Vers la fin du mois de février, juste avant le printemps, l’idée de prendre le large pour quelques jours se pointe le bout du nez. Profiter une dernière fois des sports d’hiver et des plaisirs de la saison froide le temps d’un weekend était un impératif. À la recherche d’un endroit dépaysant et réparateur, l’Estrie me semblait tout indiquée. Ça faisait un bon moment que je n’avais pas visité North Hatley et j’ai eu la chance de me faire inviter au manoir Hovey. Le trajet vers le manoir se fit avec l’émotion du plaisir anticipé par le séjour, sur la route sinueuse qui monte sans cesse entre les arbres vers le manoir niché au sommet. (Pour s’y rendre durant la saison froide, il faut de bons pneus d’hiver!) Arrivée sur le domaine, la première impression est l’émerveillement devant la beauté des lieux et sa noblesse.
Après avoir posé les bagages dans la chambre luxueuse, nous sommes partis à la découverte des environs. Le manoir possède ses dédales de couloir et d’escalier: pour se rendre à la réception, nous avons traversé plusieurs portes et descendu quelques escaliers. À chaque détour, une nouvelle perspective de la nature environnante s’offre à nous, sans oublier le plaisir d’humer le parfum des lieux qui contribue à l’atmosphère mystérieuse du manoir. Le jardin sous la neige en cette fin de journée de mars était digne d’un roman de Louise Penny. En faisant le tour du propriétaire nous avons découvert les bâtiments contigus au manoir, dont le magnifique chalet Dragonwatch (parfait pour les vacances en famille ou entre amis).
Mille saveurs au menu
Rien de tel qu’une promenade au grand air pour s’ouvrir l’appétit. Car passer une nuit au manoir Hovey ne va pas sans découvrir la gastronomie du restaurant Le Hatley. J’avais entendu parler de son chef, Alexandre Vachon, et de sa cuisine inspirée de la nature, qui rend hommage aux producteurs de la région. Avec ses huit services, le menu «découvertes», est assez conséquent, mais s’impose à l’amateur de bonne chère. Cela permet de savourer toutes les subtilités gastronomiques au menu, avec des noms à faire rêver les papilles gustatives: carpaccio de cerf, œuf de canne à la coque, caviar du lac Saint-Pierre, omble chevalier, émulsion de champignon, boudin de pétoncles… Chaque bouchée est une symphonie de saveurs. Pour rehausser ce magnifique repas nous avons profité des conseils du sommelier Jérôme Dubois. Bien qu’il soit conseillé d’accompagner le repas d’un accord de vins, pour ma part deux verres suffisaient. J’ai adoré le verre de blanc de la région de la Loire pour les premiers services, suivi d’un rouge de la région de Bordeau. En plus d’être expert en vins, Jérôme Dubois est également apiculteur au manoir et fabrique un délicieux miel que l’on peut acheter sur place.
Partisane du fait-soi-même, du local et des produits respectueux de l’environnement, je suis toujours admirative face aux initiatives qui vont dans ce sens. Le menu du Hatley est composé de produit qui proviennent en majorité des environs : l’Estrie, mais aussi la Montérégie, le Bas-Saint-Laurent ou encore la Gaspésie. Soucieux de rehausser sa gastronomie avec les meilleurs produits qui soient, mais surtout des produits qui reflètent ses origines, le chef Alexandre Vachon se procure tout ce qui est disponible dans la région.
Le confort luxueux et le charme d’époque
Offrant une vue sur la nature environnante la plupart des chambres proposent un petit balcon où l’on peut s’installer et relaxer à la belle saison. Le simple plaisir de séjourner au Manoir est un bonheur en soi, mais j’avais envie d’explorer la région. La journée était assez fraîche, et une promenade en raquette était tout indiquée après un copieux déjeuner composé d’un pain doré et précédé d’une assiette dégustation.
Direction les sentiers du lac Massawipi, pour faire de la raquette ou de la randonnée pédestre, selon la densité de la neige. Le manoir prête les raquettes et le stationnement qui donne accès au site est à 15 minutes en voiture. On traverse des sentiers au paysage idyllique, en plein cœur de la forêt. Et c’est au détour d’un sentier, quand on s’y attend le moins, que le lac Massawipi se révèle à nous.
Dans la région
Sur le chemin du retour, nous sommes passés par Hatley pour visiter quelques antiquaires, avant de prendre la route vers Compton et sa fromagerie La Station, connue pour ses délicieux fromages biologiques au lait cru de vaches. L’entreprise familiale fait la fierté de la région depuis quatre générations. Les visites guidées n’étant disponibles qu’en été, nous avons tout de même pu visiter l’écomusée et voir, derrière une vitre, les étalages de fromages se faire brosser et retourner par le bras mécanique du robot d’affinage. Mais déjà, la simple visite de la boutique annexée à la fromagerie est un pur bonheur en soi pour les amateurs de fromage. J’ai découvert le Compton et le Hatley grand cru que je ne connaissais pas et j’en ai rapporté dans ma valise.
Un autre détour s’imposait, par la région de Magog cette fois, pour se rendre à l’abbaye Saint-Benoît du lac. Quand on arrive par la petite route de campagne, se dévoile tout à coup cette bâtisse impressionnante, à la fois classique et moderne dans un lieu bucolique. Située sur la rive ouest du lac Memphrémagog, l’abbaye est un lieu prisé par les touristes pour son monastère unique en son genre. Mais il est aussi connu comme lieu de retraite et les visiteurs qui désirent se recueillir peuvent y passer la nuit. On y trouve le fromage Saint-Benoît fabriqué par les moines ainsi que le cidre conçu à partir des pommes cueillies dans leurs vergés.
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Les bienfaits des animaux: ils vous tiennent actifs
Les propriétaires d’un chien le promènent sans doute au moins 30 minutes par jour. Ce qui contribue largement à les garder en forme. Selon une étude britannique, ce genre de promenade ajoute en moyenne 2700 pas au total quotidien, soit une vingtaine de minutes d’effort physique de plus que ceux qui n’ont pas de chien. Mieux, la balade se fait pour l’essentiel à une cadence modérée – assez soutenue pour accélérer le rythme cardiaque sans pour autant couper le souffle –, ce qui est le minimum que le ministère canadien de la Santé recommande aux adultes, à raison de 2,5 heures par semaine. Comme quoi les bienfaits des animaux sont parfois subtils.
Des promenades de cette durée avec votre animal ne font pas qu’embellir votre vie, elles peuvent aussi la prolonger. Après 150 minutes d’exercice modéré par semaine, le risque de maladie cardiaque peut être réduit de 15%, celui de certains cancers (sein, estomac, rein, notamment) de 20%, et cela aide à prévenir ou à maîtriser le diabète.
En prime, l’exercice prépare à une bonne nuit. Une enquête auprès de 6500 fonctionnaires londoniens à la retraite a constaté que les propriétaires d’un chien étaient plus souvent portés à dire qu’ils s’endormaient facilement que les sujets qui n’en avaient pas. (Les chats semblent avoir l’effet contraire, peut-être à cause de leurs frasques nocturnes.)
Ils stimulent l’appareil immunitaire
Selon l’hypothèse «hygiéniste» formulée vers la fin des années 1980, grandir dans des lieux fermés et aseptisés dispose le corps à surréagir à des substances inoffensives plus tard, nous rendant plus vulnérables aux allergies et à l’asthme. À l’inverse, avec leurs pattes sales, leurs abondantes pellicules et leur tendance à nous lécher, les chiens et les chats nous exposent à une plus grande diversité microbienne, ce qui renforce notre système immunitaire. La recherche confirme que les enfants élevés avec des animaux ont moins d’allergies et d’asthme. Et plus il y a d’animaux, mieux ils se défendent. Par rapport aux enfants qui n’avaient pas d’animal de compagnie, ceux qui vivaient avec au moins quatre chats ou chiens souffraient moitié moins souvent d’une allergie.
L’effet des animaux domestiques se fait sentir également sur la santé intestinale des adultes – ce qui s’accompagne de bienfaits autant physiques que mentaux. À l’université de l’Arizona, on tente de déterminer si les échanges bactériens entre des chiens et leurs maîtres peuvent modifier le microbiome, l’ensemble des micro-organismes qui résident dans notre corps, au point d’induire des modifications chimiques qui atténueraient la dépression grave. «Des recherches ont déjà montré que les chiens et les êtres humains échangent des bactéries en vivant sous le même toit et qu’on en reçoit autant de son chien que de son conjoint. Cela nous a intrigués», explique Dieter Steklis, codirecteur de cette initiative de recherche sur l’interaction humaine-animale. Jetez donc un oeil à ces choses que votre allergologue veut que vous sachiez sur les allergies.
Ils réduisent le risque de crise cardiaque mortelle
Des chercheurs de l’université du Minnesota qui ont suivi 4000 personnes, pour la plupart pendant plus d’une décennie, ont constaté que le risque de mourir d’une crise cardiaque était inférieur de 30% quand on possédait un chat. Vu qu’on ne promène pas un chat, comment l’expliquer? Selon les chercheurs (et la plupart de ceux qui ont un chat seront d’accord), la nature foncièrement flegmatique des chats aurait un effet calmant.
Selon d’autres recherches, comme l’exercice, le temps passé avec un animal de compagnie de n’importe quelle espèce atténue le stress, qui est un important facteur de risque cardiaque. À preuve, des étudiants de l’université de l’État de Washington avaient un taux de cortisol salivaire significativement plus bas après avoir passé tout juste 10 minutes à caresser un chat ou un chien. On sait enfin qu’une interaction avec un animal abaisse la tension artérielle et provoque la sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, qui atténue l’anxiété et la douleur tout en améliorant la fonction cardiovasculaire. Dans tous les cas, vous feriez mieux de connaitre les symptômes silencieux d’une crise cardiaque.
