vous aurez droit aux tacos de pescado («poisson»). (Suivez les conseils de chefs pour connaître les bases de la préparation des tacos.)
Que dire du succulent taco al pastor («taco du berger») présent sur tous les menus qui se respectent, garni de porc et d’ananas? Les immigrants libanais ont apporté au début du XXe siècle la tradition du shawarma et des rôtisseuses verticales. L’agneau des kebabs et des gyros a été remplacé par le porc et l’ananas, plus largement accessibles.
Les tacos vous en mettent plein les doigts, mais c’est une exquise création. Ils ont beau être ancrés dans la tradition, ils s’adaptent à toutes les envies. Lors des Taco Tuesdays (le mardi des tacos), les familles garnissent des tortillas croustillantes de hamburger, de fromage et de laitue. La recette a traversé l’Atlantique jusqu’en Scandinavie – sauf que ça se passe le vendredi. En Suède, c’est le Tacofredag, où les nappages et garnitures préférés s’accordent aux goûts du jour: sauce au yaourt, ananas, noix et concombre. Il n’y a qu’à composer.
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