Payer ses factures en ligne présente de nombreux avantages, par exemple éviter les frais de retard, éliminer les factures papier et renforcer la sécurité. Mais qu’en est-il d’acquitter ses factures par paiement automatique ?
Qu’est-ce que le paiement automatique?
«Le paiement automatique est un système de paiement automatisé qui permet aux entreprises de prélever automatiquement de l’argent de votre compte bancaire ou de débiter votre carte de crédit selon un calendrier établi pour payer vos factures et vos dépenses, explique Rikin Shah, conseiller financier et PDG de GetSure. Il est conçu pour rendre le paiement des factures récurrentes plus pratique.»
C’est un excellent outil financier pour rationaliser chaque mois le paiement des factures, mais il faut tenir compte de nombreux facteurs quant au choix des factures à payer de cette façon. Pour commencer, utilisez le paiement automatique pour régler vos factures mensuelles seulement si vous êtes sûr de pouvoir les payer au complet. «Sinon, vous risquez d’accumuler un solde avec intérêts, ce qui pourrait miner vos efforts pour garder le contrôle de vos factures, explique Dana Marineau, ancienne vice-présidente communications et marque de Credit Karma. Si vous n’êtes pas sûr de pouvoir tout payer, évitez le paiement automatique.»
Vous devriez tout particulièrement éviter de payer les factures suivantes par paiement automatique:
1. Les abonnements annuels
Vous ne devriez pas payer automatiquement un abonnement annuel à un magazine ou un abonnement mensuel à un service de streaming comme Netflix ou Hulu, car vous risquez d’oublier qu’ils sont toujours actifs et de continuer à les payer même si vous n’en voulez plus ou n’en avez plus besoin, explique Rikin Shah. En fait, une enquête récente de C&R Research a révélé que 42% des consommateurs continuaient à payer un abonnement qu’ils n’utilisaient plus. La même enquête a révélé que les consommateurs sous-estimaient le montant de leurs abonnements d’un impressionnant 133$ en moyenne, soit deux fois et demie plus que ce qu’ils pensaient payer. Aussi, il est important de faire attention au nombre de services que vous utilisez: avoir un nombre excessif d’abonnements constitue l’une des habitudes de dépenses contre lesquelles les experts en finances personnelles nous mettent en garde.
2. Les services publics
Ne recourez pas au paiement automatique pour les factures dont le montant varie d’un mois à l’autre. «Comme l’utilisation et les tarifs des services publics fluctuent, vous devez examiner vos factures et ajuster votre utilisation au besoin», affirme Rikin Shah, surtout en hiver et en été lorsque le chauffage et la climatisation peuvent faire grimper votre consommation d’électricité ou de gaz. En outre, les erreurs de facturation ne sont pas rares, et il est donc important de prendre l’habitude de consulter sa facture au lieu d’établir un paiement automatique et de l’oublier. Il est également déconseillé de payer certaines factures en espèces, notamment celles des services publics.
3. Internet haute vitesse
Même si le montant des factures d’Internet haute vitesse demeure inchangé chaque mois et peut donc être réglé par paiement automatique, la prudence est de mise. La tarification de la haute vitesse n’étant pas réglementée par le gouvernement, les entreprises sont libres d’augmenter les tarifs quand elles le souhaitent. Financièrement parlant, il est judicieux de vérifier votre facture chaque mois et de vous assurer que vous ne payez pas plus que ce que vous aviez prévu. C’est d’autant plus vrai si vous avez souscrit à des tarifs promotionnels, précise Rikin Shah. «Ces tarifs expirent souvent après 12 mois, et le fait de vérifier vos factures permet de renégocier les tarifs ou de trouver de meilleures offres», ajoute-t-il.
4. Les cartes de crédit
Les factures de cartes de crédit peuvent présenter certains enjeux en matière de paiement automatique, car vous voudrez au moins acquitter le montant minimum dû et vous n’aurez peut-être pas assez d’argent pour payer davantage chaque mois. Une gestion intelligente des cartes de crédit est indispensable pour avoir des finances personnelles saines, alors assurez-vous de déterminer les achats pour lesquels vous devriez utiliser une carte de crédit et ceux pour lesquels vous ne devriez pas utiliser la carte de crédit.
5. Les primes d’assurance automobile
Les primes d’assurance automobile sont souvent payables une ou deux fois par année, ce qui peut représenter une facture salée. Si l’un de ces paiements est prélevé de votre compte bancaire alors que votre solde est bas, vous risquez de vous retrouver avec un découvert et vous devrez payer des frais. Également, comme vos tarifs et vos besoins en matière d’assurance peuvent changer souvent, vous devez veiller à en revoir les détails à chaque renouvellement. «Les données montrent que les conducteurs pourraient obtenir un meilleur tarif en magasinant au moment du renouvellement plutôt qu’en renouvelant automatiquement leur contrat», explique Rikin Shah.
Voici comment préparer sa soumission d’assurance automobile pour économiser de l’argent.
6. Les frais d’adhésion
Les frais d’adhésion à une salle de sport, à un magasin grande surface ou à un zoo ne devraient pas être payés automatiquement. Beaucoup sont assortis d’un renouvellement automatique et, avant même de vous en rendre compte, vous êtes engagé pour une autre année même si vous ne voulez plus de l’abonnement ou n’avez pas l’intention de l’utiliser.
Ce qu’il faut savoir avant d’utiliser le paiement automatique
Bien que le paiement automatique soit un moyen pratique de rationaliser vos factures, il est préférable de l’utiliser seulement pour les factures dont le montant ne change pas, comme les mensualités de l’hypothèque et de la voiture. «Ça permet d’éviter les situations où une augmentation inattendue entraîne un découvert bancaire», note Rikin Shah. Vous voudrez également suivre les conseils suivants:
- Utilisez une carte de crédit pour le paiement automatique plutôt qu’une carte de débit. «Ça vous donne plus de souplesse si vous devez contester un montant avant qu’il ne soit prélevé sur votre compte», explique-t-il.
- Examinez régulièrement vos relevés pour vous assurer que les montants payés automatiquement sont corrects. «C’est une bonne habitude de vérifier vos comptes au moins une fois par mois pour repérer d’éventuels écarts ou frais frauduleux», précise Rikin Shah.
- Programmez des rappels de calendrier pour vérifier le solde de vos comptes avant les dates de paiement automatique afin de pouvoir ajouter des fonds au besoin et d’éviter des frais de découvert.
- Pour les factures qui ne sont pas payées automatiquement, réservez un moment pour les acquitter. Prévoyez une plage horaire dans votre agenda et essayez d’en faire une habitude, conclut Dana Marineau.
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Elle avait un temps rêvé d’être actrice, mais à l’époque, elle ignorait que son plus grand rôle ne serait pas sur les planches. Dans sa jeunesse, sans que son soutien ponctuel à la Maison Jean-Lapointe ressemble à un semblant de plan de carrière, Anne Elizabeth Lapointe en découvrait les rouages et s’imprégnait de sa mission: redonner espoir, dignité et santé aux personnes enfoncées dans toutes sortes de dépendances, de l’alcool aux médicaments en passant par le jeu.
Plus d’un an s’est écoulé après le décès du fondateur, Jean Lapointe, son père, l’homme aux nombreux talents et aux multiples carrières (humoriste, chanteur, acteur… et sénateur!). En plus de perpétuer sa mémoire, Anne Elizabeth Lapointe continue de construire l’avenir de la célèbre institution, préparant un éventuel déménagement de ses locaux du Vieux-Montréal vers un immeuble patrimonial de l’arrondissement Ahuntsic. Au-delà de tous ces défis, en plus d’être très impliquée au sein de diverses organisations pour changer les politiques publiques, la directrice générale reconnaît qu’elle puise surtout sa motivation, et sa fierté, devant chaque personne capable de surmonter ses dépendances.
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Adolescente ou jeune adulte, auriez-vous cru qu’un jour vous seriez la directrice générale d’une organisation qui porte le nom de votre père?
Dans ma famille, nous avons tous voulu, à un moment donné, suivre les traces de notre père, mais en tant qu’artiste. Finalement, pour mon frère Jean-Marie comme pour moi, c’est la vocation sociale qui l’a emporté. Après mon baccalauréat en communications à l’Université de Montréal, je suis partie à New York étudier le théâtre dans deux écoles, dont celle du célèbre Lee Strasberg, L’Actors Studio. J’aimais le travail d’équipe lié au métier d’acteur, mais passer des auditions, gérer mon trac maladif – comme mon père, mais lui avait le feu sacré! –, ce n’était pas ma tasse de thé.
Avec un tel début de trajectoire, on vous imaginerait davantage en journalisme ou en relations publiques.
Au moment de la fondation de la Maison Jean Lapointe en 1982, et dans les autres maisons de thérapie, les intervenants devaient avoir surmonté un problème de dépendance pour pratiquer ce métier, ce qui n’était pas mon cas; ça me semblait donc inaccessible, même si j’ai été bénévole, impliquée dans l’organisation des téléthons, etc. Pendant mes études à New York, j’ai rencontré un étudiant en toxicomanie qui m’a fait comprendre que j’étais dans le champ: pas besoin d’avoir un problème de dépendance pour travailler dans ce domaine. Dès que je suis revenue vivre à Montréal, je me suis inscrite au certificat en toxicologie.
Informez-vous sur les effets de l’alcool sur la santé.
À la Maison Jean Lapointe, vous débutez en 2001 comme intervenante auprès des joueurs pathologiques, et depuis 2019, vous en êtes la directrice générale. En regardant en arrière, constatez-vous de grandes avancées, ou d’importants reculs, dans le traitement des dépendances?
Il y a beaucoup moins de tabous, et de préjugés. Quand j’ai commencé dans le domaine, les compagnies d’assurances ne couvraient pas les thérapies: c’est maintenant reconnu comme une maladie, et les employeurs doivent prendre leurs responsabilités. Ce n’était pas le cas il y a 20 ans. On banalise énormément la consommation d’alcool, de même que la présence du tabagisme, surtout avec le succès monstre de la vapoteuse auprès des jeunes.
Voici ce qui arrive au corps quand on arrête de vapoter.
Depuis deux décennies, le développement des nouvelles technologies et les impacts de la récente pandémie ont-ils exacerbé les problèmes de dépendance?
Le jeu est depuis toujours présent, mais le visage a changé: les gens jouent en ligne, à l’abri des regards, et on assiste au phénomène des «3 trop»: trop longtemps, trop souvent, et trop d’argent… Plus récemment, beaucoup de gens sont venus nous voir en disant: «J’ai augmenté ma consommation depuis la pandémie.» Quand une société et une industrie vantent l’idée que l’alcool est associé au plaisir et qu’elle ne cause pas de dommages, c’est difficile de travailler de façon concertée. J’ai vu récemment des données où des jeunes de moins de 35 ans souffrent d’hépatite ou de cirrhose du foie, et en meurent… Nous avons vraiment failli à notre tâche.
À l’heure où vos deux parents sont maintenant décédés, quel est le plus grand héritage ou la plus grande leçon qu’ils vont léguer?
