Tomates
Les tomates étaient autrefois si redoutées qu’on les appelait «pommes empoisonnées». Mais leur mauvaise réputation résulte d’une erreur tragique: les riches mangeaient ces fruits sur des assiettes en étain (faites avec un alliage de plomb). Or l’acide des tomates dissolvait le plomb des assiettes, ce qui empoisonnait les convives. Même les gens qui n’utilisaient pas d’assiettes en étain évitaient de manger des tomates parce qu’elles font partie de la famille de la morelle noire, une plante très toxique.
Aujourd’hui, cependant, nous apprécions les tomates, que ce soit en sauce pour les pâtes, pour les pizzas ou dans la salade. «Elles sont une excellente source de lycopène et un puissant antioxydant», déclare Earl L. Mindell, pharmacien agréé, professeur agrégé à l’Université Chapman et auteur de The New Vitamin Bible (La nouvelle bible des vitamines). Inspirez-vous de ces 25 recettes pour cuisiner les tomates.
Homard
Qui croirait aujourd’hui que l’un des plats par excellence des restos chics – le homard – a déjà été si universellement détesté qu’on n’en nourrissait que les prisonniers? Et même là, il y avait des lois qui limitaient le nombre de jours consécutifs pendant lesquels on pouvait leur en donner, de peur que leur punition ne soit considérée comme trop sévère…
Comment le crustacé a-t-il subi un changement d’image aussi radical? «Soyons lucides, c’est l’un des aliments les plus “instagrammables” qui soient», dit la diététiste Julia Werth. Mais en plus de vous faire paraître chic en photos, le crustacé à haute teneur en protéines est également devenu beaucoup plus rare au cours du siècle dernier, ce qui le rend plus précieux, ajoute-t-elle. On vous donne 13 raisons d’en pincer pour le homard!
Chou frisé (kale)
Félicitations à la personne courageuse qui a découvert que ce légume feuille au goût amer était comestible. Personne ne sait exactement quand le chou frisé a été mangé pour la première fois, mais il est seulement devenu populaire au cours des deux dernières décennies. De nos jours en effet, il a gagné ses lettres de noblesse et on en trouve dans toutes les épiceries. Pourquoi? Grâce aux nouvelles techniques de cuisine! «Nous avons maintenant le luxe de posséder des appareils de cuisson modernes et nous avons le temps de cuisiner. Il y a un siècle, la seule option était de manger le chou frisé cru ou de le jeter dans un ragoût en espérant qu’il en sorte quelque chose de comestible, dit Julia Werth.
Aujourd’hui, on en fait des croustilles au four, on le mixe dans un smoothie ou on l’utilise dans d’autres recettes qui le rendent délicieux.» Renseignez-vous sur les avantages du chou frisé, cet aliment santé!
Pommes de terre
Cet humble tubercule a connu un parcours culinaire assez chaotique à travers l’histoire de l’humanité. Lorsqu’il a été introduit pour la première fois en Europe, les paysans pas plus que les aristocrates n’ont voulu y toucher. Et quand on l’a finalement adopté comme aliment comestible, on l’a considéré comme un aliment tout juste bon à nourrir les paysans (et c’était souvent le seul aliment dont disposaient les pauvres).
Aujourd’hui, cependant, la pomme de terre est la cinquième culture la plus importante au monde et on en consomme une quantité astronomique, que ce soit sous forme de frites ou de purée – sans compter l’amidon ajouté aux desserts transformés. «Malheureusement, elles sont surtout populaires – du moins en Amérique –, sous forme de frites, déplore Earl L. Mindell. Cependant, si vous les mangez cuites au four, avec la peau, elles constituent une source saine de fibres et de potassium.» Les pommes de terre font partie des fruits et légumes qu’il ne faut pas éplucher (contrairement à ces 9 autres).
Chocolat
Amateurs de chocolat, vous n’allez pas le croire: lorsque les fèves de cacao ont été introduites pour la première fois, c’était sous forme de boisson amère tellement éloignée du chocolat chaud que vous connaissez qu’il vous aurait été impossible d’imaginer qu’il s’agissait vraiment de chocolat.
La version confiserie d’aujourd’hui ne s’est popularisée qu’au cours des derniers siècles. Heureusement, vous pouvez vous gâter sainement en mangeant du chocolat noir avec modération, confie Julia Werth. La recherche a démontré que le chocolat noir réduit le risque de maladies cardiaques et qu’il est plein d’antioxydants.»
Bouillon d’os
Il n’y a rien de plus tendance de nos jours qu’un bon bouillon d’os à moelle (et ne vous avisez pas de dire qu’il s’agit «juste d’une soupe»). Mais il y a un siècle, ces os étaient donnés aux chiens. «C’est un bouillon assez courant, mais qui porte désormais un nom fantaisiste», observe Julia Werth. Elle est heureuse que ce soit devenu populaire: «Ce bouillon est riche en protéines tout en étant pauvre en calories et en graisses, ce qui en fait l’aliment réconfortant parfait.»
De plus, nous savons maintenant que le bouillon d’os fait partie des 25 aliments qui dynamisent le cerveau!
