Style festif en un seul clic
Pour certaines personnes, les châtaignes rôties – comme dans The Christmas Song de Nat King Cole – sont un élément phare des vacances des fêtes. Pour d’autres, ce sont les feux de foyer – et avec raison!
Mais malgré toute leur ambiance festive, les feux de cheminée peuvent être dangereux, sans parler de toutes les cendres et suies à balayer. De plus, les règlementations concernant les foyers et les poêles à bois sont de plus en plus strictes. Par exemple, à Montréal, depuis octobre 2018, les citoyens ne peuvent plus utiliser leurs foyers ou leurs poêles à bois si ceux-ci ont un taux d’émission égal ou inférieur à 2,5 g/h de particules fines dans l’atmosphère.
Pour la région de Québec, lorsqu’un avertissement de smog est émis, il est interdit d’utiliser tout appareil de chauffage à combustible solide depuis le 1er septembre 2021.
C’est là que les foyers virtuels entrent en jeu! Appuyez simplement sur «Jouer» et profitez instantanément de la lueur d’un feu rugissant. C’est aussi la solution parfaite pour tout condo ou appartement!
Origines du feu de cheminée virtuel
Bien que cela puisse sembler être une innovation des temps modernes, le tout premier feu de cheminée virtuel remonte à 1966. Channel 11 (WPIX) à New York voulait produire un programme spécial de Noël pour les téléspectateurs, alors ils se sont rendus au domicile du maire et ont filmé son foyer (qui crépitait férocement).
À peine 17 secondes de séquences ont été mises en boucle dans trois heures de télévision classique qui a fait ses débuts le 24 décembre 1966 sous le nom de The Yule Log. (Si vous vous sentez nostalgique, vous pouvez toujours profiter de ce chef-d’œuvre cinématographique sur YouTube.)
Feu de cheminée virtuel sur Netflix Canada
Si vous avez un abonnement auprès de Netflix Canada, vous disposez de plusieurs options intéressantes.
L’original Fireplace For Your Home comporte trois épisodes: un foyer réglé sur des airs de vacances, un simple foyer crépitant et un troisième accompagné de musique classique. Il y a également une édition classique qui dispose d’un véritable feu rugissant qui fournit le bruit blanc parfait pendant que vous travaillez.
Pour les fins connaisseurs, Netflix propose également l’édition Birchwood, qui échange du bois de chauffage standard contre des bûches de bouleau chics en noir et blanc. Tous les épisodes sont en 4K et d’une durée d’une heure. (Découvrez les meilleurs films de Noël sur Netflix Canada.)
La bûche de Noël sur CTV
Contrairement à la plupart des feux de cheminée virtuels de notre liste, celle de CTV a un vrai début: un homme allume le petit bois, avant de s’envoler progressivement vers un Noël flamboyant…
En revanche, il faut avoir un compte en ligne CTV, mais tout est gratuit!
Fire Log sur Shiaw TV
Vous aimez votre feu de cheminée virtuel avec un petit côté mystérieux? Le charmant Shaw Fire Log (Shaw Channel 298 ou l’application BlueCurve TV) est un incontournable depuis les années 1980.
Les plus curieux ont longtemps voulu connaître l’identité de l’homme qui s’occupe du feu crépitant. Tout ce que Shaw révéla, c’est que ce joueur de poker a un penchant pour la flanelle et qu’il sent la fumée de bois…
Suivez chaque craquement de cette bûche (et plus de l’homme en flanelle) sur un compte Twitter désigné.
Feu de cheminée virtuel sur Prime Video
Les abonnés Amazon Prime qui ont opté pour le forfait Stingray All Good Vibes peuvent transporter des foyers de partout au Canada dans leur salon!
Choisissez parmi une douzaine de vignettes différentes, dont un charmant foyer en pierre des Laurentides et un foyer flamboyant de Banff, accompagnés de chants de Noël. Découvrez également ces 13 choses bonnes à savoir sur Noël au Canada.
Les feux de cheminée virtuels de différents fournisseurs
Les câblodistributeurs ont généralement leur propre chaîne de feu de foyer. Enfilez donc de gros bas de laine et profitez de la chaleur festive du spectacle.
Par exemple, Telus propose une façon amusante de transformer un écran en foyer festif et de passer du temps de qualité avec vos proches grâce au foyer TELUS.
Le meilleur feu de cheminée virtuel sur YouTube
YouTube regorge de vidéos de feux de cheminée virtuels, mais celui-ci est, comme son titre l’indique, définitivement le meilleur. Il est en définition 4K ultra-nette, dure 10 heures et est totalement gratuit. La toile de fond en briques noircies vous donne l’ambiance nostalgique parfaite par temps froids, et se marie à merveille avec cette liqueur à la vanille.
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Bien que la technologie semble gagner en vitesse, elle suit une formule prévisible appelée la loi de Moore, laquelle prédit avec justesse le rythme des avancées technologiques humaines depuis près de six décennies. En ce qui concerne l’avenir de la technologie, la loi de Moore suggère que le nombre de transistors dans une puce informatique va doubler environ tous les deux ans, ce qui constitue un indicateur fiable de la vitesse à laquelle la technologie va changer et de l’ampleur de ces changements.
Et même si la loi de Moore s’est confirmée pendant tout ce temps, cela n’a pas arrêté d’autres tendances technologiques d’avancer beaucoup plus rapidement que les puces informatiques n’arrivent à le faire.
De la nouvelle course à l’espace opposant des milliardaires comme Elon Musk et Jeff Bezos aux grandes avancées de l’intelligence artificielle (IA) faisant fonctionner robots et voitures autonomes, nous allons répondre à certaines questions cruciales afin de vous mettre au parfum de ce qu’il faut savoir sur l’avenir de la technologie. Assurez-vous aussi de bien maîtriser certains termes technologiques dignes d’un expert en informatique.
Découvrez ensuite comment l’intelligence artificielle va transformer le monde du travail.
À quand la voiture autonome?
Comme les auteurs de livres de science-fiction nous le promettaient depuis les années 1920, la vision d’une voiture autonome nous amenant au travail pendant que nous lisons les nouvelles s’est avérée plus compliquée à mettre en pratique que la théorie le laissait croire.
De soi-disant caractéristiques de systèmes avancés d’assistance à la conduite (ADAS) sont disponibles dans certains véhicules comme les voitures électriques Tesla, mais ne constituent pas ce qui pourrait être considéré comme une conduite autonome. L’outil de pilotage automatique de Tesla peut vous aider à rester dans votre voie pendant que vous conduisez sur l’autoroute, mais il est seulement classé de niveau 2 dans le système automatisé en cinq phases développé par SAE International, une organisation des normes de conduite. Le niveau 5 constituerait une expérience de conduite complètement autonome, c’est-à-dire sans avoir à mettre les mains sur le volant. Nous n’en sommes pas encore là.
Aux États-Unis du moins. «Si vous regardez la Chine, les grandes villes comme Shanghai and Shenzhen possèdent des voitures autonomes assurant le transport de passagers», révèle Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center for Automotive Research à Duisburg, en Allemagne. Les taxis autonomes, qui sont exploités par les géants automobiles et technologiques chinois, font partie d’un plan national visant à accroître les ventes de véhicules de niveau 4 à environ 20% des ventes totales d’ici 2030 – ce niveau permet aux conducteurs de décrocher mentalement tout en devant garder leurs mains sur le volant ou à proximité.
Mais ce qui fonctionne en Chine ne fonctionnera pas nécessairement ailleurs, admet Ferdinand Dudenhöffer – notamment en raison des différences d’attitude sur la manière dont les données devraient être utilisées. Si les citoyens chinois acceptent que leurs déplacements en voiture soient surveillés et analysés afin d’améliorer la circulation, les Américains, par contre, peuvent être réticents à accepter cette surveillance. Des préoccupations relatives à la vie privée pourraient ainsi les empêcher de se la couler douce au volant lors de leurs trajets quotidiens. Les voitures autonomes doivent constamment générer des données à partir de leurs senseurs et de leurs logiciels afin de prendre des décisions de conduite, sinon c’est l’accident.
Informez-vous sur comment la conduite autonome va changer les routes.
Qu’est-ce que le métavers?
Vous n’avez probablement pas pu éviter de parler du métavers au cours des derniers mois. Mais qu’est-ce que c’est exactement? D’abord utilisé par l’auteur de science-fiction Neal Stephenson dans un roman publié en 1992, le terme métavers est devenu une vision de l’avenir de la technologie dans nos vies. Et si l’on en croit le battage médiatique, c’est là où nous vivrons le reste de nos vies numériques. Mais qu’est-ce que le métavers, exactement?
«Le métavers est un univers où nos vies physique et numérique convergent davantage», de dire Cathy Hackl du cabinet-conseil Futures Intelligence Group. En d’autres termes, le métavers est un espace virtuel en 3D auquel il est possible d’accéder en portant un casque de réalité virtuelle, permettant ainsi d’ajouter des éléments de la vie numérique au cœur de notre quotidien. Vous pourriez par exemple assister à des concerts et à des conférences dans le métavers, mis en scène dans une représentation numérique en 3D d’une boîte de nuit ou d’un centre de conférences. Par ailleurs, vous pourriez magasiner des chaussures dans un magasin virtuel Nike ou commander de la nourriture dans un McDonald’s virtuel pour ensuite vous faire livrer le tout à votre maison réelle.
«Le métavers est l’avenir d’Internet. Mais c’est aussi une question d’améliorer la connectivité», selon Cathy Hackl. Jusqu’à présent, presque toute l’attention autour du métavers a porté sur la compagnie anciennement appelée Facebook puis rebaptisée Meta pour nous faire comprendre à quel point elle croit en l’avenir du métavers. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, souhaite qu’un milliard de personnes vivent, travaillent et se divertissent dans le métavers d’ici 2030.
Mais Cathy Hackl nous met en garde contre le fait de voir le géant des réseaux sociaux comme le cœur du métavers. «Le métavers n’est pas une seule compagnie. Et une compagnie seule ne peut pas le bâtir non plus.» Il n’est pas non plus rendu possible par une seule technologie, même si la façon «d’entrer» dans le métavers en ce moment consiste à porter un casque de réalité virtuelle.
Bien que l’initiative première revienne à Meta, l’idée sera reprise par d’autres. Et juste parce que nous avons maintenant une idée de ce à quoi le métavers ressemblera, ça ne veut pas dire qu’il sera comme ça finalement, avertit Cathy Hackl. «Ma façon d’expliquer ça est que nous sommes à bord d’un train à grande vitesse, destination métavers. Nous ne connaissons pas les arrêts, mais nous avons une idée de l’endroit où nous allons.»
Les robots voleront-ils nos emplois?
Les films de science-fiction se transformant souvent en cauchemar dystopique, on s’inquiète de l’issue que prendra la révolution des robots pour les cols bleus qui forment la base de la main-d’œuvre. D’ici 2035, un emploi sur trois pourrait être occupé par de véritables robots, prédit la société de conseil aux entreprises PwC.
Selon Jonathan Aitken, un expert en robotique à l’université de Sheffield au Royaume-Uni, «la robotique est traditionnellement appliquée aux processus entrant dans les catégories suivantes: sale, monotone et dangereux. L’automatisation d’un processus répétitif est toujours réalisable. Le manque de variabilité signifie que le processus est le même chaque fois. C’est pourquoi les robots se retrouvent naturellement dans la production automobile.» C’est le cas depuis que les premiers robots ont fait leur apparition sur les chaînes de fabrication.
Mais ce ne sont pas seulement les cols bleus qui sentent la pression venant de la montée des robots. Les cols blancs sont aussi touchés, particulièrement ceux qui s’occupent du tri de données, une tâche convenant bien à l’intelligence artificielle. Les services financiers constituent un secteur qui s’est tourné vers l’automatisation pour faire des transactions. Lorsqu’un ordinateur peut choisir des actions mieux et plus rapidement qu’un humain, il est logique de l’utiliser, et c’est ce que presque toutes les firmes de Wall Street font.
