Dans une jungle montagneuse du nord de la Thaïlande, l’éléphanteau fonce sur moi. Sa trompe fouille ma poche et, n’y trouvant rien, vise l’appareil photo qui pend à mon cou. Si cette femelle de deux ans était plus grosse, elle arriverait à me le dérober, mais Pyi Mai ne mesure qu’un petit mètre pour ses 230 kilos. J’ai croisé plus imposant. Sa trompe délinquante réussit tout de même à couvrir l’objectif de bave.
Je me trouve à l’Elephant Nature Park (ENP), un sanctuaire qui héberge 118 éléphants adorables, bouleversants et tout ce qu’il y a entre les deux. L’ENP a arraché plusieurs adultes à des situations atroces: certains sont arrivés handicapés, d’autres, aveugles, et la plupart restent traumatisés. Mais ils sont incontestablement plus heureux ici qu’ils ne l’ont jamais été.
D’écrivaine à apôtre
La ville de Chang Mai est plus au sud, à quelque 100 km, et ses temples ravissants attirent tous les ans sept millions de touristes. Ceux qui souhaitent découvrir la version vivante et barrissante des créatures qui ornent cette architecture ancienne peuvent s’offrir une escapade d’une journée à l’ENP.
Il faut savoir que Chiang Mai est la destination privilégiée des nomades numériques. C’est ce qui m’a amené ici: j’ai écumé les cafés et les espaces de coworking à la recherche d’un endroit agréable où me poser quelques années pour écrire mon prochain roman. Je n’aurais jamais imaginé me convertir en apôtre d’un sanctuaire pour éléphants.
Cette institution et ses nombreux satellites sont l’œuvre de Saengduean «Lek» Chailert qui leur a consacré sa vie. Il y a plus de deux décennies, ses efforts inlassables pour améliorer le sort des éléphants d’Asie lui ont valu une célébrité mondiale, malgré ses origines modestes. Née au sein d’une tribu des collines, elle était à l’époque la seule fille à fréquenter l’école. En 2001, la fondation Ford l’a nommée «Héroïne de la planète». En 2005, elle était l’«Héroïne asiatique» du magazine Time. Et en 2010, Hillary Clinton, alors secrétaire d’État américaine, la désignait avec cinq autres femmes «Héroïne de la conservation mondiale».
L’influence de son association Save Elephant Foundation (SEF) ne cesse de croître. Elle est directement engagée dans le sauvetage et la réadaptation d’environ 200 éléphants. Au cours de la récente pandémie, la SEF a fait près de 10 fois plus dans toute la Thaïlande – en donnant de la nourriture, en prodiguant des soins médicaux et en permettant l’amélioration des conditions de vie des éléphants.
Lek, une femme vouée aux éléphants
Pour tout le monde, Saengduean Chailert est Lek, un mot d’argot thaï qui signifie «minuscule». De fait, elle mesure à peine 1,52 mètre. Elle a consacré sa vie à l’éléphant d’Asie, le deuxième plus gros animal terrestre du monde. C’est un autre pachyderme qui occupe le premier rang, l’éléphant de savane d’Afrique, qui appartient à un genre distinct. L’éléphant d’Asie a de plus petites oreilles, sa tête est surmontée de deux bosses proéminentes et sa trompe n’a qu’une excroissance (sorte de «doigt») préhensile, au lieu de deux. L’un et l’autre éléphant sont également magnifiques.
Aujourd’hui âgée de 61 ans, Lek est une femme humble et douce au visage anguleux affublé de lunettes énormes. Elle raconte en anglais – qui n’est pas sa langue maternelle – que c’est à 16 ans que son désir de sauver l’animal national de la Thaïlande s’est imposé. Une rencontre avec des éléphants de l’industrie forestière allait bouleverser sa vie.
«J’étais allée voir les éléphants qui travaillaient dur sur un chantier dans la jungle quand j’ai remarqué un mâle qui se faisait rudement malmener. Il poussait des cris en tirant un tronc énorme. Il me regardait avec ces yeux… Et puis ces cris…» Elle pose un doigt sur la tempe. «Difficile de les sortir de sa tête.»
Elle a voulu aider l’animal et est revenue sur le chantier avec des remèdes contre les infections. «J’ai demandé au propriétaire pourquoi il faisait encore travailler le vieil éléphant ou les animaux aveugles, quand les bêtes se reposaient. Le propriétaire a répondu que les éléphants se reposent quand ils sont morts.»