Tout cela va sonner judéo-chrétien, mais pour mon père, il fallait aider son prochain. Il a ouvert sa porte à bien des hommes «maganés», et j’en ai croisé quelques-uns chez nous! À l’époque, je dois admettre que je ne comprenais pas toujours tout ce qu’il faisait. Quant à ma mère, pour qui l’intégrité était une valeur importante, elle était guidée par le proverbe: «Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse.» J’ai grandi avec ces principes, faisant de moi une personne assez bienveillante, et ça se reflète dans mon type de gestion: écraser l’autre, jamais!
Projetons-nous dans l’avenir: à quoi ressemblera la Maison Jean Lapointe dans 20 ans?
Il n’y aura plus personne à aider, donc fermée! (rires) Blague à part, je dois d’abord dire que je suis contente que mon père l’ait vue évoluer: on a sensibilisé plus d’un million de jeunes, et aidé plus de 40 000 personnes et familles. En plus de continuer à répondre aux besoins de la population, je rêve d’un campus, d’une école, où l’on pourrait partager notre expertise pour en faire profiter le plus grand nombre. Si on réussit à atteindre cet objectif, j’en serai très fière.
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Vêtue de noir, assise sur un canapé blanc capitonné dans le salon dénudé inondé de soleil de son appartement de Toronto, Sarah Robichaud donne un cours sur Zoom à un groupe de 80 élèves à qui elle apprend des mouvements de danse inspirés du ballet moderne. La particuliarité dans cette situation? Elle leur demande de danser pour la santé de leur cerveau.
Au son d’une version lente de la célèbre chanson des Proclaimers I’m Gonna Be (500 Miles), la danseuse formée au Bolchoï ouvre les bras en exagérant les mouvements et demande aux élèves de reproduire la séquence. «Commencez par un délicat va-et-vient, dit-elle. Imaginez que vous avez un fil attaché aux poignets et que quelqu’un tire sur ce fil d’un côté et de l’autre.»
Plusieurs élèves de Sarah sont assis, comme elle. Plus de la moitié d’entre eux souffrent de la maladie de Parkinson et ont généralement du mal à bouger, mais quand ils essaient de reprendre ses mouvements fluides et gracieux, tout semble plus aisé.
«C’est profond», dit Sarah Robichaud, fondatrice du programme à but non lucratif Dancing With Parkinson’s, qui propose des cours de danse quotidiens gratuits en ligne qu’elle anime elle-même. «Je le fais depuis 16 ans et il n’est pas une semaine où, en regardant un de mes danseurs, je ne dois retenir mes larmes.»
Les preuves ne sont plus à faire: la danse stimule la santé du cerveau et permet de mieux gérer les symptômes neurocognitifs et moteurs, notamment ceux associés au parkinson, à la sclérose en plaques (SP), à l’alzheimer, à la démence et même aux lésions cérébrales.
Sarah est bien placée pour en mesurer les bienfaits. Elle a suivi à New York, en 2007, un programme pédagogique innovant auprès du Mark Morris Dance Group, de retour à Toronto, elle a lancé Dancing With Parkinson’s pour s’investir au sein de sa communauté.
Quelques années plus tard, son grand-père recevait un diagnostic de parkinson. Elle a dansé avec lui dans sa maison de soins de longue durée jusqu’à sa mort, en 2013.
Un élève de Sarah, un quinquagénaire convaincu avant de commencer le programme que la danse ne lui convenait pas, a admis récemment avoir retrouvé une certaine dextérité et une plus grande liberté de mouvement. «Je ne peux pas nier que c’est en train de changer ma vie», lui a-t-il dit.
Ce n’est pas le fruit de son imagination ni de celle des autres élèves. De nombreuses études montrent que les symptômes de parkinson diminuent avec la pratique d’une activité qui cible certaines compétences comme l’équilibre, la coordination, la souplesse, la créativité et le travail de la mémoire. Pour plusieurs, la danse est l’un des moyens les plus agréables et les plus efficaces pour atteindre ce résultat. Une étude menée par l’Université York en 2021 a révélé qu’une séance de danse hebdomadaire améliorait la fonction motrice et le quotidien des sujets atteints de parkinson léger à modéré.
S’entraîner comporte aussi des avantages pour le cerveau!
La danse comme remède
La danse, qui exige d’accomplir plusieurs tâches mentales complexes en même temps, mobilise plusieurs aires du cerveau, explique Helena Blumen, cognitiviste au Albert Einstein College of Medicine, à New York. Selon elle, cela pourrait renforcer les connexions neuronales qui relient ces différentes régions cérébrales. Essentiellement, danser demande plus d’«intelligence» que le fait d’enchaîner de simples exercices répétitifs. «C’est socialement, intellectuellement et physiquement plus exigeant», ajoute Mme Blumen.
Il suffit d’avoir éprouvé ce besoin irrésistible de bouger en écoutant sa chanson préférée pour savoir que combiner musique et mouvement met de bonne humeur et dissipe le stress. En réalité, il se passe beaucoup plus de choses dans le cerveau quand vous tâchez d’exécuter une chorégraphie, même la plus simple.
«La danse oblige à apprendre un motif, à penser à la fois de manière symétrique et asymétrique et à se souvenir de l’enchaînement», résume David Leventhal, professeur fondateur et directeur du programme Dance for PD au Mark Morriss Dance Center, où Sarah Robichaud a poursuivi sa formation. L’effet se prolonge au-delà du cours et se répercute positivement dans l’environnement du patient atteint de parkinson. Il devient plus facile de se déplacer dans la cuisine ou de marcher jusqu’à l’arrêt de bus si on aborde ces tâches comme des chorégraphies.
En 2018, à Magdebourg, en Allemagne, des chercheurs de l’université Otto von Guericke ont effectué des examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) sur des adultes âgés inscrits pendant six mois à un des deux programmes: un groupe s’adonnait à la danse et l’autre faisait des exercices sur vélo et de la musculation. Bien que les deux groupes aient vu leur condition physique s’améliorer, on a noté chez les danseurs une augmentation de la matière blanche et de la matière grise dans les régions du cerveau responsables des processus cognitifs, notamment de la mémoire de travail, de l’attention et de la pensée abstraite. Avec l’âge, on observe généralement un déclin de la matière blanche et de la matière grise, un phénomène qui se traduit par un ralentissement de la communication entre les différentes régions du cerveau et rend certaines tâches cognitives plus ardues, comme résoudre un problème ou accomplir plusieurs tâches à la fois.
Les chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle les changements qui s’opèrent dans le cerveau des danseurs améliorent sa neuroplasticité, soit sa capacité de développer de nouvelles connexions et voies neuronales. Imaginez le cerveau comme une ville sillonnée de rues et de chemins. La plasticité cérébrale peut se comparer à la capacité d’une ville à construire de nouvelles routes, à réparer les anciennes et à changer la direction de la circulation en fonction de la fréquence d’utilisation et les besoins.
À l’image d’une ville qui s’adapte et se transforme pour répondre aux besoins de sa population, notre cerveau se réorganise et s’ajuste en fonction de nos expériences et de nos apprentissages. Mieux, on a observé dans le groupe des danseurs une élévation dans le plasma sanguin du BDNF, une protéine qui joue un rôle déterminant dans le développement de la plasticité du cerveau.
Dans une étude menée en 2022, Helena Blumen et d’autres chercheurs de l’Albert Einstein College of Medicine ont révélé que l’atrophie de l’hippocampe était moindre chez les adultes de plus de 65 ans adeptes de la danse sociale comparativement à ceux qui pratiquaient la marche sur tapis roulant. (L’hippocampe est la région du cerveau essentielle au bon fonctionnement de la mémoire, laquelle est particulièrement atteinte chez les patients souffrant d’alzheimer.) Autrement dit, le centre de la mémoire diminue moins rapidement chez les danseurs, ce qui, croit-on, pourrait ralentir la progression de la maladie et améliorer globalement leur qualité de vie.
Des études similaires ont démontré les bienfaits de la danse dans un grand nombre de maladies comme la sclérose en plaques et la maladie de Huntington, mais aussi l’autisme et la dépression. La thérapie par la danse aurait même des effets bénéfiques sur des sujets atteints de lésions cérébrales. Une étude finlandaise portant sur 11 patients souffrant d’un traumatisme crânien a montré qu’une rééducation basée sur la danse pouvait améliorer la mobilité, les fonctions cognitives et le bien-être.
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Danser et accepter son corps
Hormis les bienfaits sur les plans physique et neurologique, la danse permet à de nombreuses personnes atteintes de maladie de reconnaître les capacités de leur corps et d’en accepter les limites.
«En étant le catalyseur de la conscience de soi, de l’action, de la motivation et de l’acceptation, la danse permet de devenir l’ami de son corps», explique Erica Hornthal, thérapeute par la danse et le mouvement à Chicago, conseillère clinicienne et autrice. Plutôt que d’essayer de maîtriser ou de «réparer» le corps, la danse permet de développer une conscience corporelle et apprend à bouger en fonction de ses capacités, quelles que soient les différences physiques et cognitives, explique-t-elle.
Après avoir perdu toute sensibilité dans ses membres des pieds à la poitrine, Dawnia Baynes a appris à 25 ans qu’elle souffrait de sclérose en plaques (SP). Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle n’a toujours pas récupéré la sensibilité dans les mains et souffre de rigidité musculaire et de problèmes d’équilibre qui lui rendent la marche et la station debout difficiles.
Elle s’est inscrite récemment à un programme de danse en ligne parrainé par l’université de Floride pour les sujets atteints de SP. En plus d’améliorer la coordination et l’amplitude de ses mouvements, ces cours lui ont permis de surmonter la peur d’être jugée par les autres élèves inscrits au programme et les gens en général pour sa façon de se mouvoir.
«Le simple fait de voir d’autres personnes bouger comme moi et de savoir que je ne suis pas tenue d’être professionnelle ou super technique dans ma façon de danser, ou de lever la jambe de telle ou telle manière, m’aide à m’accepter telle que je suis», dit Dawnia.
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Danser en communauté
En dansant avec d’autres, la personne atteinte de troubles neurologiques ou moteurs ressent moins la différence de compétences. C’est aussi une bonne façon de lutter contre la solitude et l’isolement social dont souffrent les patients qui vivent avec une maladie chronique. Afin de favoriser le développement de nouveaux liens, ces programmes d’abord destinés aux personnes atteintes de parkinson ou de sclérose en plaques sont désormais ouverts à tous.
David Leventhal est frappé par le nombre d’élèves qui considèrent ces cours de danse comme leur planche de salut. Il a commencé à enseigner il y a 22 ans et, depuis, le modèle de Dance for PD a été adopté par 300 communautés dans 28 pays.
«Pour les patients qui les suivent, ces cours sont essentiels dans la gestion des symptômes du parkinson. Ce n’est pas une activité supplémentaire à laquelle ils s’adonnent tout simplement pour le plaisir», précise-t-il, car pour de nombreux participants, la danse est devenue un élément vital pour leur qualité de vie.
Les chercheurs commencent seulement à comprendre comment la danse peut être utilisée en tant qu’outil thérapeutique. Il faudrait des études plus approfondies pour confirmer les résultats de ces quelques essais. Des études complémentaires permettraient d’identifier les mouvements de danse les plus efficaces et la durée et la fréquence optimales des cours. En effet, on ne sait toujours pas à qui ils profiteraient le plus, et ce, en fonction de l’âge et de la progression de la maladie.
