Avoir un mot «sur le bout de la langue»: ce que la science en dit.
Quel est le nom du bébé lion dans le film de Disney Le Roi Lion? Si vous avez la certitude de le savoir et que vous êtes sur le point de le dire, mais que vous ne pouvez pas vous en souvenir, alors vous éprouvez ce sentiment familier d’avoir le mot «sur le bout de la langue».

Cela arrive lorsque vous êtes seul ou en groupe. Par exemple, des amis qui ont vu le même film peuvent éprouver simultanément le sentiment d’avoir le nom de l’actrice principale sur le bout de leur langue. Comme il nous arrive parfois de bâiller en voyant quelqu’un bâiller, on a parfois l’impression de ressentir un mot sur le bout de notre langue quand une personne près de nous en ressent un.

Avoir un mot sur le bout de la langue, est-ce contagieux?

Étonnamment, les aspects sociaux du phénomène du mot sur le bout de la langue ont été peu étudiés. Une étude récente réalisée au Laboratoire de recherche en santé cognitive de l’université Laurentienne, à Sudbury, a révélé que le sentiment d’avoir un mot sur le bout de la langue est plus susceptible de se produire lorsqu’on tente de se souvenir de quelque chose en groupe plutôt que seul.

(Si vous avez une panne de mémoire, servez-vous de ces phrases magiques pour vous sauver de l’embarras!)

«Oh! Attends, attends, je le sais, mais…»

À première vue, un sentiment de mot sur le bout de la langue reflète une défaillance de la mémoire, une sorte de panne qui se produit lors de la recherche d’un souvenir. Mais si vous avez la certitude de le savoir, c’est que le mot recherché est là, tout près, disponible dans votre tête… C’est pourquoi certains chercheurs affirment qu’avoir un mot sur le bout de la langue reflète une bonne mémoire, et non pas une mauvaise.

En effet, la recherche a montré que lorsque des personnes luttent avec un mot sur le bout de leur langue, elles sont habiles pour identifier correctement la première lettre du mot, pour estimer le nombre de syllabes qu’il contient, ou encore pour repérer des mots dont le sens ou la sonorité est semblable.

Des indices pour éclairer une supposition

Selon une théorie dominante, au cœur d’un sentiment de mot sur le bout de la langue, se trouve une supposition, une inférence sur la probabilité, que le mot recherché se trouve dans votre mémoire. Et pour éclairer votre supposition, comme les enquêteurs sur les scènes de crimes, vous vous fiez à des indices.

Parmi ces indices figurent des informations reliées au mot insaisissable, par exemple, dans le cas du bébé lion: sa meilleure amie et future épouse se nomme Nala; sa chanson enfantine était Je voudrais déjà être roi. Plus d’indices alimentent la supposition que le mot se trouve en mémoire, plus le mot semble sur le point d’être rappelé, déclenchant un sentiment de mot sur le bout de la langue.

(Vous souvenez-vous des jeux de mots les plus populaires de votre enfance?)

Un sentiment «socialement partagé»

En laboratoire, on tente de produire des sentiments de mot sur le bout de la langue en posant des questions de connaissances générales, ou encore en donnant des définitions de mots rares. Mais depuis 1966, toutes les études ont impliqué des individus tentant de se souvenir seuls. Selon un sondage réalisé sur le campus de l’université Laurentienne, 96% des gens ont été témoins d’au moins une occasion, au cours des six derniers mois, où deux personnes ou plus dans un groupe ont ressenti un sentiment de mot sur le bout de la langue.

Dans notre étude récemment publiée, «Socially Shared Feelings of Imminent Recall: More Tip-of-the-Tongue States Are Experienced in Small Groups», mon équipe de recherche a présenté à des groupes de quatre personnes 80 questions de connaissances générales (par exemple: «Quelle planète est la plus près du soleil?»). Les participants pouvaient partager des indices avec les autres, mais ne pouvaient ni divulguer la bonne réponse, ni avouer avoir le mot sur le bout de la langue. Chaque participant remplissait séparément sa propre feuille de réponse, choisissant l’une des options suivantes:

  • Je le sais, voici la réponse;
  • Je ne le sais pas; ou
  • J’ai le mot sur le bout de la langue.

Nous avons présenté la même série de 80 questions à des personnes seules. Fait remarquable, chaque membre de groupe a déclaré avoir le mot sur le bout de la langue six fois en moyenne, contre deux fois à peine chez les personnes se souvenant seuls. Comment expliquer un tel phénomène?