L’objectif de Lek était alors de simplement secourir le vieil éléphant, le ramener chez elle puis le relâcher «pour qu’il joue dans la boue, qu’il profite de ses dernières années de liberté et de dignité». Elle a mis de l’argent de côté pour l’acheter. Mais voilà qu’en retournant sur le chantier elle a appris que la pauvre bête était morte. Le projet a changé: désormais Lek allait voler au secours de tous les éléphants maltraités d’Asie. «J’ai donc décidé de créer ce lieu, pas seulement pour sauver des éléphants, mais pour éduquer et sensibiliser le public et mobiliser d’autres voix à leur défense.»
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, il y avait environ 200 000 éléphants d’Asie en Thaïlande au début du XXe siècle, dont la moitié était domestiquée. Il en reste aujourd’hui quelque 3800 en captivité et, d’après les spécialistes, environ 3000 qui vivent à l’état sauvage. La destruction de leur habitat par l’activité humaine en est grandement responsable.
L’industrie du teck ne pouvait pas se passer du travail des éléphants, mais quand elle a été interdite en 1989, les propriétaires de pachydermes leur ont cherché d’autres usages. On les a enfermés dans des camps où les touristes pouvaient les caresser et les monter, ou les regarder rouler sur un tricycle, ou s’amuser avec un hula hoop et envoyer des ballons de basket.
La plupart des touristes ignorent qu’il faut d’abord anéantir l’esprit de l’éléphant pour le rendre docile et l’obliger à exécuter des tours. En thaï, l’opération s’appelle le phajaan au cours de laquelle on frappe l’animal avec des objets pointus. Une torture.
La pandémie ayant réduit le tourisme à néant, les propriétaires se sont retrouvés avec des créatures géantes qu’ils n’avaient plus les moyens de nourrir. Quantité de bêtes sont mortes de faim. Captives dans un camp où les touristes montaient sur le dos d’éléphants plus âgés, Pyi Mai et Chaba, un autre éléphanteau – sa meilleure amie – faisaient partie de spectacles où elles devaient notamment rouler sur un vélo. Le camp dirigeait un programme de reproduction, mais les mères étaient si émaciées qu’elles peinaient à produire du lait pour les petits.
Avant la pandémie, les propriétaires n’auraient jamais confié leurs animaux à l’ENP. La majorité de ceux qui vivaient de l’exploitation de l’éléphant en voulaient à Lek d’avoir attiré l’attention du monde entier sur leurs pratiques cruelles. Mais, pendant le confinement, l’ENP a mis sur pied une banque alimentaire qui, à un certain moment, nourrissait près de 2000 éléphants, soit plus de la moitié de la population captive en Thaïlande.
La crise offrait une occasion inespérée: Lek et les siens aidaient désormais une industrie qui avait longtemps considéré l’ENP comme l’ennemi. C’était le moment diplomatique et, en insistant doucement, les comportements ont commencé à changer dans les camps.
Les deux éléphanteaux et leurs mères ont finalement pu rejoindre l’ENP où ils ont formé un petit troupeau. Il n’est pas inhabituel de voir des femelles s’occuper de la progéniture des autres et développer avec les petits des liens étroits. Pyi Mai et Chaba ont désormais leur propre nounou éléphant: D-Max. Ils disposent d’un grand espace pour marcher, ce qui est essentiel pour la santé de l’éléphant.
Le sanctuaire de 81 hectares est avant tout un refuge pour les bêtes blessées et maltraitées qui n’auraient aucune chance de survivre à l’état sauvage. Elles souffrent de blessures qui ne guérissent pas, ont du mal à se déplacer et sont atteintes de problèmes psychologiques. Il faut soigner les maladies et offrir à ces rescapés une vie qui ressemble le plus possible à celle qu’ils auraient vécue s’ils n’avaient pas croisé les humains.
Une large rivière coule lentement au milieu de la jungle incroyablement verte qui occupe une partie du sanctuaire. Ailleurs, dans la zone moins sauvage, on trouve d’étranges structures au cœur de la nature: un petit Stonehenge miniature, par exemple, qui est en réalité un énorme poste de grattage de dos. Pendant les déjeuners, les éléphants aiment se frotter contre les pierres rugueuses en consommant des quantités hallucinantes de pastèques, de bananes et de canne à sucre. L’énorme balance pour peser ces animaux fait également partie des objets que vous ne risquez pas de trouver dans la nature, comme la gigantesque piscine conçue pour les séances d’hydrothérapie où les éléphants handicapés travaillent les mouvements. Dans l’eau, leurs membres habitués à soulever plusieurs tonnes sont, un moment, soulagés.
