Devant le miroir, Christelle Blétry a rapidement arrangé ses cheveux avant de crier «Au revoir!» à ses parents, Marie Rose et Gilles, et de claquer la porte d’entrée. Il faisait froid en cette soirée du 27 décembre 1996, et la jeune femme de 20 ans au large sourire encadré d’un carré de cheveux noirs, vêtue du nouveau jean qu’elle avait reçu à Noël, était impatiente de retrouver ses amis.
Christelle, ses parents et ses jeunes frères et sœurs vivaient dans la petite ville de Blanzy, en Bourgogne. Elle aimait le tennis, danser en boîte de nuit, et les ballades de Céline Dion et Jean-Jacques Goldman. Elle était bénévole pour les Restos du Cœur et prévoyait d’entamer des études de puéricultrice à Lyon.
Ce soir-là, Christelle a passé un moment dans l’appartement de son amie Séverine au centre-ville, en compagnie de trois garçons, qui étaient aussi des amis proches. Ils ont regardé un film et discuté en grignotant des chips et en buvant quelques bières. Vers minuit, Christelle s’est préparée à rentrer chez elle, à 15 minutes à pied, et a salué ses amis. C’est la dernière fois qu’elle a été aperçue vivante.
«Parlez à nouveau à ses amis», a conseillé l’agent à Marie Rose Blétry, lorsqu’elle a contacté la police le lendemain matin. Il semblait ennuyé. La mère de Christelle était paniquée d’avoir trouvé le lit de sa fille vide. Elle a appelé les hôpitaux voisins et interrogé Séverine.
«Christelle se disait inquiète à cause de son ex-petit copain qui ne cessait de la suivre», a raconté Séverine à Marie Rose qui, maintenant angoissée, a rappelé plusieurs fois la police. Finalement, on lui a demandé de venir au poste.
Dans la salle d’attente, à l’entrée, Marie Rose a senti son sang se glacer; dans le grésillement d’une radio de la police, une voix annonçait la découverte d’un corps.
Quelques minutes plus tard, le facteur du village, qu’elle voyait presque tous les jours sur sa tournée, est entré dans le commissariat pour informer le réceptionniste qu’il venait déclarer la découverte d’un cadavre. «Vous parlez de ma fille?», s’est écriée Marie Rose. L’homme n’a pas répondu.
Pour la mère de Christelle, la suite allait rester floue. Un sergent a pris des notes, puis lui a dit de se rendre à l’hôpital pour identifier un corps. Elle et son mari ont enduré des heures d’attente infernales avant que le médecin légiste ne leur demande de revenir le jour suivant. C’est dans le journal du lendemain matin qu’ils ont découvert que leur fille avait été poignardée plus de 100 reprises et abandonnée près d’un chemin forestier, non loin de leur maison.
La reine des cold cases
Comme si la tragédie de la mort de Christelle n’était pas assez épouvantable pour la famille, l’enquête de police qui a suivi a été bâclée dès le début. L’équipe de la police scientifique manquant de personnel en raison des vacances de Noël, on a envoyé la brigade financière de Dijon. Des dizaines de personnes avaient alors déjà foulé la scène de crime, contaminant des indices essentiels. La police de Dijon a interrogé l’ex-petit ami de Christelle, mais son alibi l’innocentait. L’enquête piétinait.
Au début, Marie Rose se sentait trop dévastée pour quitter sa chambre. Se lever, se doucher, s’habiller – tout était une lutte. Sa léthargie n’a pas duré. En mars 1997, elle a créé l’Association Christelle pour attirer l’attention sur cet assassinat, collecter des fonds afin de financer la recherche du meurtrier et identifier les auteurs d’autres meurtres non résolus.
La famille ne roulait pas sur l’or – Marie Rose travaillait comme secrétaire à temps partiel, Gilles était ouvrier dans les travaux publics – et les Blétry voulaient engager un avocat pour les guider dans les méandres du système judiciaire.
Afin de recueillir les fonds nécessaires, les proches et les amis de la famille ont vendu des fleurs et des pâtisseries, organisé des vide-greniers et des dîners dansants. La première avocate recrutée semblait dépassée par l’affaire et le second exigeait des sommes exorbitantes sans réaliser le moindre progrès.
Un jour de 2001, quatre ans après le crime, Marie Rose a vu un reportage télévisé sur une avocate au caractère bien trempé, à Paris, et a aussitôt décidé de l’engager. Les Blétry percevaient enfin une lueur d’espoir: peut-être un jour obtiendraient-ils justice pour Christelle.
Corinne Herrmann est surnommée «La reine des cold cases» en France. Cette femme de 59 ans, devenue avocate en 2010, avait attiré l’attention des années plus tôt pour son travail aussi minutieux qu’acharné sur une affaire non élucidée. L’« affaire des disparues de l’Yonne » avait été abandonnée par la justice.
Entre 1975 et 1979, sept jeunes femmes atteintes de déficiences mentales et placées sous la tutelle des services sociaux avaient disparu dans le département de l’Yonne, au sud-est de Paris. La plupart manquaient de famille proche et les autorités locales avaient conclu à des fugues. Dans les années 1990, intriguée par ces disparitions, Corinne Herrmann a reconstitué l’histoire de chaque victime en détail, étudié les documents disponibles, effectué des surveillances sur le terrain et même consulté un détective privé.
Convaincue que l’auteur de ces crimes était un tueur en série, elle s’était heurtée à l’apathie des autorités. Elle se souvient de ce juge d’instruction qui «ne s’était même pas donné la peine de faire semblant qu’il allait enquêter. Pour le système judiciaire, ces filles n’avaient jamais existé.»
En 2004, le travail de Corinne Herrmann et de son collègue Didier Seban a porté ses fruits: Émile Louis, un chauffeur de bus à la retraite qui transportait les jeunes femmes entre leur foyer et leur centre de jour, a été inculpé pour ces meurtres et condamné à la perpétuité.
Les graves lacunes du système d’enquête
Les deux avocats disent lutter contre l’indifférence qui touche ce qu’on appelle les affaires classées. Ces cold cases, des enquêtes non élucidées qui demeurent ouvertes en attendant de nouvelles preuves, fournissent peut-être des drames à rebondissements à la télévision, mais dans la vraie vie, les avancées sont rares.