Ceux qui ne sont pas attirés par la danse peuvent pratiquer d’autres activités physiques stimulantes pour le cerveau, comme le taï-chi et le yoga, par exemple, précise Notger Müller, professeur de sciences de la santé à l’université de Potsdam et coauteur de l’étude menée par l’université Otto von Guericke. Et si l’idée de danser en public en effraie certains, il est toujours possible de s’y adonner en suivant un cours en ligne.
Sarah Robichaud a une mission: susciter un sentiment de communauté et de famille. C’est si vrai qu’elle se déplace dans tout l’Ontario avec son programme, et il lui arrive d’installer sa caméra et de donner son cours chez l’un des danseurs inscrits. Où qu’elle soit, elle envoie un message d’espoir: «Nous voulons que vous éprouviez de la joie, que vous soyez plus engagé dans votre communauté, que vous exploriez vos possibilités infinies jusqu’au terme de votre existence.»
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L’air est glacial, l’intérieur de votre véhicule aussi et vous êtes frigorifié… Si vous possédez un démarreur à distance, il peut être particulièrement tentant de laisser l’habitacle de votre voiture devenir bien chaud pendant que vous la débarrassez de la neige accumulée.
Vous avez préparé votre véhicule pour l’hiver et, à première vue, il semble tout à fait logique de vous installer confortablement sur le siège conducteur et de rouler dans un véhicule réchauffé. Nous avons demandé à une experte automobile de nous dire combien de temps vous devriez laisser votre voiture se réchauffer avant de prendre la route. La réponse pourrait vous surprendre!
Et assurez-vous de connaître ces 13 erreurs de conduite hivernale qui pourraient vous mettre en danger.
Combien de temps devriez-vous laisser votre voiture se réchauffer?
Par un froid glacial, il faut laisser sa voiture tourner au ralenti et se réchauffer pendant 30 secondes au maximum avant de commencer à rouler, explique Margarette Stine, experte automobile chez 4 Wheel Online. Cela permet à l’huile de circuler correctement et de bien lubrifier le moteur.
Selon elle, la pratique de la marche au ralenti pendant 10 minutes avant de commencer à rouler est dépassée. Non seulement ça n’aide pas votre consommation d’essence, mais ça peut être aussi dommageable pour votre moteur ainsi que pour l’environnement.
Il n’y a évidemment rien d’agréable à prendre place à bord d’une voiture très froide, mais le fait de rouler réchauffera le moteur plus vite que le laisser tourner au ralenti. Ainsi, démarrez votre voiture, laissez le moteur tourner pendant 30 secondes, puis prenez la route.
Suivez nos trucs pour économiser sur l’essence.
Pourquoi le fait de rouler réchauffe-t-il votre voiture plus rapidement?
Que ce soit pour vous rendre au travail, faire des courses ou partir pour une randonnée, ne perdez pas votre temps à vous demander s’il faut laisser votre voiture se réchauffer. Les voitures se réchauffent plus vite en roulant qu’en tournant au ralenti. «Rouler brûle continuellement de l’essence, ce qui crée de l’énergie servant à actionner les roues et à alimenter les autres composantes, explique Margarette Stine. Cette énergie sert également à chauffer le moteur qui, à son tour, réchauffe toutes ses composantes.»
Comparativement à la marche au ralenti en position parking ou neutre, où l’essence n’est pas brûlée à un rythme régulier et où la chaleur générée est moindre, le fait de rouler active davantage de composantes de votre voiture (comme les freins et la direction), générant ainsi une chaleur additionnelle qui la réchauffe plus vite.
Pourquoi devriez-vous arrêter de réchauffer votre voiture?
Réchauffer sa voiture a été une pratique courante pendant de nombreuses années. Mais, de nos jours, que vous conduisiez par temps très froid, dans des conditions de grésil, de légère neige ou de tempête hivernale, il peut être plus dommageable qu’utile pour votre véhicule de le réchauffer en faisant tourner le moteur au ralenti. Les avantages découlant de l’abandon de cette pratique comprennent entre autres une réduction de vos coûts d’essence et une diminution des émissions de gaz à effet de serre. En plus, ça vous fera gagner du temps.
En arrêtant de réchauffer votre voiture avant de prendre la route, vous économiserez sur l’essence parce que le moteur ne tournera pas au ralenti et vous réduirez vos émissions de GES puisque le moteur libérera des gaz d’échappement moins longtemps.
Pourquoi les gens réchauffent-ils leur voiture alors?
Autrefois, les véhicules à moteur avec carburateur abondaient sur les routes. Les carburateurs mélangeaient essence et air pour vaporiser le carburant de façon à faire fonctionner le moteur rondement. À l’époque, explique Margarette Stine, les voitures étaient construites avec des moteurs beaucoup moins performants et avaient besoin d’être réchauffées avant de rouler pour éviter les surchauffes et les pannes. Cette pratique est finalement devenue une habitude chez de nombreux conducteurs dont la voiture calait souvent lors de froides journées d’hiver et, depuis, s’est transmise de génération en génération.
Bien que vous devriez toujours savoir quoi faire si votre voiture tombe en panne en hiver, vous pouvez avoir l’esprit tranquille en sachant que la technologie automobile a évolué. Les véhicules sont maintenant équipés de moteurs à injection qui ne nécessitent pas d’être réchauffés.
Malgré les nombreuses avancées en la matière, bien des conducteurs continuent de demander pendant combien de temps ils devraient réchauffer leur voiture quand il fait très froid. La réponse? Commencez simplement à rouler.
Apprenez-en plus sur ces 12 habitudes de conduite automobile «polies»… mais qui sont en fait dangereuses.
Préparer sa voiture pour l’hiver
Vous voulez éviter le gel des portières, des vitres et du moteur ainsi que les accidents? Testez la batterie, vérifiez les pneus, lubrifiez les rails des fenêtres, les loquets, les charnières et les serrures, et lavez votre voiture en hiver. Margarette Stine vous suggère aussi d’effectuer régulièrement une vidange d’huile pour que le moteur continue de tourner rondement pendant la saison froide. Ayez également sous la main quantité de produits indispensables afin d’assurer le confort et la sécurité de votre véhicule, par exemple une trousse de réparation d’urgence, de l’antigel, du liquide lave-glace dégivrant, une pelle pliante, des chaînes à neige, un grattoir, une couverture chauffante et des essuie-glaces d’hiver.
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C’est largement documenté. Nos écrans sociaux sont des prisons cognitives qui pulvérisent notre attention, érodent notre santé mentale et engendrent de la rage polarisée, tout en aggravant notre bilan carbone. Peut-on s’en affranchir? Je vais tenter de vivre comme avant internet pendant une semaine. Une désintox numérique sans ordinateur ni téléphone portable, en mode 1996.
Le jour d’avant
Il faut expliquer la démarche aux amis et à la famille pour qu’ils ne s’inquiètent pas de ma soudaine disparition des radars. J’ai créé un message d’absence: «Je n’aurai aucun accès à mes courriels jusqu’à dimanche. En cas d’urgence, vous pouvez me joindre sur la ligne filaire au xxx xxxx.»
Puis j’ai griffonné quelques numéros utiles dans un calepin qui me servira de journal quotidien. J’ai emprunté la montre de mon fils de 8 ans, anticipé les rendez-vous de la semaine, repéré les itinéraires et noté les codes. J’ai retrouvé et rebranché mon téléphone fixe abandonné depuis des lustres.
Je n’ai pas commencé mon carême numérique et je comprends déjà que j’avais sous-estimé mon niveau de dépendance à la machine. Je me sens nerveux. J’avais envisagé ce défi comme une parenthèse de tranquillité, je me rends compte, au bord du gouffre analogique, qu’une sourde angoisse m’étreint. J’écris ces derniers mots sur mon Mac. Je vais ensuite le placer dans un tiroir avec mon iPhone. Fermer le tiroir. Le scotcher. Une fois les scellés posés, je ne reculerai pas.
Les réseaux sociaux sont d’ailleurs l’une des 25 sources de stress inutiles.
Jour 1
Le réveil sonne. Je tends la main vers la table de chevet: le vide, déjà. Pas de tour de l’actualité au petit-déjeuner. Pas de point météo. Je suis obligé de regarder par la fenêtre: c’est une belle journée qui commence.
J’enfourche mon vélo. Je me dirige vers une école où je me rends pour la première fois pour animer un atelier d’écriture avec des élèves de 4e secondaire. Par précaution, j’ai pris un plan de la ville avec moi. Au premier feu rouge, je tâte ma poche pour vérifier que mon téléphone est bien là. Ai-je fait ce geste à chaque feu ces dernières années? C’est possible.
Sur place, je me rends compte que ces jeunes nés dans les années 2000 n’ont qu’une idée confuse de la vie avant internet. Pendant que je discute avec eux, je ne pense pas aux courriels qui s’accumulent dans le téléphone que je n’ai pas. Mais durant les pauses, je tâte mes poches. Très pavlovien. Après l’intervention, je comprends que j’ai vécu toute une journée sans connexion. Mes paramètres vitaux sont stables.
De retour chez moi, je consacre une heure à la lecture d’un roman avant de me mettre à écrire. Sur du papier. Je parviens à produire plus de 10 lignes, puis je sens légèrement décliner l’inspiration et le Satan numérique vient me titiller. C’est dans ces moments que je saisis généralement mon téléphone pour voir s’il s’est passé quelque chose sur la planète Terre durant les 7 dernières minutes. On sait comment ça se passe. On saisit le téléphone dans un but précis (lire un article, appeler sa mère, regarder son compte bancaire), puis on se laisse happer par les réseaux sociaux ou une alerte info. Puis on pose le téléphone en se demandant: pourquoi l’avais-je pris?
Pas aujourd’hui. Quand j’ai une baisse de motivation, je mange du chocolat. Il faut bien compenser le manque d’une manière ou d’une autre. Rentré de l’école, mon fils demande :
«Alors, papa, tu as tenu sans téléphone?
— Oui, sans aucun problème, lui mentais-je légèrement.
— Mais pourquoi fais-tu ça?». Soumis à des restrictions d’écran, il est abasourdi qu’un adulte puisse abandonner de son plein gré ces privilèges numériques.
Après le dîner, ma compagne se retire; elle est en train de se taper toute une série. Moi, je n’y ai pas droit. «Je ne veux rien savoir de ta détox, lance-t-elle. Va lire dans le salon.»
Je m’endors sur le canapé, le livre sur la poitrine, le corps moins chargé de lumière bleue, sans avoir jeté un dernier coup d’œil à mes courriels, au cas. Au cas quoi, d’ailleurs?
Jour 2
Avant de partir à l’école, mon fils me souhaite bonne chance. Je contemple mon tiroir scellé.
Et s’il se passait quelque chose de grave? Si l’école veut me prévenir que mon fils s’est cassé le bras à la récréation? Si Poutine déclenche le feu nucléaire? Et si le New York Times m’appelle pour me proposer un reportage au Japon? Une voix a peut-être laissé un message sur le répondeur: «Salut Julien, c’est Martin Scorsese. J’ai adoré votre dernier livre et j’aimerais en faire un film. Rappelez-moi dès que possible.»
Je devrais peut-être m’autoriser la consultation de mes messages en milieu de semaine. Bon sang, à peine 24 heures et je suis déjà en train de flancher. Sortons de cet appartement avant qu’il ne soit trop tard.