Même si les barrières entre les humains et les éléphants sont rares, il est interdit aux touristes de caresser les bêtes (dans mon cas, c’est Pyi Mai qui a pris l’initiative). Les volontaires limitent eux aussi les contacts; les travaux nécessitant de toucher les éléphants sont réservés aux employés et au personnel médical. À une époque, l’ENP permettait aux visiteurs de baigner les éléphants, qui, tout compte fait, n’ont besoin de personne pour aller dans la rivière. On les a donc laissé vivre leur vie d’éléphants.
En Thaïlande, l’éléphant en captivité connaît le plus souvent la torture et l’humiliation, les travaux exténuants et la séparation de sa famille. On ne tient absolument pas compte de la nature de l’animal et de son comportement social. Il était fréquent d’amener des éléphanteaux à la ville comme auxiliaires de mendicité. Les petits étaient nombreux à ne jamais revoir leur mère. Dans le milieu naturel, un bébé n’est jamais très loin de sa mère et une femelle passe sa vie auprès du troupeau matriarcal.
Lek Chailert est en train de changer tout cela, malgré l’opposition fielleuse – avec harcèlement en ligne, voire menaces de mort – des défenseurs de ces anciennes méthodes. Son influence s’est répandue dans toute la Thaïlande et gagne le Cambodge, le Laos, le Sri Lanka, le Vietnam et la Birmanie.
J’ai rencontré à l’ENP une famille népalaise qui organisait des safaris à dos d’éléphant au Népal. Un ancien volontaire leur avait parlé de la révolution de Lek et ces gens souhaitaient convertir leur opération en sanctuaire éthique. Ils étaient là pour voir ces principes en action. L’ENP n’accueille pas que des pachydermes. L’équipe prend soin de 100 buffles d’eau, 150 sangliers sauvages, 130 vaches, 30 chèvres, d’un «royaume de chats» – il y en a environ 2000 – et de 150 chiens, dont 50 sont handicapés et plusieurs ont été rescapés de Bangkok après les inondations de 2011.
Le sanctuaire peut compter sur trois vétérinaires spécialistes d’éléphants, six autres généralistes et un détachement d’infirmiers vétérinaires. Ils testent des prothèses et autres appareils pour éléphants: je découvre un dispositif en fibre de verre qui, espèrent-ils, stabilisera un genou blessé. L’ENP travaille à un projet d’hôpital pour éléphants dont l’ouverture devrait avoir lieu en 2024.
Une cause internationale
J’ai croisé des volontaires venus d’Australie, des États-Unis et du Royaume-Uni, des gens de tous âges – de l’adolescent au nonagénaire – étonnamment joyeux. À l’heure des repas, tout le monde se retrouve dans un pavillon rustique ouvert, et je les rejoins un midi pour un buffet qui fait honneur à la meilleure cuisine végétalienne thaïlandaise. Ils ont des histoires enthousiastes à partager sur leur conversion presque religieuse et la rencontre avec Lek et son organisme qui les ont conduits à réorienter leur existence vers un objectif inattendu: le sauvetage des éléphants.
Je fais la connaissance de Lee et Roger Denison, originaires de Wokingham, au Royaume-Uni. Leur premier séjour à l’ENP remonte à 2018, juste après la retraite de Roger. C’est leur troisième engagement comme volontaires et, cette fois, ils resteront deux semaines. Au cours de mon séjour, mon travail consiste essentiellement à nettoyer les rives de la rivière au lendemain des pires inondations depuis 20 ans. Mais les tâches sont nombreuses et variées: il faut préparer la nourriture des différentes espèces et la leur apporter, nettoyer les étables, aider à la construction de routes.
Entre les périodes de travail, les volontaires se détendent avec les éléphants. «Cela fera partie de nos vacances tous les ans, se réjouit Lee Denison. Nous avons également pris des dispositions testamentaires en faveur de l’ENP.»
Kathy Snyder est une volontaire de Redding, en Californie. Elle en est à son cinquième séjour, d’un mois cette fois. «La première fois, Lek m’a dit:“J’ai appris que vous étiez infirmière. Un des éléphants malades a besoin de soins. Pouvez-vous m’aider?”» C’était il y a six ans. Depuis, prendre soin des éléphants est l’une des plus grandes sources de joie pour l’infirmière.
Kathy a été volontaire dans de nombreux sanctuaires ailleurs dans le monde. Elle rappelle qu’elle est avant tout infirmière pour les humains, mais que ses compétences lui permettent de soigner des plaies, par exemple. La plupart des mammifères ont les mêmes os et organes, rappelle-t-elle, «ils sont simplement plus grands ou plus petits et distribués autrement».