Corinne Herrmann et Didier Seban, coauteurs de Nous, avocats des oubliés, pensent que la manière dont on conserve les éléments de preuve est en partie responsable de cette situation. L’avocate se souvient du sous-sol du tribunal où se tenait le jugement d’un tueur en série. Elle y a découvert un canapé beige crasseux issu d’une scène de crime, entouré de chaises poussiéreuses et de boîtes à demi-ouvertes. « On aurait dit un marché aux puces », grince-t-elle. Elle dénonce la présence d’éléments de preuves d’affaires importantes souvent mal rangés: un vélo impliqué dans un accident entreposé à côté d’un sac à main taché de sang; un fusil utilisé dans un meurtre reposant sur le cadre en bois pourri d’une table volée. Elle soutient que les procureurs demandent souvent aux équipes de la police scientifique de ne pas collecter trop de preuves par souci d’économie.
Le souhait de réduire les coûts associés à l’apathie du système poussent les familles des victimes à solliciter elles-mêmes les médias pour inciter les autorités et la police à faire leur travail. Selon le ministère de la Justice, il y aurait plus de 200 enquêtes pour meurtre en cours en France. «Mais il est impossible de connaître le chiffre réel», ajoute Jacques Dallest, procureur général à Grenoble, qui a récemment dirigé un groupe de travail sur l’amélioration de la gestion des affaires en souffrance. Parmi les 26 recommandations de son rapport au ministère, publié en mars 2021, se trouvait un appel à la création d’unités spécialisées dans les affaires classées à travers le pays.
En France, 550 juges d’instruction s’occupent d’au moins 100 affaires en même temps, allant des homicides non résolus aux petits délits. Corinne Herrmann et Didier Seban demandent depuis longtemps que certains juges d’instruction se consacrent exclusivement aux affaires non élucidées. Ils soutiennent que lorsque les juges sont mutés d’une ville à une autre à quelques années d’intervalle, des renseignements cruciaux sur les crimes passés d’une région sont perdus. Jacques Dallest acquiesce: «Nous devons nous assurer de pouvoir trouver de nouveaux indices des années après les faits. Une affaire non résolue s’étale dans le temps.»
Amnésie juridique
Des cartes géographiques recouvrent les murs du bureau parisien que Corinne Herrmann et Didier Seban partagent. Des photographies de victimes y sont épinglées; les points rouges marquent les lieux de dizaines de crimes et disparitions. Dider Seban dirige un grand cabinet d’avocats, mais les affaires classées sont sa vraie passion. Depuis que Corinne Herrmann a rejoint son cabinet, tous deux œuvrent à rouvrir des dossiers qui prenaient la poussière dans les bureaux des procureurs. Me Herrmann se concentre sur le travail d’investigation, tandis que Didier Seban représente les victimes de meurtre aux procès, souvent de façon bénévole.
En France, 20 ans après un meurtre, le coupable présumé ne peut généralement plus être poursuivi; jusqu’en 2017, le délai de prescription était de seulement 10 ans (dans la plupart des pays de tradition juridique anglo-saxonne, il n’existe pas de délai de prescription pour ce type de crimes.) Hérité de l’époque romaine et entériné sous Napoléon, ce principe français repose sur l’idée que les chances de trouver un coupable diminuent avec le temps.
Ces arguments sont aujourd’hui obsolètes grâce au traçage ADN et à l’accès aux données des téléphones portables. Didier Seban dénonce cette «amnésie juridique». «Les criminels ne devraient pas disposer de ce droit», assène-t-il.
On demande souvent à Corinne Herrmann d’où lui vient ce dévouement pour des affaires qui semblent sans espoir. «C’est par curiosité, mais aussi par indignation pour les familles privées de justice», confie-t-elle. Son empathie trouve en partie racine dans un événement dramatique survenu durant son enfance. À 14 ans, emmenant sa petite sœur faire les magasins, elle avait perdu cette dernière de vue. La fillette avait été enlevée par un homme qui l’avait prise pour un garçon en raison de ses cheveux courts. Déçu, le pédocriminel l’avait relâchée quelques heures plus tard. Il n’a jamais été arrêté. «On n’oublie pas un tel incident, affirme l’avocate. Notre famille n’a plus jamais été la même par la suite.»
«Il n’y a rien de pire que d’être ignoré»
En août 2001, Marie Rose et Gilles Blétry ont rencontré Corinne Herrmann, qui a aussitôt accepté de prendre en charge leur dossier. Malgré plusieurs rendez-vous avec des représentants du ministère de la Justice, du ministère de l’Intérieur et des sénateurs, les progrès étaient lents. Pour commencer, la famille demandait une analyse ADN des vêtements de Christelle. Comme le jean porté par la jeune femme le jour de sa mort était neuf, l’assassin y avait sûrement laissé des traces d’ADN. Les autorités ont répondu que cet examen était trop cher, en soutenant que puisque le corps de Christelle était habillé, il n’y avait pas eu d’agression sexuelle.
Le tournant décisif s’est produit lorsqu’un nouveau juge a finalement accepté la requête de Corinne Herrmann. En septembre 2014, Marie Rose et son avocate ont été convoquées au bureau du magistrat; des traces d’ADN avaient été trouvées. Elles provenaient de sperme correspondant à un échantillon présent dans les bases de données de la police. Il appartenait à un homme de 54 ans du nom de Pascal Jardin, qui avait été arrêté. L’homme qui avait arraché sa fille à Marie Rose venait d’être retrouvé.
Marie Rose dit aujourd’hui combien la révélation de ce viol a été terrible, en ajoutant: «Mais cela nous a permis d’identifier son assassin!»
Au moment du meurtre, Pascal Jardin avait 36 ans et vivait au Creusot, à quelques minutes en voiture de la maison des Blétry. Fils de policier, il travaillait pour une entreprise de produits surgelés. Son profil était présent dans la base de données depuis 2004, date à laquelle il avait été incarcéré pour tentative d’agression sexuelle. Libéré l’année suivante, il avait déménagé dans le sud-ouest de la France, s’était marié, et avait mené une vie ordinaire jusqu’à son arrestation pour le meurtre de Christelle.
Le 2 février 2017, il a été condamné à la prison à perpétuité, sentence confirmée en appel en 2018, puis en 2019.