Ils aident à gérer les maladies chroniques
Les animaux de compagnie s’attendent à être nourris, promenés, caressés et amusés selon un horaire précis tous les jours. Leurs maîtres n’y coupent pas. Et s’ils souffrent d’une maladie chronique, cela ne peut que leur faire du bien.
C’est Florence Nightingale qui a évoqué la première la contribution des animaux au traitement des malades. En 1860, elle note qu’une tortue apprivoisée appelée Jimmy réconforte les soldats blessés et hospitalisés lors de la guerre de Crimée. Dans les années 1960, le pédopsychologue Boris Levinson observe qu’un enfant renfermé, incapable de parler, se met à communiquer quand son chien Jingles est dans la pièce. La zoothérapie vient de naître. Aujourd’hui, les visites d’animaux dressés à cette fin sont monnaie courante dans les hôpitaux et maisons de retraite.
Même hors du cadre institutionnel, un animal de compagnie peut aider à gérer au jour le jour un problème de santé chronique. Selon Mary Janevic, de l’université du Michigan, cela vaut tout particulièrement pour les patients qui cherchent des remèdes non pharmacologiques.
En 2019, Mary Janevic a dirigé une petite enquête auprès de personnes âgées souffrant entre autres d’arthrite et de douleurs lombaires. «Quand on a mal, on ne veut pas bouger, mais ce dont on ne se sert pas se perd, explique-t-elle. Le corps s’avachit, les muscles fondent, la douleur empire.» Elle a constaté que non seulement les animaux de compagnie remontaient le moral de leurs maîtres, mais aussi qu’ils les obligeaient à accomplir certaines tâches quotidiennes – les promener, les nourrir, les toiletter, les caresser, jouer avec eux – qui finissaient par atténuer leurs douleurs. Le plus grand superpouvoir des animaux contre la douleur chronique, ajoute la chercheuse, c’est leur don pour attirer l’attention. «Si vous pensez moins à la douleur, vous la ressentez moins, donc vous souffrez moins.»
Souffrant du syndrome de douleur régionale complexe, Kelly Redmon, thérapeute de Virginie, reconnaît que soigner des cochons d’Inde pour un refuge animalier local l’aide à supporter des douleurs souvent atroces. «Quand je m’occupe d’eux, je dois être présente même en pleine crise. Je ne peux pas me laisser envahir par la peur de souffrir.» Parfois, ajoute-t-elle, «quand je vois mes cochons d’Inde traverser en courant les tunnels de leur parc, je perçois leur joie, et cela me réjouit moi aussi». Envi d’un animal de compagnie? Découvrez les meilleures races de chiens et les meilleures races de chats pour la famille.
Ils réduisent l’inflammation
L’inflammation, c’est la réaction du corps à ce qu’il perçoit comme une blessure ou une infection. En principe, c’est bon: une coupure enfle et devient rouge parce qu’une armée de globules blancs est en train de combattre les bactéries nocives. Mais il arrive que l’appareil immunitaire n’arrête pas à la fin du combat. Or, une inflammation devenue chronique peut préparer le terrain à des maladies mortelles comme le diabète, les cardiopathies et la maladie pulmonaire obstructive chronique.
Dans le cadre d’un petit essai préliminaire, des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison ont confié des chiens venant d’une société de protection locale à un groupe de volontaires de 50 à 80 ans. Trois mois plus tard, des analyses sanguines ont révélé jusqu’à 30% moins de marqueurs inflammatoires, dont l’interleukine-6 (IL-6), molécule associée à beaucoup de maladies inflammatoires, entre autres le diabète, la polyarthrite rhumatoïde, la démence, la maladie cardiaque et le cancer.
«Certains sujets ont aussi déclaré qu’ils se sentaient mieux dans leur peau et plus à l’aise en société, relate Charles Raison, le psychiatre qui a dirigé l’expérience. Nous ne savons pas s’il existe un lien entre l’IL-6 et la santé mentale, mais il s’agit peut-être d’une boucle qui se renforce: avoir un chien améliore le sentiment de bien-être, ce qui atténue l’inflammation, et une diminution de l’inflammation vous rend plus heureux.» Découvrez comment vaincre la douleur et l’inflammation chronique.
Ils contribuent à la santé mentale
Aujourd’hui âgée de 40 ans, Sharmeen Abeysinghe a quitté son emploi de puéricultrice en 2019, épuisée et dépressive. «Certains jours, j’oubliais de manger», raconte-t-elle. Son médecin lui a prescrit des antidépresseurs, et elle est redevenue fonctionnelle. Puis la pandémie a éclaté. Les multiples confinements l’ont à nouveau plombée. Par chance, son mari et elle – ils ont deux enfants – ont décidé d’adopter Suki, une femelle de neuf mois, un terrier croisé Labrador.
«Nous nous disions qu’elle nous occuperait, en fait elle a changé nos vies, se félicite Sharmeen. Je suis transportée par sa joie, son énergie, son amour inconditionnel. J’ai même dit à mon médecin que je n’ai plus besoin de ma médication.»
Un animal de compagnie aide à combattre la dépression, l’anxiété, le syndrome post-traumatique, la schizophrénie et d’autres problèmes de santé mentale. Les personnes touchées s’accordent à dire qu’il leur apporte un soutien émotif absolu, les aide à s’accepter et à tisser des liens sociaux, les distrait de leurs symptômes et épisodes pénibles. Il peut même entraîner à la méditation pleine conscience. «Quand je fais de l’insomnie, mon lapin Gus s’assied à côté de moi et se laisse flatter, raconte Hina Low, une employée de banque de Toronto, au Canada, âgée de 30 ans qui souffre d’un trouble bipolaire. Cela ressemble à un exercice de méditation. Je me concentre sur la douceur de sa fourrure, la chaleur de son corps, la caresse de son souffle.»
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À l’automne 1988, ma famille a emménagé dans une maison plus vaste à l’autre bout de Peterborough, en Ontario. J’ai alors quitté la sécurité de l’école St. Paul et je suis devenue la «nouvelle» de celle de St. Teresa, une école à un seul couloir, sans gymnase.
J’avais 10 ans. Les élèves de la classe où je suis tombée se connaissaient depuis la maternelle. Mon intégration au groupe en a souffert. Je passais les récréations à jouer à la marelle toute seule en observant avec envie les autres enfants s’échanger petits gâteaux et barres aux fruits. Je n’avais aucun ami, ce qui me désespérait.
Un matin, début décembre, avant d’aller à l’école, j’ai préparé mes céréales et me suis assise à ma place habituelle. La radio passait de vieux succès populaires. Entre deux chansons, les animateurs plaisantaient entre eux. «C’est un triste jour pour la musique, a soudain dit l’un d’eux, monsieur Roy Orbison est mort.»
C’est triste en effet, ai-je pensé, que Roy Orbison soit mort. Mais au fait… qui est Roy Orbison? Ma question est restée en suspens puisque j’ai dû filer à l’école pour arriver avant la cloche.
J’étais dans la classe de M. Hutchison, qui aimait bien se faire plutôt appeler M. 83. Il avait enseigné au Japon où on prononçait son nom comme s’il s’agissait des chiffres huit (en japonais: hachi) et trois (san). M. «Hachi-san». La fillette que j’étais trouvait ça très malin. Je pense également qu’il avait pitié de moi, dont les efforts d’intégration restaient vains. Par sympathie, il m’avait trouvé le surnom de «Meggie McMuffin». J’adorais ça. M. Hutchison était avec moi.
Tous les jours après l’hymne national, il nous demandait si nous voulions prier pour quelqu’un. Il notait alors au tableau le nom qu’on proposait. Ce jour-là, Johnny, un garçon aux cheveux gominés, a souhaité qu’on prie pour son grand-père, qui venait d’être opéré. Emily, une fille à la longue queue de cheval, nous a invités à penser à sa grand-mère, qui faisait une pneumonie. De son côté, Claire, une fille d’une popularité intimidante, s’est émue pour son chien, qui venait d’être stérilisé. Et voilà.
Il m’est alors apparu que c’était l’occasion ou jamais de faire un pas vers le groupe! Sans y penser à deux fois, j’ai levé la main, et quand M. 83 m’a nommée, j’ai lâché: «J’aimerais prier pour Roy Orbison!»
Silence de mort dans la classe. Tout le monde avait l’air perplexe. Personne dans l’histoire de l’Église catholique n’avait jamais manifesté un tel manque d’empressement à prier pour qui que ce soit. Mais M. 83, qui a bien vu le désespoir au fond de mes yeux, est venu à mon secours.
«D’accord, McMuffin, j’inscris Roy Orbison.»
C’était gagné! Prier pour quelqu’un est manifestement une manière comme une autre de se faire des amis parmi les jeunes catholiques.
Je n’avais jamais rencontré Roy Orbison, je n’avais pas son album, je ne savais pas qui était la «Pretty Woman» de sa chanson, mais il me plaît de penser que nous avons compté l’un pour l’autre. S’il y a un ciel, Roy y est parce qu’une élève de 10 ans a prié pour lui.
Et ce jour-là, une fille appelée Christine est venue me voir en classe et m’a dit: «Mes sympathies. Si tu n’es pas trop prise par les funérailles, viens donc jouer chez moi après l’école.»
Grâce à elle et à Roy, être seule n’était plus ma réalité.
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Écologique et philanthropique
Dans une période où l’inflation est particulièrement importante, pouvoir économiser sur les meubles est intéressant pour le consommateur.
L’idée est venue à Mathieu Bélanger, vice-président d’AMJ Campbell – une grande entreprise de déménagement canadienne – lors du printemps 2020.
Quand la pandémie a sonné, les ventes de meubles en ligne ont explosé. Avec les politiques de retour très flexibles des détaillants, AMJ Campbell, chargé de faire la livraison de toutes sortes d’articles de maison pour plusieurs grands détaillants de meubles, s’est retrouvé avec un afflux important de retours partout au pays.