En 2018, elle s’est occupée avec d’autres des traitements au laser de Dalah, une femelle éléphant. Avant d’être secourue, Dalah s’était gravement blessé une patte pendant une séance de reproduction forcée et avait souffert d’une déchirure d’organe. Pour la reproduction, les femelles sont tenues attachées aux quatre pattes. Généralement âgé de 10 et 15 ans, le mâle éprouve alors une montée de testostérone qui le rend instable et agressif pendant qu’on l’encourage à monter la femelle à coups de pique et de crochet. Malgré les soins prodigués par l’équipe à sa patte, Dalah n’a pas survécu aux blessures internes. La piscine d’hydrothérapie porte son nom. «Je m’assure de venir le plus souvent possible, confie Kathy. C’est une expérience émouvante. On ne peut pas rester indifférent.»
La réalité des éléphants d’Asie
Pendant mon séjour, je suis escorté par le directeur de projets de la fondation, Ry Emmerson, un ancien policier du nord de l’Angleterre au visage angélique. Aujourd’hui âgé de 35 ans, il était agent des services correctionnels dans un pénitencier de haute sécurité pour hommes, notamment des délinquants sexuels. «Des gens difficiles et dangereux, se souvient-il. Une partie de mon métier consistait à discuter avec eux des raisons qui les avaient poussés à commettre leurs crimes pour mieux comprendre comment les aider à réduire le risque de récidive.»
Cette expérience lui est désormais bien utile quand il s’agit de convaincre ceux qui exploitent des éléphants de changer de pratique. Comment cet ancien policier britannique s’est-il retrouvé dans la jungle? En 2012, n’éprouvant plus d’attrait pour son métier, il s’est offert une pause en voyageant dans différents pays et en proposant ses services pour des opérations de sauvetage d’animaux. En Thaïlande, il a été fasciné par l’expérience à l’ENP. Il y a sept ans, il était engagé comme directeur de projets pour un sanctuaire d’éléphants que l’organisme de Lek comptait mettre sur pied en Birmanie, pays frontalier de la Thaïlande, à l’ouest.
L’agitation politique qui a secoué la Birmanie a mis un frein au développement du sanctuaire. Seul employé étranger qui travaille au bureau à Chiang Mai, Ry s’est donc engagé dans d’autres projets soutenus par la SEF. Son travail est pluriel, reconnaît-il, de la gestion de projets aux échanges avec les médias étrangers et à la coordination de l’agenda de Lek. Et quand une organisation employant des éléphants sollicite la SEF pour une conversion éthique, Ry est celui qui accompagne le processus.
«Les éléphants vivent parfois dans des conditions effroyables, déplore-t-il. J’ai rencontré une famille en Birmanie qui s’adonnait au braconnage. Il faut savoir se maîtriser devant certains récits. Si vous commencez à pleurer, on ne vous racontera plus rien.»
J’ai appris que la plupart des éléphanteaux qui naissaient en captivité aujourd’hui étaient le fruit d’une reproduction forcée. À une époque, piéger des éléphants menait au massacre des plus âgés du troupeau; les jeunes étaient vendus à l’industrie touristique. Même le policier le plus endurci aurait du mal à retenir ses larmes en écoutant Ry Emmerson raconter ce dont il a été témoin. Visiter l’ENP est déjà une expérience complexe sur le plan émotif. C’est formidable de pouvoir approcher ces animaux, mais il est impossible d’oublier les raisons qui les ont menés là.
Ry m’invite à voir Pyi Mai et Chaba les chahuteurs. «Elles sont inséparables, dit-il. Partout où elles vont, c’est le chaos.» Il prend délicatement la trompe de Pyi Mai et l’approche de sa bouche avant de souffler doucement comme dans un didgeridoo. L’éléphant décode des tas de choses dans l’haleine. «Elle veut savoir si je suis allé ailleurs, si j’ai rencontré d’autres éléphants.»
Nous marchons en direction de Mae Sri, une septuagénaire à la peau mouchetée de bleu-vert, un traitement pour soigner ses plaies. Avant d’être secourue en 2018, raconte Ry, Mae Sri était victime de la maltraitance de l’industrie de la marche à dos d’éléphant.
«Elle avait la peau sur les os quand elle est arrivée, et de nombreuses plaies ouvertes.» Elle souffre d’arthrite, et, quand elle tombe, il faut mobiliser une grue hydraulique montée sur camion pour la relever. Le sanctuaire lui a aménagé un «lit spécial», un banc de sable incliné qui lui évite de s’allonger complètement: elle se contente de s’appuyer à 45 degrés.