Si Marie Rose Blétry avait attendu que la justice suive son cours, l’affaire aurait été classée, et le meurtrier profiterait aujourd’hui tranquillement de sa retraite. Désormais veuve (Gilles est décédé en 2004), elle espère que le nouveau «pôle judiciaire entièrement dédié aux crimes en série et aux affaires non élucidés» créé par le ministère français de la Justice en mars dernier sera efficace. Un pôle dont la lourde tâche est d’éviter que d’autres vivent le calvaire qu’elle a enduré.
«La douleur me poursuivra jusqu’à mon dernier souffle, dit la maman de Christelle. Mais il a fallu que je me batte pour la vérité. Lorsque vous ne savez pas qui a tué votre enfant, il n’y a rien de pire que d’être ignoré.»
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!
Antonio De Lorenzi s’installe sur scène, dans la salle de concert du Museo del Violino («Musée du violon»), à Crémone, en Italie. Il cale délicatement un stradivarius sous son menton. Fabriqué en 1727 et appelé Vesuvius, l’instrument luit sous la lumière tamisée de l’auditorium. Dans son oreillette, le soliste entend le battement d’un métronome et une voix lui indiquer: «À vous!»
De Lorenzi pose son archet sur la première corde et joue un sol pendant un demi-temps. Il s’arrête, puis poursuit avec un la bémol. Puis un la. Il monte la gamme, sans modifier son rythme à mesure qu’il travaille chacune des quatre cordes. Lorsqu’il a terminé, il reprend l’exercice, cette fois un peu plus vite.
Il ne s’agit pas d’un concert ordinaire. À l’extérieur, la police a fermé la rue à la circulation. À l’intérieur, les employés ont éteint le chauffage malgré le froid hivernal, tamisé les lumières et dévissé les ampoules qui grésillaient. À la vibration de chaque note, un public de 32 microphones éparpillés dans l’auditorium écoute en silence.
Cette performance du violoniste De Lorenzi en janvier 2019 vise un objectif: préserver le son du stradivarius. Si un bon nombre des quelque 1100 merveilleux instruments qu’Antonio Stradivari et ses fils ont fabriqués dans cette ville ont survécu pendant trois siècles, ils n’en sont pas moins mortels. Environ la moitié a été perdue en raison d’accidents ou de l’usure du temps. Sur les quelque 650 qui ont survécu, certains sont trop fragiles pour être utilisés.
Stradivari demeure une figure essentielle de la lutherie, un nom aussi emblématique que Chanel ou Ferrari. Il a fabriqué des instruments pour des rois et des cardinaux, et ses créations apportent leur voix caractéristique au répertoire de solistes modernes comme Itzhak Perlman et Anne-Sophie Mutter. Musiciens, luthiers et scientifiques ont tenté pendant des siècles de comprendre ce qui donnait à ses joyaux un son si exceptionnel, mais personne n’a jamais été capable de le reproduire.
L’objectif est donc de créer une archive numérique qui survivra longtemps après que le dernier stradivarius se sera tu à jamais, permettant ainsi aux artistes de produire de la musique avec eux.
De Lorenzi poursuit ses gammes sur différents tempos, en variant l’intensité et le volume de son jeu avec la précision et la passion qu’il mettrait à interpréter une symphonie de Dvorák ou un opéra de Verdi. Dans une pièce insonorisée tapie sous les sièges de la salle, l’ingénieur du son Thomas Koritke, dont la compagnie créera ensuite une version virtuelle de l’instrument, écoute dans des haut-parleurs pendant que son ordinateur enregistre. Il poursuivra cette mission tous les jours pendant cinq semaines, documentant les milliers de variations des sons produits par Vesuvius et trois autres merveilles de son époque.
«Ces instruments jouent depuis 300 ans, rappelle Fausto Cacciatori, conservateur au Museo del Violino. Nous nous engageons à les faire jouer 300 ans de plus.»
Le mystère Stradivari
Le Museo del Violino a ouvert en 2013 pour célébrer l’œuvre de Stradivari et d’autres luthiers, et se trouve au cœur de Crémone. Cette ville antique, située à quelque 75 km de Milan, était une colonie romaine en 218 av. J.-C., avant de donner naissance à une culture riche et cosmopolite sous les régimes successifs de l’Espagne, la France, l’Autriche et l’Italie. Au XVIIe siècle, elle hébergeait une florissante communauté de luthiers.
Antonio Stradivari, dit Stradivarius, né vers 1644, a réuni trois innovations clés. Elles ont permis le passage du violon de chambre de la période baroque aux salles de concert de la période classique. Il a conçu ses instruments légèrement plus grands que ceux de ses contemporains ; la face avant, appelée table d’harmonie, et le fond sont également plus bombés, et il a modifié l’épaisseur des tables avant et arrière. Ces modifications donnaient au son plus de puissance. « Il a compris les nouvelles exigences des violonistes de l’époque », résume Fausto Cacciatori.
Le matériau utilisé dans la fabrication d’un instrument à cordes contribue à sa sonorité. Les luthiers ont longtemps considéré que l’épicéa était idéal pour la table d’harmonie ; son grain est assez dur pour supporter la tension des cordes, mais reste suffisamment souple pour vibrer librement. Pour la caisse et le manche, les luthiers préfèrent l’érable pour son mélange parfait de force et de résonance ainsi que pour sa beauté.
Joseph Nagyvary, un biochimiste à la retraite qui fabrique également des violons, a passé 40 ans à tenter de percer les secrets de Stradivari. Il estime que les luthiers de Crémone utilisaient du borate et des sels de cuivre, de fer et de chrome pour éviter les infestations de ver du bois. Pour lui, certains de ces composés durcissaient le bois et amélioraient sa résonance.
Il pense également que Stradivari ajoutait une étape en fumant le bois dans sa cheminée. En plus de détruire la vermine, cela réduisait l’humidité, offrant aux instruments un son plus riche. «On ne peut obtenir le son d’un stradivarius à moins d’utiliser un bois préservé et restructuré par des manipulations chimiques », affirme M. Nagyvary. Des recherches menées à l’université nationale de Taïwan, en 2017, étayent cette idée.
Ces spéculations ont leur raison: le luthier n’a transmis aucune méthode, laissé aucune note, aucun journal ni rien qui permette de comprendre avec certitude comment il fabriquait ses instruments. La science propose des indices, mais peu de gens pensent que l’on percera un jour totalement ce mystère. Il ne nous reste que le son.