Contagion sociale ou supposition éclairée?

Quand on éprouve un sentiment d’avoir le mot sur le bout de la langue en compagnie d’une autre personne qui en fait aussi l’expérience, on a parfois l’impression d’avoir «attrapé» le mot sur le bout de la langue, comme si ce sentiment était contagieux. Cette contagion sociale peut survenir, par exemple, en entendant quelqu’un dire «Oh! Attendez, je le sais, mais…» ou encore «Quel était le nom de ce film?»

Cependant, il existe une autre explication pour l’émergence de mots sur le bout de la langue en groupe. Quatre têtes valent mieux qu’une! À partir de ce constat, il est possible que les participants supposent qu’il est plus facile de se souvenir de la bonne réponse en groupe que seul. Une telle supposition que le mot est disponible dans l’une ou l’autre mémoire autour de nous peut déclencher un sentiment de mot sur le bout de la langue chez une (ou plusieurs) personne(s) dans le groupe. (En tout cas, pensez à utiliser ces mots pour vivre mieux et plus longtemps!)

Un examen attentif de nos résultats est révélateur. La démonstration la plus directe d’une contagion sociale est obtenue quand deux personnes ou plus dans un groupe déclarent avoir le mot sur le bout de la langue, en encore à la suite d’échanges de paroles. Pourtant, après avoir retiré toutes les déclarations de mots sur le bout de la langue communes à deux personnes ou plus, de même que celles faites à la suite de paroles prononcés (45% de toutes les déclarations), il y avait encore davantage de mots sur le bout de la langue ressentis par chaque membre de groupe que chez les individus se souvenant seuls.

Par conséquent, même si la contagion sociale est une explication plausible, il semble qu’une meilleure explication soit la supposition que le mot est là, tout près, disponible dans l’une ou l’autre des mémoires des membres du groupe («Si je ne m’en souviens pas, les autres vont s’en souvenir!»).

Avoir un mot sur le bout de la langue est un sentiment personnel, mais nous commençons à en comprendre la dynamique sociale. Les deux causes possibles des mots sur le bout de la langue socialement partagés – la contagion sociale et la supposition que plusieurs têtes valent mieux qu’une – font présentement l’objet de recherches complémentaires.

Et soit dit en passant, le bébé lion s’appelle Simba.La Conversation

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Luc Rousseau, PhD, professeur agrégé de psychologie et chercheur au Laboratoire de recherche en santé cognitive, Laurentian University

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Les saignements après un rapport sexuel sont-ils normaux?

Saigner après les rapports sexuels: pourquoi?

Trouver du sang en se lavant, sur les draps, sur son partenaire ou sur le papier de toilette après un rapport sexuel peut être alarmant, mais pas de panique!

Un saignement post-coïtal (après un rapport sexuel) est assez courant et peut avoir différentes causes comportementales ou médicales, le plus souvent sans conséquence.

Parfois, on n’en connaît pas la cause; il s’agit alors d’une de ces choses bizarres qui se produisent lors d’un rapport sexuel. La plupart des gens sexuellement actifs en feront l’expérience un jour ou l’autre au cours de leur existence.

Les saignements sont plus fréquents chez les femmes

De par leur différence anatomique et hormonale, les femmes ont plus souvent que les hommes des saignements pendant la relation sexuelle ou après, explique le Dr Michael Ingber, urologue, chirurgien en médecine pelvienne et professeur clinicien adjoint en urologie au Collège médical Weill Cornell.

Cela se produirait chez 0,7% à 9% d’entre elles, certaines n’en parlant même pas à leur médecin.

Les causes incluent le traumatisme, la maladie ou l’infection de la muqueuse utérine, du col de l’utérus, du vagin ou des lèvres, et les changements hormonaux. Mieux vaut arrêter de croire à ces mythes sur le sexe après 50 ans.

Les saignements toucheraient aussi les hommes

Le type de saignement post-coïtal le plus courant chez l’homme est l’hémospermie, soit la présence de sang dans le sperme.

Environ 0,5% des 26 500 hommes suivis pour des problèmes de prostate souffraient d’hémospermie, dans une étude allemande de 2020 parue dans Deutsches Ärzteblatt International.

Le taux pourrait cependant être supérieur puisque beaucoup d’hommes hésitent à en parler. Les causes comprennent le traumatisme pénien ou testiculaire, la maladie, l’obstruction, la vasculite ou l’infection.

Ils peuvent écorcher leur pénis pendant la relation sexuelle et saigner, surtout au cours d’échanges plus brutaux.