Les emplois où les travailleurs sont moins susceptibles d’être remplacés par des robots comprennent ceux en soins de santé, même si les robots chirurgicaux – qui sont contrôlés à distance par des professionnels de la santé dans le but d’exécuter des procédures plus précises – sont déjà utilisés dans les hôpitaux. Toutefois, la douceur et la bienveillance rassurante d’une infirmière ou d’un médecin d’expérience ne peuvent être reproduites par un robot automate.
«C’est important de se poser la question à savoir si nous voulons ou non que les robots effectuent certaines tâches, note Jonathan Aitken. En remplaçant un humain, particulièrement dans un rôle d’humain, on nous demande d’accepter le robot. C’est quelque chose qui prendra du temps à faire car les gens aiment toujours les gens.» Les opinions continuent de diverger sur l’avenir de l’intelligence artificielle. Ses pleins effets étant incertains, il ne nous reste plus qu’à attendre pour le découvrir.
Qu’est-ce qu’un JNF?
Autant les JNF sont tendance, autant ils sont mal compris malgré qu’ils puissent parfois valoir 44,2 milliards de dollars. Les lettres JNF signifient «jetons non fongibles», lesquels sont des objets numériques uniques ne pouvant être échangés ou copiés en raison de leur cryptage.
«Ce que la majorité des gens considèrent comme un JNF est une œuvre d’art», explique Nick Donarski, fondateur de ORE System, une compagnie qui s’occupe de technologie JNF. Par exemple, au lieu de posséder un tableau physique, vous pourriez acheter la propriété d’un JNF, c’est-à-dire une œuvre d’art numérique originale. Certaines des plus grandes vedettes internationales, notamment Gwyneth Paltrow, Paris Hilton et Jimmy Fallon, font fièrement étalage de leurs collections de JNF.
Les vedettes ont souvent dépensé des centaines de milliers de dollars pour acheter le droit de propriété d’un JNF venant de collections affichant des thèmes comme «singes qui s’ennuient» et «punks pixélisés».
En dépit de l’appui de gros noms, les JNF ont fait face à une vague de critiques. Ils finissaient par être volés ou on découvrait que les images utilisées n’appartenaient pas légalement aux artistes à l’origine de ces créations. D’autres projets de JNF ont révélé des arnaques permettant aux créateurs de s’enrichir rapidement alors que ceux qui possédaient l’œuvre d’art devaient payer la note.
Si les JNF arrivent à surmonter les effets de la publicité négative, ils pourraient devenir un élément de technologie couramment utilisé. Le mot clé est «si».
Voici pourquoi il ne faut jamais charger son téléphone la nuit…
À quoi doit-on s’attendre en termes de course à l’espace?
Il y a 50 ans, les astronautes voyageaient dans l’espace à bord de fusées conçues, construites et entretenues par la NASA et financées par le gouvernement. De nos jours, les astronautes sont souvent des milliardaires profitant d’une expédition en orbite basse à bord d’une fusée qu’ils ont payée de leur poche.
Ce changement semble être un pas de géant, mais c’est logique, précise Laura Seward Forczyk, fondatrice de Astralytical, une entreprise-conseil en matière d’espace. «La civilisation moderne compte de plus en plus sur l’espace.»
D’énormes quantités de satellites orbitent autour de notre planète en nous connectant à tout, des cellulaires à Netflix en passant par les GPS, et de grosses sommes sont investies dans l’entretien de ces systèmes. «Ça ne fait pas tellement les manchettes, en général, mais il y a des raisons économiques pourquoi les compagnies privées veulent aller dans l’espace», explique Mme Forczyk.
Et en en apprenant plus sur comment mettre des fusées et des satellites en orbite, les entreprises privées sont en mesure d’aider les organismes comme la NASA dans leurs missions. C’est important parce que la NASA elle-même connaît maintenant des restrictions budgétaires. Du sommet de 1966 où les dépenses en termes de course à l’espace occupaient 4,4% du budget fédéral, ces dépenses représentent maintenant moins de 0,5% du budget total du pays.
«La NASA recourt à des sociétés commerciales pour construire beaucoup de pièces de quincaillerie afin d’effectuer de nombreux transports de charges scientifiques à la surface de la Lune», précise-t-elle. On espère que des gens suivront – peut-être d’ici 2025 mais plus réalistement d’ici 2030, selon elle. Si vous vous demandez pourquoi nous retournons sur la Lune alors que des hommes y ont déjà marché, la réponse est que nous n’en avons exploré qu’une partie.
«Nous en savons pas mal plus, mais nous en savons également si peu, déclare Laura Seward Forczyk. Nous voulons y retourner avec des gens pour en apprendre davantage, mais, plus important encore, nous voulons y retourner pour y vivre et y travailler.»
Certains voient la Lune comme une éventuelle zone de transit pour l’exploration humaine de l’espace intersidéral. La planète Mars est considérée comme le prochain point de départ vers l’ultime frontière. Savoir si nous y arriverons de notre vivant est une autre question…
Maintenant, apprenez-en plus sur une technologie plus près de nous grâce à ces astuces que vous devez connaître sur votre iPhone.
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Je n’ai jamais douté du lien entre effort physique et santé mentale et sur les avantages de s’entraîner: j’ai couru pour échapper à deux dépressions post-partum, chassé le stress dans des cours de Pilates et je marche souvent pour conjurer une dure journée. Mais la recherche scientifique vient encore de le confirmer.
Chaque fois que vous commencez à transpirer, votre corps sécrète des neurotransmetteurs du plaisir comme les endorphines, la dopamine et les endocannabinoïdes auxquels on impute la fameuse «ivresse du coureur». Les chercheurs croient à présent que les myokines – surnommées molécules de l’espoir – contribuent aussi de façon importante aux effets bénéfiques de l’exercice sur la santé mentale.
Quand nos muscles se contractent, des chaînes d’acides aminés appelées myokines passent dans le sang et se répandent dans tout le corps, facilitant la communication entre muscles et organes. Les chercheurs s’intéressent tout particulièrement à leur action sur le cerveau, car ce dialogue neuromusculaire semble accroître la résistance au stress, atténuer les symptômes traumatiques ou anxieux et même alléger la dépression. Une analyse parue en 2021 dans Neuropharmacology démontre que les myokines tendent à améliorer des fonctions cérébrales comme la réflexion, la mémoire et l’humeur.
«Les myokines atténuent l’inflammation systémique, ce qui est particulièrement utile aux personnes souffrant d’une dépression résistante aux médicaments du fait d’un haut niveau d’inflammation», explique Jennifer Heisz, spécialiste de la santé cérébrale et professeure adjointe au département de kinésiologie de l’Université McMaster de Hamilton, en Ontario.
Il s’avère en outre que l’exercice contribue à créer des connexions essentielles entre les réseaux internes du cerveau, donc à améliorer le rendement cognitif en général. L’effort physique stimule la créativité, aiguise le jugement et accroît la vigueur mentale.
Il peut aussi ralentir le déclin cognitif dû à l’âge, peut-être même empêcher l’apparition de troubles comme l’alzheimer. Selon une étude récemment publiée dans Journal for Alzheimer’s Disease Reports, marcher régulièrement (30 min par jour, 4 fois par semaine) suffit pour améliorer la mémoire de façon mesurable, même chez des patients ayant déjà reçu un diagnostic de léger déficit cognitif.
Une autre étude parue dans le British Journal of Sports Medicine affirme qu’un traitement contre la dépression peut devenir une fois et demie plus efficace s’il est associé à une activité physique. Les participants à l’expérience ont constaté une amélioration après 12 semaines d’entraînement à raison de 30 à 60 minutes par jour.
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Combien de temps devrait-on s’entraîner pour sa santé mentale?
«L’exercice ne remplace pas le traitement de la santé mentale, mais le complète et en accroît l’efficacité», estime Ben Singh, chercheur à l’université d’Australie-Méridionale qui a dirigé l’étude. Un entraînement régulier accroît aussi l’estime de soi et atténue le sentiment d’isolement et de solitude s’il est fait en groupe, ajoute M. Singh.
Qu’on fasse du vélo, de la natation, de la marche dans le voisinage ou du yoga chaud en studio, transpirer fait du bien au corps et à l’esprit. Mais à quel point doit-on se dépenser pour préserver sa santé mentale? Les spécialistes conseillent de viser au moins de 10 à 30 min, 3 à 5 jours par semaine. «Si l’exercice aérobique doit servir à atténuer la dépression, la recherche suggère que c’est moins l’intensité que la durée qui compte», dit Jennifer Heisz.
Seulement 10 min d’effort léger, disons quelques longueurs de piscine ou une promenade avec le chien, suffisent à remonter le moral, et l’humeur continue à s’améliorer de 10 min en 10 min d’effort jusqu’à concurrence d’une heure. Au-delà de 60 min, il n’y a plus d’effet bénéfique supplémentaire sur la santé mentale, d’après l’étude de Ben Singh.
Votre cible quotidienne peut inclure un cours de Pilates et une séance de musculation (essentielle pour avoir des os solides), mais pour que votre cerveau en profite vraiment, il faut aller un peu plus loin. La recherche démontre qu’en accroissant l’intensité de vos exercices de résistance de seulement 10%, vous obtiendrez un effet antidépresseur plus important.
«C’est fascinant de constater à quel point bouger peut guérir l’esprit», conclut Jennifer Heisz. Pour maximiser les bienfaits de l’effort physique, le secret consiste à choisir des sports et activités qui vous plaisent, car c’est ainsi que vous persévérerez.
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Quand les enfants étaient petits, je restais environ 2 heures par semaine en tête-à-tête avec des élèves de leur école en difficulté d’apprentissage de la lecture. Pour la bénévole que j’étais, le plus gratifiant consistait à voir ces enfants gagner en assurance et s’émerveiller de trouver un sens aux mots qui défilaient sur la page. Heureusement pour les organismes à but non lucratif, le sentiment de bien-être qui accompagne le fait d’aider autrui et de trouver des façons de donner est universel. Selon le World Giving Index qui compile les données dans 119 pays, près de 25% des habitants dans le monde consacrent du temps au bénévolat et environ 35% donnent à des organisations caritatives. On constate par ailleurs que, depuis 2021, le niveau de dons a augmenté dans les nations les plus riches.
C’est une excellente nouvelle, car avec la crise actuelle du coût de la vie, la demande auprès des organisations explose. Ainsi, partout dans le monde, on trouve des façons originales de se montrer généreux. En voici quelques illustrations.
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Le défi du seau de riz, Inde
Vous souvenez-vous du défi du seau d’eau glacée? L’initiative, lancée aux États-Unis sur les réseaux sociaux, s’était répandue dans le monde et avait généré quelque 115 millions de dollars pour la recherche sur la maladie de Lou Gehrig (SLA). Elle consistait à se filmer en train de se renverser un seau rempli d’eau glacée sur la tête, puis à demander à trois personnes de relever le même défi. Dans certaines versions, le participant donnait 100$ s’il échouait.
«Ça s’est révélé un moyen formidable d’éveiller l’attention sur la SLA et de récolter des fonds», se souvient Manju Kalanidhi, journaliste à Hyderabad, en Inde. Mais dans son pays où l’eau est trop précieuse pour qu’on la gaspille, même pour une noble cause, cela n’avait aucun sens. En 2014, elle a eu une idée: pourquoi ne pas lancer le défi du seau de riz pour lutter contre la famine?