Le numérique au secours de la tradition
Le projet de Thomas Koritke a germé aux alentours de 2015 à la suite de la proposition d’un ingénieur du son appelé Leonardo Tedeschi. Cet ancien DJ travaillait avec un logiciel de l’entreprise de Koritke, e-instruments, qui reproduit le son d’un ensemble de 11 instruments à cordes. Il a trouvé cela si impressionnant qu’il a voulu créer un outil similaire pour les violons stradivarius. Il a exposé cette idée à Thomas Koritke, qui a aussitôt vu une chance de préserver un trésor irremplaçable.
Conçu pour une réverbération optimale du son des instruments à cordes, l’auditorium du Museo del Violino était le lieu idéal. « Quand j’ai vu la salle de concert, j’ai compris qu’on avait là un outil extraordinaire », se souvient Thomas Koritke. Il s’inquiétait néanmoins des bruits ambiants, et n’a poursuivi le projet qu’après avoir obtenu la promesse des autorités de la ville de réduire ces interférences.
Thomas Koritke prévoyait de n’enregistrer qu’un seul violon stradivarius, mais après un échange avec le personnel du musée, il a choisi un quatuor à cordes. En plus de Vesuvius, l’ensemble comprenait un violon créé par Giuseppe Guarneri appelé Prince Doria, un alto conçu par Andrea Amati connu sous le nom de Stauffer, et un violoncelle stradivarius également appelé Stauffer.
L’équipe a mis trois ans à planifier cette mission en rédigeant les milliers de variations que l’instrument pouvait produire. « Un sacré défi, résume Thomas Koritke. La plupart des musiciens ne s’étaient jamais livrés à ce type d’exercice. »
Il faudra une journée pour mettre en place le matériel d’enregistrement, et trois autres pour coordonner le faisceau de microphones. Au cours de chaque phase, les musiciens jouaient des gammes et des arpèges à différents volumes et tempos, produisant des dizaines d’intonations pour chaque note. Des heures durant, ils employaient diverses techniques à l’archet ou cordes pincées, jouant des milliers de transitions avec méticulosité. « Parfois, les musiciens s’arrêtaient sur une note parce qu’ils n’en étaient pas satisfaits, alors que pour nous, elle sonnait bien, raconte M. Koritke. On reprenait alors toute la partie. »
Des bruits extérieurs ont souvent interrompu l’enregistrement, même si les autorités de la ville avaient fermé les rues à proximité ainsi que le parking voisin. Il restait les vélos roulant sur les pavés, des aboiements de chien et des verres qui s’entrechoquaient dans le café du musée. Ces bruits parasites ont poussé le maire à demander aux 70 000 habitants de Crémone de garder le silence dans le quartier, tout en sachant qu’on ne pouvait pas grand-chose contre les cloches de l’église ou les avions dans le ciel.
Au terme du projet, Thomas Koritke avait enregistré environ un million de pistes audio. Son équipe a trié ces précieuses ressources pour créer des versions virtuelles des instruments, que tous les musiciens pourraient ensuite ajouter à des logiciels d’enregistrement comme Pro Tools. Cela impliquait de choisir les sonorités les plus musicales et précises de chaque note. Le processus a pris plus d’un an.
Leonardo Tedeschi est heureux de voir les artistes créer à partir de ce quatuor à cordes numérisé. Désormais disponible à la vente, le logiciel présente ces instruments à un nouveau public à travers des styles inédits, comme des DJ qui réalisent des « choses folles » avec un violon stradivarius. « On peut les utiliser dans de nombreux genres de musique », s’enthousiasme M. Tedeschi. Une question demeure: l’amateur se rendra-t-il compte qu’il s’agit d’un stradivarius?
Préserver le son à tout prix
La conviction de Thomas Koritke repose sur l’idée que rien ne sonne jamais aussi bien que l’original. Joseph Curtin, lui, n’en est pas aussi certain. Il a commencé le violon à l’âge de 10 ans et s’est mis à en fabriquer environ 10 ans plus tard, en 1978. Comme de nombreux luthiers, il a développé une fascination pour Stradivarius, et espéré pouvoir reproduire le son de ses merveilles. Il réfléchissait à des théories à même d’expliquer leur supériorité quand un ami physicien lui a suggéré de commencer par prouver que les stradivarius sont réellement supérieurs. «C’est là que j’ai compris qu’aucune preuve scientifique ne déterminait que ces vieux instruments italiens sonnaient mieux que les violons modernes », déclare-t-il.
Avec trois autres chercheurs, Joseph Curtin a mené des tests entre 2010 et 2013. Des solistes professionnels portant des lunettes opaques ont joué sur un éventail de violons, incluant des stradivarius et des instruments plus récents : plus de la moitié ont dit préférer le son des modèles modernes, et n’étaient pas capables d’identifier les stradivarius, sinon par hasard.
Cela ne diminue en rien la qualité des chefs-d’œuvre de Stradivari, ni la contribution de ce dernier à l’art de la lutherie. « Je n’ai pas perdu une once de mon admiration pour son travail, assure M. Curtin. Je remets en cause l’idée selon laquelle ces violons sonneraient forcément mieux que les instruments modernes.»
Cela n’a peut-être aucune importance. Le son unique des stradivarius et leur rôle historique suffisent à la nécessité de les préserver. Dans le monde entier, des institutions et des archivistes conservent des tableaux, des sculptures et des documents rares comme la Magna Carta, ce pacte conclu en 1215 en Angleterre entre le roi et ses barons. Pour les personnes à l’origine de l’enregistrement du stradivarius, le son mérite la même considération.
Thomas Koritke imagine des musées permettant à leurs visiteurs d’utiliser des outils comme le logiciel Stradivarius pour écouter ces mythiques instruments. Il pense que les orgues des cathédrales européennes et autres instruments célèbres mériteraient également d’être conservés. « Les musées du monde entier numérisent désormais leurs collections. Pourquoi ne pas agir de même avec les instruments?»
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!
© Popular Science
Dans toute voiture, on trouve désormais presque toujours le symbole de distributeur d’essence sur le tableau de bord. Juste au-dessus, une flèche indique de quel côté se trouve le bouchon du réservoir. Il était temps !
Pendant 30 ans, et pour plusieurs véhicules, j’ai déployé de vaillants efforts pour me rappeler de quel côté je devais me placer pour faire le plein. Je me tordais le cou pour repérer la trappe. En vain.