Il ne faut pas ignorer un saignement post-coïtal

La plupart des saignements post-coïtaux sont heureusement bénins, explique la Dre Mary Jane Minkin, gynécologue, obstétricienne et professeure clinicienne à la faculté de médecine de l’Université Yale.

Mais il ne faut pas les ignorer pour autant.

«Un tel saignement n’est souvent qu’un désagrément, mais pourrait aussi être précurseur de quelque chose de grave. Demeurez vigilant et éliminez tout risque potentiel», ajoute-t-elle.

En présence de douleur accompagnée de saignements post-coïtaux

Un saignement post-coïtal avec de la douleur pourrait indiquer un problème sous-jacent méritant une attention particulière.

S’il s’agit d’un saignement isolé et sans forte douleur, il pourrait résulter de l’adoption de positions sexuelles, d’utilisation de jouets ou de pratiques sadomasochistes (bondage).

Mais une douleur aiguë ou persistante durant ou après l’acte sexuel, avec ou sans saignement, devrait être examinée par un spécialiste, précise le Dr Ingber.

De la douleur durant l’acte sexuel est plutôt chose courante, surtout chez les femmes, mais n’est pas anodine et devrait mener à une consultation médicale, ajoute-t-il.

Voici ce que vous devez savoir sur le sexe si vous avez 40 ans.

Rester aux aguets pour d’autres symptômes

Si le saignement post-coïtal s’accompagne de fièvre, de pertes vaginales chroniques, de rougeurs, de sensibilité, de gonflement dans la région génitale ou de douleur, il pourrait s’agir d’une infection, d’une maladie grave ou d’une lésion aux organes. C’est une raison suffisante pour voir un médecin, selon la Dre Minkin.

Quand voir un médecin pour un saignement post-coïtal

«Un petit saignement peut être normal, tant qu’il guérit et que vous n’avez pas de douleur, donc pas d’urgence évidente», précise le Dr Ingber.

Mais s’il est récurrent après l’acte sexuel ou qu’il s’accompagne d’autres symptômes, vous devriez vous faire examiner par un médecin.

Causes des saignements post-coïtaux

Vous savez maintenant les raisons du saignement post-coïtal, voyons ses causes.

Hormones

Les changements hormonaux chez les femmes, en particulier au moment de la préménopause, de la puberté, des menstruations ou des grossesses, peuvent provoquer des taches ou de légers saignements après l’acte sexuel, souligne le Dr Ingber. Ils sont plus fréquents chez les femmes post-ménopausées, ajoute-t-il.

Ces changements hormonaux peuvent fragiliser le vagin face aux abrasions et aux déchirures. Ils peuvent aussi causer des saignements indépendants de l’acte sexuel qui peuvent n’être repérés qu’après le coït.

Faites attention à ces symptômes qui pourraient signaler une maladie grave.

Menstruations

Le sang des règles ne devrait plus impressionner les femmes ni les hommes qui ont des relations sexuelles. Étonnamment, de nombreux couples s’inquiètent de trouver du sang menstruel après avoir fait l’amour.

Il arrive parfois que les contractions provenant de l’orgasme déclenchent un flot menstruel imminent, provoquant le début des règles un peu avant la date prévue.

Mauvais emploi des jouets sexuels

Les jouets sexuels mal utilisés peuvent provoquer un saignement post-coïtal, explique Carol Queen, sexologue et co-auteure de The Sex & Pleasure Book: Good Vibrations Guide to Great Sex for Everyone.

C’est pourquoi il est primordial de suivre les instructions et d’avoir du lubrifiant à sa disposition, même en solitaire. Arrêtez immédiatement si vous éprouvez de la douleur.

«Nous recevons chaque année dans notre clinique de santé sexuelle des dizaines de cas de femmes blessées par un mauvais emploi ou une utilisation trop violente de jouets sexuels», précise le Dr Ingber.

Sexe anal

Le sexe anal peut avoir des effets indésirables, notamment un saignement post-coïtal.

Un saignement rectal ou du sang dans les selles ne sont pas rares après du sexe anal, précise le Dr Ingber.

Cela peut provenir de petites fissures (déchirures) dans la muqueuse anale, d’hémorroïdes dans le canal anal ou le rectum, ou d’un traumatisme causé par un pénis ou un jouet sexuel.