Tous les éléphants que j’ai rencontrés étaient accompagnés d’un cornac dévoué. Quand on sauve un éléphant, il faut généralement aussi sauver son cornac – ils forment un couple – ou lui en trouver un autre. Ainsi, l’ENP accueille une communauté de cornacs, souvent réfugiés de Birmanie ou des membres de tribus des collines. Le parc emploi les épouses à des postes plus traditionnels – à la cuisine ou au ménage – et offre des bourses d’études aux enfants.
Il faut convaincre le cornac de changer des habitudes transmises depuis des générations. «On leur a appris que, si un éléphant n’était pas enchaîné, il pouvait tuer; de même s’ils n’utilisaient pas la pique au crochet acéré», explique Ry Emmerson. Ces piques sont généralement destinées à dompter l’animal. La pointe est enfoncée dans une zone sensible, souvent derrière l’oreille.
Il est vrai que l’éléphant est parfois dangereux, surtout quand il est tourmenté. Les mâles, souvent beaucoup plus agressifs que les femelles, peuvent soulever de la trompe une grosse pierre et la jeter avec la précision d’un lanceur d’élite au baseball. Mais pour «gérer» les éléphants, rien de plus efficace que le renforcement positif: récompenser le bon comportement plutôt que punir le mauvais.
Il faut enseigner cette approche dans les camps d’éléphants aux pratiques inhumaines et montrer qu’avec l’accroissement de la demande pour un tourisme éthique, il existe des solutions de rechange à la violence.
L’ENP est la preuve que les touristes sont prêts à payer pour observer les éléphants s’épanouir dans leur vie… d’éléphant. Ry Emmerson est réaliste. «En Thaïlande, les propriétaires d’éléphants ne changeront pas du jour au lendemain parce qu’ils se mettent soudain à aimer leurs bêtes. C’est plutôt le modèle commercial qu’il faut transformer.»
La pandémie a lourdement affecté l’économie. En l’absence de touristes, l’ENP a dû compter sur des programmes ingénieux pour trouver de l’argent. Le parc a mis sur pied un système qui permet d’adopter à distance un éléphant, et il est désormais possible de leur offrir un «gâteau» d’anniversaire (un arrangement fantaisiste de fruits). Pour l’anniversaire de votre fille passionnée d’éléphants, un pachyderme a droit à un gâteau et votre fille reçoit la vidéo. Ce rituel connaît une telle popularité que l’ENP a décidé de le maintenir.
Mais ces programmes temporaires ont été imaginés en attendant le retour des touristes, et ce paradoxe pose question: l’ENP a pour mission de sauver les éléphants de l’exploitation touristique. En vérité, pour pouvoir garder ces créatures en vie, même dans un sanctuaire rigoureusement éthique, il est impossible d’échapper au tourisme. Il ne s’agit donc pas d’y mettre fin, mais de le réinventer.
J’ai vécu ma dernière expérience à l’Elephant Nature Park avec le magnifique rituel de fin d’après-midi. Menée par Kham Lan, une femelle précoce de 11 ans qui prend en charge des éléphants au moins deux fois plus âgés qu’elle, le troupeau nage en direction du camp pour y passer la soirée. Sur le SkyWalk, un complexe surélevé de plateformes panoramiques, les visiteurs observent les éléphants remonter sur la rive, pousser des barrissements et se rouler dans la boue. Ils sont heureux. Si le tourisme est une nécessité, c’est comme ça qu’il doit se pratiquer.
Une expérience d’une vie
Ry Emmerson n’est pas étonné par mon enthousiasme et mon émotion. Malgré des décennies de militantisme animal, je ne supporte pas les histoires de maltraitance et cela se voit sur mon visage – comme mon admiration pour le travail accompli par l’ENP. Il me suggère de visiter un de leurs projets situé près de Siem Reap, au Cambodge. Même avant la pandémie, il n’attirait pas suffisamment de touristes et de volontaires – bien qu’il soit à moins de deux heures de route du temple d’Angor Vat, la destination touristique la plus prisée du pays.
Le Cambodia Wildlife Sanctuary occupe un vaste terrain dans la jungle, 13 000 hectares aujourd’hui défendus par d’anciens braconniers convertis à la cause. Parmi les nombreux animaux qui ont été secourus, il n’y a que trois pachydermes, dont le fameux Kaavan, l’«éléphant le plus seul au monde». Kaavan avait été découvert enchaîné dans un zoo misérable du Pakistan. En 2016, une importante campagne de protestation lancée sur Twitter avait attiré l’attention de la chanteuse américaine Cher, qui a écrit «Walls», une chanson sur les souffrances de la pauvre bête qui a constitué le fer de lance d’une campagne pour sa libération.