J’avais toujours tout faux et me voyais contraint de tirer le tuyau au-dessus de la voiture à son maximum pour gagner les quelques millimètres qui me permettraient d’entrer le pistolet de distribution dans le réservoir. Et toujours cette question lancinante: dois-je tirer plus fort (au risque d’arracher le tuyau, de voir le carburant se répandre et de succomber à des brûlures douloureuses), ou déplacer la voiture? Évidemment, je ne l’ai jamais déplacée.
Aujourd’hui, je sais. Je mate l’idéogramme et, tout en sifflotant un air joyeux, je me range calmement du bon côté. La vie est belle. Pourquoi personne ne m’en a parlé plus tôt?
Autre chose: il y a deux ans, j’ai découvert qu’on pouvait nettoyer l’argenterie avec du bicarbonate de soude, du papier alu et de l’eau chaude. Vos couverts et bijoux en argent sont ternes? Plus la peine de frotter avec une brosse à dents et un produit spécial. La réaction chimique provoquée par l’aluminium fait instantanément disparaître la ternissure sur la surface argentée qui migre vers le papier.
Ne me demandez pas comment ça marche. Je l’ignore. Mais même si vous aviez toute l’argenterie de la série Downton Abbey à astiquer, après 10 minutes seulement, vous seriez déjà assis dans l’office à partager les derniers potins sur ces messieurs dames de l’aristocratie du dessus.
Pourquoi n’existe-t-il pas un manuel de leçons de vie que tout le monde recevrait à ses 18 ans ? Pour ce qui est d’ajouter à la somme des bonheurs humains, ces informations valent davantage que les vêtements haute couture et les voyages en première classe.
Oh ! comment donc ? Une troisième révélation vient de me parvenir. Celle-là, si je l’avais connue plus tôt, elle m’aurait épargné – voyons, un petit calcul mental – 174 heures de frustration, de mauvaise humeur et de mépris pour ma petite personne.
Je m’explique. Il semble qu’il y ait un consensus chez les manufacturiers de draps-housses en ce qui concerne l’étiquette de leur produit: elle est fixée au coin qui tombe en haut à gauche ou en bas à droite du matelas. Merveilleux! Savoir cela nous évite le profond désarroi dans lequel nous plongent ces vaines tentatives d’ajuster le côté le plus court avec le côté le plus long et inversement, puis à recommencer et à désespérer de l’injustice d’un monde impitoyable et amoral. Bien sûr, même ceux qui savent ne sont pas à l’abri d’une tentative d’ajuster un drap-housse pour grand lit sur un lit deux places, ou un drap-housse pour lit à deux places sur un grand lit. La vie est vraiment une perpétuelle expérience.
Il y a peut-être aussi une solution que connaissent les plus avisés, ceux qui plient les draps comme des origamis – le deux places en paon et le grand en caniche – prêts à envelopper le matelas. Allez savoir.
Ma seule certitude est qu’il me reste encore beaucoup d’astuces à découvrir. Par exemple, comment préparer une glacière pour que la viande ne finisse pas trempée. Ou comment arranger un compost pour qu’il ne se transforme pas en boue saturée de bestioles. Ou encore, est-il possible de bénéficier d’un éclairage de 12-volts dans le jardin sans que les rats viennent ronger le cordon d’alimentation trois jours après son installation ?
Si je me fie à mon expérience, je n’aurai pas de réponses à ces questions avant l’âge de 104 ans, quand je me ficherai complètement d’installer un éclairage dans mon jardin ou de remplir la glacière.
Quelqu’un pourrait-il se donner la peine, aujourd’hui, d’écrire un livre dressant la liste des trucs utiles essentiels ? Il pourrait s’intituler La vie : guide de l’utilisateur.
J’en ai bien appris quelques-uns. Je sais que le whisky est toujours une erreur. Que la crème fraîche, bien qu’elle soit délicieuse, engendre le regret. Et je sais qu’acheter des outils de mauvaise qualité n’est jamais une bonne idée.
J’arrive maintenant à ranger un fil électrique de façon qu’il ne s’emmêle pas (appris à 35 ans); je sais déboucher le champagne sans qu’il ne se répande par terre (appris à 45 ans); et je sais cuire un œuf sur le plat sans que le dessous ne fasse une croûte sèche et dure (la semaine dernière).
Mais les questions restent légion. Comment enlever les poils de chat sur la moquette de la voiture si même l’aspirateur n’y arrive pas ? Comment ouvrir une boîte de jus ou de lait sans que le contenu n’arrose vos vêtements ? Et comment empêcher que les miettes s’accumulent dans le tiroir à couverts même si jamais personne ne s’en approche avec une tartine de pain grillé ?
Avec de la chance, j’ai encore une ou deux décennies à vivre. J’aurais besoin de ce bouquin. Il me reste tant de choses à apprendre. Par exemple: comment constituer une cave à vin digne de ce nom quand un idiot écluse les bouteilles aussitôt qu’elles arrivent ?
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!
Au cours des deux dernières années, nos conditions de travail ont beaucoup changé. Plusieurs d’entre nous sommes passés au travail à domicile et avons adopté de mauvaises habitudes. Nous avons consacré bien trop de temps à nos écrans, penchés longuement sur notre clavier et préoccupés par des choses hors de notre volonté. Peu importe si vous travaillez sur la table de la cuisine depuis plus de deux ans ou si vous avez aménagé un poste de travail dans votre maison, il y a de fortes chances que vous ayez plus de douleur qu’auparavant.
Une étude menée en mars 2022 par The Pulse Group Inc. pour TylenolMD a révélé que près de 50 % des Canadiens étaient plus conscients de leur douleur depuis qu’ils vivaient dans la « nouvelle normalité ». Et parmi ces Canadiens, la moitié ont mentionné qu’ils avaient mal dans de nouvelles parties du corps.
Même si l’on doit s’attendre à ressentir plus de douleur avec l’âge, l’étude a démontré que les Canadiens âgés de 20 à 49 ans étaient plus portés à déclarer qu’ils éprouvaient plus de douleur qu’avant la pandémie. On parle ici de parents de jeunes enfants, de gens n’ayant pas de poste de travail ergonomique et de personnes stressées.
La Dre Liza Egbogah, ostéopathe et spécialiste de la posture œuvrant à Toronto, affirme qu’au cours des 18 derniers mois, bon nombre de ses patients s’inquiétaient d’une augmentation de la douleur déjà présente et de nouvelles régions du corps endolories. « Les gens passent plus de temps assis devant leurs écrans, ce qui peut entraîner une mauvaise position, accroître la douleur et influer sur leur santé mentale », dit-elle.