Sécheresse vaginale

Les femmes post-ménopausées ont souvent des saignements post-coïtaux qui proviennent d’une baisse en œstrogènes venant amincir les tissus vaginaux, qui deviennent alors plus vulnérables aux lésions et aux déchirures, ajoute la Dre Minkin.

D’autres causes de saignements causés par la sécheresse vaginale incluent l’allaitement, l’accouchement, les médicaments, les chirurgies de reproduction, les douches vaginales, les irritants dans les tampons ou les serviettes, et certaines affections comme les maladies auto-immunes.

Une autre cause majeure est la pénétration avant que le vagin ne soit bien lubrifié. Patientez et employez du lubrifiant, sans oublier les préliminaires, conseille Carol Queen.

Mesdames, voici quels sont les messages transmis par vos sécrétions vaginales.

DIU ou dispositifs intra-utérins

Les DIU sont des dispositifs anticonceptionnels semi-permanents insérés dans le col de l’utérus.

Hormonaux ou pas, ils peuvent tous causer des taches ou des pertes sanguines en dehors du cycle menstruel et notamment après le sexe, précise le Dr Ingber.

Le saignement est plus courant juste après l’insertion, mais peut arriver en tout temps. Si le pénis frappe le dispositif durant l’échange sexuel, il peut provoquer de la douleur et des saignements.

Échanges sexuels costauds

Une relation intense peut causer des saignements pendant et après l’acte, souligne Carol Queen.

Il n’y a rien de mal, sinon que de telles pratiques doivent reposer sur l’entente entre les partenaires et les limites de sécurité et de santé. L’excès de douleur ou de saignement devrait vous porter à réviser ces pratiques.

Prolapsus des organes pelviens

Le prolapsus des organes pelviens est une autre cause courante de saignements post-coïtaux.

Il se produit après l’accouchement, lorsque les organes pelviens (vessie, rectum et utérus) peuvent se déloger et saillir dans l’entrée du vagin, explique le Dr Ingber.

«Lorsque la muqueuse vaginale quitte sa place naturelle, la zone peut devenir plus sujette aux saignements et à l’irritation.»

Heureusement, la plupart du temps les relations sexuelles ont de nombreux bienfaits sur la santé.

MTS et autres infections

Chez l’homme, les maladies transmises sexuellement sont la cause la plus courante de saignements post-coïtaux, souligne la Dre Minkin. Elles peuvent aussi entraîner des saignements chez les femmes atteintes.

D’autres infections, dont la maladie inflammatoire pelvienne, la vaginite et les infections des voies urinaires sont d’autres causes fréquentes.

(Le sang provenant d’un urètre blessé ou infecté peut se mêler aux autres sécrétions génitales et paraître comme un saignement post-coïtal.)

Polypes

Des excroissances bénignes, les polypes, peuvent se développer sur le col de l’utérus, dans le vagin et sur la muqueuse utérine.

Les polypes réagissent au mouvement et à la pression et peuvent causer un saignement pendant et après l’acte sexuel, selon le Dr Ingber.

Cancer

Même si vous aviez pensé au cancer, nous l’avons gardé pour la fin. En effet, bien que grave, il provoque rarement des saignements post-coïtaux.

Les cancers touchant les organes reproducteurs des deux sexes peuvent parfois causer des saignements pendant ou après l’échange sexuel. Le cancer du col de l’utérus est le plus redouté par les médecins, souligne la Dre Minkin.

«Il est peu probable qu’un seul épisode de saignement après le sexe soit causé par ce type de cancer, précise-t-elle. Mais si cela se répète, faites-vous examiner par un gynécologue pour passer un test Pap ou une biopsie du col de l’utérus.» Voici ce que vous devez savoir sur le cancer du col de l’utérus.

En fin de compte

Un léger saignement à l’occasion après une relation sexuelle est normal et ne devrait pas vous alarmer. Mais si cela se répète de façon régulière, cause de la douleur ou d’autres symptômes ou vous inquiète, consultez un médecin.

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Nuisances sonores: bruit de circulation et santé cardiaque.
Selon une étude allemande, les nuisances sonores nocturnes (avions, trains, voitures) affecteraient la qualité du sommeil et augmenteraient le stress. À leur tour, ces facteurs favoriseraient la dysfonction vasculaire, l’inflammation et l’hypertension. Il est donc important d’atténuer le bruit en vous procurant par exemple des rideaux épais ou en dormant au calme.