Abats
À l’époque où rien n’était gaspillé, chaque partie de l’animal, de la peau aux sabots, servait à quelque chose. Mais il y a environ un siècle, nous avons commencé à devenir de plus en difficiles et avons fortement privilégié la viande rouge (bonjour le steak!), abandonnant tout le reste, y compris les abats riches en nutriments, comme le foie et le cœur.
Heureusement, ces aliments font un retour en force, car les gens savent maintenant à quel point ils sont bons pour la santé, dit Julia Werth. «De plus, ça donne un côté aventurier: c’est drôlement cool, amusant et même courageux d’en manger», dit-elle. C’est peut-être l’une des choses pour lesquelles on peut vraiment remercier les émissions de cuisine sur le mode téléréalité!
Caviar
Ici encore, la production très excédentaire de caviar en a longtemps fait une «nourriture de pauvres». Et puis, dans les années 1910, la population d’esturgeons s’est effondrée à cause de la surpêche et leurs œufs, autrefois abondants – ils étaient autrefois servis comme amuse-gueule dans les bars –, sont vite devenus impossibles à trouver. C’est la raison pour laquelle plusieurs générations d’Américains en ont probablement entendu parler… mais n’en ont jamais mangé.
Récemment, cependant, il est devenu emblématique d’un style de vie «champagne et caviar», synonyme de luxe, que l’on voit partout dans les médias sociaux, dit Julia Werth. Sa rareté en a fait un symbole de richesse et d’opulence, bien que la diététiste soupçonne qu’on le voie plus souvent dans les images que dans les estomacs.
N’hésitez pas à tester cette recette de saumon fumé et caviar de saumon sur un lit de mesclun.
Chou
Les gens mangent du chou depuis qu’ils en connaissent l’existence, mais il n’a jamais été considéré comme un aliment recherché en Amérique du Nord jusqu’à tout récemment. Comme les Nord-Américains ont adopté de plus en plus de cuisines du monde entier, ils ont découvert la joie des recettes traditionnelles à base de légumes, comme le kimchi, la choucroute, les dumplings chinois, le chou à l’étuvée et le lo mein, dit Julia Werth.
On trouve aussi beaucoup plus de variétés de choux sur les tablettes des épiceries, ce qui ajoute à l’offre culinaire. «Beaucoup de ces recettes utilisent du chou fermenté qui fournit de bonnes bactéries», ajoute la diététiste.
Huîtres
Vers 1900, les huîtres étaient si abondantes que leurs coquilles servaient à paver des rues comme Pearl Street, à New York (d’où son nom). Les gens les mangeaient quotidiennement, y trouvant une source de protéines bon marché.
Cependant, comme pour l’esturgeon, leur surpêche a été telle qu’elles ont littéralement disparu du port de New York et d’autres zones de pêche populaires. Et comme la rareté s’accompagne d’une hausse des prix et d’un statut plus élevé, on ne les considère plus comme le bœuf du pauvre, mais comme un aliment gastronomique. «Les huîtres sont une bonne source de zinc, ce qui peut expliquer pourquoi elles ont la réputation d’être un aphrodisiaque, explique Earl L. Mindell. «C’est peut-être vrai, car les prostates masculines sont riches en zinc.» Et justement, les aliments riches en zinc font partie des choses à manger pour combattre le rhume et la grippe.
Quinoa
Cette plante originaire des hautes Andes a été cultivée pendant des siècles par les autochtones pour son goût et ses propriétés nutritives. Mais presque personne hors de cette petite région n’en connaissait l’existence. Le quinoa a été «découvert» dans les années 1970 et vendu comme un aliment santé, mais il a fallu attendre les années 2000 pour que sa popularité atteigne des sommets. Aujourd’hui, la réputation du quinoa est telle que les Péruviens qui le cultivent n’ont plus les moyens d’en manger. Il y a cependant une bonne raison à son nouveau statut de superaliment, explique Julia Werth. «C’est le seul végétal qui possède une protéine complète, contenant tous les acides aminés nécessaires, explique-t-elle. Les régimes végétaliens et végétariens en ont augmenté la popularité et fait exploser la demande.»
Saindoux
Dans les années 1800 et avant, le saindoux était utilisé pour tout: de la cuisine à la fabrication du savon. Mais à mesure que l’industrialisation a pris le dessus, d’autres matières grasses – comme le beurre – ont supplanté la graisse. Puis, au début du siècle dernier, des produits tels que le Crisco ont pris le relais.
Récemment, cependant, les scientifiques ont découvert que les gras trans contenus dans la plupart de ces «shortenings» sont mauvais pour le cœur. Comme les gens recherchent une graisse moins transformée, le saindoux fait un retour sur nos tables, dit Earl L. Mindell.
Pain de seigle
Cet aliment que l’on trouve aujourd’hui dans toutes les boulangeries santé et les sandwichs Reuben était autrefois si déconsidéré que seules les personnes trop pauvres pour se payer du blé en mangeaient. Mais le pain de seigle a gagné en popularité grâce à la fusion d’autres cultures, explique Julia Werth. «Le pain de seigle est souvent utilisé dans la cuisine juive, qui l’a popularisé en Amérique», dit-elle. C’est aussi une bonne chose, car le pain de seigle complet est riche en fibres et peut aider à perdre du poids, ajoute-t-elle. Le pain de seigle fait d’ailleurs partie des 50 collations de moins de 100 calories.