«Conjointement avec nos partenaires locaux et nationaux, nous avons élaboré une stratégie de gestions de ces retours. C’est à ce moment que le site web LeFurnitureShop.ca est né pour faire la revente de ces meubles en ligne», raconte Mathieu Bélanger.
Lorsqu’un article n’était pas à la satisfaction du client au moment de la livraison, AMJ repartait avec l’article qui se retrouvait bien souvent aux ordures. Acheter chez LeFurnitureShop.ca permet donc de faire un achat écoresponsable en réduisant la surconsommation et en encourant l’économie circulaire. En plus, c’est une manière judicieuse de réaliser des économiser substantielles et de contribuer à aider des organismes de charités locaux.
Jusqu’à ce jour, l’entreprise montréalaise a fait des dons totalisant 55 826,18$ à la Fondation CHU Ste-Justine (25 000$), à la Fondation Jeunes en tête (13 836, 17$) et à la Fondation de l’Hôpital de Montréal pour enfants (16 990, 01$).
Depuis ses débuts en 2020, pas moins de 4000 meubles ont été détournés des centres d’enfouissement. Après trois mois en magasin, les invendus sont offerts gracieusement à l’organisme Le Chaînon, un centre d’hébergement pour les femmes en difficulté, qui les utilisent pour meubler ses maisons d’hébergement ou pour la revente. Le Furniture Shop a remis à ce jour l’équivalent de 50 000$ en valeur de meubles à l’organisme.
De nouveaux arrivages chaque semaine
80% de l’inventaire est composé d’articles neufs encore dans la boîte jamais ouverte. «Les deux principales raisons données par les clients lors des retours sont que l’article n’a pas la couleur souhaitée ou que la dimension du produit n’est pas celle désirée», explique Mathieu Bélanger.
Il y a des articles neufs dans des boîtes ouvertes et des articles avec des petits défauts esthétiques mineurs. Ce qui est brisé ou usagé n’est pas revendu. Un processus très serré de validation et d’inspection de chaque produit est fait dès sa réception (on est donc un peu moins regardant au niveau de l’absence de garanties).
«Selon l’entrepôt, nous recevons entre 50 et 150 nouveautés par semaine. Le contenu des camions est toujours une surprise: des divans, des meubles-lavabos de salle de bain, des spas, des barbecues des électroménagers, du mobilier de jardin, des tapis, des climatiseurs muraux… on a de tout!», ajoute le co-fondateur de Le Furniture Shop.
Les nouveautés sont mises en ligne sur le site web le vendredi de chaque semaine. Il faut s’abonner à l’infolettre pour ne rien manquer et pour avoir accès à des ventes VIP et des codes promo (et obtenir 10% de rabais sur votre première commande).
Les articles se vendent entre 10% et 50% de leur prix et valeur initiaux, en fonction de leur état. «Nous avons des produits d’entrée de gamme comme du haut de gamme. Il y en a pour tous les goûts et tous les styles», note Mathieu Bélanger.
Il est également possible de récupérer soi-même le meuble acheté en ligne directement en magasin pour une prise de possession immédiate puisque tous les articles sont déjà en inventaire. Sinon, un service de livraison, moyennant certains frais, est disponible pour Montréal, Québec et Ottawa.
Installé dans un entrepôt ouvert au public à Dorval, Le Furniture Shop a aussi des magasins à Toronto, Winnipeg, Calgary et éventuellement Vancouver (prévu pour l’été 2023). La salle d’exposition du Furniture Shop à Montréal est ouverte du mardi au samedi, de 10h à 17h.
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Les animaux ont une grande incidence sur notre mieux-être. C’est ce que confirmait le sondage réalisé par TELUS, en janvier dernier, auprès de quelque 2000 Canadiens. Le sujet du sondage: le lien qui unit l’humain et l’animal. Les animaux ont d’ailleurs un lien particulier avec TELUS, qui met de l’avant dans ses publicité les animaux et la nature.
TELUS note que la pandémie a entraîné une forte augmentation du nombre d’animaux de compagnie au pays: 59% des Canadiens possédaient au moins un animal de compagnie, comparativement à 58% chez les Québécois, en janvier 2023. De plus, 70% des propriétaires d’animaux de compagnie Québécois ont choisi d’en avoir pour faire face à la solitude et à des problèmes de santé mentale.
Chose certaine, pas moins de 74% des Québécois et 80% des Canadiens se sentent plus heureux après avoir regardé des vidéos d’animaux. Le contenu animalier préféré des Canadiens comprend d’ailleurs des photos ou des vidéos de bébés animaux, des sauvetages d’animaux domestiques, et des histoires animalières touchantes et positives.
Disponible sur Télé OPTIK et YouTube, la liste Moments doux de TELUS permettra également de venir en aide aux animaux. En effet, pour chaque visionnement, la Fondation TELUS pour un futur meilleur versera 1$ (jusqu’à concurrence de 100,000$) à des organismes de bienfaisance qui soutiennent les animaux d’assistance, la réhabilitation des animaux sauvages, ou encore les animaux de thérapie à travers le Canada.
Bon visionnement!
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Une chambre à coucher sans placard encastré peut sembler une bizarrerie aux yeux d’observateurs de l’immobilier, de décorateurs d’intérieur et d’organisateurs de salons d’aujourd’hui, mais un tel espace était une exception il y a un siècle. Les gens accumulaient beaucoup moins de biens, et rangeaient leurs vêtements dans un coffre ou une armoire. Alors, si une maison ancestrale vous captive, ou si vous louez un appartement centenaire, vous pourriez devoir faire preuve d’imagination pour ranger vos vêtements.
Dans les faits, placard ou pas, un rangement soigneux et méthodique est primordial. Sinon, vous risquez de peiner à trouver les bons vêtements le matin, et les découvrir froissés et peu présentables.
Mais comment bien ranger dans un espace exigu? Commencez par trier tous les vêtements que vous désirez conserver. Puis, évaluez l’espace disponible: si les plafonds sont hauts, optez pour un rangement vertical. S’ils sont bas, un stockage plus court et horizontal est indiqué. Il faut néanmoins rationaliser l’espace vacant avec l’aide des meilleurs organisateurs de placard.
Voici les bonnes solutions, en l’absence de placard encastré et pour un rangement en espace restreint, ainsi que pour les tout petits placards et le manque d’espace. Si vous manquez de motivation, voici 11 signes qu’il est temps de faire le ménage dans vos affaires!
Se créer un placard
Opter pour une armoire
L’armoire, un moyen qui remonte à loin pour ranger les vêtements, est la solution classique au placard encastré. Il s’agit plus ou moins d’un placard extérieur. Certaines armoires ont une tringle et de l’espace pour des vêtements longs, comme les pantalons et les robes, et d’autres n’ont qu’une tringle pour des chemises, la moitié inférieure comportant des tiroirs. D’autres encore n’ont que des étagères. Choisissez celle qui répond le mieux à votre garde-robe actuelle. On en trouve dans toutes les tailles et finitions, selon votre espace et votre style.
Ensuite, gagnez en efficacité avec ces 10 secrets des pros du rangement pour la maison.
Choisir un organisateur de placard autoportant
Un placard portable et un système de garde-robe autoportante offrent essentiellement tout l’espace de rangement d’un placard encastré, sans les murs. Pour être encore mieux organisé, optez pour un modèle à tiroirs intégrés assez grands pour des bacs et des boîtes de stockage. Et démontrez vos talents en pliage en exposant des vêtements parfaitement bien ordonnés.
Définir des zones avec l’armoire
Si vous vivez dans un studio, ou souhaitez isoler votre chambre, un grand organisateur-penderie autonome permettra à la fois de ranger vos vêtements et de définir des zones. Les armoires de chambre à coucher offrent généralement un mélange d’espace suspendu, de tiroirs et d’étagères; elles peuvent être ouvertes ou fermées, et servir de cloison improvisée.
Tester le support télescopique
Un porte-manteau télescopique avec tige de tension est l’une des unités de rangement qui s’installent le plus facilement. Si vous suspendez presque tous vos vêtements, cela devrait vous convenir. Deux tiges de tension verticales se verrouillent en place, du plancher au plafond; puis, deux autres s’adaptent côte à côte, avec 61 cm à 119 cm de jeu. Cette penderie ajustable s’adapte à presque tous les espaces, ce qui est idéal pour un locataire. Besoin d’étagères? Suspendez-en une courte à l’une des barres.
Récupérer un coin sombre
Vous pouvez remplacer la chaise du coin de la chambre où vous finissez par jeter tous vos vêtements par une penderie d’angle fonctionnelle. Choisissez entre blanc neutre et gris écorce tendance de la palette des décorateurs.
Pour plus d’espace, apprenez le b-a ba de la garde-robe minimaliste!
Faire preuve d’originalité
Fixer des étagères à vêtements flottantes
Les étagères flottantes fixées au mur sont parfaites pour les vêtements pliés. Une autre idée de rangement: poser des crochets à l’avant ou sur les côtés des étagères, pour les chapeaux et les écharpes. Remarque: quand on peut voir tous nos biens d’un seul coup d’œil, cela permet de les retrouver plus facilement.
Définir des espaces de rangement suspendu partout
Optimisez une étagère flottante de base en lui ajoutant une tringle de suspension dessous. C’est un ajout précieux tout-en-un à votre configuration de placard d’appoint. Vous trouverez les éléments nécessaires dans des kits de bricolage. Vissez les supports sous une étagère solide; puis ajoutez la tige de suspension. Ou tout simplement, achetez une étagère préfabriquée avec pièce de suspension intégrée.