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C'est un miracle! Les hommes n'ont pas besoin de médecin!
Les épouses, filles et sœurs aimeraient bien le savoir! La question ne date pas d’hier, comme le confirme une étude récente de la Cleveland Clinic, aux États-Unis, qui rapporte que 65% des hommes «ont tendance à attendre le plus longtemps possible avant de voir un médecin pour un problème de santé ou une blessure».

Chez moi, ça passe généralement ainsi:
— Ambroise, il y a ta tête qui se détache.
— Vraiment? (Coup d’œil rapide dans la glace.) Tu as raison.
— Il faudrait peut-être consulter un médecin.
— Bonne idée.

Deux jours plus tard: «Ambroise, ta tête ne tient plus qu’à un tendon du cou. As-tu appelé le médecin?»
— Euh, non. J’allais le faire, mais j’ai dû aller chercher un truc à la quincaillerie pour réparer le vieil agitateur de peinture que j’ai trouvé à la cave. Ça peut toujours servir.
— Tu veux que je prenne rendez-vous pour toi?
— Ce serait super. Merci.

Une semaine plus tard, m’adressant à la tête de mon mari tombée sur le sol dans la cave:
— Ambroise, tu es allé chez le médecin, ce matin?
— Non, j’ai remis le rendez-vous. Je voulais télécharger un enregistrement live de 1973 de Tubular Bells de Mike Oldfield, et j’ai mis plus de temps que prévu. Il y a un problème avec le serveur. Il faudrait changer d’opérateur.
— Alors, quand vas-tu voir le médecin?
— Mardi prochain, si j’y arrive, ou peut-être jamais.

Mon mari a échappé au dentiste pendant 14 ans jusqu’à ce qu’une explosion de douleur à la mâchoire ne l’envoie consulter. J’ai dû tout arrêter sur-le-champ pour le conduire au cabinet et il n’y est jamais retourné, préférant serrer les dents plutôt que passer par l’extraction. Je ne sais pas comment, mais il a réussi à faire taire le nerf hurleur. Le jour approche où il devra se rendre aux urgences dentaires.

Pourquoi est-il comme ça? Parce que c’est viril. Même chez ceux qui n’adhèrent pas à la masculinité à l’ancienne, qui n’hésitent pas à jouer les baby-sitters et à se mettre aux fourneaux, quand l’épouse décrète «Va voir le médecin», ils se transforment en soldats à la peau dure qui préfèrent mourir sur le champ de bataille plutôt qu’ouvrir la bouche et dire «ahhh». Voici 11 trucs courants sur lesquels hommes et femmes réagissent différemment!

Mon père et mon mari s’entendaient bien parce que ces deux têtes tombées aimaient regarder le golf ensemble à la télé. C’était avant que mon père ne soit atteint de démence, ce que j’ai découvert à force de déductions et de recherches Google, puisqu’il n’a jamais accepté de se soumettre à un test avant de mourir paisiblement dans son sommeil d’une cause inconnue.

Pour ma mère et moi, c’est différent: passionnées l’une et l’autre par tout ce qui touche la santé, nous échangeons mails et textos à la moindre découverte, comme deux agents du FBI enquêtant sur une affaire. Elle m’envoie tous les mois la lettre d’information santé de l’université Harvard avec une série de liens renvoyant à des articles sur de nouveaux médicaments contre les mycoses, les troubles de l’anxiété et les problèmes de cuticules. Pour ma part, je lui transmets tout ce que j’ai pu glaner sur le cancer du côlon, les maladies cardiaques et les grains de beauté. Inutile de dire que la pandémie a dopé notre correspondance. Mais rien qui puisse vraiment aider les hommes de la famille.

Selon la Cleveland Clinic, plus de trois hommes sur cinq préfèrent s’auto-diagnostiquer, mais pas en demandant conseil à qui que ce soit ou en cherchant en ligne – ce serait comme demander son chemin. Ils se contentent plutôt de marmonner une hypothèse farfelue: «Si j’ai 500° de fièvre, c’est sans doute ce poisson que j’ai mangé au resto.»

Suivant l’étude, les hommes qui se présentent dans un centre médical ont tendance à ne même pas évoquer le souci de santé qui les y a conduits, sauf si le médecin pose spécifiquement la question. Autrement dit, aussi bien consulter des voyants pour obtenir un diagnostic. À moins, bien sûr, que le problème soit évident, comme une décapitation. Dans ce cas, le médecin le fera peut-être gentiment remarquer. Pour ce qui est du traitement, c’est une autre paire de manches.