Je cours acheter l’édition papier du Monde, ce que je n’avais pas fait depuis des siècles. Installé dans un café, je tourne les pages avec délectation. Changement climatique, inflation, coups d’État: le malheur du monde semble plus lointain quand on le consulte sur de vraies pages. Le cerveau, les yeux, les nerfs sont moins agressés.
Il faut toutefois remonter travailler, je dois rendre un roman dans quelques semaines.
La journée est studieuse et appelle un apéritif bien mérité. Comme les étoiles sont parfois bien alignées, je suis justement invité au lancement d’une revue à laquelle j’ai contribué.
Dans les cocktails où l’on s’ennuie, le téléphone est un allié précieux qui permet de se donner une contenance, un air absorbé par une affaire urgente, alors qu’on est en train de consulter les statistiques d’un joueur de foot. J’envie les autres, car j’ai les mains vides. Je suis nu. Dépourvu d’un accessoire derrière lequel je peux m’abriter.
Je me rends compte que j’ai un sujet formidable pour meubler les conversations: ma désintox. Je supposais qu’on me prendrait pour un débile, je perçois plutôt de l’admiration chez mes interlocuteurs. Je suis un héros de la résistance aux GAFAM: l’homme qui n’a pas consulté ses courriels depuis près de 36 heures et qui, malgré cette performance historique, a su rester un modèle de simplicité inclusive.
Je rentre tôt chez moi. Tout le monde dort déjà. L’appartement est silencieux et je n’ai pas sommeil. Au lieu de me perdre dans le cyberespace, j’écris.
Voici 13 choses qui se produisent lorsqu’on décroche des réseaux sociaux!
Jour 3
Cette journée s’annonce problématique sur le plan professionnel. Je dois rendre une chronique pour un magazine auquel je collabore tous les mois depuis quatre ans. En temps normal, je la tape en Word sur mon Mac et l’envoie en pièce jointe à la rédactrice en chef.
Comment faisait-on avant? Au tournant des années 2000, j’ai travaillé à l’édition d’un journal de presse régionale. Les correspondants locaux apportaient leurs articles écrits à la main. Des sténodactylos (le métier existe-t-il toujours?) saisissaient le texte dans le système informatique pour que nous puissions l’éditer.
Je vais faire ça. Apporter mon article à la rédaction sur une feuille de papier. Ils vont me prendre pour un fou. D’autant qu’ils ne m’ont jamais vu. (Oui, dans la presse, de nos jours, on peut travailler des années pour un journal sans jamais avoir rencontré un membre de sa rédaction.)
Je me mets vite au travail quand, ô joie, je suis interrompu par un appel sur le fixe. Quelqu’un aura lu mon message d’absence et fait l’effort d’appeler. L’affaire doit être urgente. Scorsese, probablement.
Non, c’est une journaliste qui m’invite dans l’émission nommée Internet Show. Je précise d’emblée que je n’ai pas internet. Pas de problème, répond-elle après quelques secondes de sidération. Ils veulent que je parle d’un de mes livres et je dois lui faire parvenir la couverture de l’ouvrage.
Mon éditeur peut s’en charger. Il faut que je l’appelle. Je ne connais pas le numéro et je n’ai pas d’annuaire sous la main (vous vous souvenez des annuaires?). Les renseignements téléphoniques, ça existe encore?
Cette tentative de participation à ma vie professionnelle se solde par un échec. L’affaire aurait rapidement été réglée par un simple échange de courriels. On a beau dire, internet, parfois, c’est rudement pratique.
Jour 4
Dès mon réveil, je tends la main vers la table de chevet. Ce n’est pas gagné. Qu’est-ce qui nous pousse à consulter frénétiquement nos messageries? La possibilité d’une bonne nouvelle, quelqu’un qui pense à nous. On sait bien qu’on va essentiellement recevoir des pourriels, des factures ou de la sollicitation, mais, et c’est peut-être encourageant pour l’humanité, on ne peut pas s’empêcher d’espérer.
Je me précipite sur la boîte aux lettres, la vraie, avant d’enchaîner avec une virée au supermarché. Je suis saisi de sueurs froides en constatant que j’ai oublié ma carte de fidélité. Je vais me faire sermonner en rentrant à la maison. «Je te l’avais pourtant envoyée sur ton téléphone pour que tu l’aies toujours avec toi», dira ma compagne.
Ma détox numérique serait-elle en train de miner mon couple? Mes années de vie conjugale heureuse avec une femme merveilleuse vont-elles voler en éclats à cause d’un défi stupide? Elle finira par me quitter si je persiste à la décevoir et je ferai une dépression, j’arrêterai de me laver et je deviendrai itinérant. Titubant dans des vêtements élimés, je hurlerai aux passants: «N’oubliez jamais vos téléphones!» Les enfants se moqueront de moi et la caissière du supermarché, en me voyant déblatérer, expliquera aux clients: «Si ce n’est pas malheureux, avant c’était un écrivain voyageur, il passait à la télé, et puis un jour il a eu cette idée idiote et ça a été le début de la fin.»
Ce serait tout de même dommage de gâcher sa vie pour ça. Et si je me permettais un petit écart? Allez. Personne n’en saura rien. On est jeudi, il est 14 h. Ça fait trois jours et demi que tu tiens. Tu es à mi-parcours, c’est déjà pas mal. Il y a sans doute des messages importants qui t’attendent dans ce tiroir. Scorsese doit commencer à s’impatienter.
Je me sens sale, honteux et misérable. J’ai ouvert le tiroir et allumé le téléphone. Les centaines de courriels, de notifications et de messages ont afflué, et ne parlons pas des pourriels. J’ai traité trois affaires professionnelles, rien qui n’aurait pu attendre quelques jours, en vérité.
Plus tard, à la sortie de l’école, un parent d’élève demande comment se passe ma désintox.
«Impeccable», je lui réponds sans me démonter. «Un peu dur les premiers jours, après tu prends le rythme.» J’enchaîne avec des banalités sur la tranquillité d’esprit («les groupes WhatsApp, quelle plaie») et le temps retrouvé, suscitant des hochements de tête approbateurs.
Je n’avais pas prévu de mentir, c’est venu tout seul. Le constat est cruel: je coche toutes les cases du mode toxicomane. Je suis dépendant et je clame sur tous les toits que je suis clean alors que je viens de me faire une dose.
Apprenez-en plus sur les risques de se comparer sur les réseaux sociaux pour la santé mentale.
Jour 5
Miracle. Je suis sorti de chez moi sans vérifier la présence de mon portable dans la poche. Ça m’a pris 5 jours. Je me sens plus léger. Dans la rue, je croise une amie. Je lui adresse un signe de la main, elle passe à 50 cm sans me voir. Devinez ce qu’elle a dans les mains?
Depuis quelques jours, je vis en décalage avec mes contemporains. Les comportements aberrants me sautent aux yeux. J’ai l’impression qu’on a distribué du LSD à la population. Nous sommes tous fous. Ces technologies géniales offrent un accès à la connaissance universelle, mais n’ont pas les effets escomptés sur notre intelligence collective. (Nous sommes sous l’emprise d’une drogue dure, quasi gratuite, disponible en permanence, et dont le caractère addictif a été façonné par les plus brillants ingénieurs de notre époque. C’est une bataille perdue.)
La semaine est terminée à l’école et fiston se rue sur la tablette. Nous parvenons, au prix d’un combat quotidien, à appliquer une politique zéro écran durant la semaine, aussi a-t-il le droit de se venger le vendredi soir en s’immergeant dans Minecraft. «Quand est-ce que j’aurai un téléphone?», demande-t-il beaucoup trop souvent. Le plus tard possible, mon chéri. Je ne suis pas pressé de voir ton cerveau piraté par la Silicon Valley.
Jour 6
Je n’ai pas besoin de téléphone pour aller au parc avec mon fils. Des vieux papotent assis sur un banc. Un homme lance une balle à son chien. Un couple s’embrasse. Je n’ai pas besoin de téléphone pour lire un bouquin. Il suffit de tourner les pages et d’accepter de laisser son cerveau au même endroit pendant une heure.
Je n’ai pas non plus besoin d’un téléphone pour dîner avec des amis en réinventant le monde. Nous partageons le même constat: notre Black Mirror quotidien, cette série sur la techno-paranoïa, renvoie aux grandes dystopies littéraires, en version molle. Big Brother épluche nos données et nous sommes tous devenus des Little Brothers les uns pour les autres.
Sauf qu’Orwell n’a jamais imaginé que notre servitude serait volontaire, que l’humanité se précipiterait pour consentir à être scrutée dans ses recoins les plus intimes — et même à payer pour ça. Tu perds ta liberté, tu reçois un émoji cœur.
C’est Le meilleur des mondes avec la gratification narcissique en guise de soma, la substance qui, dans le roman de Huxley, permet aux individus d’adhérer à leur condition d’esclave en les plongeant dans un cocon artificiel et ouaté.
Fiston et moi n’avons pas vu l’heure passer. Il faudrait que je prévienne ma compagne de notre retard. Je demande à un ami de me prêter son téléphone.
Jour 7
J’ai le droit d’ouvrir le tiroir et de retrouver ma vie en ligne d’avant. Mais je ne le fais pas. Pas tout de suite. Avant de subir le boucan du monde, je sors pour écouter le chant des oiseaux. Revenir en 2023 ne me réjouit pas. La vie sans internet était plus heureuse. Elle n’est désormais plus possible. On ne reviendra pas en 1996.
Mais on peut s’organiser pour adoucir le monde de demain. Gérer nos dépendances. S’imposer une hygiène numérique. Il semble aujourd’hui inconcevable de fumer au restaurant ou de ne pas attacher sa ceinture au volant. Peut-être dans 10 ans se dira-t-on : comment a-t-on pu passer à table sans se mettre en mode avion?
Je vais faire l’effort de replonger tranquillement, sans avidité. Pour donner l’exemple. Je ne veux plus m’entendre dire «attends une minute» à mon fils qui me montre son dessin, parce que mon cerveau est détourné par une machine m’alertant sur la nouvelle conquête de Taylor Swift.
© 2023, Julien Blanc-Gras, tiré de «Ma semaine de détox numérique», publié dans L’Obs (23 février 2023) www.nouvelobs.com
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Pour tout vous avouer, j’ai appris à apprécier ce moment où, chaque mois, mon fournisseur de gaz naturel m’envoie un courriel pour me rappeler de vérifier le compteur de notre maison à Toronto et de relever un nombre qui ne bouge pratiquement pas ces jours-ci. À l’été 2022, ma femme et moi avons fait installer une thermopompe et un chauffe-eau à haut rendement (avec un réservoir), tous deux électriques.
Depuis, nous consommons en moyenne 4 m2 de gaz naturel par mois. Par comparaison, en mars 2022, nous en avons brûlé 357 m3. Il avait fait très froid et la chaudière, un vieil appareil ventru tapi dans un coin de la cave, fonctionnait à pleine capacité.
Aujourd’hui, notre nouvelle thermopompe à air, qui ressemble à un gros compresseur bibloc (ces unités de refroidissement et de chauffage de plus en plus populaires fixées au mur extérieur des maisons), fait l’essentiel du travail. Elle utilise les électrons captés dans l’air ambiant qui nous viennent notamment du réseau électrique de la province.