Corde à linge décorative
On peut toujours suspendre une simple corde à linge à des crochets fixés aux montants du mur. Ou décider de l’orner de perles en bois, pour créer un espace de rangement simple. Pour un style rustique, choisissez des perles naturelles non peintes. Ou au contraire, peignez-les dans une couleur vive, pour contraster avec vos murs, ou de la même couleur, pour qu’elle se fonde dans le décor. En plus d’être décoratives, ces perles vont prévenir le glissement de vos cintres vers le centre de la corde.
Recycler une bibliothèque
Un des meilleurs moyens pour compenser l’absence de placard est d’utiliser une ou deux bibliothèques. Jouez avec les hauteurs pour obtenir un espace mural au-dessus de l’étagère inférieure. Triez vos vêtements pliés par catégories, avant de les placer sur les étagères. Séparez vos chemises à manches longues des courtes en piles distinctes. Employez un système de rangement modulaire pour compartimenter les articles courants, comme les hauts d’entraînement. Fixez des crochets sur les côtés de la bibliothèque pour suspendre des vêtements sur des cintres, ou ranger des accessoires plus volumineux (colliers tendance).
Sièges et rangement
Les bancs et poufs de rangement offrent un espace étonnant pour vos articles, en plus d’un siège supplémentaire. Optez pour des boîtes empilables transparentes qui s’imbriquent, pour prévenir tout mélange de vêtements pliés.
Empiler son stock
Les cubes empilables vous donnent l’occasion de créer votre propre organisateur, selon vos besoins et le format requis. Leur facilité de modelage vous permet une infinité de modèles. Vous pouvez les déplacer, ou en rajouter au fil de vos besoins; en imbriquer deux ou trois l’un par-dessus l’autre, puis insérer une étagère pour obtenir un espace de suspension.
Exploiter le coin
Transformez le coin de n’importe quelle pièce en placard improvisé avec une barre de suspension à angle ou arrondie, qui agrandira l’espace inutilisé sur 48 cm. Doublez l’espace de suspension en installant deux barres, l’une au-dessus de l’autre. Une barre de qualité peut soutenir jusqu’à 20 kg.
Si vous avez une garde-robe, consultez ce guide d’experts pour bien organiser votre garde-robe!
Doubler l’emploi de votre lit
Échanger votre tête de lit de base
Plutôt qu’une tête de lit décorative, choisissez-en une avec un renfoncement, ou placez un grand système de placard autoportant derrière le lit, pour faire de l’espace de rangement. Certains modules ont des barres de suspension et des étagères. Disposez les petits objets dans des bacs en tissu, pour que l’ordre soit parfait.
Espace de rangement sous un lit surélevé
Optimisez l’espace souvent négligé sous le lit avec des rehausseurs; ces élévateurs soulèvent votre cadre de lit de 8 cm à 20 cm, créant ainsi plus d’espace de rangement. Cela permet aux bacs, casiers et conteneurs au sol de glisser plus facilement sous le lit. Placez une boîte ou un panier en tissu sur le côté (le dessus ouvert vers l’extérieur), pour déposer les articles dont vous avez souvent besoin: ils ne s’égareront pas sous le lit, et vous y aurez facilement accès. (Faites toutefois attention à ne pas ranger ces 8 choses sous le lit.)
Cachette sous le lit
Si vous devez changer de cadre de lit, achetez un lit plate-forme avec tiroirs intégrés. Il se fondra parfaitement dans le décor de votre chambre, et gardera soigneusement vos vêtements hors de vue.
Vous devez connaître ces 18 accessoires de rangement à ne jamais acheter!
Conseils généraux
Si vous manquez d’espace, il est important de ranger stratégiquement vos vêtements.
- Suspendez vos vêtements par type: pantalons, jupes, hauts boutonnés, etc. Puis classez chaque catégorie par couleur: foncée, naturelle, pâle, brillante, etc. L’aspect épuré est plus agréable à voir qu’un fouillis, et il facilite également toutes vos recherches.
- Si vous manquez d’espace dans vos tiroirs, rangez les souliers, sous-vêtements, maillots de bain et autres petits articles dans des bacs.
- Donnez à vos vêtements quotidiens un espace privilégié, qu’il soit suspendu, sur une étagère ou dans un tiroir.
- Pour obtenir un espace encore plus pratique pour vos vêtements de tous les jours, créez un cycle vestimentaire saisonnier. Rangez les vêtements hors saison dans des sacs de compression au sous-sol, au grenier ou sous un lit.
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NETTOYAGE
1. Brosse pour bouteille
Parmi les petits problèmes quotidiens, utilisez une brosse pour bouteille. Il suffit d’une fourchette et d’une éponge de cuisine pour en fabriquer une à la maison. Enfoncez les dents de la fourchette dans l’épaisseur de l’éponge jusqu’à ce qu’elles soient entièrement couvertes. Vous voilà prêt à frotter le fond du récipient le plus profond, qu’il s’agisse d’un vase cylindrique ou d’une carafe à goulot étroit. Ensuite, suivez cette liste de ménage pour garder la maison impeccable.
2. Verre plus propre
Pour un verre éclatant sans traces, le filtre à café est plus efficace que l’essuie-tout. Le papier sans peluche du filtre est idéal sur d’autres surfaces vitrées, fenêtres ou coupes. (Le filtre à café fait d’ailleurs partie de ces 13 trucs de pro pour nettoyer la maison.)
3. Crochets utiles
Quoi de plus irritant que de voir le sac s’effondrer au fond de la poubelle en même temps que ce qu’on y jette. Cela arrive quand on transforme un vulgaire sac de plastique en sac à ordures, car il est souvent trop court. Pour éviter ce problème, collez tête en bas deux crochets adhésifs en vis-à-vis sur les côtés extérieurs de la poubelle. Ils retiendront désormais par ses poignées le sac que vous y accrocherez.
En plus de sortir le sac à poubelle, voici d’autres tâches à faire pour nettoyer la maison en moins de 30 minutes.
4. Vases plus propres
Quoi de plus agréable qu’un joli bouquet ? Si bien qu’on hésite à le jeter quand les fleurs commencent à se faner. Mais si on les laisse trop longtemps, il se formera un cerne tenace sur la paroi intérieure du vase. Avant de vous attaquer à la vilaine tache avec une brosse à bouteille (ou voir astuce 1), remplissez le vase d’eau et ajoutez quelques pastilles nettoyantes pour prothèses dentaires (ou de celles contre les brûlures d’estomac). En une nuit, les résidus auront ramolli, voire disparu.
5. Lave-vaisselle organisé
Il n’est pas sans risque de mettre dans un lave-vaisselle de petits objets (couvercles de bouteille, contenants alimentaires réutilisables, pièces de robot culinaire…). Non seulement ça fait un boucan du diable quand ils s’agitent dans l’appareil, mais ils peuvent fondre s’ils atterrissent sur l’élément chauffant au fond du lave-vaisselle. Glissez-les donc dans un sac à linge filet (comme celui pour la lingerie dans le lave-linge) que vous poserez sur le panier supérieur de la machine.
Saviez-vous qu’une mauvaise organisation fait partie de ces 20 choses qui réduisent la durée de vie d’un lave-vaisselle?
6. Gestion aisée du sac à ordures
En raison du vide qui se créée parfois au fond de la poubelle, il arrive qu’on ait du mal à en extraire un sac à ordures bien rempli. La solution? À l’aide d’une perceuse, pratiquez quelques trous sur les côtés de la poubelle à quelques centimètres du fond. Ces prises d’air préviendront l’effet ventouse.
7. Finition parfaite
Contre les empreintes de doigts sur un réfrigérateur en inox, appliquez une fine couche de cire de voiture à l’aide d’un chiffon ou d’un essuie-tout. Frottez pour faire briller.
8. Tampon à récurer
Les sacs filets à oignons ou à avocats du supermarché font d’excellents tampons à récurer. Faites-en une boule ou entourez-en une éponge de cuisine pour venir à bout des traces rebelles de cuisson.
9. Lainages aux petits soins
Les pulls de laine sont trop fragiles pour le sèche-linge. Et les pinces à linge laissent des marques sur les fibres quand vous les suspendez sur la corde. Pour qu’un pull conserve sa forme, prenez un collant et passez une jambe dans chaque bras tout en relevant la taille au-dessus du col. Suspendez le pull à la corde à linge par les trois bouts de collant.
10. Séchage express
Vous souhaitez sécher rapidement les vêtements qui sortent du lave-linge? Ajoutez une serviette sèche au linge mouillé pour les 15 premières minutes du cycle du sèche-linge. La serviette absorbera une partie de l’humidité et le temps de séchage sera diminué d’autant.
Lavez-vous régulièrement votre sécheuse? Elle fait peut-être partie de ces 31 choses que vous n’avez pas nettoyées depuis longtemps.
11. Meilleure aspiration
L’embout de l’aspirateur n’est pas assez étroit pour aspirer les dépôts qui s’accumulent dans la glissière d’une porte coulissante. Pour concentrer l’aspiration quand vous en avez vraiment besoin, glissez un rouleau de papier de toilette vide à l’extrémité du tuyau et pincez l’ouverture de manière à créer une fente étroite.
12. Brosse à cuvette sans souci
Le support trempé d’une brosse pour la cuvette de toilette inspire encore plus de dégoût que la brosse elle-même. Pour faire sécher cette dernière avant de la remettre dans son support, coincez-la à l’horizontale, manche à l’extérieur, sous la lunette. Pendant que vous continuez à nettoyer la salle de bains, son surplus d’eau s’écoulera dans la cuvette.
13. Coup de balai efficace
Pour balayer de manière vraiment minutieuse – le verre brisé, par exemple – sortez le rouleau de ruban de masquage. Créez une «rampe» plus douce en couvrant l’extrémité de la pelle à poussière pour pouvoir y envoyez les débris les plus minuscules.
CUISINE
14. Solution au miel qui colle
Si le miel figure parmi les ingrédients d’une recette, enduisez la cuiller à mesurer d’une fine couche d’huile à cuisson avant de l’y verser. Il en glissera ensuite sans peine.