«J’ai donné un seau de riz à une personne dans le besoin et j’ai pris une photo que j’ai partagée sur Facebook avec cette légende: Voici le défi du seau de riz. Pourquoi ne pas vous y mettre?» Il s’agit pour les participants de donner un seau de riz à une personne ou à une famille – sans le renverser, bien sûr –, de prendre une photo et de la poster sur un des réseaux sociaux accompagnée d’un message encourageant d’autres à le faire. Il est aussi possible de faire un don sur le site web.
«Je n’ai pas une vaste armée de volontaires, mais entre les dons et les gens qui ont besoin de nourriture, je joue le rôle de passerelle.» À ce jour, confie Mme Kaladidhi, le défi du seau de riz a rapporté des millions de roupies et distribué environ 35 000 kilos de riz.
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#Dogselfie, Angleterre
Un effort caritatif s’est vu couronné de succès au Royaume-Uni grâce aux réseaux sociaux. En effet, pour soutenir une collecte de fonds destinés au Manchester & Cheshire Dogs Home après qu’un incendie a dévasté le refuge et causé la mort de 60 chiens, on a demandé aux habitants de poster un selfie d’eux-mêmes avec leur chien. L’initiative qui encourageait les gens à donner a récolté l’équivalent de 3 millions de dollars pour la reconstruction.
La clôture du don, Allemagne
Depuis six ans, l’association à but non lucratif Hamburger Gabenzaun e.V. («La clôture du don de Hambourg») encourage les habitants de la ville à accrocher à une clôture située non loin de la gare centrale des sacs hermétiquement fermés contentant vêtements, produits d’hygiène, sacs de couchage, denrées non périssables. Contrainte de trouver un nouvel emplacement en raison d’un chantier, l’initiative se poursuivra.
Food Angel, Hong Kong
L’insécurité alimentaire est un problème mondial qui touche de nombreuses familles. À Hong Kong, l’équipe responsable du programme Food Angel («ange de la nourriture»), récupère toutes les semaines 45 t d’aliments comestibles auprès de supermarchés, de restaurants et de personnes qui, autrement, les jetteraient. On trouve dans le lot des fruits et des légumes frais ainsi que d’autres denrées périssables qui ne sont généralement pas acceptées dans les boîtes recueillant les dons alimentaires. L’effet est significatif: tous les jours, les bénévoles préparent et servent environ 20 000 repas et distribuent plus de 11 000 autres repas et colis alimentaires.
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Frigos solidaires, France
Et si les gens dans le besoin pouvaient se servir de quoi manger avec dignité et de manière anonyme? C’est dans cet esprit que Dounia Mebtoul, jeune restauratrice à Paris, a lancé ce projet. Aujourd’hui, 130 frigos installés devant des boutiques ou des écoles offrent de la nourriture à ceux qui ont faim en France. Il existe un programme similaire en Suède; il est dirigé par des bénévoles de Solikyl, un organise de récupération alimentaire qui encourage les magasins, les hôtels, les restaurants et les personnes à donner plutôt qu’à jeter.
Douche mobile pour femmes, Allemagne
Offrir ces services là où on en a besoin est l’une des clés du succès de la douche bleue et blanche mobilisée, au sens littéral, par les Sozialdienst Katholischer Frauen e.V. Berlin (Service social pour les femmes catholiques de Berlin). Le véhicule Dushmobil intervient dans 6 lieux différents en ville, 6 jours par semaine, offrant une douche chaude aux femmes sans-abri. Les travailleurs sociaux présents proposent des vêtements et articles de toilette qui leur ont été donnés, ainsi qu’un café et un brin de causette.
Les petites bibliothèques gratuites, dans plusieurs pays
Campées sur un poteau à hauteur des yeux, les Little Free Libraries (LFLs), ou petites bibliothèques gratuites, sont une autre illustration du réseau de dons en action. Présentes dans 120 pays dans le monde, surtout au Canada et aux États-Unis, leur installation est toute simple. Il suffit de fabriquer (ou d’acheter) une boîte et de la remplir de livres que vous avez fini de lire. En enregistrant votre petite bibliothèque auprès des LFLs, vous permettrez aux lecteurs de trouver la vôtre via une application mobile. Les LFLs les plus originales reproduisent une bibliothèque, une école, ou une réplique de la maison située juste derrière.
Tout le monde peut prendre, laisser ou échanger un livre dans la boîte. Si la promotion de la lecture reste l’objectif principal, le renforcement des liens collectifs grâce à ces échanges entre voisins, est un plus.
Stuff A Bus, Canada et États-Unis
Tous les mois de novembre, à Edmonton, le service de transport public gare quelques-uns de ses véhicules devant les supermarchés pour la campagne annuelle de «Stuff a Bus». Des bénévoles invitent les clients qui en sortent à faire des dons en argent ou en aliments dont ils remplissent les bus destinés à des banques alimentaires. Depuis sa création en 1995, la campagne a récolté 553 000 kilos de nourriture et environ 1 demi-million de dollars.
En Nouvelle-Écosse, l’université Saint-Francis-Xavier organise une campagne Stuff the Bus et récolte des dons en nourriture et en argent pour venir en aide aux étudiants et aux banques alimentaires locales. Et tous les ans, dans une ville de l’État de Pennsylvanie, les bénévoles de United Way remplissent un autobus scolaire jaune de rames de papier, de classeurs et autres fournitures scolaires, pour aider les étudiants.
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TaxiLuz, Espagne
Tous les ans, depuis 2016, des chauffeurs de taxi de Madrid décorent leur voiture et consacrent une soirée de décembre au transport de personnes âgées ou d’enfants qui ont été hospitalisés pour leur faire découvrir pendant deux heures les lumières de Noël. Cet événement annuel a fait des émules auprès de chauffeurs de taxi dans 13 autres villes d’Espagne. En 2022, près de 1000 taxis et 3000 personnes âgées et enfants y ont participé.
Commu, Finlande
Comment entrer en relation avec des groupes qui ont besoin d’aide? En 2021, en Finlande, trois jeunes entrepreneurs ont fondé Commu, une application destinée aux bénévoles qui souhaitent aider des gens dans le besoin ou à ceux qui ont besoin d’aide dans leur milieu. Elle est accessible en finnois, en anglais, en ukrainien, en allemand et en norvégien. Sur l’application, un espace spécial est dédié aux besoins des réfugiés ukrainiens en Finlande.
Donner à la sortie, Canada et États-Unis
Vous avez sans doute déjà vu ces petites boîtes placées près de la caisse d’un magasin qui recueillent des pièces et des billets destinés à une œuvre caritative. Depuis quelques années, il est possible d’arrondir la somme ou d’ajouter quelques dollars au montant de la facture quand le client règle par carte et d’attribuer le don à une cause spécifique. L’opération est si simple qu’en 2022, aux États-Unis seulement, 750 millions de dollars ont été ramassés lors de 77 campagnes de collecte de fonds aux points de vente. Le don n’est pas déductible d’impôts, ni pour vous ni pour le détaillant.
Donation Dollar, Australie
Cette pièce de 1$ créée spécialement par la Monnaie royale australienne a un seul objectif : motiver les gens à donner. Pour ceux qui en trouvent avec leur monnaie, la pièce au centre vert orné de motifs dorés, rappelle qu’il faut la donner à une personne dans le besoin. Le motif doré évoque l’effet immédiat de la pièce qui continue à circuler. Suivant la Monnaie royale australienne, 11 millions de pièces Donation Dollar étaient en circulation en 2022.
Vingt-cinq millions seront émises en tout, soit environ une par habitant. Selon des estimations, à la fin de l’année dernière, deux millions de dollars avaient été remis à des œuvres caritatives et à des gens ou des organismes dans le besoin.
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Mélissa a toujours hâte de savourer les bons plats préparés par sa mère, qui sortent du four et parfument la maison.
L’adolescente de 12 ans, petite et musclée, aime bien manger car elle dépense beaucoup d’énergie en pratiquant ses sports préférés, le basket-ball et le soccer. En ce début d’été 2020, elle doit malheureusement se contenter, de temps en temps, de la marche et du vélo, en raison des restrictions imposées par les gouvernements pendant la pandémie de COVID-19. Mais elle n’a pas réduit son alimentation. «Tu prends une troisième portion?», lui lance un membre de sa famille.
Honteuse, Mélissa se demande alors si elle a un problème. «Pour la première fois je me trouvais grosse!» Elle décide de réduire progressivement ses portions de nourriture et suit un entraînement physique intensif sur internet.
Au début, ses parents se disent qu’elle prend soin de sa santé. Mais au fil des mois, ils s’interrogent. «À l’été 2022, elle était de plus en plus maigre», se rappelle sa mère, qui réalise que les menus de sa fille sont composés presque exclusivement de légumes, sans féculent ou dessert. Mélissa mesure 1,64 m et pèse seulement 34 kg, une perte de 18 kg en 2 ans. Elle se regarde continuellement dans le miroir et calcule toutes les calories, un maximum de 1000 par jour, deux fois moins que ce qui est recommandé! «Je ne me souvenais même plus du goût de certains aliments!», explique la jeune fille.
Inquiète, l’une de ses sœurs consulte le web, puis partage avec ses parents une vidéo sur l’anorexie mentale, une maladie qui affecte 10 fois plus de filles que de garçons. Entre l’âge de 13 et 17 ans, jusqu’à 1,5% des filles sont touchées contre 0,3% des garçons. Ils consultent leur médecin de famille qui suggère de cuisiner les plats que Mélissa préfère pour accroître son appétit. C’est un échec. Elle résiste à chaque repas. «Je faisais des crises de larmes, je hurlais, je tapais dans des coussins pour ne pas manger», raconte-t-elle. «Un cerveau mal nourri augmente l’anxiété, la dépression et les émotions extrêmes», explique la Dre Holly Agostino, directrice du programme de la clinique des troubles alimentaires de l’Hôpital de Montréal pour enfants. «C’est facile à régler, elle a juste à manger!» lancent des amis de la famille, ignorant le fait qu’il s’agit d’une maladie chronique difficile à soigner, et tabou.
Informez-vous aussi sur l’hyperphagie boulimique et ses symptômes.
«Une question de vie et de mort»
Désespérée, le 31 janvier 2023, la mère de Mélissa consulte l’infirmière de l’école qui, constatant son état précaire, la réfère immédiatement aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants. «On m’a allongé sur une civière et j’ai eu peur quand un médecin m’a annoncé que j’allais être hospitalisée et au repos complet.»
Alors que sa condition de santé est très grave, son premier réflexe est de se demander ce qu’il adviendra de ses examens de fin d’étape à l’école. Son cœur battait 37 fois par minute alors que la moyenne pour une personne en bonne santé se situe entre 60 et 80 fois par minute. «C’est une question de vie et de mort. La perte de poids entraîne une diminution de la masse musculaire et le cœur en est un qui s’affaiblit. Il y a risque d’arythmie et de crise cardiaque», explique la Dre Holly Agostino.
Déchirure de l’œsophage, érosion dentaire, fragilité osseuse qui peut devenir permanente, sont d’autres symptômes dangereux. «Des patientes perdent la moitié de leur poids et n’ont aucun gras pour protéger leur peau ce qui provoque des ecchymoses partout sur leur corps. Certaines ont des pensées suicidaires», se désole-t-elle.
Une fois conduite au 9ième étage de l’hôpital, une infirmière installe un tube naso-gastrique à Mélissa pour la réalimenter pendant 10 jours. «C’est une solution liquide riche en protéines, glucides et gras, qui fournit quotidiennement 3000 calories, explique la nutritionniste Peggy Alcindor de la clinique des troubles alimentaires de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Les jeunes se plaignent de prendre du poids alors qu’à ce stade ce n’est pas encore le cas.»
Deux semaines après le début de son hospitalisation, Mélissa doit ingurgiter progressivement des aliments solides. Un médecin lui accorde son congé uniquement lorsque son cœur atteint 40 battements par minute et qu’elle recommence à prendre du poids, ce qui se produit seulement 24 jours après son admission. Les troubles alimentaires comprennent deux principales catégories: l’anorexie mentale – dont souffre Mélissa, et la boulimie – quand des personnes atteintes mangent de manière incontrôlée pour ensuite se purger ou se faire vomir.