En réalité, l’installation de la thermopompe n’était pas prévue. En 2021, après l’annonce par les libéraux fédéraux de l’instauration de la subvention canadienne pour des maisons plus vertes, nous avions accepté de faire vérifier notre consommation d’énergie dans l’espoir de pouvoir bénéficier de subventions à la rénovation domiciliaire pour rendre notre maison plus écoénergétique – les sommes allouées, qui pouvaient s’élever à 5000$ à l’époque, atteignent aujourd’hui jusqu’à 6500$. Le vérificateur a suggéré l’ajout de revêtements isolants, le blocage des courants d’air et l’achat d’un chauffe-eau électrique.
Mais quelle est la température idéale pour la maison en hiver?
Le processus d’installation
Une fois terminées les tâches faciles, nous nous sommes attaqués au plus dur. Remplacer le chauffe-eau au gaz n’était pas une mince affaire: il fallait racheter le bail et remplacer le panneau électrique qui datait vraisemblablement de la Seconde Guerre mondiale.
Le vérificateur nous a recommandé un installateur qui a à son tour a suggéré l’achat d’un chauffe-eau électrique relié à une thermopompe. Le nouveau réservoir est de la même taille que l’ancien et nous n’avons pas à attendre que l’eau chauffe, ce qui est le cas avec les chauffe-eau sans réservoir. Le coût de l’amélioration du système et du remplacement du panneau s’élevait à environ 12 000$, moins l’aide financière de 2000$ de la subvention pour des maisons plus vertes. Le changement ayant eu lieu durant l’été, notre consommation de gaz est aussitôt tombée à zéro.
Enhardis, nous avons décidé de nous procurer une thermopompe qui permettrait à la fois de chauffer et de rafraîchir la maison. La technologie a fait ses preuves et fonctionne sur le même principe que le réfrigérateur. Les pompes à chaleur captent et concentrent l’énergie de l’air extérieur ambiant, même quand il fait froid, la transforment en chaleur et soufflent l’air chaud à l’intérieur de la maison. L’été, elles font le contraire avec l’air chaud à l’intérieur et remplacent les climatiseurs.
Des avantages financiers et écologiques
Pour nos besoins, il y avait deux options possibles: la source froide, qui opère jusqu’à -30°C et remplace la chaudière alimentée au gaz, et l’hybride avec une pompe qui s’active jusqu’à -10°C avant de passer le relais à la chaudière, les jours de grand froid. Nous ne pouvions nous offrir la première – l’unité est coûteuse et il aurait fallu racheter le bail pour la chaudière. Mais la solution hybride nous a paru financièrement acceptable – les modèles que nous avions retenus coûtaient entre 6000$ et 8000$. Nous avons finalement choisi un Mits Air. La thermopompe est reliée à un thermostat intelligent et à la chaudière au gaz haute performance qui n’a que 5 ans.
Pour ce qui est des coûts d’opération, la facture de gaz bimestrielle a dégringolé, bien que les tarifs aient bondi et qu’il faille encore payer pour le raccordement et la location de la chaudière (environ 150$ au total tous les deux mois). Pendant les mois d’hiver, la facture d’électricité a augmenté de 1,5 à 2,5 fois le montant moyen de la facture mensuelle avant l’installation de la thermopompe, mais elle est revenue à un niveau normal pendant presque tout le reste de l’année (grâce à l’ombre de plusieurs grands arbres, nous utilisons rarement la climatisation). Après une année complète, nous avions dépensé 1600$ de moins pour l’énergie qu’avant l’installation de la thermopompe.
C’est sans compter un avantage bien plus édifiant. En mars 2022, avec sa chaudière et son chauffe-eau au gaz, notre foyer émettait environ 700 kg de carbone. Entre juillet 2022 et mars 2023, nos émissions se sont élevées à un peu plus de 13 kg un contraste saisissant et une réduction de 98%!
On ne peut pas parler d’une consommation énergétique nette proche de zéro, mais on n’en est pas loin et c’est drôlement encourageant.
Vous envisagez l’achat d’une pompe?
Les conseils d’Erik Janssen, spécialiste en thermopompes et scientifique à l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région:
- N’attendez pas que votre chaudière au gaz ait rendu l’âme. Mieux vaut s’y prendre quelques années d’avance pour ne pas avoir à décider en situation de crise.
- Choisissez une entreprise qui a déjà installé des thermopompes.
- Déterminez la taille de la thermopompe en fonction de votre intérieur. Assurez-vous que les conduits soient adaptés au flux d’air nécessaire.
- Vérifiez les niveaux sonores indiqués sur la fiche technique. Le bourdonnement des gros ventilateurs des thermopompes est plus fort que celui d’une chaudière au gaz.
- Profitez des mesures incitatives proposées par les trois paliers de gouvernement et les fournisseurs d’énergie électrique ou de gaz. Les remboursements font la différence. «Ce n’est plus réservé qu’aux personnes soucieuses de l’environnement», reconnaît Erik Janssen.
© 2023, John Lorinc. Tiré de “What I Learned from My First Winter with A Heat Pump”, par John Lorinc, Châtelaine (6 avril 2023), chatelaine.com
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1. Question: Vrai ou faux? En présence d’une personne qui bâille, seuls les humains éprouvent le besoin de bâiller à leur tour.
Réponse: Faux. Bâiller est contagieux chez d’autres mammifères, comme le chimpanzé et le loup.
2. Question: Quel acte médical novateur, réalisé pour la première fois en Afrique du Sud en 1967, a suscité un tel intérêt du public que l’ensemble des informations rendait célèbres les patients et les chirurgiens?
Réponse: La transplantation cardiaque.
3. Question: Quel roman de Stephen King a été inspiré d’une rencontre avec un saint-bernard qui «n’a pas supporté sa présence»?
Réponse: Cujo.
4. Question: Lequel de ces sports n’existe pas? La boxe sur corde raide, le rugby subaquatique ou le hockey sur monocycle.
Réponse: La boxe sur corde raide.
5. Question: Si d’autres langues ont diverses manières d’épeler le même son, laquelle utilise encore la lettre ñ pour l’exprimer?
Réponse: L’espagnol.
6. Question: Quelle province canadienne accueille le Festival annuel des icebergs où les visiteurs sont invités à découvrir les macareux et les baleines?
Réponse: Terre-Neuve-et-Labrador.
7. Question: Quelle ancienne civilisation nous a laissé les premières représentations picturales de jongleurs?
Réponse: L’Égypte antique.
8. Question: Dans une étude publiée en 2023, des scientifiques allemands ont étudié les ondes cérébrales de pigeons endormis: à quoi rêvaient-ils, selon eux?
Réponse: De voler.
9. Question: Quel instrument a remplacé sur la partition musicale d’une œuvre orchestrale les instruments plus anciens que sont l’ophicléide et le serpent?
Réponse: Le tuba.
10. Question: Quel est le plus petit nombre premier et le seul qui soit pair?
Réponse: Deux.
11. Question: Avec plus de 275 000 employés dans 188 pays, c’est la première entreprise mondiale d’alimentation et de boissons. Un indice: son siège social est situé à Vevey, en Suisse.
Réponse: Nestlé.
12. Question: Quelle luge, inventée en Scandinavie en 1850, est propulsée par le pied de l’utilisateur qui reste debout à l’arrière?
Réponse: La trottinette des neiges.
13. Question: Dans le calendrier romain, décembre était le 10e mois de l’année. Quel était le premier mois?
Réponse: Mars. Janvier et février ont été ajoutés plus tard.
14. Question: Quelle «nouvelle» source de nourriture a récemment été déclarée propre à la consommation par l’Union européenne, avec 8 autres usages en cours d’étude?
Réponse: Les insectes, en particulier les criquets domestiques et les larves de ténébrion meunier.
15. Question: Quel dispositif de célébration existe depuis au moins 200 ans avant notre ère en Chine, où on s’est avisé que le bruit qu’il produit pouvait effrayer des intrus?
Réponse: Le pétard.
16. Question: Quelle région reçoit le plus de neige: les Alpes suisses ou australiennes?
Réponse: Les Alpes australiennes, dans le sud-est du pays.
17. Question: Quel long métrage d’animation de 2004 a été le premier à être entièrement crée grâce à la technologie de capture de mouvements?
Réponse: Boréal Express.
18. Question: Les psychologues américains G. Stanley Hall et Arthur Allin ont créé les termes «knismesis» et «gargalesis» en 1987. À quelle expérience physique humaine ces mots font-ils référence?
Réponse: Les chatouilles; krismesis décrit les chatouilles légères et gargalesis les chatouilles intenses provoquant le rire.
19. Question: Combien de langues officielles les États-Unis comptent-ils?
Réponse: Zéro.
20. Question: Selon des données de 2021, quel taux a chuté de 32% dans l’Union européenne par rapport à celui de 1990?
Réponse: Les émissions de gaz à effet de serre.
21. Question: Quel pays asiatique a choisi le Combattant siamois – aussi appelé poisson betta – comme animal aquatique national en 2019 en raison de son importance culturelle?
Réponse: La Thaïlande.
22. Question: À quelle date le jour de l’An est-il célébré au Japon?
Réponse: Le 1er janvier.
23. Question: Les pays nordiques adorent la musique métal; lequel compte le plus grand nombre de groupes de métal par habitant?
Réponse: La Finlande.
24. Question: Quel pays sud-américain a été le premier au monde à inscrire la protection de la nature dans sa constitution?
Réponse: L’Équateur.
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Il est aussi important de savoir comment nettoyer les oreilles de son chien que de lui laver les dents ou de lui donner un bain. Cela peut paraître intimidant, et même un peu rebutant, mais c’est un soin à ne pas négliger. En plus d’assurer à votre toutou des oreilles en santé et propres, vous lui épargnerez des infections douloureuses. Nous présentons ici toutes les étapes pour le faire rapidement et facilement.
Une fois votre crainte surmontée, vous aurez davantage confiance en vous. Ainsi, vous aurez envie de procurer à votre animal encore plus de soins, comme un toilettage maison!
À quelle fréquence nettoyer les oreilles d’un chien?
Il n’existe pas de réponse absolue, car chaque chien est unique. Certains ont des oreilles qui produisent beaucoup de cérumen et exigent des nettoyages plus fréquents, tandis que d’autres n’auront besoin que de soins occasionnels. Il y a heureusement des lignes directrices pour vous aider à déterminer quand et comment les nettoyer.
Chez les chiens aux oreilles tombantes – comme les beagles et les cockers anglais – l’air ne circule pas facilement dans les oreilles. L’humidité peut alors se concentrer, et créer des conditions propices à la prolifération de bactéries ou de levures. «Je conseille toujours à leurs propriétaires de nettoyer fréquemment leurs oreilles, car l’accumulation de cérumen peut les prédisposer aux otites», souligne Katie Pagán, vétérinaire chez Heart + Paw. Cela pourrait impliquer de le faire une fois par semaine, mais il est préférable d’en parler à votre vétérinaire. (Les chiens aux mignonnes oreilles pointues en ont moins souvent besoin, car l’air y circule plus librement.)
Si votre chien aime nager, ses oreilles pourraient exiger de plus fréquents nettoyages. Il en est de même pour ceux qui ont des antécédents d’otites ou d’allergies récurrentes. «Il est important de leur nettoyer les oreilles une fois par semaine, ou tous les quinze jours, pour atténuer le risque d’otite», précise Nicole Savageau, vétérinaire chez The Vets. Peu importe la forme des oreilles de votre chien, il serait avisé de demander conseil à votre vétérinaire, pour définir la fréquence et la façon de procéder.