15. Biscuits plus frais
Vous avez rangé vos biscuits bien refroidis après leur sortie du four dans un contenant hermétique. Si vous y ajoutez un peu de pain rassis, ils resteront moelleux.
16. Bacs à légumes plus propres
Tapissez les bacs à légumes du frigo de papier essuie-tout: il absorbera l’excès d’humidité et gardera les produits plus frais, plus longtemps.
17. Surfaces moins glissantes
Mettez des élastiques aux extrémités de la planche à découper pour l’empêcher de glisser sur le comptoir quand vous coupez des légumes (ou autre chose).
18. Isolation d’appoint
Vous souhaitez garder au frais les biens réfrigérés achetés à l’épicerie jusqu’au retour à la maison. Gardez dans la voiture un peu de papier bulle de la dernière livraison d’Amazon. C’est un moyen formidable de protéger tout ce qui craint la chaleur durant le transport, de la glace aux canettes de soda.
Voici d’autres façons d’utiliser le papier bulle.
19. Meilleure brosse à barbecue
Rangez la vieille brosse métallique et optez pour une option plus sûre – et plus savoureuse. Coupez un oignon en deux et piquez-en une moitié avec une fourchette. Chauffez l’appareil à température élevée et passez l’oignon du côté tranché sur les grilles. Ça leur donnera un parfum exquis tout en les nettoyant.
20. Ouvre bocal en un instant
Un couvercle de bocal coincé ne résistera pas à une feuille de papier de verre. Le papier posé côté grain sur le couvercle vous donnera une poigne d’acier. (Entourer le bord d’un gros élastique est tout aussi efficace.)
21. Avocats plus mûrs
Vous en avez assez d’attendre que l’avocat dur comme la pierre mûrisse ? Glissez-le avec une banane dans un sac de papier: la banane libèrera de l’éthylène, un gaz qui accélère le processus de mûrissement.
22. Fromage râpé facilement
Avant de râper du fromage, donnez un coup d’aérosol de cuisson sur la râpe. Vous ferez l’économie d’un peu d’huile de coude et le nettoyage de la râpe sera plus facile.
23. Fini les miettes
Ça suffit les saletés ! Au lieu de séparer les deux moitiés d’un bagel déjà coupé en tirant dessus, faites-les plutôt tourner en sens inverse l’une sur l’autre.
24. Aiguisoir à ciseaux
Ne jetez pas la feuille d’aluminium qui couvrait la tôle à biscuits. Pliez-la plusieurs fois, puis coupez-en des bandes avec vos ciseaux de cuisine: ils s’aiguiseront dans le processus!
25. Sachet réfrigérant maison
Pourquoi acheter des sachets réfrigérants quand on peut en fabriquer soi-même une version réutilisable? Passez une éponge de cuisine sous l’eau jusqu’à saturation complète et mettez-la dans un sac à sandwich en plastique. Placez le sac au congélateur, et le lendemain matin, glissez-le dans votre sac-repas.
26. « Pas touche » astucieux
La prochaine fois que vous commanderez une pizza pour une soirée, ne jetez pas le petit support en plastique qui empêche le couvercle de la boîte de s’enfoncer. Utilisez-le plutôt pour ancrer la pizza quand vous tirez votre part pour éviter de toucher à celle des autres.
DÉCORATION
27. Pas trop marteau
Si vous faites partie des malheureux qui frappent le doigt avant le clou, pensez à stabilisez ce clou à l’aide d’une pince à linge en bois. Cela vous permettra d’éloigner vos doigts de la vraie cible.
28. Astuce pour de beaux coussins
Pour redonner un coup de neuf à votre canapé, rien de mieux et de moins coûteux que de renouveler les coussins simplement en en changeant les housses. Et pour leur donner un côté luxueux et chic, choisissez des housses qui font cinq centimètres de moins en hauteur et en largeur que le coussin.
29. Tentures légères
Les rideaux à œillets restent souvent l’option la moins coûteuse pour couvrir une fenêtre, mais ils ont surtout belle allure dans la salle d’exposition du magasin. Pour leur donner une touche plus classe à la maison, glissez un rouleau en carton de papier de toilette entre chaque œillet quand vous enfilerez le rideau sur la tringle. L’espace entre chaque œillet restera égal et les plis du rideau donneront à la suspension un côté aérien digne de Pinterest.
30. Nouvelle vie pour les verres à bougie
Ne jetez pas ce magnifique verre à bougie quand la cire a presque entièrement fondu. En le mettant au congélateur pour la nuit, la cire se contractera et il sera plus facile de la sortir du verre. (S’il en reste un peu sur les parois, décollez-la avec un couteau à beurre.) Le verre fera un joli pot à crayons, un porte-ustensiles sur le comptoir de la cuisine ou un vase à fleurs.
31. «Allumette» spaghetti
Vous souhaitez allumer une bougie déjà bien entamée et ne disposez que d’un petit briquet? Pour éviter de vous brûler les doigts, prolongez la portée de votre main en allumant un spaghetti cru.
32. «Ruban à mesurer» de fortune
Vous avez oublié le ruban à mesurer, mais devez vous assurer que l’objet est de la bonne taille avant de l’acheter. Les billets de banque canadiens font une excellente règle car ils mesurent tous exactement six pouces (15 cm). Pliez-les en deux et vous avez une mesure à trois pouces (7,5 cm), etc.
33. Planification des travaux de peinture
Vous connaissez la couleur de la peinture contenue dans ce vieux pot car il y en a partout sur le bord, mais ignorez la quantité restante. La prochaine fois que vous vous lancerez dans des travaux de bricolage, finissez-en avec les jeux de devinettes en peignant une ligne à l’extérieur du pot pour indiquer le niveau de peinture. Ça vous évitera plus tard de soulever le couvercle pour le savoir.
34. Miroir facile à accrocher
Accrocher un miroir (ou n’importe quelle œuvre d’art encadrée) déjà percé de trois trous à l’arrière peut représenter un vrai casse-tête. Une solution rusée consiste à poser une bande de ruban de masquage à l’arrière de manière à couvrir les trois trous, puis d’identifier au marqueur l’emplacement du trou gauche et du trou droit. Retirez le ruban et reposez-le au mur à l’endroit où vous voulez accrocher le miroir; utilisez le niveau pour vous assurer que c’est bien droit. Enfoncez les vis aux deux points marqués sur le ruban, retirez ce dernier et suspendez le miroir. Reculez un peu et admirez.
35. Feuillage tout frais
Même les plantes artificielles ont besoin d’amour. Pour préserver le lustre de ces feuilles persistantes et les protéger de la poussière, payez-leur régulièrement un coup de sèche-cheveux (de l’air froid, bien sûr!). Ça marche aussi sur les plantes vivantes.
Pour d’autres trucs de décoration, consultez notre guide avec ces 10 erreurs de décoration à éviter.
ORGANISATION
36. Rangement de ceintures
Pour mettre de l’ordre dans votre collection de ceintures, rien de mieux que les anneaux de rideau de douche. Passez la boucle de ceinture dans l’anneau et accrochez-le directement sur la tringle à cintres.
37. Économiseur d’espace facile
Rangez la penderie à la verticale grâce à quelques capsules de canettes. Glissez une capsule au crochet d’un cintre, puis accrochez un autre cintre à la capsule, et ainsi de suite. Vous vous êtes installé un support à pantalons en cascade – et aménagé un peu plus d’espace.
Gagnez en efficacité et découvrez ces 10 secrets des pros du rangement.
38. Organisateur de voiture
Votre voiture est-elle encombrée d’objets au point de ressembler à un bric-à-brac sur roues? Un range-chaussures accroché à l’arrière du dossier du siège passager est la solution pour tout ce qui traîne, du paquet de mouchoirs au parapluie.
39. Literie bien rangée
Vous ne vous emmêlerez plus dans les couleurs en conservant les draps-housses et les draps plats pliés dans les taies d’oreiller correspondantes.
40. Faire les courses intelligemment
Comment gérer les sacs réutilisables quand vous faites vos courses à l’épicerie? La solution se trouve dans le mousqueton. Passez les sacs par les poignées dans le mousqueton que vous accrocherez ensuite au panier.
41. Retrouvez vos pinces à épiler
Ne perdez plus jamais vos pinces à épiler. Posez un aimant adhésif à l’intérieur de l’armoire à pharmacie; vous pourrez y mettre vos pinces à épiler ou tout autre objet métallique comme vos ciseaux à ongles.
42. Câbles bien rangés
Ne jetez pas les attaches en plastique pour le pain. Elles serviront plutôt à démêler le fouillis de câbles branchés sur la barre multiprise qui se trouve sous les appareils de divertissement à domicile. Sur les attaches, écrivez au feutre le nom de chaque appareil (télé, DVD, etc.) et accrochez-les aux câbles correspondants. Il sera désormais facile de les distinguer.
43. Rangement à chaussures prêt à l’emploi
Un carton ou un sac à bouteilles de vin – avec séparateurs – est une solution idéale pour ranger les chaussures de saison.
VOYAGE
44. Fini les bagages perdus
En vous préparant pour un voyage, glissez un double de l’étiquette d’identification dans la valise. Comme ça, même si celle qui est accrochée à l’extérieur disparaît durant le transport, vous aurez une preuve quand viendra le moment de réclamer votre valise. Mieux, glissez une balise GPS à l’intérieur avant le départ.
Pour votre prochain voyage sur le bord de la plage, assurez-vous de savoir quoi apporter dans un tout inclus.
45. Multiplication de prises
Quand vous voyagez à l’étranger, vous emportez sans doute un adaptateur de courant universel. C’est bien, sauf que ça ne marche que pour un appareil à la fois. Alors songez à glisser une barre multiprise dans vos bagages. Au lieu d’une prise, vous en aurez cinq à votre disposition.