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, les troubles de santé mentale des adolescentes âgées de 10 à 17 ans se sont accrus au pays durant la pandémie de COVID-19, augmentant de 60% les hospitalisations pour troubles alimentaires.
Attention à ces habitudes alimentaires qui peuvent aussi nuire à votre santé mentale!
Deux fois plus d’hospitalisations
L’Hôpital de Montréal pour enfants n’y a pas échappé et a admis 69 jeunes en 2021, deux fois plus qu’en 2019, dont une adolescente de 14 ans, Ariane, qui n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Au départ, elle voulait être en meilleure forme en mangeant mieux. «Une mentalité toxique s’est installée en me disant sans arrêt de maigrir», reconnaît-elle. En 4 mois, elle passe de 61 à 40 kg alors qu’elle mesure 1,70 m, se contentant de 150 calories par jour, 13 fois moins que ce que son organisme réclame! Son système se dérègle, provoquant hypertension artérielle, problèmes cutanés, perte de cheveux et disparition des menstruations. «Avant son hospitalisation, elle pleurait continuellement devant son assiette, comme si la nécessité de se nourrir était la fin du monde», s’étonne sa mère, Julie. «Je n’avais pas un dégoût de la nourriture, mais une grande peur. Pour calmer ma faim, je regardais beaucoup de vidéos de recettes sur internet et sur les médias sociaux ce qui me donnait l’impression de m’alimenter!»
Au même moment, Emma âgée de 15 ans, adopte, elle aussi, une diète extrême pendant 7 mois. «J’étais anxieuse et cela me soulageait. Une petite voix dans ma tête me disait de continuer.» En juin 2021, faible et désemparée, elle se confie à ses parents qui n’ont pas mesuré la gravité de la situation. En allant chercher de l’aide avant que cela dégénère davantage, elle évite de peu l’hospitalisation pour se retrouver à la clinique externe des troubles alimentaires de l’Hôpital de Montréal pour enfants où une psychologue lui fait prendre conscience de l’influence des médias sociaux qu’elle consulte sans arrêt. «Je voyais des filles de mon âge qui étaient belles et mangeaient moins que moi. Je voulais leur ressembler!»
L’usage des médias sociaux est associé à une baisse de l’estime de soi et à un accroissement des symptômes liés aux troubles alimentaires chez les adolescents, selon une étude publiée en janvier 2023, par Patricia J. Conrod, professeure à l’Université de Montréal et chercheuse au CHU Ste-Justine.
«Ces jeunes peuvent être exposés à une réalité extrêmement biaisée, qui les rend à risque de conclure que leur vie et leur apparence physique sont moins bonnes que tout ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux », conclut la docteure en psychologie, qui a sondé 3800 jeunes d’une trentaine d’écoles secondaires de Montréal pendant 5 ans. «Perfectionnisme, anxiété, troubles alimentaires chez d’autres membres de la famille, dépression et génétique peuvent également être des éléments déclencheurs», explique Patricia Hammes, psychologue à la clinique. «L’intimidation en rapport à leur poids, dont certaines sont victimes, est quelques fois en cause», ajoute la Dre Agostino, pour qui il est primordial d’identifier la cause du trouble alimentaire, qui peut apparaitre exceptionnellement avant l’adolescence.
Chloé avait 7 ans quand elle a fait une gastro-entérite en 2018. «Elle repoussait les aliments avec des textures molles et la viande, craignant d’être à nouveau malade», se rappelle sa mère, Magalie. Après 6 mois d’attente, la jeune fille peut finalement consulter une psychologue et une travailleuse sociale d’un CLSC qui réussissent à faire diminuer son anxiété. Mais à 9 ans, en pleine pandémie, elle rechute lors de son retour en classe. «Elle réduisait ses portions de nourriture à la maison en nous faisant croire qu’elle prenait beaucoup de collations à l’école» . En mars 2021, elle refuse totalement de manger et pèse seulement 28 kilos pour 1,65 m. Elle n’a plus la force de marcher et sa mère doit la prendre dans ses bras pour la transporter aux urgences pédiatriques où un médecin choisit de la retourner à la maison, craignant qu’une hospitalisation empire son état mental.
Un long processus, mais nécessaire
Il y a toutefois une condition: elle doit suivre un traitement à la clinique des troubles alimentaire de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Créée il y a 25 ans, cette clinique regroupe une vingtaine de médecins, psychologues, travailleurs sociaux, nutritionnistes et infirmières qui suivent jusqu’à 130 patients par année. Elle a été la première au Québec à offrir la thérapie familiale de Maudsley, développée en 2006 dans un hôpital psychiatrique à Londres. C’est un traitement intensif en 3 étapes qui mobilise toute la famille. «Comme le cerveau du jeune est affamé, il ne peut pas prendre de décisions», dit la nutritionniste Peggy Alcindor. Un des parents doit jouer ce rôle, s’absenter du travail pendant de longs mois, et consacrer presque tout son temps à faire remanger l’enfant avec l’aide de thérapeutes qu’il peut rejoindre en tout temps s’il a besoin de conseils. Quand le programme est suivi à la lettre, la guérison est presque totale après un an, à condition que le malade ne soit pas anorexique depuis plus de trois ans, sinon les chances de réhabilitation sont minces.
Après le départ de l’hôpital, les patients doivent obligatoirement prendre trois repas et trois collations très caloriques par jour, aux deux heures, sans faire d’exercice, jusqu’à ce qu’ils retrouvent un poids proportionnel à leur taille. «Les adolescentes doivent manger autant, sinon plus que leur père lors des repas», précise Peggy Alcindor. Cela ne se fait pas facilement. «C’était très violent, explique la mère de Chloé. Elle se débattait devant son assiette comme si elle allait se noyer. Au début, c’était le découragement car même si elle ingurgitait 3000 calories par jour, elle ne prenait pas de poids tellement son organisme était en déficit.»
Fille et mère ont l’obligation de se rendre à la clinique deux fois par semaine pour la prise de poids et la médication afin de traiter l’anxiété. Les visites sont ensuite espacées à une fois par semaine puis aux deux semaines sur une période d’un an et demi. Les parents se sentent coupables de n’avoir rien vu venir et les jeunes d’avoir agi de la sorte. «Cela ne sert à rien. Il faut mettre toute l’énergie sur le traitement», leur répète la Dre Agostino.
«On m’a fait comprendre que c’est une maladie, explique Mélissa, et que la meilleure façon de la combattre était de la nommer. Je l’appelle Hans, le prénom du prince qui est une crapule dans La reine des neiges.»
Pour le moment, Mélissa mange six fois par jour. «Je me trouve un peu grosse mais ça va mieux», dit-elle en riant. Après 8 mois, elle aborde la troisième phase du traitement. «Lorsque le poids est jugé suffisant par le médecin, le patient peut recommencer à faire de l’exercice tout en conservant les mêmes portions alimentaires, le temps de s’assurer que son état reste stable. Si on retire trop rapidement des aliments, il risque d’y avoir une perte de poids», explique Peggy Alcindor. Puis c’est l’autonomie, comme avant, ce que savoure pour sa part Emma, un an et demi après le début de la thérapie. Elle mange 3 repas équilibrés chaque jour et ne remerciera jamais assez ses parents et sa sœur cadette de 14 ans qui l’ont beaucoup aidée en l’encourageant continuellement. «Ma réadaptation a été la période la plus difficile de ma vie! Je suis fière d’avoir réussi!»
Ariane aussi va beaucoup mieux. Elle avoue n’avoir jamais vraiment aimé la nourriture mais a compris l’importance de bien s’alimenter. «J’ai pu me retrouver!». Tous les parents demeurent cependant vigilants car une rechute est possible.
Le tiers des adolescentes n’ont plus de problème après un an. Elles sont tout aussi nombreuses à s’imposer encore de légères restrictions alimentaires en situation de stress. Le dernier tiers connaîtra malheureusement une rechute. Certaines se retrouveront par la suite à la seule clinique publique des troubles alimentaires pour adultes, à l’institut en santé mentale Douglas de Montréal. «Avant la pandémie de COVID-19, le temps d’attente pour obtenir des soins à la clinique de troubles alimentaires de l’Hôpital de Montréal pour enfants était d’un mois. Les jeunes qui ont des problèmes jugés moins urgents doivent maintenant patienter jusqu’à neuf mois!», s’attriste la Dre Agostino.
Chloé se trouve chanceuse de ne pas avoir attendu aussi longtemps. À 12 ans, elle mesure 1,71 m et a repris tout le poids souhaité par son médecin. Elle mange normalement, mais doit encore se rendre à la clinique des troubles alimentaires deux fois par année pour éviter une rechute. «On parle beaucoup des dangers de l’obésité chez les jeunes, mais on devrait aussi s’inquiéter davantage de ceux qui subissent des troubles de l’alimentation qui les rendent très maigres, exprime sa mère. Cette équipe formidable et méconnue lui a sauvé la vie!», s’exclame-t-elle, les yeux pleins d’eau, heureuse d’avoir retrouvé sa fille qui peut à nouveau mordre dans la vie!
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Lors de sa visite à Victoria, au Canada, en 2022, Jane Goodall affichait un air serein. La canne à la main, prenant appui sur l’épaule d’une assistante, la célèbre éthologue s’est avancée devant une foule nombreuse. Puis en quelques bonds, elle a traversé la scène, aussi agile que possible – sans s’aider de la canne. «C’était la pauvre Jane Goodall de 88 ans», a-t-elle lancé dans le micro d’un ton malicieux.
La plus célèbre primatologue du monde ne ralentit pour aucune cause ni pour personne. Quand je l’ai retrouvée sur Zoom, quelques mois après sa visite à Victoria, elle était à Los Angeles. Sa dernière étape dans un agenda bien rempli pour livrer le message appris lors de l’observation des chimpanzés dans leur habitat naturel il y a quelques décennies.
Même dans une métropole tentaculaire comme Los Angeles, elle cherche les oasis de nature. «Si je suis dans un hôtel et qu’il y a un arbre, il m’arrive de déplacer le lit pour pouvoir le voir, confie-t-elle. Un petit oiseau s’est posé sur le palmier devant la fenêtre. Ça me plaît.»
Le message qu’elle veut nous transmettre – nous faisons partie du règne animal et avons tous un rôle à jouer dans l’entreprise de sauvetage de la planète – n’a probablement jamais été aussi important.
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Vous dites que l’espoir est une technique de survie qui permet de continuer à faire face à l’adversité. Depuis quelque temps, le cynisme est presque à la mode, comme baisser les bras et affirmer que, de toute façon, c’est sans espoir. Comment expliquez-vous ce désespoir qui semble gagner un grand nombre de personnes?
Il suffit de jeter un regard sur le monde pour perdre espoir. Ce qui se passe sur la scène politique, sociale et environnementale ne peut que susciter un sentiment d’impuissance et de désespoir. Il y a la guerre en Ukraine, le net recul de la biodiversité, les forêts que nous continuons à perdre, l’agriculture industrielle qui empoisonne le sol… Le tableau est sombre. Impossible de ne pas se sentir attristé.
Alors quand les gens me disent qu’ils ont perdu tout espoir, je leur réponds: «Cessez de regarder ce qui se passe dans le monde. Pensez à ce qui se déroule autour de vous, à un projet qui vous tient à cœur et retroussez les manches, faites quelque chose.»
Avec tout ce que vous avez vécu, vous n’avez jamais perdu espoir?