C’est comme ça que tout a commencé. Je suis venu à Chiang Mai pour trouver un appartement et visiter quelques temples. J’ai été attiré par l’Elephant Nature Park parce que, comme la plupart des gens, je suis sensible au sort de ces bêtes. Et maintenant, je me prépare à m’envoler pour le Cambodge pour nourrir Kaavan.
Quand je reviendrai en Europe, je parlerai de ce que j’ai vécu à ceux qui voudront m’entendre. Et comme presque tous ceux et celles qui ont rencontré Lek Chailert et son combat, j’ajouterai ma voix à la leur pour la défense des éléphants.
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Il fait plus que chaud, c’est la canicule! En juillet, l’Amérique du Nord a battu des records qui ont fait vivre des chaleurs extrêmes à 52 millions de Nord-Américains. Et c’est un problème qui est devenu universel cet été: des records de chaleur, confirmés par quatre jours consécutifs de chaleur exceptionnelle, ont été atteints au cours de la semaine du 3 juillet dans le monde entier.
Le réchauffement climatique est la cause principale de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur. La hausse des températures océaniques joue également un rôle dans l’ascension abrupte des taux d’humidité et de chaleur terrestre extrêmes. «Des études portant sur d’autres canicules récentes telles que celle du nord-ouest du Pacifique de 2021, et sur la chaleur préestivale inaccoutumée cette année en Espagne et au Portugal, ont permis de relier ces épisodes à l’augmentation de l’effet de serre», explique Anthony J. Broccoli, professeur de sciences atmosphériques de l’Université Rutgers, et co-directeur du Rutgers Climate Institute.
On sait que l’air est torride, mais qu’en est-il des objets que l’on manipule tous les jours? Avec la hausse des températures (des records cet été), il faut se méfier de certains objets conducteurs de chaleur utilisés quotidiennement. «Le contact avec tout objet qui peut absorber la lumière du soleil lors d’un jour de grande chaleur est risqué, car il peut devenir encore plus chaud que l’air», explique-t-il. Il faut éviter de se brûler par inadvertance sur ces objets courants.
Apprenez aussi comment rester en sécurité pendant une vague de chaleur.
Méfiez-vous: ces objets peuvent être brûlants
La chaussée
Qu’il s’agisse du trottoir, d’une allée ou d’une route, la chaussée absorbe facilement la chaleur, et devient extrêmement chaude durant l’été. De midi à 16 heures, la chaleur du bitume peut atteindre les 60°C durant les grandes chaleurs. Pour mettre les faits en perspective, les humains commencent à se sentir mal quand la température atteint les 44°C: eau chaude du bain. Mais d’après l’Institut national des normes et de la technologie, on peut subir des brûlures du premier degré à 48°C, et des brûlures du second degré à 54°C. En conséquence, des pieds (ou les pattes de votre animal de compagnie) non protégés pourraient vous forcer à clopiner sur le bitume jusqu’aux urgences.
Assurez-vous de connaître la meilleure température à l’intérieur de la maison pour votre animal de compagnie.
Les balustrades
Le métal chauffe au soleil brûlant? Que les balustrades soient en aluminium, en cuivre, en fer ou autre matériau semblable, tout métal est un conducteur thermique qui devient aussi chaud que sa source de chaleur, ici, le soleil. Même si un parapet ne devient pas aussi chaud que, par exemple, une poêle sur la cuisinière –150°C à 260°C –, son contact sera fâcheux, alors prudence!
Les meubles de patio
À moins d’avoir placé vos meubles de patio à l’ombre, ils seront probablement brûlants lorsque vous voudrez vous y asseoir. Selon le matériau de fabrication de vos chaises et bancs de patio – plastique, polymère de qualité marine, aluminium, vinyle, fer forgé ou acier – ils peuvent atteindre les 40°C à 58°C sous un soleil de plomb. Pensez à les recouvrir d’un coussin.
Les accessoires extérieurs et intérieurs de voiture
Les accessoires extérieurs d’une voiture sont en métal, et donc conducteurs de chaleur. Si vous n’abritez pas votre voiture dans un garage, sous un auvent, ou même sous un arbre, le métal pourrait devenir dangereusement chaud au toucher. Protégez-vous bien les mains en ouvrant la portière, ou trouvez un moyen de garder votre voiture à l’ombre.