46. Boucles d’oreille bien rangées
Si vos boucles d’oreille sont en liberté dans votre valise (ou votre trousse de toilette), elles finiront par être séparées. Glissez les tiges des boucles d’oreille dans les trous d’un bouton et fixez-les de l’autre côté avec les fermoirs.
47. Brosse à dents protégée
Glissez une pince à linge dans votre valise: elle vous sera bien utile si vous avez utilisé tous les verres et ne voulez pas poser la brosse à dents sur la table de toilette dans la chambre d’hôtel. Pincez la brosse juste sous les poils et posez la pince à linge sur ses deux parties mobiles: grâce à ce trépied improvisé, votre brosse à dents ne sera pas en contact avec la surface.
48. Bijoux rangés à plat
Pour éviter que les bracelets ou les colliers ne s’emmêlent, posez vos bijoux bien à plat sur du film étirable en laissant beaucoup d’espace entre. Couvrez-les d’un autre morceau de film étirable et appuyez pour sceller l’ensemble. Glissez votre nouveau coffret à bijoux entre des vêtements pliés pour les garder en lieu sûr.
49. Prévention des fuites
Évitez qu’une bouteille qui coule ne fasse de gros dégâts dans votre valise. Dévissez les couvercles des bouteilles de shampoing, de revitalisant et de bain de bouche et posez une couche de film étirable dessus avant de remettre les couvercles.
50. Protection contre les rasoirs
Les pince-notes – ces attaches qui permettent de retenir des feuilles – sont tout indiquées pour se protéger des lames d’un rasoir. Vous éviterez ainsi de vous couper le doigt en fouillant dans la trousse de toilette.
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LES AGNEAUX DE L’AUBE de Steve Laflamme
(32,95 $, LIBRE EXPRESSION)
De quoi ça parle?
Cela commence par une mort très violente. Et possédant, quand mise dans le contexte d’autres meurtres du genre, un caractère rituel. Voici pourquoi le lieutenant-détective Guillaume Volta, chargé de l’enquête, va faire appel à Frédérique Santinelli. Professeure de littérature qui a déjà donné un coup de pouce aux forces policières, cette dernière possède toutes les connaissances nécessaires pour décrypter une lettre laissée par l’une des victimes de cette «série» d’homicides hors-normes, possiblement inspirée par l’œuvre d’un homme de lettres ayant été membre de l’Ordre hermétique de l’Aube dorée.
Sauf qu’en plongeant dans ces eaux troubles, la jeune femme va éveiller ses propres démons. Ceux, cachés loin en elle, dont elle sait la présence mais ignore la nature: avec son accord, elle a autrefois subi un traitement qui lui a fait oublier les 18 premières années de sa vie et les raisons qui l’ont poussée à vouloir s’enlever la vie. Les traumas étaient tels qu’il en allait de sa santé mentale. Lui a-t-on dit. Mais soudain, les doutes pointent. Le désir de savoir aussi. La jeune femme se retrouve à marcher ainsi dans une nuit sans étoile ni lune, à la recherche de la lumière. Ou d’un trou noir. Au risque de se perdre pour mieux se trouver.
Pourquoi vous aimerez ça
Avec ses chapitres courts et son intrigue qui se pose ici sur Da Vinci Code de Dan Brown et là, sur Le silence des agneaux de Thomas Harris, pour faire son nid dans l’œuvre singulière de Steve Laflamme (Le chercheur d’âme, Sous un ciel d’abîme, Sans la peau), Les agneaux de l’Aube est de ces romans qui se déploient sur un rythme haletant et qui, malgré leur violence graphique, se lisent avec les yeux grand-ouverts non seulement sur les pages mais, aussi, sur l’écran. Impossible en effet de ne pas succomber à la tentation de faire des recherches en cours de lecture : l’Ordre hermétique de l’Aube dorée est-elle réalité ou fiction? Et ces hommes et femmes de lettres célèbres en ont-ils vraiment fait partie? À l’arrivée, des informations absolument fascinantes.
Et puis, il y a ces personnages créés par une plume précise qui ne craint pas de plonger dans l’imperfection des hommes et des femmes. Frédérique Santinelli qui essaie d’avancer en traînant ce boulet qu’est son passé. Guillaume Volta qui voudrait bien mais ne parvient pas, une fois au boulot, à faire abstraction de sa vie personnelle. Ces (anti) héros sont fatigués. Ils ne cesseront de bûcher pour autant.
Qui l’a écrit?
Quand il écrit, Steve Laflamme privilégie le côté sombre de l’humain, donnant ainsi dans le polar et l’horreur. Quand il enseigne, Steve Laplante opte pour le côté sombre de la littérature, laissant une bonne place aux romans policiers dans son corpus. Son enquêteur Xavier Martel a rencontré Frédérique Santinelli dans Sans la peau. Joie: il la place ici sous les projecteurs.
Extrait
La femme à l’écran avait les yeux si rouges que Frédérique Santinelli pouvait voir les veinules se ramifier dans toutes les directions et persiller sa sclère. Elle éternuait et portait un mouchoir à son nez plus souvent qu’elle ne parlait. Au moins, le rendez-vous en ligne permettait à Frédérique de voir sa bouche, un luxe de plus en plus rare depuis un an et demi.
— Si je comprends bien, finit par dire son interlocutrice virtuelle, vous avez une mémoire à tout casser.
— Je dirais une mémoire artificielle, rectifia Frédérique.
— Expliquez-moi ça.
(…)
— Je n’ai aucun souvenir d’avant mes dix-huit ans, renchérit Santinelli.
— Vraiment?
— J’ai vécu… un événement traumatisant qui m’a apparemment menée à l’hôpital pour un séjour de plusieurs mois. Du moins, c’est ce qu’on m’a appris, puisque je n’en ai gardé aucun souvenir. Quand je suis devenue majeure, on m’a, semble-t-il, convaincue qu’il valait mieux effacer mes dix-huit premières années. Pour remettre le compteur à zéro, en quelque sorte.
— Comment peut-on faire ça?
Santinelli se demanda si la question ciblait les enjeux éthiques d’une telle entreprise ou si elle en visait l’aspect technique. Elle choisit la plus simple des deux options.
— On m’a administré un inhibiteur de la protéine kinase. C’était un traitement expérimental visant les victimes de syndrome de stress post-traumatique.
À l’écran, la Dre Croteau fixait sa patiente d’un regard à la fois étonné et vaguement horrifié.
— J’ai signé l’accord, vous savez, précisa Santinelli. (…) J’ai longtemps considéré la possibilité de fouiller mon passé. Chaque fois, on me l’a déconseillé. (p. 13 à 15)
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À première vue, l’affaire semblait bonne: un voilier Ericson 38-200 de 12 mètres pour 50 000$. Le Starlight II mouillait dans la marina de Puerto Velero, près de Barranquilla, sur la côte colombienne. Don Cavers, alors âgé de 76 ans, l’avait acheté au début 2021 et pensait s’envoler de la Colombie-Britannique, où il réside près du lac Shuswap, afin d’aller en faire l’essai. Mais la pandémie a retardé le voyage, et il n’a pu partir qu’en novembre. Il a trouvé un voilier plus érodé et rouillé que prévu, mais cet exploitant agricole, grand aventurier, bon navigateur, était aussi un type capable de réparer presque n’importe quoi, avant de partir à la dérive.
Lui et son beau-fils, Omar Gaitan-Burns, prévoyaient embarquer à bord du Starlight pour un voyage de 1200 kilomètres jusqu’à Porto Rico. Don y retrouverait d’autres membres de sa famille, et tous navigueraient quelques semaines autour des îles Vierges britanniques, puis les autres rentreraient chez eux et il poursuivrait sa route jusqu’à Miami. Si à ce moment-là il décidait de ne pas garder le bateau, il trouverait facilement à le revendre en Floride avec profit.
Don et Omar mettent les voiles au départ de la Colombie à la fin du mois de novembre. Tout se déroule bien jusqu’à ce que, deux jours plus tard, à mi-chemin vers Porto Rico, le système électrique du Starlight tombe en panne, les privant de lumière, de GPS, de pilote automatique et de tout moyen de recharger les appareils. Don demeure imperturbable, mais son beau-fils, inquiet, voyant son téléphone presque déchargé, envoie des courriels d’urgence à la fille de Don, Annelise Grube-Cavers, en Colombie-Britannique, pour lui dire qu’ils n’ont plus de courant et ont besoin d’aide. Elle contacte la garde côtière colombienne et lui donne les coordonnées du Starlight. Un vaisseau les trouve bientôt et les raccompagne à la marina pour que le bateau soit réparé.
Nouvel alternateur, nouvel essai
Don prend une semaine pour trouver et installer un nouvel alternateur (qui transforme l’énergie mécanique en électricité). Comme Omar doit se rendre à un mariage, Don reprend la mer sans lui. À la tombée de la nuit, cap au nord, il progresse bien malgré une mer agitée et venteuse. Le lendemain, s’orientant maintenant vers l’est, il remarque que son bateau se traîne dans les lourds rouleaux de quatre mètres.
Équipé de sa lampe frontale, il jette un œil dans la cabine et comprend très vite: de l’eau salée roule d’avant en arrière sur le sol. Chaque fois qu’une vague s’écrase sur le pont, de l’eau s’infiltre par les écoutilles fermées – les joints auraient dû être changés. Les cartes et les papiers qu’il a étalés dans la cabine sont tout détrempés. La pompe de cale a cessé de fonctionner, l’eau de mer n’a nulle part où s’écouler.
Un seau à la main, dos appuyé à la coque, Don commence à écoper. Les vagues heurtent sans relâche le voilier, qui se dirige vers le nord en pilote automatique. C’est comme tenter de tenir sur le dos d’un cheval sauvage en train de ruer. Une fois l’eau écopée, les genoux, le bas du dos et les fesses du marin sont sévèrement éraflés.