Dans tous les cas, il est primordial de faire attention aux fausses croyances sur les chiens. Bien que la plupart des mythes sont inoffensifs, certains sont carrément dangereux!
Comment savoir quand nettoyer les oreilles de son chien?
Une des choses qui comptent le plus pour votre chien (en plus des gâteries) est votre capacité à détecter ses problèmes auriculaires. Il va se secouer la tête, se gratter les oreilles, ou celles-ci peuvent dégager une forte odeur, précise Katie Pagán. Si elles sont vraiment bouchées, il pourrait même ne plus réagir à votre voix. Soyez à l’affût de tout signe de douleur, et vérifiez l’état de ses oreilles (tout en le caressant et en le rassurant).
«En inspectant l’intérieur des oreilles de votre chien, vous pouvez vérifier si leur peau présente des rougeurs, ou si un cérumen brun ou jaune s’accumule et s’incruste dans les plis du cartilage», explique Lindsay Butzer, vétérinaire associée à PetMeds. La présence d’un cérumen jaune clair, ou même brun clair est normale, mais un écoulement foncé, noir, jaune foncé ou vert ne l’est pas, et indique une infection.
Les animaux ne peuvent verbaliser leur douleur – ils sont même plutôt cachotiers en ce qui concerne la souffrance. Alors, comment savoir si mon chien est malade?
Qu’arrive-t-il sans nettoyage régulier des oreilles du chien?
En plus de l’inconfort et des démangeaisons que cause l’accumulation de crasse, de cérumen et même de saletés de l’extérieur, de multiples problèmes pourraient se déclencher. Toute accumulation constitue un terreau fertile pour les bactéries pathogènes, les infections à levures, ou même les parasites, comme les acariens de l’oreille. Et bien que le cérumen et les saletés se détectent facilement, les acariens sont à peine visibles à l’œil humain, et très pénibles pour votre chien. Il s’agit de minuscules points blancs qui grouillent autour des saletés de ses oreilles.
«Les acariens ressemblent à des grains de café moulu brunâtres ou blanchâtres qui causent de fortes démangeaisons, des rougeurs et d’éventuels saignements», explique Lindsay Butzer. La façon bien précise d’établir la présence d’acariens de l’oreille est de demander à votre vétérinaire de faire un prélèvement qu’il examinera au microscope.
Si votre chien est atteint, un des symptômes est la perte auditive temporaire, causée par l’inflammation ou par un excès de cérumen. Elle peut heureusement s’inverser par un traitement médical, et des nettoyages réguliers.
Jetez un oeil à notre petit guide pour vous aider à décoder les expressions faciales des chiens.
La façon de nettoyer les oreilles d’un chien
Équipement
Tapis de léchage: Si votre chien souffre d’anxiété canine, ou n’aime pas qu’on lui touche les oreilles, essayez un tapis de léchage avec ventouses. Étalez du beurre d’arachide pour chiens, et congelez quelques heures, avant de le lui servir en collation, ce qui le distraira.
Tampons en coton ou compresse non tissée: Ils permettent d’essuyer les dernières traces de saleté, et le rabat de l’oreille. Vous pouvez également utiliser un mouchoir doux de type Kleenex. L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec précise qu’il ne faut en aucun cas utiliser des boules de ouate ou des cotons tiges car cela pourrait blesser l’animal ou lui causé des complications si jamais une boule de ouate restait prise à l’intérieur de son oreille.
Serviette: Prenez une serviette pour essuyer tout excès de solution nettoyante.
Nettoyant pour oreilles de chien: Pour le nettoyage courant de l’accumulation de cérumen, Lindsay Butzer conseille une solution sans antibactérien ni antifongique. «Elle contient de l’aloès et des ingrédients doux qui sont sans danger pour les oreilles de votre animal.» Pour les chiens qui aiment nager, les nettoyants antibactériens et antifongiques préviennent les otites sévères, que déclenche l’eau sale ou stagnante.
Lingettes pour oreilles de chien: Bien que facultatives, les lingettes sont pratiques pour éliminer les traces de cérumen et de saleté. De plus, elles dégagent une odeur agréable.
Le fait d’apprendre à nettoyer en toute sécurité les oreilles de votre chien réduit d’autant le stress. Tout d’abord, n’introduisez jamais de coton-tige. «Les parties internes de son oreille forment un L, comme chez les humains», explique Helen Schaefer, toiletteuse chez Heart + Paw. «Le tympan se protège ainsi naturellement des objets et, comme pour nous, tout coton-tige ou objet rigide devraient être proscrits dans le canal auditif.»
Il faut aussi éviter les tondeuses pour les poils du nez, et les ciseaux ou les pincettes pour les poils d’oreille superflus. Il vaut mieux laisser l’épilation des oreilles à un vétérinaire, ou à un toiletteur professionnel. Et même si votre chien est calme, vous pourriez le blesser, ou meurtrir ses oreilles par un mouvement involontaire. Enfin, n’utilisez pas de solutions nettoyantes maison qui pourraient irriter les peaux sensibles, et perturber la flore naturelle de l’oreille.
Portez néanmoins une attention particulière aux changements physiologiques ou de comportement de votre pitou. Jetez également un oeil aux quelques signaux courants que le chien envoie pour demander de l’aide.
Instructions
1. Rassembler l’équipement
Rassemblez tous les objets requis, avant de faire venir votre chien dans un endroit où il se sent en sécurité. Comme certains canidés n’aiment pas s’asseoir sur une surface lisse et glissante, utilisez une carpette pour créer un espace sur lequel il pourra facilement se tenir immobile. Placez le tapis de léchage à sa portée, sur une surface verticale.
2. Faire appel à un aidant (si requis)
Il pourra tenir gentiment ou maintenir doucement votre chien pendant qu’il se régale avec le tapis de léchage. Ce doit être quelqu’un que votre chien connaît et en qui il a confiance.
3. Appliquer la solution nettoyante
Pour appliquer une solution de façon efficace et sécuritaire, il suffit de la verser dans l’oreille, pour remplir doucement le conduit auditif. Elle s’écoulera d’elle-même. Certains toiletteurs conseillent de saturer une boule d’ouate de solution, et de la placer dans l’ouverture supérieure du conduit auditif, notamment pour les chiens très agités, ou craintifs des solutions pulvérisées. Cependant, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec ne recommance pas cette technique.
4. Nettoyer l’oreille
Massez doucement la base des oreilles avec les doigts en versant la solution à l’intérieur pendant 30 secondes. Les bruits de gargouillement ou de clapotement ne sont pas inquiétants. Ils indiquent que la solution agit et s’attaque à la saleté.
À ce stade, il y a de fortes chances que votre chien se secoue instinctivement la tête. Cette action accélère le séchage, et il faut le laisser faire. Utilisez un tampon de coton pour nettoyer délicatement le conduit auditif et le pavillon de l’oreille. Et, si nécessaire, pour tout cérumen ou saleté restants.
5. Assécher l’oreille
«Il est très important que les solutions qui servent à nettoyer les oreilles de votre chien soient totalement asséchées à chaque fois», précise Lindsay Butzer. Essuyez doucement avec un tampon propre toute solution et saleté restante dans le conduit auditif supérieur et le pavillon de l’oreille. Câlinez votre animal et donnez-lui une nouvelle gâterie, puis répétez avec l’autre oreille. Après, trouvez un jouet qui couine, ou une friandise calmante certifiée.
Comment garder le chien calme et immobile pendant le nettoyage des oreilles?
Avec un peu de pratique et de patience, vous aiderez votre toutou à se détendre durant cette opération. Il faut prévoir quelques séances de simulation. Caressez-lui la tête, et prenez-lui doucement l’oreille. Touchez-la à peine, et flattez-le. Si ses oreilles sont tombantes, soulevez délicatement le pavillon, en le caressant de l’autre main. Parlez doucement à votre chien, en le récompensant durant l’exercice. Répétez tous les jours, jusqu’à ce qu’il se laisse facilement toucher les oreilles.
Dans les séances suivantes, laissez-le renifler les objets que vous utiliserez. Faire sentir le contenant de solution s’avère positif pour rassurer le chien. Le tapis de nourriture gelée, et la récompense de gâterie de chien certifié sont aussi de bonnes options pour faciliter le nettoyage en toute sécurité.
Répétez les mouvements sans la solution. Préparez des séances brèves et positives, et beaucoup de friandises en récompense. Une fois qu’il se sera familiarisé avec la procédure, vous pourrez passer au vrai nettoyage.
Si votre chien est particulièrement agité, Helen Schaefer vous conseille d’obtenir l’aide d’un ami. Il peut vous aider à tenir votre chien et à le distraire. Et n’oubliez pas le tapis de léchage gelé: il peut faire toute la différence.
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Du peroxyde d’hydrogène pour les oreilles du chien?
Maintenant que vous savez comment nettoyer les oreilles de votre chien, vous pourriez être tenté d’utiliser des ingrédients naturels hyper nettoyants comme le vinaigre, l’alcool à friction et le peroxyde d’hydrogène. Bien que très efficaces dans la maison, ces produits sont trop puissants pour ses oreilles délicates.
«La peau des conduits auditifs abrite une microflore sensible qui lui assure sa santé, dit Helen Schaefer. Une microflore équilibrée est le meilleur moyen pour prévenir les problèmes auriculaires.» Les produits commerciaux nettoient et absorbent l’excès d’humidité du conduit auditif. De plus, comme la plupart des chiens se grattent les oreilles à l’occasion, la peau de celles-ci peut présenter des égratignures: le vinaigre ou l’alcool à friction pourraient être très douloureux.
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Comment reconnaître une otite chez votre chien
«Si votre chien se gratte les oreilles ou se secoue la tête, ou si elles sont rouges ou malodorantes, un nettoyage ne sera sans doute pas suffisant; prenez rendez-vous chez le vétérinaire, pour confirmer la présence d’une otite», souligne Nicole Savageau. D’autres signes qui réclament une consultation sont les écoulements jaunes, bruns ou sanguinolents, la perte de l’ouïe, la marche en rond et le manque d’équilibre et de coordination.
Si votre chien présente l’un de ces symptômes, il serait avisé de consulter. N’essayez pas de lui nettoyer les oreilles à ce stade, ceci pouvant aggraver son état, ou endommager le conduit auditif infecté. Le vétérinaire examinera et nettoiera soigneusement ses oreilles (parfois sous sédation). Selon le type d’infection, il pourrait prescrire des antibiotiques, des antiparasitaires ou des fongicides. Lors de votre visite de suivi, il devrait vous expliquer comment nettoyer ses oreilles lorsque l’infection commencera à se résorber.
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Je pourrais commencer l’histoire de notre fugue amoureuse le jour où, alors que nous étions à table, Mike a posé un genou à terre pour une demande en mariage officielle et n’a pas pu se relever sans que je l’aide en raison de son arthrite.
Ou quand il a dit: «Ça va forcément en agacer certains, alors pourquoi ne pas se marier en secret?»
En réalité, on se connaît depuis bien plus longtemps – en fait, 47 ans. J’ai rencontré Mike quand nous étions en première année de commerce à l’université Queen’s, à Kingston, en Ontario. C’était un gars cool et tous les deux on aimait le tennis et la voile. Mais j’étais déjà fiancée, alors nous sommes restés amis.