Presque tous les patients de la Dre Egbogah ont fait état d’un niveau de stress accru, surtout durant la dernière année, ce qui semble lié à une hausse de la douleur au cou, aux épaules et au dos. Près de 50 % des Canadiens interrogés attribuaient leur douleur au stress et à l’inactivité. Environ 40 % ont signalé que leur milieu de télétravail était en partie responsable et environ le tiers ont révélé que le manque de sommeil et une mauvaise santé mentale figuraient parmi les facteurs contributifs.
À l’approche du premier été en deux ans où il y a très peu de restrictions sanitaires, nous avons tous hâte de nous éloigner de notre bureau improvisé sur la table de cuisine, de sortir, d’avoir du plaisir et de reprendre notre vie active avec plus d’énergie et moins de douleur. Mais pour y parvenir, nous devons nous sentir bien à nouveau.
Voici quatre façons de prévenir les douleurs propres à l’époque actuelle.
1. Les étirements
« Je suis une adepte des étirements et des exercices pour atténuer et prévenir la douleur », déclare la Dre Egbogah. Elle privilégie trois exercices – à faire plusieurs fois par jour – ciblant le cou, les épaules et le dos, soit là où la plupart des gens ont mal.
Étirer les pectoraux et le cou
« Croisez les mains derrière le dos en gardant les bras tendus et descendez vos mains vers le sol. Rapprochez vos omoplates et lever lentement la tête vers le plafond. Tenez cette position durant cinq secondes tout en gardant le corps droit et en vous concentrant sur votre respiration. Vous devriez sentir un étirement dans la poitrine et à l’avant du cou.»
Étirer le thorax avec une bande extensible
« Prenez d’une main l’extrémité d’une bande de faible résistance, d’une bande extensible ou d’une serviette. Amenez-la dans votre dos et saisissez l’autre extrémité de l’autre main. En étirant la bande ou la serviette, relevez doucement les bras dans le dos jusqu’à ce que vous ressentiez un étirement prononcé dans le thorax. Tenez cette position durant 10 secondes tout en respirant profondément.»
Se cambrer pour étirer le bas du dos
« En position debout, les pieds bien au sol, les mains fermées et placées derrière les hanches, regardez au plafond et inspirez profondément. Pendant que vous expirez, courbez lentement le dos vers l’arrière, le plus loin possible tout en conservant votre équilibre. Respirez à quelques reprises en gardant le bas du dos cambré, puis revenez lentement à la position initiale.»
2. Un massage
D’après la Dre Egbogah, un massage peut calmer la douleur causée par des muscles tendus. Il suffit d’utiliser une balle de massage, un rouleau en mousse ou un masseur électrique. « J’adore les balles de massage, souligne-t-elle. Voilà un outil très efficace pour décontracter les muscles – que l’on peut considérer comme un massothérapeute portatif. » Toutefois, il vaut mieux parfois consulter un professionnel. Pour apaiser une douleur plus ciblée, la Dre Egbogah suggère de voir un chiropraticien, un ostéopathe ou un physiothérapeute. « Ils peuvent identifier la source du mal, proposer un traitement et recommander des exercices personnalisés pouvant aider à soulager la douleur à long terme. »
3. Le chaud et le froid
Les compresses chaudes ou froides peuvent aider à atténuer les douleurs musculaires. « Après avoir été assis toute la journée, le débit sanguin tend à diminuer car on a peu bougé. L’application d’une compresse chaude peut stimuler la circulation, détendre les muscles et procurer un soulagement temporaire de la douleur », explique la Dre Egbogah. Une compresse froide peut contribuer à réduire l’inflammation et l’enflure.
4. Un analgésique en vente libre
Pour soulager rapidement la douleur, votre médecin pourrait recommander un remède en vente libre qui agit vite comme les gélules à action rapide TylenolMD. Scientifiquement conçues pour libérer rapidement le médicament, elles vous permettent de vous sentir bien comme avant et de rattraper le temps perdu.
Vous n’en pouvez plus d’avoir le nez qui coule ? La saison des allergies est de retour et le pollen des arbres (au printemps) et des herbes (en été) provoque sans doute vos symptômes d’allergies. Si vous souffrez de larmoiement, d’éternuements et d’obstruction ou d’écoulement nasal, il est temps d’agir. Suivez ces conseils pour soulager vos symptômes d’allergies incommodants et passer une belle journée.
Préserver les vêtements du pollen
Évitez d’étendre la lessive dehors. Enlevez vos vêtements et prenez une douche aussitôt après toute activité extérieure. Et rincez souvent votre animal de compagnie.
Entretenir la pelouse
Gardez le gazon aussi court que possible dans la cour ou remplacez-le par du gravier, du sable et un bassin d’eau ou par des plantes couvre-sol produisant peu de pollen.
Rester à l’intérieur le matin
La densité pollinique est souvent plus élevée le matin et en début d’après-midi. Restez à l’intérieur et surveillez les prévisions de pollen lorsque vous planifiez vos activités.
Rincer les sinus
Nettoyez vos voies nasales à l’aide d’une solution saline pour éliminer le mucus et les allergènes qui s’y sont accumulés.
Prendre un antihistaminique
Puisque l’histamine est une substance chimique que l’organisme libère lorsqu’il combat des allergènes, elle déclenche donc vos symptômes. Prenez un antihistaminique oral comme REACTINE® Extra fort pour soulager les éternuements, l’obstruction nasale, le nez qui coule, les larmoiements et la rougeur oculaire.
Quand les allergies frappent, REACTINE® agit vite. Grâce aux résultats de 4 000 votes de Canadiens comme vous, REACTINE® est l’une des Marques de médicament les plus fiables dans la catégorie Produit contre les allergies* en 2022.
MD Marque de confiance et Marques de confiance sont des marques déposées de Sélection du Reader’s Digest. * Marques à égalité dans la catégorie Produit contre les allergies selon le sondage Marque de confianceMD 2022 de Sélection.
Il est difficile de comprendre pourquoi les chats n’aiment pas l’eau, alors que leurs cousins — le tigre, le léopard ou le lynx — profitent de quelques gorgées d’eau pour se rafraîchir ou pour se cacher avant d’attraper leurs proies. Sans vraiment pouvoir expliquer ce comportement, les vétérinaires et les chercheurs continuent d’explorer diverses théories assez fascinantes à ce sujet. Ce qui est aussi intéressant d’observer est leurs nombreux codes de comportement, et plus particulièrement les raisons qui expliquent pourquoi certains chats miaulent sans arrêt.