Le lendemain, le système électrique tombe de nouveau en panne. Dépité et épuisé, sans pilote automatique, Don comprend qu’il va devoir prendre la barre par grand vent, sur une mer démontée. Après quelque 16 ou 18 heures à la barre, l’épuisement le terrasse, il met le navire en panne – en plaçant la voile de misaine et la grand-voile en positions opposées – pour l’immobiliser. Cette manœuvre lui permet de somnoler un moment avant que sa tête ne se mette à dodeliner, le réveillant en sursaut. Dirige le bateau! S’il chavire, c’est la fin.
Les creux ne font plus que deux mètres et Don Cavers remarque que sa grand-voile est abîmée. Il descend sous le pont et réussit à relancer le pilote automatique. Tout est recouvert de sel, lui compris. Chaque surface étant conductrice, il ne cesse de recevoir des décharges électriques du système de batterie 12 volts chaque fois qu’il manipule l’appareil. C’est comme toucher une clôture électrique, mais sans savoir quand le choc va se produire.
Le quatrième jour, la mer redevenue plus calme, Don aperçoit un bateau de pêche. Il agite les bras et l’appelle sur sa radio VHF portable. Son espagnol est assez bon pour expliquer son problème: «Pas de courant, j’ai besoin de ma position!» Selon la loi maritime, chaque capitaine doit porter secours à tout bateau ou navigateur en détresse, mais l’équipage ignore son appel – le navire pratique probablement la pêche illégale et craint de révéler sa position. Une demi-heure plus tard, même scénario avec un autre bateau de pêche. En colère et découragé, Don descend en cabine et sombre dans le sommeil.
Plus tard dans la nuit, le Starlight heurte un récif. Réveillé en sursaut, Don inspecte rapidement le voilier qui tangue et se soulève pour mieux plonger à nouveau. Pourra-t-il se dégager du récif? Il fait redémarrer le moteur au moyen d’une batterie auxiliaire. Peut-être que s’il parvient à bien synchroniser sa manœuvre, il pourra utiliser la puissance du moteur pour se dégager en profitant d’une vague pour soulever le navire. Il dirige la proue face aux vagues, mais lorsqu’il enclenche le moteur, le gouvernail du bateau, accroché au récif, laboure et déchire la poupe. L’eau s’engouffre à l’intérieur. Il ne reste qu’à abandonner le navire.
Vêtu de son gilet de sauvetage, l’infortuné dépose à bord du canot qu’il a emporté en cas d’urgence un précieux contenant de 20 litres d’eau, un sac étanche où il avait réuni la radio VHF portable, la balise de localisation d’urgence, son ordinateur, un imperméable, un pistolet lance-fusée et un peu de nourriture – des croustilles de maïs et des biscuits salés. En dernier recours, il gonfle également un radeau de survie– l’embarcation n’est pas plus grande qu’un cercueil – et l’accroche au canot.
Il distingue au loin un phare, peut-être sur une petite île. Est-il à 10 kilomètres? À 15? Impossible à dire. Il veut rester près de l’épave et attendre que le jour se lève pour aller chercher de l’aide, mais les mouvements du voilier sont imprévisibles et l’ancre, qui se promène librement sur le pont, pourrait endommager le canot. C’est trop dangereux. Lorsque la corde du canot se coince dans le récif, il transfère ses affaires à bord du radeau de survie, y embarque et largue les amarres. Il est désormais à la merci du vent et des courants.
Sur le radeau ballotté par les flots, le naufragé songe à ce qu’il aurait dû faire différemment – ranger ses appareils électroniques dans le sac étanche, emporter de la nourriture en conserve et placer les rames dans le canot pour pouvoir ramer en direction du phare. Au moins, il a récupéré une bouée parechoc de ponton qui flottait non loin de l’épave, ce qui lui permet d’être un peu plus confortable.
Don est complètement lessivé. Son short et son tee-shirt sont trempés et empestent. Son dos et ses fesses sont très écorchés, mais il est en sécurité et l’air de la nuit est agréablement doux. En jetant un regard vers l’endroit où il a repéré le phare, il ne distingue plus que des ténèbres, les vagues qui s’enroulent et le vaste ciel étoilé.
Le radeau dérive dans la direction opposée.
La famille s’inquiète
Dans une ferme biologique près d’Armstrong, en Colombie-Britannique, Annelise Grube-Cavers élève du bétail avec son conjoint. Son père a promis de lui donner des nouvelles tous les matins à 9 h, comme il l’a fait lors de son premier jour seul en mer. Mais depuis, plus rien. Elle sait qu’il possède un Iridium Go, un appareil permettant d’appeler et d’envoyer des données partout dans le monde, mais elle n’est pas certaine qu’il fonctionne correctement et son père n’a jamais été très bon pour communiquer.
Après quatre jours de silence, elle commence à s’inquiéter. Son père est en bonne forme pour son âge, mais il a une prothèse de hanche, doit subir une opération de remplacement du genou et se trouve seul à bord d’un bateau qu’il connaît mal et qui a déjà connu son lot de problèmes.
Annelise contacte une organisation appelée Boatwatch.org, tenue par les époux Glenn et Eddie Tuttle, en Floride. Les Tuttle sont des agents du FBI à la retraite qui mettent leurs compétences d’enquêteurs au service de la recherche de bateaux en retard, disparus ou volés. Ce n’est pas vraiment une urgence, déclare Annelise, mais son père aurait déjà dû atteindre sa destination. Les Tuttle demandent à Annelise de prévenir aussitôt la garde côtière de Porto Rico.
Eddie Tuttle est catégorique: «Vous devez déclarer sa disparition, a-t-elle soutenu. Alertez toutes les autorités possibles» – c’est-à-dire la garde côtière américaine à Miami, les ambassades canadiennes dans les Caraïbes, les services consulaires d’urgence dans les pays voisins, et quiconque pourrait aider.
Ainsi guidée, Annelise devient la personne-ressource pour les membres de la famille et les amis inquiets. Les jours suivants, elle passe des heures devant son ordinateur et au téléphone, à explorer les complexités territoriales qui surgissent lorsqu’une personne venue de Colombie-Britannique et qui est censée naviguer depuis la Colombie, une nation souveraine, jusqu’à Porto Rico, un protectorat des États-Unis, à bord d’un bateau enregistré au Canada, est portée disparue – peut-être dans des eaux cubaines.
Six jours après avoir pris la mer, désormais à la dérive dans la mer des Caraïbes, sous un ciel dégagé et ensoleillé, Don a tout le temps de réfléchir. Il se rappelle qu’il s’est déjà trouvé dans des situations délicates. Il a un jour souffert d’une fracture de compression d’une vertèbre cervicale en tombant d’une échelle. La dysenterie l’a presque tué lors d’un voyage en Afghanistan dans sa jeunesse. Il a tenté d’entrer au Cambodge juste au moment du coup d’État de Pol Pot en 1975 (un jour plus tôt et il n’aurait peut-être pas pu quitter le pays). Il a vogué depuis le Mexique dans un calme inquiétant et évité de peu des vents similaires à ceux d’un ouragan. Il a éprouvé des problèmes en pilotant son petit monoplan Murphy SR 2500 et a terminé dans un fossé, enchevêtré dans du fil barbelé, au cours d’un atterrissage d’urgence.
Le secret, il le sait, est de ne pas paniquer. Une chose à la fois. Rationner les croustilles et les biscuits salés. Ajuster les rabats pour se protéger du vent et de l’eau. Tenter de s’installer confortablement. Quand il commence à avoir faim, il prend une gorgée d’eau. Les plaies sur son postérieur se sont infectées, il garde donc son short baissé. Un petit seau lui sert de toilette.
Dans son sac étanche, il trouve un manuel de survie en français, et il commence à tenir un journal dans les espaces blancs: quand la seule chose à faire c’est attendre, la journée passe lentement.
Les soirées glissent doucement dans l’obscurité, les méditations confuses dans l’inconscience, les nuits dans les aurores. Don a perdu le décompte des jours. Les scènes de sauvetage s’enchaînent dans son esprit. Que faire d’autre?
Il dérive en direction du sud-ouest. Des débris flottant à la surface lui permettent de mesurer sa vitesse. Ils se déplacent à environ trois nœuds, calcule-t-il. Le radeau de sauvetage dérive un peu plus lentement. À ce rythme, estime-t-il, il parcourt environ 25 milles nautiques par jour (environ 46 kilomètres). S’il se trouve plus ou moins là où il l’imagine, il s’échouera peut-être dans le sud du Mexique, ou peut-être au Honduras, dans environ trois semaines.
Don remarque soudain que l’antenne de sa balise de localisation est cassée. Envoie-t-elle le signal d’urgence? En remplaçant l’antenne brisée par celle de sa radio portable, il découvre un bouton qui indiquait «PRESSER PENDANT 5 SECONDES». Il essaie, mais l’unité ne réagit pas différemment – c’est du moins ce qu’il croit.
En réalité, neuf jours après la défaillance électrique du Starlight, et trois jours après avoir embarqué sur le radeau, il vient enfin d’activer sa balise d’urgence.
L’appareil de Don envoie un signal à un satellite SARSAT, qui scanne le pays d’enregistrement de la balise avant de relayer le signal vers un réseau de sauvetage à terre. Comme Don possède une balise canadienne, le personnel du Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage à Trenton, en Ontario, se met en mouvement. Ce centre reçoit environ 4000 alertes d’urgence par an, des incidents maritimes pour la plupart. Là on cherche à établir la position de la balise et de son propriétaire, avant de prévenir les agences de sauvetage appropriées. La tâche est compliquée par le fait que l’enregistrement de la balise n’a pas été modifié depuis le changement de propriétaire du bateau. Il leur faut une journée pour retrouver la famille de Don Cavers en Colombie-Britannique et leur annoncer qu’ils ont reçu son signal – un immense soulagement.