La vie a donc suivi son cours.
Dave, mon mari adoré, a succombé à un cancer un an avant la pandémie. Le mariage de Mike s’était depuis peu terminé par un divorce. Contraint de vivre isolé pendant le confinement et trouvant la solitude amère, Mike m’a contactée via Facebook et nous avons recommencé à discuter. Bref, un jour il est arrivé chez moi à Burlington avec des fleurs et un petit sac de voyage, et nous avons passé le reste du confinement ensemble à essayer de rattraper 40 ans d’absence.
Jusqu’au jour où il m’a demandée en mariage, un peu plus d’un an après qu’il se fut présenté à ma porte. Il a alors fallu prendre quelques décisions.
Un plan farfelu
À cette époque, les rassemblements restaient limités à 10 personnes. En comptant nos enfants adultes et leur famille, nous étions déjà trop nombreux, sans compter les meilleurs amis, les frères et les sœurs. Comment choisir qui inviter au mariage?
Puis Mike a eu cette idée farfelue: pourquoi ne pas s’offrir une fugue amoureuse pour se marier? Qui fait ce genre de chose à 65 ans? me suis-je demandé. N’est-ce pas plutôt réservé aux jeunes couples jeunes?
«Pense à tous ceux que ça scandalisera», a dit Mike avec un sourire malicieux. «Plus c’est démodé, plus ça me plaît», ai-je répondu, séduite sur-le-champ.
Il a suggéré une petite chapelle en rondins à Niagara, en Ontario, où l’on célébre des mariages au volant. «Parfait!», me suis-je exclamé.
Nous avons communiqué avec la direction de la chapelle. Ces gens formidables nous ont mis en garde: ne prévenez personne. Sinon, on viendra vous surprendre et prendre des photos pour les diffuser sur les réseaux sociaux, et ceux qui n’ont pas été prévenus se vexeront de ne pas avoir été invités. Sage recommandation. Nous avons donc gardé le silence. L’idée de cette fugue amoureuse nous faisait pouffer de rire, comme des écoliers.
Le grand jour est arrivé et tout s’est merveilleusement bien déroulé – cela n’avait rien de démodé. Ayant appris que j’étais autrice de romans policiers, les propriétaires de la chapelle ont demandé si, à des fins promotionnelles, ils pourraient utiliser notre photo de mariage et ma biographie. Bien sûr, leur ai-je répondu. Pas de problème. Aucune de nos connaissances n’aura l’idée de consulter le site web d’une modeste chapelle.
Après la cérémonie, Mike m’a invitée au Tim Hortons. «Tu peux commander tout ce qui te plaît», a-t-il dit. La journée nous a coûté approximativement 400 dollars.
Il a plaisanté pendant tout le repas, suggérant de ne dire à personne que nous étions mariés avant que, dans quelques années peut-être, on nous demande si nous en avions le projet. Il suffirait de répondre alors: «En réalité, nous nous sommes mariés en secret il y a des années de cela.»
Un événement qui fait le tour du monde
De retour à la maison, nous nous sommes occupés gentiment comme le font tous les nouveaux mariés. Nous n’avons pas su tout de suite que c’était la fin du monde!
Les jours suivants, des amis ont commencé à féliciter Mike sur sa page Facebook: d’abord 20, puis 40, puis 80 amis. Sur mon blogue d’autrice, j’ai découvert avec stupéfaction une déferlante de commentaires sur notre mariage. C’était la panique: nos enfants n’étaient même pas prévenus alors que tout était déjà affiché sur Facebook!
Puis il y a eu la photo de Mike et moi tenant le certificat de mariage à la chapelle: elle circulait dans le monde entier. Cette photo était accompagnée de ma biographie, d’une liste des livres que j’avais publiés et des prix littéraires que j’avais reçus, ce qui ne laissait aucun doute sur mon identité. Comment était-ce possible?
Quelle naïveté. J’avais complètement oublié qu’en ligne, tout est relié. Ce qui s’affiche sur un site web fait souvent l’objet de partages sur les réseaux sociaux. Cela n’aurait pas dû nous surprendre, mais, à vrai dire, qui comprend vraiment cet empire déconcertant qu’est devenu Facebook?
Il fallait en rire – tout ne se passe pas toujours comme on le souhaite.
Le pot aux roses étant découvert, nous avons envoyé des textos aux enfants. Mes deux filles ont poussé un soupir avant de demander: «Qu’est-ce qu’elle va encore nous sortir?» Puis j’ai eu droit à une remarque du genre: «Heureusement que Mike est là pour s’en occuper, parce que, franchement, elle n’y arrive pas toute seule.»
J’ai trouvé leurs réactions assez positives. Mike a ri.
D’autres se sont montrés moins enthousiastes. En effet, les amis et les parents sont nombreux à vouloir être prévenus quand vous projetez de vous marier. Mike a expliqué que l’idée même de la fugue amoureuse implique forcément qu’on ne le dise à personne. Nous avons fini par être pardonnés.
C’est ici qu’intervient la question de l’âge: si vous êtes jeune et que vous vous mariez en secret, tout le monde trouve ça romantique. Mais si vous agissez de même à 65 ans, les gens pensent que vous êtes devenus fous.
Mais quand vous souhaitez vous mettre en ménage et qu’il ne vous reste pas beaucoup de décennies à vivre, pourquoi vous encombrer d’une robe coûteuse, d’une grande réception et de cadeaux de mariage? L’amour est suffisamment précieux pour se suffire à lui-même.
Il suffit d’être deux pour se dire oui et être heureux, et ce, à n’importe quel âge.
© 2023, The Globe and Mail. Extraits de «Who elopes at 65 ? We did – because, well, why not?» par Melodie Campbell, The Globe and Mail (6 septembre 2023), www.theglobeandmail.com
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L’histoire de mon drame vécu dans la rivière commence à mon bureau dans un gratte-ciel vitré au sud de Montréal quand j’ai reçu un texto d’Angus, mon meilleur ami depuis l’enfance. Notre plan de partir en excursion près d’Ottawa, notre ville natale, était confirmé.
«J’ai un canot flambant neuf pour nous, écrivait-il. Vers quelle heure penses-tu arriver?» J’ai répondu que j’allais quitter le travail plus tôt et prendre un bus pour Ottawa en cet après-midi de juillet 2017. Je ne partais que 24 heures, mais ces vacances express me semblaient terriblement excitantes après des mois passés à la maison avec ma femme, Cornelia, à nous occuper de notre fille de 2 ans.
Cela faisait un an que je n’avais pas vu Angus. Pendant des années, nous avions été inséparables: enfants, puis adolescents et jusque dans la vingtaine, nous étions proches comme des frères. Bien que nos rencontres étaient moins fréquentes ces dernières années – nous étions tous deux occupés avec notre famille et vivions dans deux villes différentes – nous n’avions jamais perdu contact.
Je suis descendu de l’autobus, Angus m’attendait dans le stationnement de cette gare routière délabrée d’Ottawa. Nous nous sommes chaudement salués avant de grimper dans son énorme camionnette bleue, du punk rock à plein volume.
Il conduisait et nous discutions de tout et de rien. J’ai éprouvé ce mélange de réconfort et d’appréhension qui survient lorsqu’on connaît une personne depuis plus de 30 ans – le réconfort de la connaître parfois mieux que soi-même, et l’appréhension de découvrir si l’on a toujours des choses en commun. Mais en quelques minutes, la conversation s’était établie avec fluidité.
Si à l’adolescence Angus était le meneur de notre groupe – le reste d’entre nous l’observait avec attention tandis qu’il remettait les petites brutes à leur place et attirait les plus jolies filles, nous poussant à tenter de devenir de meilleures versions de nous-mêmes – j’ai peut-être ensuite pris le rôle de conseiller de confiance.
Car je n’étais décidément pas courageux sur le plan physique, ni à l’aise avec les filles, ou les durs à cuire. Je suis prudent jusqu’à la timidité, tandis qu’Angus est le premier à relever des défis inédits – souvent avec succès, mais parfois avec de sérieuses conséquences.
Des souvenirs douloureux
Le lendemain matin, autour de la table à manger en bois, les enfants d’Angus avalaient tranquillement leur petit-déjeuner pendant que les adultes discutaient de la journée à venir. «Tu ne t’étais pas retrouvé pris dans un orage l’année dernière?» a demandé sa femme, Robin.
Je me souviens bien de ce voyage en canot. Nous étions partis sur l’eau avec l’idée de camper quelque part pour la nuit et nous nous étions arrêtés sur une plage de sable d’une petite île entourée d’eau tiède et peu profonde, où nous avions planté notre tente avant de faire cuire des saucisses sur le feu.
Cette nuit-là, le tonnerre avait soudain retenti au-dessus de nos têtes et nous avions craint qu’un arbre ne tombe sur notre tente. Le lendemain matin, je m’étais tenu sur la berge, ma capuche remontée contre le vent, pour étudier la rivière agitée et menaçante. J’étais mal à l’aise à l’idée de repartir sur l’eau, mais nous n’avions pas le choix. Nous avions pagayé de toutes nos forces, affrontant avec détermination des remous de 50 cm de haut, et nous avions réussi à traverser sans chavirer.
Angus et moi étions maintenant dans son garage pour réunir notre maigre matériel: deux gilets de sauvetage, des pagaies et une petite glacière remplie d’un mélange de fruits secs, de pommes et de bière. «Nous ne partons que quelques heures», a annoncé Angus à Robin.
Le canot de 4,8 m sur la plateforme de la camionnette, sa coque d’aluminium luisant sous le soleil de cette fin de matinée. Lorsque nous nous sommes stationnés sur le site de mise à l’eau de Shirley Bay, sur la rivière des Outaouais, la plage était déserte. Le canot était lourd et nous avons eu du mal à le transporter jusqu’au rivage. Une fois embarqués, nous avons glissé vers les eaux d’un bleu sombre.
Angus et moi avons pagayé à un rythme régulier sur la masse gonflée de l’énorme rivière qui sépare l’Ontario du Québec. Deux mois plus tôt, elle avait atteint un niveau record d’un peu plus de 60 mètres, le plus haut en près de 40 ans.
Quelques centaines de mètres plus loin, sous une douce brise, nous avons cessé de pagayer. Angus a ouvert une bière pendant que je grignotais une poignée de fruits secs. À quelques kilomètres devant nous, le côté québécois de la rivière des Outaouais décrivait une courbe, amincissant le cours d’eau. En nous dirigeant vers le canal formé entre une île et la berge, Angus a déclaré depuis le banc arrière: «C’est là que nous allons – les rapides Deschênes.»
Vingt minutes plus tard, le soleil tapait et la brise était tombée. J’ai aperçu une plage de sable et j’ai proposé d’y accoster pour manger et faire une petite randonnée afin d’observer les rapides. «Non, a répondu Angus, prenons les rapides avant de nous arrêter pour manger.»
Nous avons continué. Bientôt, j’ai aperçu une mince ligne blanche sur l’eau entre la berge et l’île – les rapides. J’ai fait remarquer que si nous pouvions voir l’écume de cette distance, les rapides devaient être traîtres, et que nous ferions mieux de les étudier avant de nous aventurer plus loin. Angus a insisté pour continuer, et j’ai accepté une nouvelle fois.