L’intérieur d’une voiture est une tout autre affaire. Selon une étude publiée en 2018 dans Temperature, la chaleur intérieure peut atteindre 47°C en une seule heure au soleil, soit un environnement létal sans aération. Et il n’est pas nécessaire que la température extérieure soit extrême pour être dangereuse. Selon les tests de Consumer Reports, même s’il ne fait que 16°C à l’extérieur, la température à l’intérieur d’une auto fermée peut dépasser 40°C en seulement une heure au soleil, soit un niveau extrêmement dangereux et potentiellement fatal pour un enfant.
Voici les 15 choses importantes à ne jamais laisser dans sa voiture, surtout sous la chaleur…
Les volants
Avez-vous déjà touché à un volant qui a longuement chauffé au soleil? Ouille! L’étude de Temperature rapporte que la surface d’un volant atteint 53°C dans une voiture garée pendant une heure au soleil, lorsqu’il fait 38oC. Le tableau de bord va atteindre en moyenne les 69°C, et les sièges 51°C.
Pour éviter toute blessure, on vous conseille d’installer un pare-chaleur de fenêtres dans votre voiture. Même si l’intérieur est encore chaud, votre volant ne le sera plus au toucher au moment du départ.
Comment se protéger de la chaleur
Maintenant que vous savez comment empêcher que votre volant ne devienne brûlant et le danger pour votre chiot du bitume surchauffé, il faut comprendre que cette chaleur va durer. Vous devrez apprendre à vous protéger. La déshydratation, l’épuisement et l’insolation sont des conséquences sérieuses.
S’hydrater suffisamment
Il est très facile de se déshydrater dans une chaleur extrême, et de ressentir des étourdissements, de la faiblesse, de la fatigue, des maux de tête, d’avoir la peau ou la bouche sèche, et plus encore. «Le meilleur moyen de mesurer son niveau d’hydratation est par la fréquence et la couleur de ses mictions», explique la Dre Dana Cohen, conseillère de Cure Hydration. «Vous devriez uriner toutes les deux ou trois heures d’éveil, à défaut de quoi vous pourriez être déshydraté.»
Elle souligne aussi que la couleur de l’urine est un indice. Elle devrait être de couleur paille, et non brun foncé ou orange. Il faut vous offrir la meilleure bouteille d’eau réutilisable pour commencer à boire.
Vous pouvez aussi essayer les meilleurs boissons pour s’hydrater (et éviter les pires…)
Ajouter des électrolytes
Alors que l’eau est toujours bienfaisante, il est avisé de refaire le plein d’électrolytes durant les vagues de grande chaleur. «Se recharger en électrolytes comme le sodium et le potassium est essentiel pour assurer que vos cellules absorbent l’eau que vous buvez, explique la Dre Cohen. En fait, si vous buvez de l’eau plate toute la journée, vous risquez de perdre des électrolytes en les évacuant sans les remplacer. »
Faire des pauses fréquentes
Selon le professeur Broccoli, il serait pertinent d’éviter les activités physiques de plein air intenses pendant cette période. Si cela ne peut s’inscrire dans votre routine quotidienne, il conseille de prendre des pauses fréquentes pour vous reposer et vous réhydrater et éviter un coup de chaleur. Et allez à l’intérieur dès que l’occasion se présente.
Marcher sur la pelouse
Puisque les trottoirs dégagent une chaleur intense lorsque le thermostat grimpe, une promenade au milieu de la journée n’est certes pas engageante, et encore moins pour votre ami poilu. Il faut absolument éviter toute insolation à votre chien en le promenant plus tôt ou plus tard dans la journée, et lui épargner si possible les allées et trottoirs surchauffés. Faites-le marcher sur l’herbe, qui est plus fraîche, ou protégez-lui les pattes avec des chaussons. Enfin, pensez à un tapis de refroidissement pour chien pour l’aider à combattre la chaleur.
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Le diabète: une préoccupation grandissante
Avec un chiffre évalué à 96 millions d’Américains actuellement prédiabétiques, le diabète – particulièrement celui de type 2 – représente bien plus qu’une simple statistique globale qui augmente. Cette maladie affecte la qualité de vie d’une personne, entraînant des complications potentielles comme une maladie cardiovasculaire, des lésions nerveuses, une affection rénale, des problèmes oculaires et des effets psychologiques comme la dépression.
Le diabète peut épuiser le patient, mais il peut aussi affecter significativement les systèmes de soins de santé par les coûts médicaux directs et les coûts indirects de la gestion des complications qui y sont liées. Ainsi, la majeure partie de la communauté médicale s’entend pour dire que la lutte contre le diabète est un problème important qui requiert une attention urgente et des stratégies novatrices.