Comme le signal provient des eaux territoriales cubaines, Trenton relaie la position du bateau à la garde côtière du pays. Les Cubains ne se montrent pas particulièrement obligeants. Ils ont affirmeront plus tard avoir envoyé un navire vers la position indiquée, mais n’avoir rien trouvé et classé le dossier.
Trenton est également en contact avec la garde côtière américaine à Miami. Toujours sans nouvelles le lendemain, il est temps de lancer une alerte AMVER (système automatique d’entraide pour le sauvetage des navires), qui interrompt les radios des bateaux dans la zone entourant la dernière position de la balise.
L’alerte redonne espoir à Annelise Grube-Cavers, elle qui avait imaginé le pire. Son père a-t-il été retardé en Colombie avant même de partir? (La marina a confirmé qu’il avait pris la mer.) Existe-t-il une possibilité de piraterie en haute mer? Est-il toujours vivant?
Le radeau de survie de Don est stabilisé par une ancre flottante conique – de la forme des manches à air dans un aérodrome. Comme elle pourrait déséquilibrer le radeau en cas de mauvais temps, il la remonte à bord chaque soir.
L’aventure continue
Au cours de son cinquième jour à la dérive, de plus en plus faible, Don aperçoit de petits poissons pris dans le filet de l’ancre flottante. Je n’ai jamais été un grand amateur de sashimi, écrit-il dans son journal. Six minuscules poissons sur un biscuit mou constituent son repas, son premier apport de protéines. Pas sûr de vouloir perdre plus de poids, pense-t-il. Il boit une gorgée d’eau et s’assoupit.
En haute mer, le sifflet d’un navire est généralement un avertissement pour signaler aux embarcations plus petites de sortir du passage. Réveillé en sursaut, Don aperçoit un énorme cargo vraquier fonçant sur son radeau. Dans l’incapacité d’échapper au navire, il ouvre un rabat et lance une fusée, puis une autre, et saisit sa radio.
«Navire cargo! Navire cargo! Ici radeau de sauvetage du bateau de plaisance Starlight. Je suis à la dérive.
— Ici le Bulk Pangaea, répond quelqu’un. Nous vous voyons.
— Je ne peux pas sortir de votre route!
— Ne vous inquiétez pas. Nous sommes là pour vous secourir.»
Submergé par la gratitude et le soulagement, Don admire les talents de marin du capitaine russe et de son équipage philippin, qui manœuvrent le vaisseau de la longueur de deux terrains de football pour le ranger le long du petit radeau orange. Le Bulk Pangaea, enregistré au Panama, retourne à vide en Jamaïque après avoir livré de la bauxite en Louisiane. Le capitaine, Vladimir Bakhar, a répondu à l’alerte AMVER et changé de cap pour fouiller la zone entourant la balise de Don. Il l’a retrouvé entre Cuba et la Jamaïque.
En milieu d’après-midi, le 14 décembre, la garde côtière de Miami appelle Annalise Grube-Cavers en Colombie-Britannique pour lui annoncer qu’un cargo a répondu à l’alerte AMVER du Starlight. Le navire se trouve à 16 kilomètres de la dernière position de la balise de son père et progresse maintenant dans sa direction.
Enfin! Un espoir! Puis, inévitablement, surgissent des questions plus troublantes. La balise se trouve-t-elle toujours sur le bateau? Le voilier a-t-il coulé, et son père avec lui? La balise flotte-t-elle librement dans les Caraïbes?
Elle n’a pas à attendre longtemps pour obtenir des réponses. Moins de deux heures plus tard, Miami la rappelle. «Votre père s’appelle-t-il Don Cavers? Un navire marchand l’a secouru à bord d’un radeau de sauvetage. Il va bien. Il est en sûreté.»
Des membres d’équipage déroulent une échelle de corde depuis le pont. Don prend vraiment conscience de sa faiblesse lorsqu’il tente d’y grimper. À bord, il est examiné et déclaré en bonne santé, puis on lui sert un peu de poulet en sauce et donne un peignoir assorti de chaussures Crocs taille 10 pour ses pieds de pointure 13. On panse ses lacérations infectées, puis il s’endort.
Don passe trois jours à bord du Bulk Pangaea en route pour la Jamaïque, et trois jours de plus au port, confiné dans une chambre en guise de quarantaine de précaution contre la covid-19. Avant de débarquer, l’équipage lui offre un «certificat de renaissance» rédigé à la main. Enfin hors de quarantaine, il passe les douanes et part pour Montego Bay, d’où il prend un vol pour Toronto, puis pour la Colombie-Britannique.
Annelise et son frère, Tristan, l’accueillent à l’aéroport de Kelowna. Après des retrouvailles pleines d’émotions – leur père a perdu sept kilos, mais il est en bonne santé –, ses enfants le reconduisent à la maison.
Ce n’est que plus tard que Don prendra conscience d’être passé très près de la mort. Il a été chanceux, la mer des Caraïbes est restée calme. S’il n’avait pas activé la balise d’urgence ni été repéré par le Bulk Pangaea, il aurait aisément pu devenir un cadavre flottant. «Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, a déclaré le capitaine Jean House du centre de Trenton à CBC, la situation tourne mal.»
Comparativement à la plupart d’entre nous, Don Cavers est un aventurier héroïque. Aujourd’hui, reconnaissant d’être capable de jouer avec ses petits-enfants et de s’occuper de son jardin, il regrette de ne pas avoir testé correctement les systèmes du voilier, de ne pas avoir eu de GPS portable et étanche avec lui, d’avoir dérangé tant de monde. Il regrette la perte de son bateau, non assuré.
Mais surtout, il déplore l’inquiétude et le chagrin qu’il a causé à sa famille. «Ce n’était pas le voyage d’un héros, admet-il. C’était le voyage d’un idiot.»
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Depuis près de 70 ans, les médecins suggèrent aux femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher de pratiquer des exercices de Kegel (du nom de leur inventeur, le Dr Arnold Kegel), une série de contractions et de relâchements visant à restaurer le tonus musculaire du périnée.
Pendant la grossesse et au moment de l’accouchement, les muscles de la région utérine et de la vessie se tendent; l’exercice quotidien du périnée favorise le retour à la normale. En fait, les exercices de Kegel sont si efficaces qu’ils peuvent bénéficier à tous, peu importe le sexe et le problème de santé. (Contrairement à ces exercices qui sont une réelle perte de temps!)
Le périnée est un ensemble de muscles en forme de bol qui s’étend de l’os pubien au coccyx et sert de soutien à la vessie, au rectum et à l’utérus. Olivia Drodge, kinésithérapeute à Toronto, explique que ces muscles sont au service «de l’essentiel de nos besoins humains: l’évacuation des selles et de l’urine et la fonction sexuelle». Ils nous permettent de maîtriser l’émission de fluides et de solides, et jouent un rôle important dans l’érection et la pénétration durant l’activité sexuelle. Sachez que les exercices de Kegel font partie des 30 trucs aphrodisiaques les plus efficaces!
Ils contribuent par ailleurs à la circulation du sang de la région pelvienne vers le cœur, et assurent le mouvement des articulations de la hanche.
Comme tous les autres muscles, ceux de la région périnéale peuvent être hyperactifs (trop contractés) ou hypoactifs (trop relâchés). Dans les deux cas, il peut s’ensuivre de nombreux problèmes: douleurs chroniques, rapports sexuels difficiles, incontinence ou prolapsus des organes pelviens – quand la vessie, l’intestin ou l’utérus s’affaissent ou, très rarement, sortent du corps.
La faiblesse musculaire est le plus souvent à l’origine de ces difficultés, et la rééducation périnéale est le meilleur traitement préventif et correctif, soutient Olivia Drodge. Les exercices de Kegel se comparent à l’effort de retenir un moment l’urine avant de l’évacuer (pour faire travailler la zone antérieure du périnée), ou de retenir un gaz avant de le relâcher (pour faire travailler la zone postérieure). Leur exécution régulière – on recommande en général 3 séances de 10 routines tous les jours en position assise ou allongée – favorise la récupération de la santé périnéale en quelques semaines.
Ces exercices ne font pas que prévenir les dysfonctionnements dus au vieillissement ou à la grossesse: ils jouent un rôle clé dans le rétablissement après une chirurgie. Environ 80% des patients qui subissent une prostatectomie souffrent d’incontinence à des degrés divers. Or, selon une étude publiée en 2019, la pratique d’exercices périnéaux avant et après une intervention réduit de plusieurs mois la durée de la convalescence. De même, après une vaginoplastie, les patientes ayant suivi un programme de kinésithérapie périnéale avant et après l’opération voient leur risque de souffrir d’un dysfonctionnement divisé par trois.
Faire régulièrement des exercices pour renforcer son périnée est bénéfique pour tous. Plusieurs cliniques de santé publient en ligne des recommandations utiles sur la pratique d’exercices de Kegel à la maison. Olivia Drodge juge toutefois préférable de ne pas entreprendre un programme d’exercices sans encadrement, surtout pour ceux qui souffrent d’un dysfonctionnement périnéal. Dans certains cas, les exercices peuvent aggraver les symptômes – par exemple, si l’incontinence urinaire est due à une trop grande contracture des muscles par opposition à un relâchement. Seul votre médecin traitant ou un kinésithérapeute spécialisé en rééducation périnéale est en mesure de déterminer quels exercices sont adaptés à votre cas. (Allez-vous souvent aux toilettes? Découvrez les symptômes d’une vessie hyperactive.)
Grâce aux informations disponibles, on parle désormais ouvertement du périnée. Olivia Drodge s’en réjouit, mais ajoute que, même pour ceux qui sont en parfaite santé, il est bon «d’apprendre à connaître cette partie du corps qu’ils connaissent mal».
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