Il m’est arrivé d’éprouver du désespoir dans les moments où ça allait mal. Quand quatre de mes étudiants ont été kidnappés, par exemple [du centre de recherche de la réserve de Gombe Stream, en Tanzanie, en 1975], et que le financement du projet Gombe a fondu. Je craignais que tout ne s’arrête. Je savais que c’était impossible, alors en toute humilité, j’ai fait le tour des organismes de financement. Au même moment, je cherchais un nouveau directeur général pour l’institut Jane Goodall, aux États-Unis. La situation paraissait désespérée.
C’était une époque difficile, mais nous avons réussi à nous en sortir. Je ne pense pas avoir jamais perdu espoir. J’étais dos au mur, mais plus déterminée que jamais à me battre. [Note de l’éditeur : Les étudiants ont fini par être libérés et le centre de recherche Gombe est toujours en activité.]
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Est-il encore possible de renverser ce sentiment de colère et de désespoir?
Oui, par l’action. Car la colère et le désespoir n’aident pas. Bien sûr qu’on éprouve de la colère, mais il faut pouvoir la canaliser pour faire la différence.
À l’heure des bilans, avez-vous des regrets?
Pas vraiment. J’ai commis des erreurs, mais qui n’en fait pas? J’ai essayé d’apprendre de ces erreurs. J’aurais peut-être aimé que mon premier mariage dure, mais ça n’a pas été possible. Dommage, surtout pour mon fils. Mais c’est la vie. Ça ne marchait pas, alors il fallait y mettre un terme.
Sinon, je n’ai pas de grands regrets. Enfin, j’ai fait des choses stupides et j’ai dû m’amender et recommencer.
Vous avez pu observer les changements dans la biodiversité au cours de votre existence?
Ils sont colossaux. Prenez la maison dans laquelle j’ai grandi [à Bournemouth, en Angleterre]. J’en suis propriétaire avec ma sœur – elle vit là avec sa famille et j’y retourne entre mes déplacements. Je dirais que 50% des oiseaux que je voyais dans mon enfance ont disparu, essentiellement à cause des herbicides et des pesticides, de la prolifération des routes et de la circulation. D’ailleurs, il n’y a plus de hérissons dans cette région.
Quand j’étais enfant, si on ouvrait les fenêtres le soir et que la lumière était allumée, la pièce se remplissait d’une multitude d’insectes. Aujourd’hui, je suis contente quand je vois entrer un papillon de nuit. C’est une autre raison qui explique la disparition des oiseaux. La perte de la biodiversité, je l’ai vécue dans ce lieu.
Quel genre d’engagements attendez-vous des leaders du monde pour résoudre ces problèmes?
J’aimerais qu’ils ne se contentent pas de promesses. Et qu’on trouve un moyen de les obliger à respecter leurs engagements. De nombreuses COP [les conférences internationales tenues par les Nations unies] ont fait de très belles promesses. Mais si je pense à l’accord de Paris [en 2015, sur le changement climatique], aucun pays n’a respecté ses engagements en matière d’émissions. Alors je ne sais pas. On espère toujours.
La mise en réseau est au cœur de ces COP. Ces conférences réunissent des groupes passionnés par la conservation. Il faut de la collaboration pour inverser le changement climatique et la perte de la biodiversité. Les deux sont liés, car le changement climatique affecte nécessairement la biodiversité.
Vous arrive-t-il d’avoir envie de ralentir et d’en faire moins? Qu’est-ce qui vous motive encore?
Pas mal de gens m’ont dit qu’au plus fort de la crise de la COVID-19 j’avais sans doute apprécié de ne plus voyager et de rester à la maison. Mais je n’ai jamais été aussi épuisée que durant cette période, parce que j’assurais jusqu’à quatre appels Zoom par jour, avec le monde entier. J’ai d’ailleurs usé ma voix et je ne l’ai jamais vraiment récupérée. J’ai assuré en virtuel des conférences, des séminaires, des tables rondes, puis des messages. Tout ça pour les instituts Jane Goodall – il y en a 27.
C’était continuel, je n’ai pas eu un jour de congé. Le nombre de visites sur les réseaux sociaux a bondi, passant de millions au début de la pandémie, à environ un milliard aujourd’hui.
Il a donc été décidé que Jane travaillerait moins, qu’elle ferait plus de Zoom et de réseaux sociaux, ce genre de chose. Vous devinez le résultat. Aujourd’hui, je voyage et je participe à des réunions sur Zoom.
Vous pourriez ralentir. Pourquoi continuer à faire tout ça?
Je suis venue au monde pour une raison. J’ai une mission: entretenir l’espoir et encourager les gens à agir maintenant. On ne peut pas se contenter de gémir et de se plaindre, ou de parler de ce qu’il faudrait faire. Il faut se retrousser les manches et se mettre au travail.
Il est possible tous les jours de faire la différence et nous pouvons choisir quel genre de différence nous voulons faire. Si choisir un mode de vie éthique mobilise suffisamment, nous avancerons vers un monde meilleur.
Par où commencer ?
Par rapport au changement climatique et à la perte de la biodiversité, l’agriculture industrielle, particulièrement l’élevage des animaux, est l’un des problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés.
Il y a des milliards d’animaux dans les fermes industrielles et il faut tous les nourrir. On déboise de vastes étendues pour faire pousser les aliments dont on nourrit ces animaux et on utilise beaucoup de carburant fossile pour déplacer la nourriture, pour apporter les céréales aux bêtes et pour envoyer la viande sur notre table. Ces animaux produisent du méthane, un gaz à effet de serre très virulent. Tout cela contribue au changement climatique.
[Je recommande] d’opter si possible pour une alimentation végétalienne. Sinon, soyez végétarien. Quand vous découvrez comment sont traitées les poules pondeuses et les vaches laitières, vous ne voulez plus manger ces œufs et boire ce lait. Alors j’ai arrêté.
Depuis quand êtes-vous végétalienne?
Je ne suis pas une végétalienne stricte. Je l’ai été pendant la pandémie parce que j’étais à la maison et que je pouvais choisir ce que je mangeais. Mais quand on voyage tout le temps, sauf à transporter les aliments avec soi, il est difficile d’être totalement végétalienne.
Je suis devenue végétarienne après avoir lu La libération animale, le livre de Peter Singer [paru en 1975], et j’essaie autant que possible aujourd’hui d’être végétalienne.
À quoi ressemble une journée idéale pour vous ?
Une journée idéale, c’est être quelque part dans la nature.
© 2022, The Narwhal. Tiré de «Jane Goodall on hope, fatigue and finding pockets of nature wherever you are», par Emma Gilchrist, The Narwhal (10 décembre 2022), thenarwhal.ca
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Ce qu’il faut savoir sur le solstice d’hiver 2023
Ah! le solstice d’hiver… une journée dont beaucoup entendent parler mais sans trop comprendre de quoi il s’agit. Ça se produit quand et qu’est-ce que c’est exactement?
À quelle date tombe le solstice d’hiver?
En 2023, le solstice d’hiver se produira le jeudi 21 décembre à 22h27, heure normale de l’Est, dans l’hémisphère Nord. Eh oui, il ne dure qu’un moment et non toute la journée comme beaucoup de gens pensent!
Qu’est-ce que le solstice d’hiver?
Le solstice d’hiver est la journée où nous avons le jour le plus court et la nuit la plus longue. Il tombe normalement le 21 ou le 22 décembre (seulement quelques jour avant Noël) dans l’hémisphère Nord et le 20 ou le 21 juin dans l’hémisphère Sud.
C’est une activité astronomique qui est à l’origine du solstice d’hiver. Pendant ce temps, le Soleil est à son point le plus bas dans le ciel dans l’hémisphère Nord, ce qui veut dire que l’hémisphère Nord est incliné à son point le plus éloigné du Soleil, raison expliquant pourquoi cette journée est la plus courte de l’année. Après le solstice d’hiver, l’hémisphère Nord recommence à s’incliner vers le Soleil, faisant en sorte que les journées allongent. L’hiver est encore là, par contre, comme en témoignent ces tempêtes de neige mémorables au Québec et au Canada.
Les hémisphères Nord et Sud connaissent leurs solstices à des moments complètement opposés en raison de la façon dont la Terre s’incline sur son axe. Pendant que l’hémisphère Nord est incliné à son point le plus éloigné du Soleil, l’hémisphère Sud est donc incliné à son point le plus près du Soleil, et vice-versa. Ça explique pourquoi l’hémisphère Sud a son solstice d’hiver en juin: à cette période, il est incliné à son point le plus éloigné du Soleil tandis que l’hémisphère Nord est incliné à son point le plus près et connaît alors son solstice d’été.
Faits concernant le solstice d’hiver
Maintenant que vous en savez plus sur le solstice d’hiver, voici quelques faits intéressants pour parfaire vos connaissances sur le sujet:
- Le mot «solstice» vient du latin solstitium, signifiant littéralement «arrêt du soleil», composé de sol, «soleil», et de stitium, tiré de stare, «être immobile, s’arrêter».
- Un solstice est différent d’un équinoxe. Les solstices représentent le jour le plus long et le jour le plus court de l’année tandis que les équinoxes (qui se produisent au printemps et à l’automne) représentent des journées où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
- Certains croient que Stonehenge – le célèbre monument mégalithique situé en Grande-Bretagne – aurait été construit pour célébrer les solstices. C’est pour cela que Stonehenge fait partie des monuments les plus mystérieux au monde!
- Selon la NASA, chaque planète du système solaire terrestre possède ses propres solstices et équinoxes. La durée de chaque saison et le moment où chaque solstice ou équinoxe se produit dépendent de l’inclinaison de la planète. Par exemple, Uranus étant inclinée à 82 degrés, elle connaît des saisons qui durent deux décennies.
- Le jour le plus court de l’année, ou solstice d’hiver, porte différents noms selon l’endroit d’où vous venez; ainsi, certains l’appellent «Yule» (Noël), «Midwinter» (le milieu de l’hiver), «la nuit la plus longue» ou «la nuit du solstice».
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Elle a 66 ans, mais elle a le sentiment de n’en avoir que 40. Cette femme que j’appellerai Ana n’était pas consciente de cet écart avant de recevoir un vaccin contre la COVID-19, il y a quelques années. En faisant la queue, entourée de ses contemporains, elle s’est demandé en les regardant s’ils avaient vraiment son âge. Amusée et un peu inquiète, elle en a discuté avec des amies. Presque toutes ont fait état d’une expérience similaire.
Suivant une étude danoise publiée en 2006 dans Psychonomic Bulletin & Review, les personnes de plus de 40 ans se perçoivent en moyenne 20% plus jeune que leur âge. Ce sentiment subjectif commence à 25 ans – avant, on a généralement tendance à se sentir plus âgé qu’on ne l’est.
D’où vient ce sentiment? Psychologues et scientifiques s’intéressent au phénomène depuis les années 1970. Certains invoquent les facteurs culturels qui encouragent à avoir l’air plus jeune. En 1989, une étude menée par l’American Psychological Association est arrivée à cette conclusion: les identités de l’âge subjectif sont «une forme de déni défensif qui permet à l’adulte de se dissocier des stigmates du vieillissement».
Belén Alfonso (35 ans, mais le sentiment d’en avoir 30) est d’accord. «Nous intégrons les stéréotypes négatifs sur la vieillesse, ce qui nous pousse à résister à la réalité de notre propre vieillissement», dit la psychologue spécialiste en études de genre. Cibles de toutes ces publicités qui associent l’activité à la séduction et à la jeunesse, les femmes sont particulièrement touchées par ces comportements âgistes. «La vieillesse est associée à l’absence de productivité, à la maladie et à la dépendance.»
Plutôt que de reprocher à une personne d’âge mûr de se percevoir ou se présenter aux autres comme plus jeune, il vaudrait mieux chercher à comprendre le contexte social qui l’y encourage. «Avoir un âge subjectif de 25 ans quand on en a 65, par exemple, suggère que l’on se perçoit comme une personne énergique, forte et séduisante, explique Belén Alfonso. Mais pourquoi ne pas associer ces qualités au fait d’avoir 65 ans?»