Pourquoi les chats n’aiment pas l’eau (alors qu’ils s’amusent souvent avec les robinets qui coulent?)
Comment est-ce possible que les chats soient autant intrigués par de l’eau — au point de boire celle qui coule du robinet — mais toujours aussi terrifiés par une baignade? «La tentation vient surtout du mouvement de l’eau, du bruit que ça produit et de la lumière qui en reflète», explique Eve Elektra Cohen, une vétérinaire de l’organisation américaine Bideawee, qui vient au secours des animaux. «L’eau stimulerait le côté chasseur chez les chats.»
D’autres experts ont plus tendance à penser que les chats ont évolué et préfèrent désormais l’eau propre du robinet à l’eau de la nature.
Parce que vous souhaitez ce qu’il y a de mieux à votre compagnon sur quatre pattes, vous aimerez ces conseils pour assurer le bonheur des chats d’intérieur.
Le poil mouillé d’un chat serait très inconfortable
Un chat curieux qui tombe accidentellement dans un bain moussant ou qui est pris à l’extérieur pendant une pluie diluvienne pourrait rester traumatisé pour le restant de ses jours. Pourquoi est-ce que les chats n’aiment plus l’eau après l’avoir expérimenté? Ça semble être une théorie inexplicable… mais pas pour la Dre Cohen.
«Le poil d’un chat mouillé devient lourd, froid et désagréable et pourrait aussi prendre plus de temps à sécher», explique-t-elle. De plus, les chats sont des créatures rapides et agiles. Ils sont capables de sauter, de se balancer et ont un excellent équilibre. Ils ont le contrôle absolu. Tandis que dans l’eau, il est possible qu’ils subissent une perte de contrôle puisque l’eau les ralentit.
Une seule expérience négative avec de l’eau peut ainsi traumatiser votre chat pour de bon.
Les chats préfèrent se dorer au soleil
Les chats domestiques sont une descendance du Felis silvestris lybica, un petit félin sauvage qui habitait dans des régions sèches, voire désertes, du Moyen-Orient. Puisque l’accès à l’eau était limité, ces animaux n’avaient pas tendance à se baigner. Ils préféraient garder leurs pattes et leurs fourrures sèches et prendre des bains de soleil sous le ciel chaud du désert. C’est donc possible que vous ayez déjà remarqué que cette préférence s’applique aussi à vos chats, qui passent leurs temps à se reposer ou à dormir sous le soleil.
Les chats ont peur de l’inconnu
Les chats ont la crainte de ce qui ne leur est pas familier, alors ils ne sont pas habitués à de grandes surfaces d’eau. Une piscine ou une baignoire sont deux choses assez terrifiantes pour eux. «Tout comme n’importe quelle chose inhabituelle, leur première réaction sera surement la peur», indique Jennifer Kasten, vétérinaire chez Tomlyn Veterinary Science.
«Cette crainte peut être accentuée si les maîtres ont utilisé un pistolet à l’eau ou un vaporisateur pour apprendre leurs chats à ne pas aller sur le comptoir de la cuisine ou sur le divan, par exemple», explique-t-elle.
Votre petit chat adore être propre. Il consacrera près de 30 à 50% de sa journée à se laver et à lécher son poil. Le forcer à prendre un bain n’est donc pas obligatoire. Cela dit, il est important de vérifier si votre chat peut atteindre tous les endroits de son corps — tous les chats n’en sont pas nécessairement capables. S’ils sont malades ou victimes d’une arthrite, il est recommandé dans ce cas de les laver.
Ils n’ont pas besoin de boire beaucoup d’eau
Quand ils étaient dans la nature, les chats sauvages absorbaient le pourcentage d’eau nécessaire à leur bien-être par la nourriture consommée. «Ils ne s’approchaient pas vraiment de l’eau, à part s’ils étaient vraiment déshydratés», explique Zac Pilossoph, docteur et vétérinaire consultant chez Healthy Paws Pet Insurance.
Certaines théories expliquent que les chats domestiques boivent maintenant de l’eau, parce que leur nourriture serait déshydratante, selon Dr Pilossoph. Ainsi, ils ont besoin d’en boire un peu.
Les chats ne sont pas des créatures qui aiment l’eau
Pourquoi est-ce que les chats n’aiment pas l’eau? La réponse simple: c’est dans leur nature. Ils ont évolué dans des climats chauds et secs, avec très peu de cours d’eau à proximité. Cette espèce d’animal n’est donc pas parmi celles qui adorent l’eau.
Cependant, ce ne sont pas tous les chats qui s’enfuient lorsqu’ils entendent le robinet qui coule. Mais est-ce que les chats aiment nager? Ça dépend, mais certains chats restent curieux par rapport à l’eau et s’amusent même dans les flaques d’eau.
Même que certaines races aiment l’eau. En général, les races qui aiment l’eau sont aussi celles qui s’entendent le mieux avec les chiens. En effet, l’abyssin, le turc de Van, le Maine coon, le chat des forêts norvégiennes et l’American shorthair sont quelques races de chats qui s’entendent bien avec vos chiens. Ces chats en particulier ont une fourrure différente des autres races, qui sont plus résistantes à l’eau. Ainsi, ils ne souffrent pas d’inconfort et peuvent même profiter de l’eau.
Finalement, les chats peuvent tous nager, selon Dr Kasten. Elle précise que les races de chats qui aiment l’eau ont même tendance à aimer nager.
Voyez ici les 20 meilleures races pour chats à avoir pour votre famille.
Ils ne sont pas à l’aise autour de l’eau
Si vous avez un chaton, prenez votre temps pour l’aider à se sentir mieux autour de l’eau. «Le moment idéal pour aider son chaton à s’habituer à de l’eau est lorsqu’il est âgé de 3 à 16 semaines», explique Dr Kasten. «Ils peuvent utiliser des jouets ou des gâteries en tant que renforcement positif pour les aider à s’habituer.»
Si vous ne pensez pas être capable d’éduquer un vieux chat puisqu’il est difficile de le faire pour un vieux chien, et bien c’est faux! «Les vieux chats peuvent aussi apprendre à tolérer ou même aimer l’eau», explique Dr Kasten, «mais c’est un processus qui sera plus long que celui des chatons».