Un grondement qui mène à un drame
Bien vite, un grondement sourd s’est fait entendre. Nous avons laissé l’embarcation dériver en nous demandant si ce n’était pas l’autoroute, non loin, que nous entendions. Puis nous avons compris que c’était le bruit des rapides. J’ai senti mes poils se hérisser de peur, mais nous avons poursuivi notre route. Quelques minutes plus tard, nous avons traversé une ligne de petites bouées rouges qu’aucun de nous n’a reconnu comme étant notre dernier avertissement.
Nous ne pouvions pas voir ce qui se trouvait devant nous – les rapides étaient dissimulés par une courbe de la rivière – mais le puissant courant m’annonçait qu’ils seraient plus violents que ce que nous avions prévu.
«Mets le cap sur l’île! ai-je crié.
— Trop tard», a répondu Angus alors que nous étions entraînés au-delà de la pointe rocheuse de l’île.
Soudain, nous avons accéléré, l’eau passant d’un bleu profond à un brun écumeux. Je me tenais à genoux dans la coque et me suis rapidement assis sur le banc. J’ai entendu mon ami boucler son gilet de sauvetage derrière moi.
Nous avons pagayé sur des remous d’un mètre de haut, replongeant avec fracas tandis que la vague suivante, plus grosse encore, se ruait sur nous. Nous l’avons percutée en hauteur et en angle; juste au moment où le canot chavirait, j’ai sauté, plongeant sous l’eau vive et froide pour refaire surface aussitôt, sans lunettes ni chaussures, en tentant de retrouver mes esprits.
J’étais entraîné à toute vitesse vers les rapides. Le canot renversé glissait sur le courant à ma droite. Angus a esquissé quelques brasses dans sa direction, mais a échoué à l’atteindre et s’est retrouvé derrière moi. En apercevant une masse d’eau devant moi, j’ai pris une grande respiration avant d’affronter le chaos.
C’était comme être heurté de plein fouet par une lance d’incendie. Il était impossible de résister au courant. Dans un étrange sentiment de calme, j’ai détendu mes bras, remonté mes genoux et me suis laissé porter par la rivière. Pendant un moment, la sensation était extraordinaire – c’était comme chevaucher une sorte de créature préhistorique. Une autre vague surmontée d’écume m’a assailli et j’ai foncé droit dedans.
Après avoir tourbillonné sous l’eau, j’ai refait surface, secoué la tête pour enlever l’eau de mes yeux, et puis j’ai vu le barrage – un mur de béton et de pierre de six mètres de haut à quelques centaines de mètres devant moi. C’était terrifiant. J’ai rencontré un autre rapide alors qu’Angus criait des mots incompréhensibles derrière moi.
À ma gauche, je distinguais le mur gris délabré du barrage s’étirer sur environ 30 mètres avant de disparaître, tel un escalier effondré, dans les rapides. La rivière chargeait cette barricade comme si elle l’avait offensée, assaillant la paroi avant de s’enrouler brutalement sur elle-même en un rouleau blanc crevé de dizaines de rochers. À ma droite, la paroi du barrage rencontrait un autre mur perpendiculaire, formant un horrible piège mortel de 90 degrés où l’eau tourbillonnait et moussait en un sombre vortex.
J’ai été aspiré sous l’eau et j’ai éprouvé un moment de pure sérénité dans le silence des ténèbres, loin du cauchemar qui m’attendait à la surface.
Je me suis brièvement demandé où se trouvait Angus.
Le canot à la rescousse
J’ai émergé entouré du rugissement des rapides. À ma droite, le canot avait gardé le rythme à côté de moi dans les rapides étroits, progressant en se cognant et s’éraflant sur les rochers en direction du barrage.
Je me sentais toujours calme et lucide, même en déterminant que la probabilité de mourir ou de me blesser gravement était presque inévitable. Je savais qu’il était impossible de lutter contre la rivière. Je ne pouvais ni nager jusqu’au rivage, ni naviguer dans le champ de mines de pierres tranchantes devant moi, ni éviter le mur contre lequel mon corps serait certainement broyé.
Alors que je filais dans les rapides, j’ai soudain aperçu quelque chose de plus incroyable que le barrage lui-même: un trou, un portail dans cette ruine centenaire, au travers de laquelle je distinguais de la lumière, le ciel et des eaux calmes de l’autre côté. C’est là que je vais, ai-je songé. Ma vision formait une ligne claire vers ce trou irrégulier de la taille d’une fenêtre que la rivière avait percé dans le béton. J’étais certain que si je ne luttais pas, la rivière m’emporterait à travers cette ouverture.
Puis, comme surgie d’une autre dimension, j’ai entendu la voix d’Angus, calme et assurée, juste derrière moi. «Accroche-toi au canot», a-t-il ordonné.
J’avais essayé de rester loin de l’embarcation, craignant que la coque de métal ne percute un rocher et ne me fracasse la tête. Mais en cet instant, confiant en mon ami, j’ai tendu le bras dans les eaux tourbillonnantes, attrapé l’embarcation et réussi je ne sais comment à l’entourer de mes bras, abandonnant mon plan initial.
Nous avons foncé dans les rapides, le canot et moi, Angus quelque part derrière, dans l’assourdissant mugissement des eaux. J’ai posé ma joue contre le ventre retourné du bateau et j’ai fermé les yeux. Je savais qu’un impact arrivait, mais j’ignorais quand.
Puis nous avons heurté le barrage. La force du canot s’écrasant contre le mur m’a fait voir des étoiles. Encore suspendu à l’embarcation, j’ai attendu, les paupières crispées, d’entendre le son de mes os se brisant, mais je n’ai rien senti. J’ai ouvert les yeux.
Sains et saufs
La rivière avait propulsé le canot droit au-dessus du trou dans le barrage que je visais, l’écrasant à demi en son milieu. Le courant avait retenu l’embarcation contre la paroi tandis que je restais suspendu au-dessus du trou dans lequel la rivière s’engouffrait.
J’ai pris une grande respiration, lâché le canot et me suis laissé tomber dans le torrent. J’ai été aussitôt aspiré dans la froideur du courant souterrain et j’ai porté les mains à la tête pour me protéger. Je suis resté sous l’eau quelques longues secondes, recroquevillé comme un boulet de canon tandis que la rivière m’expulsait par le trou. Et soudain, je me suis retrouvé à flotter au milieu de la rivière, le barrage désormais derrière moi.
J’ai regardé autour de moi et là, à environ 20 mètres, se trouvait Angus.
«Ça va? a-t-il demandé.
— Ouais. Rien de cassé. Toi?
— Mes pieds sont démolis, a-t-il répondu. J’ai été traîné au fond de l’eau. J’ai cru que j’allais me noyer.
— Bon sang. Où étais-tu?»
Mon ami m’a expliqué qu’il avait saisi une sangle qui traînait en arrière de mon gilet de sauvetage et s’y était agrippé tandis que nous étions emportés par le courant. Lorsque le canot s’est fracassé contre le barrage, la force du courant l’avait aspiré dans le trou dans lequel j’avais plongé quelques instants plus tard.
Maintenant, alors que nous nagions sur place, tous deux sans lunettes, le courant nous entraînait avec constance en aval. Une étrange forme se dessinait un peu plus loin, et nous avons reconnu le canot, à demi submergé et tordu. J’ai proposé de nager jusqu’à la rive opposée puisque nous avions des gilets de sauvetage.
«Trop loin, a répondu Angus. Allons vers l’autre rive.» Mais le reste des rapides se trouvait entre nous et la terre, j’ai donc refusé ce plan.
Par chance, quelques minutes plus tard, une petite embarcation de plaisance est apparue dans notre champ de vision. Nous avons crié et sifflé, jusqu’à ce que le bateau, piloté par un Québécois et ses deux fils préadolescents s’approche et nous repêche. Les garçons nous regardaient d’un air ébahi tandis que nous nous écroulions sur le pont, trempés et tremblants.
Un traumatisme pour la vie
En rejoignant la rive, nous avons découvert une flotte de camions de pompiers secouristes, entourée d’une foule d’environ 30 personnes. Les badauds ont observé les pompiers nous envelopper dans les couvertures de survie.
Ils nous ont examinés – les pieds d’Angus était entaillés et éraflés mais pas cassés –, nous ont fait signer quelques formulaires et sont allés récupérer le canot. Un pompier nous a regardés droit dans les yeux et a déclaré que c’était un miracle que nous soyons encore en vie.
Angus et moi avons plus tard appris que la zone que nous avions traversée avait été surnommée «le cercueil». Entre 2007 et 2017, au moins six personnes sont mortes ou ont disparu dans les rapides autour du barrage. Des dizaines d’autres ont été secourues non loin de ces ruines, qui seront bientôt démolies en raison du danger qu’elles représentent.
Les pompiers ont hâlé l’embarcation et l’ont laissé sur la berge. On aurait dit qu’il avait été heurté par un tir d’artillerie. Un pompier a téléphoné à Robin et lui a demandé de venir nous chercher. Lorsqu’elle est arrivée, les larmes sont montées aux yeux d’Angus et ils se sont étreints pendant un long moment. La foule s’est dispersée. Nous avons chargé le canot dans la camionnette et Robin nous a conduits chez eux.
Je ne désirais qu’une chose: rentrer à la maison. Nous avons échangé de rapides adieux. Angus m’a tendu une liasse de billets pour rembourser mes lunettes, chaussures et téléphone perdus, et je me suis soudain retrouvé assis sur un banc de la gare routière, encore trempé et chaussé d’une vieille paire de Converse brune qu’Angus m’avait donnée, en état de choc. Je me suis mis à pleurer, seul sur ce banc.
Pendant une semaine après notre mésaventure, je suis resté anéanti. Au travail, je m’excusais lors de réunions pour sortir pleurer, tremblant au souvenir de l’incident. Dans un café, j’ai vu un dessert aux bleuets – que ma fille adore – et me suis mis à pleurer en pensant à quel point j’étais passé proche de ne plus jamais la revoir.
Finalement, Angus et moi avons convenu qu’il était, de bien des manières, responsable de l’incident. Je n’étais pourtant pas irréprochable: mon ignorance et mon manque de préparation n’avaient certainement pas aidé.
Savoir que j’étais passé à deux doigts de perdre la vie ce jour-là m’a laissé une sorte de silence dans l’esprit et le cœur. Quand je me réveille, je remercie la puissance supérieure, quelle qu’elle soit, qui règne sur le monde, reconnaissant à chaque respiration.
Après la tempête, le beau temps
Quelques années après l’incident, ma femme a donné naissance à notre second enfant, un fils. Quand je joue avec lui, que je le regarde lancer un ballon et s’émerveiller devant des feuilles ou explorer le monde, je me demande s’il aura lui aussi la chance de connaître l’amitié d’une vie, où être simplement soi-même en compagnie d’autrui aide à découvrir qui l’on est, et qui l’on pourrait être.
Les amitiés entre hommes sont singulières et mystérieuses. Selon mon expérience, ces relations ne sont pas affectées par les anniversaires manqués ou les mois, ni même les années de silence. Elles s’épanouissent dans les rires et les projets partagés.
Avec Angus, on se voit encore quelques fois par années. Et malgré toutes les épreuves traversées ensemble, on se retrouve toujours comme au bon vieux temps.
© 2021, Nathan Munn. Tiré de «Tethered Together», Maisonneuve (26 janvier 2021), maisonneuve.org
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