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L’exemple des célébrités féminines
Prenez la chanteuse Madonna. Elle a 65 ans et il y a longtemps qu’on lui reproche sa façon de se présenter: une femme sûre d’elle et de sa sexualité. Entourée de gens qui pourraient être ses enfants, Madonna twerks, fume du cannabis, montre fièrement ses vibromasseurs et adhère aux tendances virales sur TikTok. À en juger par les commentaires sur les réseaux sociaux, c’est un gros problème pour de nombreuses personnes – à les entendre, une femme de plus de 60 ans doit se couvrir et éviter d’attirer l’attention.
Dans une déclaration publiée plus tôt cette année sur Instagram, la chanteuse a répondu à ses détracteurs: «Me voici une fois de plus sous les feux de l’âgisme et de la misogynie qui imprègnent le monde dans lequel nous vivons. Un monde qui refuse de célébrer les femmes de plus de 45 ans et qui éprouve le besoin de les punir si elles persistent à être déterminées, travailleuses et aventureuses. Je ne me suis jamais excusée pour mes choix artistiques, physiques ou vestimentaires et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer.»
Pour Belén Alfonso, Madonna «montre que l’activité physique, l’érotisme et les réseaux sociaux ne sont pas réservés à une seule classe d’âge». Sauf que, dans l’industrie de la musique, les divas de la pop doivent être jeunes; pour entrer dans le moule, celles qui sont plus âgées se sentent obligées de recourir à la chirurgie esthétique ou à Photoshop.
L’âge n’a pas non plus freiné Paddy Jones du Royaume-Uni. Sa place a toujours été sur la piste de danse – et dans le Livre Guinness des records, elle occupe celle de la plus vieille danseuse acrobatique de salsa au monde. Octogénaire avancée, elle danse la salsa avec une agilité et une intrépidité qui font l’envie de nombreux quadragénaires. «Je n’invoque pas mon âge parce que je ne me sens pas ni ne me comporte comme une octogénaire», a-t-elle affirmé lors d’une interview. Ses vidéos hypnotisantes, attendrissantes, et qui font un peu peur ont cumulé des millions de vues.
Plus jeune, Paddy a renoncé à la danse pour se consacrer à sa famille. Sa notoriété est venue plus tard, en 2009, avec sa participation, à 75 ans, au concours de l’émission de la télé espagnole Tú sí que vales («Tu le mérites»), avec «Nico» Espinosa qui en a 40 de moins. Le duo l’a remporté. Son histoire est devenue virale, et Paddy a dansé dans de nombreuses émissions au Royaume-Uni (avec Nico, elle a atteint les finales de Britain’s Got Talent), en Allemagne, au Chili et en Italie. Elle profite des entrevues pour encourager les femmes à se débarrasser de leur canne et à poursuivre leurs rêves pour contrer les stéréotypes de l’âgisme. Elle a profité au maximum de ces années et participé à des concours jusqu’en 2021, notamment pour Spain’s Got Talent avec Nico, où ils ont bouclé le premier round.
Aujourd’hui, à 88 ans, elle a raccroché les gants. L’âge subjectif améliore la qualité de vie, mais l’âge chronologique finit toujours par vous rattraper.
Des bénéfices à se sentir plus jeune
On ne peut pas changer son âge, «mais le mode de vie et le comportement influent sur l’âge subjectif », confirme Bruno Arpino, sociologue à l’université de Padoue, en Italie, qui coordonne une étude européenne sur la qualité de vie des seniors. À 43 ans, Il préfère ne pas révéler son âge subjectif. («C’est mon sujet d’étude et la réponse serait forcément biaisée.») C’est positif pour ceux qui se perçoivent plus jeunes qu’ils ne le sont en réalité, confirme-t-il.
«Ils sont généralement en meilleure santé et plus heureux, reconnaît le sociologue. Et ils vivent plus longtemps!» Mais on ne sait toujours pas si ces aspects positifs sont la cause ou l’effet. «Le phénomène s’observe surtout chez les personnes actives pour leur âge», souligne-t-il.
Avoir des loisirs ou entretenir des relations intergénérationnelles sont autant de facteurs qui nourrissent le sentiment d’être plus jeune.
Les études et les théories ramènent toutes à une idée simple: à l’âge adulte, il est difficile de trouver sa place. On a beau se sentir mieux conservé(e) que les autres aux réunions d’anciens camarades de secondaire, ça reste une illusion. En effet, il est assez décevant de se rendre compte qu’on fait le même âge que tous les autres. Retenez toutefois que se percevoir plus jeune a des effets positifs sur la santé physique et mentale. Alors soyez rebelle comme Madonna, ou dansez comme Paddy Jones. Éternellement jeune, jusqu’à la fin.
© 2023, tiré de «La edad subjetiva : el misterio por el que una persona se siente más joven de lo que es» par Enrique Alpañés, El Pais (14 mars, 2023) elpais.com
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À Cloyne, un lieu de villégiature de l’est de l’Ontario, les habitants avaient commencé ce dimanche ensoleillé du 21 mai 2022 sur une humeur festive, rassemblés devant le centre social pour une vente de garage accompagnée de barbecue et de musique. En début d’après-midi, des vents violents se sont pourtant levés et de fortes pluies se sont abattues sur la région. Un orage rapide et dévastateur a traversé le village. Certains s’étaient réfugiés dans l’hôtel de ville.
En fin de matinée, une série d’alertes émises par Environnement Canada pour téléphones portables avaient prévenu qu’un mur de vent et de pluie se déplaçait rapidement vers l’est de l’Ontario en provenance du sud-ouest. Mais l’alarme stridente et les textos d’urgence n’avaient pas atteint grand monde au petit rassemblement de Cloyne. Des mises à niveau de l’infrastructure étaient en cours depuis 2021, mais l’accès le plus fiable provenait toujours d’un réseau cellulaire 3G (de troisième génération). «Nous n’avons pas reçu le message», déclare Ken Hook, conseiller municipal.
Le système canadien En Alerte présume que tout le monde est équipé d’un bon service cellulaire – ce qui, de nos jours, signifie un réseau supérieur à la 3G. Pour recevoir les messages d’En Alerte sur votre téléphone portable (ces alertes sont également diffusées à la radio et à la télévision), vous devez avoir accès, au minimum, à un réseau 4G/LTE (le standard actuel des transmissions de données sur la plupart des téléphones portables) et disposer d’un téléphone compatible avec ce réseau – en général, un appareil de moins de 6 à 9 ans. S’il est relativement facile d’obtenir un téléphone plus récent, votre accès au réseau dépend de l’endroit où vous vivez, et il est plus probable que les régions rurales ne comptent que sur la 3G, ou une combinaison de réseaux 3G et 4G/LTE.
Désormais, cette connexion arrive à un carrefour: au cours des prochaines années, les principaux fournisseurs canadiens de télécommunication – Bell, Rogers et Telus – devraient démanteler l’infrastructure 3G âgée de 20 ans au profit du réseau 5G, plus récent et plus rapide. Les téléphones plus anciens cesseront alors de fonctionner. Or, cette extinction du réseau pourrait également transformer certaines régions isolées en zones mortes cellulaires, même si elles disposaient jusque-là du service. Cloyne et d’autres petites municipalités qui ne bénéficient toujours pas de connexion fiable au réseau – comme Brooklyn, en Nouvelle-Écosse, où des messages du système En Alerte avertissant d’une crue éclair n’ont pu contacter de nombreux habitants en juillet 2023 – seraient ainsi laissés pour compte.
La fermeture du réseau 3G pourrait également affecter tout Canadien disposant d’une alarme de sécurité maison, d’un dispositif d’alerte médicale, d’un bouton SOS portatif, ou d’autres appareils qui transmettent toujours des données par la 3G. Des personnes âgées, des propriétaires et des conducteurs se retrouveraient ainsi incapables de contacter leurs proches ou d’appeler à l’aide en cas d’urgence. À moins bien sûr de mettre ces dispositifs à jour en achetant de nouveaux modèles.
Le réseau 3G, qui a inauguré la révolution des téléphones intelligents lorsque Rogers et Apple ont lancé l’iPhone 3G au Canada en 2008, permettant à ses utilisateurs d’accéder à internet depuis leur téléphone portable, est sur la pente de l’obsolescence. Aux États-Unis, les principaux fournisseurs de services T-Mobile, AT&T et Verizon ont fini d’«éteindre» leurs derniers réseaux 3G en décembre 2022. Le Canada devrait suivre bientôt. L’échéance reste encore floue, mais cela arrivera. Aussi bien se tenir prêts.
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Le grand fossé numérique
En raison de l’étendue du pays et la dispersion de sa population, le «fossé numérique» du Canada ne surprend pas. Si, en milieu urbain, toutes les provinces bénéficient d’une couverture d’au moins 99,9%, ce n’est pas le cas en zones rurales. Dans les communautés des Premières Nations, ce taux, le plus bas de couverture 4G/LTE, est inférieur à 88%.
En 2021, 46 000 foyers canadiens dépendaient entièrement des réseaux 3G, et 76 000 n’avaient tout simplement aucune connexion, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Europe. Bien que les fournisseurs de services construisent de nouvelles tours, ils ont plutôt tendance à se concentrer sur les grandes villes et les régions densément peuplées. Il revient alors aux divers paliers de gouvernement de combler les lacunes.
En Nouvelle-Écosse, quand 4 personnes sont décédées, emportées par une crue éclair en juillet 2023, les politiques ont à nouveau fait état de leur inquiétude au sujet des zones mortes du réseau cellulaire et de l’inaccessibilité des services d’urgence. Depuis un centre de commandement d’urgence à Brooklyn, en Nouvelle-Écosse, la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré: «Il est inacceptable que des citoyens soient incapables de recevoir les alertes d’urgence.» Elle a alors appelé le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à s’attaquer à la question.
Pour résoudre ce problème, il faut proposer des avantages financiers aux opérateurs privés pour qu’ils construisent des infrastructures de réseau à jour dans les régions peu peuplées, rapporte le Vérificateur général du Canada. Pour un certain nombre d’abonnés, les coûts de la location de terrain, de la construction de nouvelles tours, du transport d’équipement et de l’installation de câbles de fibre optique sur de grandes étendues sont très élevés.
En reconnaissant que l’accès à internet est un service essentiel – comme l’électricité, l’eau et le chauffage –, le CRTC vise à assurer une couverture internet haut débit à tous les Canadiens d’ici 2030. «Internet et les services téléphoniques représentent une part importante de l’infrastructure de sécurité publique du Canada», a déclaré le président du CRTC, Ian Scott, en 2022. En 2016, le CRTC a établi le Broadband Fund, un engagement de 5 ans et 675 millions de dollars pour améliorer l’internet à haut débit et les services sans fil dans les régions mal desservies.
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La 5G est plus rapide et performante
La technologie par satellite est une solution attirante pour combler le fossé numérique, car elle ne nécessite pas de construire des tours ou d’enterrer des câbles – juste une vue claire sur le ciel. Des entreprises comme Starlink, une filiale de SpaceX (qui appartient à Elon Musk, le milliardaire de Tesla) ont changé la donne en fournissant un internet rapide et fiable (mais également cher) dans des régions rurales autrefois mal desservies, même s’il n’offre pas de service cellulaire – du moins pas encore.
Dans les grandes villes comme Vancouver, Calgary, Edmonton, Toronto et Montréal, les réseaux 5G de pointe sont déjà largement utilisés. Et bien que le réseau 4G/LTE restera encore un moment, la 5G représente l’avenir. Elle offre des vitesses de téléchargement de pointe 10 fois plus rapides que la 4G/LTE et plus de 50 fois plus rapides que la 3G. Ses capacités accrues et sa latence réduite – le temps que cela prend pour envoyer et recevoir un message – permettent aux utilisateurs de regarder des vidéos haute définition en diffusion continue sur leur téléphone et pourraient donner vie aux voitures sans chauffeur, améliorer la sécurité routière dans les villes et permettre des diagnostics de santé avancés.