C’est comme ça depuis la nuit des temps. En 1985, une étude a montré que, chez les hommes, le taux de testostérone chutait de 50% aussitôt qu’ils mettaient un pied à l’hôpital, même pour une intervention banale. La seule idée de passer sous le bistouri avait un effet rétrécissant sur les parties intimes, comme si affronter une équipe de médecins se comparait à une immersion dans l’eau glacée. J’en discutais avec une copine quand son fils de 21 ans est entré dans la pièce. Elle lui a posé la question. «À ton avis, est-il exact que les hommes n’aiment pas aller chez le médecin?
— Oui, a-t-il répondu, perplexe. Tout le monde sait ça.
— Mais pourquoi?», a-t-elle demandé.
Il a haussé les épaules. «C’est évident.»

Nous avons ri. Puis nous avons pleuré. Mon mari a boitillé dans la maison pendant quatre mois, persuadé qu’il ne souffrait de rien de plus qu’«un peu d’arthrite» dans le genou avant que l’IRM ne révèle qu’il ne lui restait plus de cartilage. On lui a collé un rendez-vous la semaine suivante chez le spécialiste. «Il faudra sans doute remplacer ton genou, ai-je fait remarquer. Mais maintenant on laisse sortir plus rapidement. Il paraît qu’ils mettent un implant dans la cuisse pendant quelques jours, une pompe à antalgiques.»

«Un implant dans ma jambe? a-t-il tonné. Pas question.»
Je suis prête à parier qu’il va annuler l’intervention, même s’il en sera réduit à ramper dans la maison en jurant qu’il préfère cela au scalpel.

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Mieux vaut avoir un bureau de travail en plein air.
Si les restrictions mises en place pour contenir la pandémie ont contraint de nombreuses personnes à travailler de la maison, rares sont celles qui se sont installées dehors.

Des chercheurs suédois ont demandé à des volontaires de tenter l’expérience et ont constaté que cette pratique était source de bienfaits psychologiques et favorisait un sentiment général de bien-être et d’indépendance, une meilleure concentration et une amélioration de la communication entre les collègues. Seul bémol, le sentiment de culpabilité: l’expérience était si agréable que les sujets avaient l’impression de ne pas travailler.

Effectuer du travail de bureau à l’extérieur est inhabituel, d’où le malaise auquel cela donne lieu. Nous associons spontanément le travail à la position assise, immobile, entre quatre murs; l’extérieur est réservé à la détente et aux loisirs personnels. Certains participants ont d’ailleurs admis ne pas savoir, lorsqu’ils travaillaient au bureau, s’ils étaient autorisés à s’éloigner de leur poste à leur guise. Or, force est de constater qu’en termes de productivité, interdire d’effectuer son travail sur un banc public (à condition que la météo s’y prête) ou de participer à une conférence téléphonique en marchant ne se justifie nullement. Il se trouve justement que la marche est excellente pour la réflexion: selon les participants de l’étude, la respiration intérieure qu’elle procure leur avait permis de résoudre plus aisément des problèmes, de se préparer à accueillir de nouvelles demandes ou de trouver des idées originales.

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Ralentir le cancer de la prostate par l'alimentation.
Selon des données provisoires, les bonnes habitudes alimentaires ralentiraient le cancer de la prostate. C’est une bonne nouvelle pour les patients qui préfèrent surveiller l’évolution de la maladie plutôt que recourir à une chirurgie susceptible d’entraîner un dysfonctionnement sexuel et une perte du contrôle de la miction. Dans une étude menée au Texas sur des patients dont les tumeurs n’étaient pas assez grosses ou agressives pour justifier une opération, ceux dont l’alimentation s’apparentait au régime méditerranéen (à base de fruits, de légumes, de légumineuses, de céréales et de poisson et peu de viande rouge) avaient un risque moins élevé de progression du cancer.

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Récupérer d’un AVC grâce à la stimulation nerveuse.
De 50 à 60% des personnes qui survivent à un accident vasculaire cérébral connaissent une perte de la fonction motrice dans le bras. Couplée à une rééducation, la stimulation du nerf vague serait bénéfique pour certaines d’entre elles. Déjà utilisée dans le traitement de l’épilepsie et de la dépression, cette technique consiste à implanter un appareil sous la peau de la poitrine permettant de stimuler à l’aide d’une télécommande le nerf vague gauche qui chemine de l’abdomen au tronc cérébral en passant par le thorax. Cette stimulation déclencherait la libération de substances chimiques qui renforcent certains circuits neuraux, ce qui facilite le réapprentissage par le cerveau des mouvements perdus.

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