Il va aussi falloir prendre votre mal en patience puisqu’entraîner un vieux chat à aimer l’eau prendra beaucoup de temps. Si votre chat ne peut nettoyer l’ensemble de son corps dû à des conditions médicales restreintes, vous allez devoir l’aider. À partir de ce moment, vous serez bien content de lui avoir appris à aimer l’eau.
En plus de l’habituer à l’eau, vous pouvez aussi apprendre à votre chat de bonnes habitudes, comme de ne pas dormir au lit avec vous.
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!
Matériel requis : une casserole et un moulin à café ou un mortier.
Il n’existe pas un seul Jean-Marie Lapointe. Certains se souviennent de ses performances au cinéma (Le vent du Wyoming, L’homme idéal) ou à la télévision (Lance et compte, Bouscotte), alors que d’autres préfèrent l’animateur dynamique et chaleureux (Écoute-moi, Les fils à papa, Fin de mois). Sans compter que tous savent qu’il est le fils de Jean Lapointe, cet artiste qui a fait rire tout le Québec, mais l’a aussi ému en étant une des premières personnalités publiques à aborder ouvertement son alcoolisme.
Aujourd’hui au milieu de la cinquantaine, Jean-Marie Lapointe fait preuve de la même franchise désarmante. Car derrière sa fière allure, sa carrure athlétique et son aisance remarquable à entrer en contact avec les autres, peu importe leur statut, il n’a jamais caché les écueils qui ont jalonné son parcours. Dans ses livres (Mon voyage de pêche, Je ne t’oublierai pas, Être face à la rue) comme dans ses nombreuses conférences, ce touche-à-tout passionné raconte avec fougue et sans filtre ses échecs, ses idées noires, ses dépendances de même que ses nombreuses victoires contre l’adversité. Pas étonnant que tant de gens se reconnaissent dans ce gaillard au cœur tendre.
Certains vous imaginent comme une force tranquille, un homme en total contrôle de ses moyens. En êtes-vous conscient et trouvez-vous cela ironique considérant toutes les épreuves que vous avez traversées?
J’en prends conscience quand vous m’en parlez! Ce qui m’importe, c’est d’être dans l’instant présent et d’avoir une vie en cohérence avec mes valeurs. La meilleure publicité que je puisse me faire, c’est de travailler sur un projet en accord avec mon potentiel, d’y mettre tout mon cœur. Car on va se souvenir du projet que je viens de terminer, mais pas celui d’il y a 20 ans. Cela dit, je n’ai pas de plan de carrière, pas de stratégie, pas de plan de match.
Pendant près de 10 ans, non seulement vous avez connu un passage à vide sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan financier. Qu’avez-vous appris lors de cette traversée du désert et comment avez-vous réussi à vous en sortir?
Au moment d’amorcer la série documentaire Face à la rue en 2017, il était minuit moins une sur le plan financier: j’avais près de 100 000$ de dettes, et je devais de l’argent à beaucoup de gens, heureusement des amis très proches qui ne mettaient aucune pression pour que je les rembourse. Après le début du tournage, j’ai commencé à recevoir des sous, et j’ai pu tranquillement rembourser tout le monde. Mais je vivais dans l’anxiété, dans la peur de ne plus travailler, de devenir un has been. J’en ai rencontré des gens qu’on cataloguait ainsi, qui avaient connu la gloire et qui étaient tombés dans l’oubli… Dans Face à la rue, j’interviewais des êtres brisés, abandonnés, qui avaient sombré dans l’alcool, les drogues ou le sexe. Mes périodes de disettes et de souffrances m’ont permis de me connecter aux leurs. Bref, j’y trouve un réconfort.
Avant cette période sombre, vous étiez pourtant déjà connu comme un animateur empathique, un porte-parole dévoué, dont auprès de votre père pendant ses téléthons.
En effet, je possède des prédispositions à la compassion, à la bienveillance, à l’écoute et au non-jugement. Ça fait partie de moi, de mon histoire de vie, que de m’attacher aux autres et d’essayer de les comprendre. Le fait d’avoir des parents alcooliques m’a probablement aussi amené vers cela.
Vous avez été un enfant chétif, puis sportif, turbulent. Vous arrive-t-il de vous imaginer aujourd’hui à cet âge, à l’heure de la pandémie et de l’école à distance?
Il n’aurait pas fallu que le petit garçon anxieux, en manque de reconnaissance et d’amour que j’étais, vienne au monde à l’ère des réseaux sociaux, car j’aurais sans doute souffert davantage.
Autrefois, quand tu te faisais pointer du doigt à l’école, ça restait à l’école; aujourd’hui, ça peut être sur le Web au grand complet… Par contre, mis à part mes souffrances financières, que j’ai trop longtemps gardées pour moi, j’ai souvent eu le réflexe de parler à mon père quand je n’allais pas bien, ou alors à des professeurs qui m’inspiraient confiance. Cette capacité à demander de l’aide, à être résilient, je l’ai eue très jeune.
On pourrait vous qualifier de bénévole de haut vol tant vous êtes impliqué dans de nombreuses causes (les troubles alimentaires, la toxicomanie, l’intégration des personnes handicapées, etc.), souvent plusieurs heures par semaine. Qu’en retirez-vous?
J’ai animé plusieurs Téléthons des étoiles avec André Robitaille, qui me disait toujours: «Le bénévolat, ce n’est pas payant, mais c’est enrichissant». Le bénévolat donne un sens à ma vie, me permet de grandir et de rencontrer des personnes extraordinaires. Quand la pandémie a éclaté, j’ai appris qu’il y avait des manques dans les ressources en itinérance. Alors depuis deux ans, tous les mercredis, je sers des repas aux personnes qui fréquentent la Maison du Père, et j’ai ma récompense: je jase avec eux, ça me fait du bien, et je sais que ça leur fait du bien aussi. Quand tu habites ton discours, que l’on te sait engagé avec une organisation, le public sait reconnaître la cohérence; il n’y a rien de mieux que les preuves vivantes, les actions, pour convaincre les gens de goûter à ce qui me rend heureux, comme le bénévolat.
Jean-Marie Lapointe, qui a toujours à coeur les questions d’entraide et de solidarité, anime cet été la nouvelle émission Victorieux à deux, sur les ondes de Moi et Cie. À partir du 6 juin, à 21h.
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!