Mais pourquoi 3G et 5G ne pourraient-elles pas coexister? Le spectre des fréquences radio – pour lequel le gouvernement accorde des autorisations aux opérateurs de télécommunication – est la gamme des ondes électromagnétiques invisibles qui transmettent toutes formes de communication sans fil, qu’il s’agisse de la station de radio locale, de votre téléphone portable ou du Wi-Fi de votre foyer. Or ce spectre n’est pas infini, et en raison de la vitesse et des capacités de données plus élevées des nouveaux réseaux, ceux-ci ont besoin de plus de bande passante sur ce spectre. Cela signifie que la bande passante utilisée par la technologie 3G devra certainement être libérée, comme cela a été le cas aux États-Unis. De plus, maintenir simultanément les réseaux 3G, 4G/LTE et 5G en activité revient très cher aux opérateurs, surtout sur un vaste territoire comme le Canada, explique Mai Vu, professeur d’ingénierie électrique à l’université Tefts, dans le Massachusetts. «Comme la 3G utilise des équipements et algorithmes différents, les fournisseurs doivent faire fonctionner deux systèmes entièrement distincts – un pour la 3G et un pour la 4G et la 5G.»
Les coûts d’entretien des tours et du matériel informatique, de l’alimentation du système, du salaire des techniciens et du renouvellement des licences de spectre peuvent être exorbitants. «Le nombre d’utilisateurs de la 3G diminue de jour en jour, fermer ce réseau devient donc une décision économique», affirme le professeur Vu.
Au moment d’écrire ces lignes, Bell, Rogers et Telus ne souhaitaient pas confirmer de date exacte de début de démantèlement du réseau 3G, bien que certains spécialistes pensent que cela aura lieu d’ici la fin de l’année 2025. Vous pouvez connaître le type de couverture de votre foyer en vous rendant sur le site internet de votre fournisseur de services et en cherchant votre emplacement sur la carte de couverture. Plus vous êtes loin d’un centre urbain ou d’une grande route, plus vous en êtes vraisemblablement à la 3G. Vous verrez souvent la lettre «H» ou le sigle «HSPA» au niveau de la barre de statut de votre téléphone, qui signifie high-speed packet access (accès par paquets en liaison à haut débit), un autre nom de la 3G.
Pour les Canadiens qui voyagent au sud de la frontière, les usagers de téléphones anciens uniquement compatibles avec la 3G (voir l’encadré pour découvrir si votre téléphone est concerné) seront incapables d’accéder à internet, d’envoyer des messages textes ou de passer des appels aux États-Unis, y compris vers le 911.
La façon dont la fermeture du réseau 3G a eu lieu aux États-Unis donne un aperçu de ce à quoi pourraient s’attendre les Canadiens. À la fin de l’année 2022, 2,3 millions de comptes mobiles avaient été déconnectés. Les opérateurs américains affirment qu’ils recommandaient depuis des années à leurs clients de changer leur appareil pour un téléphone plus récent, mais les personnes âgées et autres usagers de vieux téléphones ont tendance à moins maîtriser la technologie et ignorent souvent les textos et appels d’opérateurs sans fil, pensant qu’il s’agit simplement de messages promotionnels.
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Quels appareils nécessitent d’être changés?
Même si vous vivez dans une région bénéficiant d’un accès fiable au réseau grand débit, vous devrez vous assurer que votre téléphone portable et autres appareils soient compatibles. Par exemple, des appareils médicaux, des compteurs intelligents pour l’électricité, l’eau et le gaz, et des systèmes GPS pourraient encore utiliser le réseau plus lent de la 3G. Mettre ces dispositifs à niveau implique généralement de changer l’équipement, et non une simple mise à jour de logiciel, et si les fabricants ne se donnent pas la peine de contacter spontanément leurs clients, c’est aux clients eux-mêmes que pourrait revenir cette responsabilité. Les personnes les moins bien versées dans les nouvelles technologies risquent d’ignorer que leurs appareils sont obsolètes jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Au Canada, les principaux opérateurs proposent déjà à leurs clients des mises à jour gratuites des appareils qui seront bientôt dépassés. Telus, fabricant du dispositif de réponse d’urgence Compagnon mobile Santé connectée, prévient ses clients canadiens depuis le milieu de l’année 2022 qu’ils devront passer au moins à un modèle cellulaire 4G. Disponible sous la forme d’un pendentif ou d’une montre intelligente, ce dispositif est capable de détecter les chutes et appelle automatiquement à l’aide un opérateur disponible 24 heures sur 24, offrant ainsi un précieux sentiment de sécurité et d’indépendance aux personnes âgées vivant seules.
En 2022, Telus a identifié près de 2000 clients qui utilisaient toujours de vieux modèles de ce pendentif et les ont contactés par courriel, téléphone et courrier postal, affirme Chris Engst, vice-président de la santé des consommateurs chez Telus Santé. «Presque tous les clients que nous avons contactés ont accepté la mise à jour gratuite, que nous leur envoyons par la poste, accompagnée d’une assistance téléphonique, déclare-t-il. Il était particulièrement important que tout le processus se déroule en douceur.» Selon l’Agence de santé publique du Canada, entre 20% et 30% des Canadiens de plus de 65 ans font une chute sérieuse chaque année.
Les propriétaires de vieux modèles de systèmes de sécurité domestique, qui se connectent normalement au centre d’appel de l’entreprise de systèmes d’alarme via une ligne fixe, devraient vérifier si leur équipement utilise un transmetteur cellulaire de secours par le réseau 3G pour contacter le centre de surveillance dans le cas d’une panne de courant ou d’une ligne téléphonique sectionnée. Si vous n’avez pas déjà été contacté par l’entreprise, assurez-vous de les appeler pour prendre rendez-vous avec un technicien.
Vous pourriez également avoir besoin de mettre à jour le logiciel ou l’équipement de votre voiture. Au moins 150 modèles de marques de voitures courantes – fabriquées entre 2010 et 2021 – sont équipées d’un bouton SOS ou d’un système de notification automatique de collision qui appelle les services d’urgence par la 3G. Si vous conduisez l’un de ces véhicules – comme une Volkswagen Golf, une Hyundai Elantra ou une Honda Accord – vous devrez contacter votre concessionnaire pour savoir quelles sont les solutions dont vous disposez et s’il peut vous proposer un remboursement ou d’autres avantages.
Si vous utilisez un vieux modèle de cellulaire et que vous hésitez à le changer – ou si vous n’en avez pas – vous n’êtes pas seul. Aide aux Aînés Canada, un organisme à but non lucratif qui milite pour une meilleure inclusion et qualité de vie pour les aînés propose des ateliers de maîtrise du numérique dans des centres communautaires et des résidences pour personnes âgées. Les participants peuvent explorer des tablettes et des téléphones dans un environnement convivial et apprendre les uns des autres.
«Le manque de confiance est parfois un obstacle lorsqu’on se pense trop vieux pour apprendre de nouvelles compétences, affirme Raza Mirza, directrice des partenariats nationaux et de la mobilisation des connaissances pour Aide aux Aînés Canada. Mais les personnes âgées ne manquent pas de motivation pour utiliser la technologie une fois qu’elles se sentent à l’aise avec.»
Si un téléphone intelligent vous semble trop complexe, de nombreux opérateurs proposent à bas coût des appareils plus simples, uniquement dotés des fonctions appel et messages textes – comme le TCL Flip ou le ZTE Cymbal 2 – qui font même un grand retour auprès des jeunes en quête de déconnexion des réseaux sociaux. Mais contrairement à leurs ancêtres des années 2000, ces nouveaux téléphones simples sont compatibles avec la 4G/LTE, vous n’aurez donc pas à vous inquiéter d’être bientôt coupé du réseau.
Lentement, les géants des télécommunications du Canada œuvrent avec les gouvernements pour combler le fossé numérique, ville après ville, route après route, en visant la connexion de la presque totalité des Canadiens d’ici 2030. À Cloyne, l’avenir semble déjà plus radieux. Un organisme à but non lucratif appelé Eastern Ontario Regional Network (EORN) a récemment obtenu 300 millions de dollars de financement pour moderniser le service cellulaire dans la région, grâce à un partenariat avec divers paliers de gouvernement et Rogers, le fournisseur sélectionné par appel d’offres. Jusqu’à présent, plus de 300 tours ont été mises à niveau pour fonctionner avec la 5G, et 44 nouvelles tours ont été érigées à travers les 50 000 km2 de territoire de EORN.
«En plus du développement économique et du tourisme, notre travail est également important pour la sécurité publique, affirme Jason St. Pierre, le PDG de EORN. Non seulement les citoyens seront capables d’appeler le 911, mais les ambulanciers pourront orienter le patient avec des médecins urgentistes par visioconférence durant le trajet vers l’hôpital.»
Une nouvelle tour devrait être construite à Cloyne cette année, les habitants espèrent donc que les alertes manquées, les appels perdus et les zones mortes appartiendront bientôt au passé. « C’est un combat que l’on mène depuis des années, déclare le conseiller Ken Hook. Je suis heureux que nous obtenions enfin la connexion dont nous avons besoin. »
Mais il revient à chacun d’entre nous de s’assurer d’être capable de l’utiliser.
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Vous faut-il un nouveau téléphone?
L’iPhone 4S et tous les modèles antérieurs fonctionnent avec la 3G, tout comme le premier Google Pixel et tous les modèles de Samsung Galaxy antérieurs au S5. Les vieilles tablettes et liseuses à connexion cellulaire, comme les deux premiers iPads et les premiers modèles de Kindle (jusqu’au modèle 2010 et y compris celui-ci), passent également par la 3G pour télécharger des données.
Vous pouvez vérifier si votre appareil sera affecté par la fermeture du réseau 3G en ouvrant le menu «paramètres», puis «paramètres réseau» et «réseau mobile». S’il n’est pas affiché 4G/LTE ou 5G dans la liste déroulante des réseaux, il est probable que votre téléphone ne soit compatible qu’avec la 3G.
Vous pouvez également composer *#06# pour afficher le numéro IMEI à 15 chiffres de votre appareil, puis entrer ce numéro sur le site www.imei.info pour voir les caractéristiques de votre téléphone, parmi lesquelles figurent les réseaux.
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Je suis un bon dormeur. Avec un gros livre et en position horizontale, j’arriverais à m’endormir même ligoté sur le toit d’un TGV. Le sommeil a toujours été mon allié, un ami. À l’adolescence, c’était mon refuge. Je priais pour m’endormir; cette parenthèse temporelle constituait un doux répit à l’anxiété et aux pensées obsessionnelles. C’était une pause – pas une mort, bien que cela ait pu y ressembler. Chaque plongée dans le sommeil était une chance de résurrection, de transfiguration. Ma petite amie Allison n’est pas du même avis. Pour elle, je ne suis pas un bon dormeur. La nuit, je m’agite, je pousse des cris. Par moments, elle a l’impression que je ne respire plus. Pis (pour elle), je ronfle. Énormément. Elle en a fait une vidéo et c’est horrible: mes ronflements sonnent comme un sifflement ténu des inspirations interrompu par un déchirement bruyant, comme si on arrachait la moquette collée.
Il arrive qu’on se dispute quand je me réveille. Elle a passé une mauvaise nuit et je comprends qu’elle soit irritée. Mais cela ne dure pas. Après tout, à qui peut-elle en vouloir? C’est le corps qui ronfle, pas moi: les poumons qui poussent l’air, les tissus mous. Les coupables, c’est eux. Quand Allison retourne mon corps endormi pour me boucher le nez ou me mettre l’oreiller sur le visage, qui essaie-t-elle d’étouffer? Le soi devient si négligeable durant le sommeil – une activité qui occupe tout de même le tiers de l’existence – qu’il finit par s’absenter complètement.
J’ai essayé de résoudre le problème en me procurant tout l’attirail antironflement disponible: les bandelettes nasales, la gouttière buccale, le vaporisateur – tout ce qui aurait dû me délivrer des ronflements. Chaque tentative allumait une lueur d’espoir. Les ronflements ont diminué, tu ne trouves pas? Hélas, non, chaque fois, la seule vraie différence consistait dans une lèvre supérieure abîmée par le plastique bon marché du dispositif.
Allison voulait que je consulte. Mais le ronflement est-il un problème de santé ? Ça ressemble plutôt à une blague, comme cela arrive au père de la sitcom après qu’il s’est électrocuté en mettant les décorations de Noël. C’est moins un problème de santé qu’un défaut de personnalité.
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D’où provient les ronflements?
Selon Nicholas van den Berg, doctorant en psychologie expérimentale à l’Université d’Ottawa et membre de la Société canadienne du sommeil, «le ronflement se produit quand les muscles des voies aériennes supérieures se détendent au point d’entraîner un rétrécissement des voies respiratoires». Ainsi, le ronflement s’aggrave avec l’âge, car les muscles jadis si fermes et virils du cou s’affaissent et se fragilisent.
Le ronflement est plus inquiétant quand il fait soupçonner une apnée obstructive du sommeil, soit un blocage des conduits respiratoires responsable d’éveils répétés. Et le manque de sommeil – le vôtre ou celui de votre partenaire – est associé à des problèmes cardiaques, au diabète de type 2 et à l’alzheimer.
Mais par-dessus tout, le sommeil «joue un rôle déterminant dans la consolidation et l’amélioration de la mémoire», souligne M. van den Berg. Quand nous dormons, le cerveau organise, traite et conserve les souvenirs. Le chercheur évoque une étude où des participants avaient appris une compétence de base avant d’aller se coucher et constaté le lendemain que non seulement ils s’en souvenaient, mais que leur pratique de cette compétence s’était bonifiée.
C’est le sommeil qui nous fabrique, pourrait-on dire. Tous les soirs, nous envoyons les expériences quotidiennes, les souvenirs et les leçons dans le four du sommeil où, avec un peu de chance, ils cuisent huit heures pour qu’il en ressorte le lendemain une version améliorée et renforcée de soi.
Ma petite amie avait donc raison d’insister sur la nécessité de consulter, mais je résistais. J’en suis à la mi-trentaine et je n’ai pas vu de médecin depuis l’enfance. Ma santé a su se maintenir grâce à quelques visites à des cliniques sans rendez-vous et à l’arrogance de la jeunesse – la conviction que tout peut s’arranger et la certitude que les problèmes n’existent pas avant qu’ils ne surviennent. En réalité, j’avais peur qu’un rendez-vous sur mes ronflements ne m’oblige à réfléchir sur mon mode de vie et ses répercussions, et sur les limites de mon organisme.
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Chercher de l’aide
L’année avait été rude. Un ami était décédé de manière tragique. Puis ma grand-mère nous a quittés à son tour. Un problème de genou chronique s’était transformé en vraie déchirure du ménisque, réduisant à zéro mes espoirs de transformation tardive en homme «étonnamment athlétique». Ma vision s’était aussi brusquement troublée et une visite chez l’ophtalmologiste avait révélé la présence d’un liquide sous la rétine, une affection appelée choriorétinopathie séreuse centrale. C’est causé par le stress. Et puis j’avais repris les consultations d’un psychologue qui m’avait trouvé déprimé après seulement quelques minutes de séance sur Zoom.
Bref, une année qui a vu la capsule spatiale de mon fantasme juvénile exploser au contact d’une atmosphère de réalité et de répercussions, le tout sur fond des plus effroyables ronflements.
Plus que la crainte de vieillir, il y a eu la peur de la rupture ou d’une disparition inexpliquée (la mienne). C’est alors que, écoutant finalement Allison, j’ai consulté.
Le médecin m’a interrogé sur ma consommation d’alcool. J’ai donné un chiffre suffisamment élevé pour qu’il en tienne compte dans le diagnostic, mais assez bas pour que je puisse en faire état sans trop de gêne. Il a craint une apnée du sommeil et m’a recommandé de boire moins et de perdre du poids. Il a prescrit un examen du sommeil pour confirmer le diagnostic et que je puisse obtenir un appareil permettant la ventilation en pression positive continue pour traiter l’apnée.
Cet appareil envoie dans les narines et la bouche un flot régulier et continu d’air pressurisé. Le système est composé d’un tuyau, d’un masque qui couvre soit le nez, soit la bouche, ou les deux, et d’un harnais de tête qui donne à son utilisateur un air de pilote de chasse détendu.
Je suis arrivé à la clinique du sommeil du St. Joseph’s Health Centre de Toronto prêt à dormir. J’étais nerveux, excité et incroyablement sobre. J’avais réussi à me conformer aux instructions transmises par la clinique: pas d’alcool depuis les 12 dernières heures, pas de café au cours des deux dernières heures et pas de sieste. Affranchi de son habituel reste de gueule de bois, du café tardif et d’un delirium post-sieste, mon esprit était clair et avide de réponses.
Une technicienne m’a posé quelques questions, notamment celle-ci, la plus provocante: dans quelle position dormez-vous? Le plus souvent, moitié sur le côté, moitié sur le ventre, avec une jambe avancée comme si je voulais franchir un obstacle. L’un dans l’autre, je dirais que ma position de sommeil est extraordinairement inconfortable. J’ai les membres aussi écartés que possible et je passe mon temps à bouger et à rouler d’un côté à l’autre du lit dans un enchaînement de mouvements imprévisibles et irréguliers. Essentiellement, je dors très mal.
Assis sur mon lit, j’attendais que le laboratoire du sommeil accomplisse sa besogne. Le terme «labo» ne convient pas. Il n’y avait ni béchers ni scientifiques fous et pas de cuves en inox contenant des personnages anonymes flottant dans un liquide vert. C’était une chambre d’hôpital comme toutes les autres: des murs infiniment blancs; un matelas mince et dur qui me donnait l’impression d’être allongé sur une étagère chez H&M; et un oreiller avec le confort et l’appui d’un paquet de serviettes en papier. Pis, l’appareil de climatisation produisait un plic plic aigu, métallique et arythmique causé par un liquide tombant goutte à goutte.
À 22h45, la technicienne a entrepris de fixer les électrodes sur mon corps pour l’électroencéphalogramme (EEG). Mis au point en 1924, cet examen mesure les ondes cérébrales sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir le crâne. C’est la référence absolue pour étudier le sommeil. La technicienne a également placé des capteurs sur mes bras et mes jambes pour mesurer les mouvements, et un autre sous le nez, ainsi qu’un harnais autour de la poitrine, pour suivre ma respiration.
J’ignore ce que cela révèle de mon amour-propre, mais j’ai trouvé palpitant d’être un spécimen. Ça m’est vite passé au fur et à mesure où je sombrais dans le pire sommeil de mon existence.
Voici ce que votre position de sommeil révèle sur votre personnalité.
Les deux types de sommeil
Il y en existe deux: le sommeil lent (NREM pour non rapid eye movement ou mouvements oculaires lents) et le sommeil paradoxal (REM pour rapid eye movement ou mouvements oculaires rapides). Les deux sont essentiels à la consolidation de la mémoire. Le premier compte trois phases. D’abord l’endormissement: ce sont ces 5 à 10 minutes de transition où il est difficile de déterminer si on dort ou pas. La deuxième phase, celle du sommeil léger, se caractérise par des ondes cérébrales plus courtes et plus lentes à l’EEG et s’accompagne de brefs soubresauts d’activité neurale. À la troisième phase, le sommeil est plus profond et les ondes cérébrales sont de plus grande amplitude, semblables par moments à ce que l’on observe chez un sujet sous anesthésie. C’est au cours de ces deux dernières phases de sommeil lent que se produit l’essentiel de la restauration – quand l’organisme se répare au niveau cellulaire de la fatigue de la journée.
Puis vient le second acte, celui du sommeil paradoxal. Le cerveau est alors hyperactif; il semble éveillé. L’activité onirique est particulièrement intense, les rêves font appel aux émotions – du genre «j’ai rendez-vous avec une fiche de lecture que je n’ai pas terminée», ou encore «j’ai repris le hockey, mais je n’avais pas vu que mes patins étaient fabriqués de tous ceux que j’ai déçus dans la vie». Les yeux bougent dans tous les sens sous les paupières et le cœur bat à toute vitesse. On ne sait pas encore bien expliquer le phénomène. Nicholas van den Berg invoque la théorie de l’activité préparatoire. «Si le sommeil lent permet de récupérer de la journée qui vient de s’écouler, le sommeil paradoxal nous prépare à celle qui va venir.»
Lorsque toutes ces phases s’enchaînent de manière harmonieuse, le dormeur connaît un sommeil réparateur. Bien sûr, des tas de choses peuvent compromettre cette harmonie: la lumière artificielle, la caféine, une sortie tardive ou, comme je le découvrirais, être couvert de fils qui tiennent tant bien que mal au corps et menacent de se décrocher à chaque mouvement. Des pensées peuvent surgir et vous tenir éveillé la nuit, celle-ci m’a taraudé dans le laboratoire: «J’espère ne pas avoir foutu en l’air cette expérience en me retournant.» Autre difficulté durant le délicat tango des phases du sommeil, ces gouttes dont j’ai dû supporter toute la nuit le plouc plouc aléatoire.
Un diagnostic décevant
J’ai été réveillé à 5h30, après environ deux heures de somnolence ultralégère. On m’a retiré les fils et je suis rentré chez moi à pied dans la lumière de l’aube avec le sentiment d’une perturbation totale de mon cycle veille-sommeil et des rythmes circadiens.
Les résultats sont arrivés deux mois plus tard: pas d’apnée du sommeil. Le rapport notait plutôt un «léger ronflement primaire» qui semblait ne résulter d’aucune cause particulière. J’avais vieilli, je consommais trop d’alcool et les muscles de mon cou s’étaient rapidement détériorés. Mes ronflements n’étaient rien d’autre que le signe du temps qui passe.
J’étais déçu. J’aurais aimé souffrir d’une affection, d’un trouble, avoir une excuse toute trouvée pour ces moments d’apitoiement sur moi-même. Je voulais une solution rapide, quitte à me sangler une pompe à vélo sur le visage. Au lieu de ça, j’ai eu droit à des conséquences qui fusionnent, s’aggravent et se propagent, comme un ronflement émanant des parois internes de la gorge. Rien ne garantit que ça s’arrange: les blessures s’aggravent, les tragédies existent et la petite amie peut se lasser des ronflements. Quand on ne dort pas, il faut des jours pour s’en remettre.
Mes ronflements se sont aggravés depuis l’examen. Ils sont plus bruyants, plus fréquents. Heureusement, Allison et moi nous sommes convenus d’un horaire de sommeil échelonné qui semble donner de bons résultats. Par ailleurs, je fais plus d’exercice, je mange mieux et je bois moins, parce que cet examen m’a appris que nous étions la somme de tout ce que nous faisons. Les choses ne s’arrangent pas toutes seules. Il faut prendre soin de soi et des autres. Quand mangeons-nous, qu’avons-nous appris, comment était le sommeil ? Toutes ces choses comptent. La personne que vous êtes aujourd’hui se construit sur la base de celle que vous étiez la veille.
© 2023, The Walrus. Tiré de «How I Tried to Stop Snoring, Fix My Sleep Habits, and Confront My Mortality», de Jordan Foisy, dans The Walrus (15 mars 2023), thewalrus.ca
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