Heureusement, si vous aviez l’intention d’améliorer votre santé, des données tirées d’une nouvelle étude prometteuse pourraient bien être tout ce dont vous avez besoin pour vous inciter à vous y mettre. Selon les résultats de juin 2023 publiés dans le British Journal of Sports Medicine, deux activités particulièrement stimulantes pourraient réduire considérablement votre risque de développer le diabète si vous ménagez un peu de temps dans votre horaire pour vous y adonner tous les jours.
On vous explique ici le diabète de type 2, avec ses facteurs de risque et ses traitements efficaces contre ce type de diabète.
Les découvertes de l’étude
Les recherches ont démontré un lien étroit entre des niveaux élevés d’activité physique – spécifiquement dans le cadre d’une activité physique modérée à intense comme la danse et la marche rapide – et un risque réduit de développer un diabète de type 2.
Les chercheurs ont découvert une corrélation directe entre la somme d’activité physique modérée à intense accomplie et la probabilité de développer un diabète de type 2, et ce, même en prenant en compte les prédispositions génétiques. En termes clairs, plus une personne était engagée dans ce type d’activité physique, plus son risque de développer la maladie était bas… même en présence d’antécédents familiaux.
L’équipe de recherche a comparé des groupes de participants en fonction de leurs niveaux d’activité et découvert que ceux qui étaient plus actifs présentaient un risque ou un ratio de risque significativement plus bas de développer un diabète. Un ratio de risque est un outil utilisé par les chercheurs pour comparer la probabilité d’un certain événement (développer un diabète dans ce cas-ci) se produisant dans un groupe par rapport à un autre.
L’étude regroupait des participants selon la somme d’activité faite quotidiennement. Un groupe faisait une activité de 5,3 à 25,9 minutes, un autre de 26 à 68,4 minutes et un troisième pendant plus de 68,4 minutes. Pour les trois groupes, les chercheurs ont mesuré respectivement des ratios de risque de 0,63, de 0,41 et d’un remarquablement bas 0,26, ce qui signifie que les participants qui ont fait l’activité physique la plus modérée à intense ont obtenu le risque le plus bas.
Mis en perspective, ces résultats signifient que faire plus de 68,4 minutes d’activité physique modérée à intense chaque jour est associé à une stupéfiante réduction de 74% du risque de développer un diabète de type 2 comparativement aux participants qui faisaient moins de 5,2 minutes d’activité par jour.
L’auteure principale de l’étude, la Pre Melody Ding de l’université de Sydney, a abordé le problème du risque génétique. «Les gens sont incapables de contrôler leur risque génétique et leur histoire familiale, dit-elle. Mais cette découverte s’accompagne de nouvelles positives et prometteuses, à savoir que, en adoptant un style de vie actif, une personne peut éliminer une grande partie du risque excessif de souffrir d’un diabète de type 2.»
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Les conclusions
L’étude suggère que bouger serait la voie la plus simple pour une vie en meilleure santé. Comme formes d’activité physique modérée à intense, la marche et la danse sont non seulement amusantes mais aussi grandement bénéfiques pour la santé. Danser peut servir d’entraînement pour le corps tout entier en mobilisant différents groupes de muscles et en améliorant la santé cardiovasculaire, la flexibilité et l’équilibre.
La marche rapide, pour sa part, est une activité à faible impact qui, entre autres avantages, stimule la santé du cœur, a cliniquement démontré qu’elle améliorait l’humeur et qui peut être facilement intégrée dans un entraînement quotidien. Les deux activités peuvent aider à contrôler le poids, à améliorer l’insulinosensibilité et la santé métabolique globale, réduisant du même coup le risque de développer un diabète de type 2.
Le combat contre le diabète ne requiert pas nécessairement des interventions grandioses mais plutôt de petits changements agréables dans le style de vie. Prendre des cours de danse ou intégrer des marches rapides dans votre quotidien pourrait réduire significativement votre risque de développer un diabète de type 2.
Rappelez-vous que ce n’est pas uniquement une question de connaître les bienfaits de ces activités pour votre santé mais plutôt de les intégrer dans votre vie. En regard des statistiques alarmantes en matière de santé, il est finalement plus important que jamais de faire des choix éclairés pour changer nos habitudes de vie.
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À la fois émerveillé et horrifié, la bouche grande ouverte, Laurent Pelletier contemple le criquet à armure carnivore qui s’est posé devant lui sur la table de pique-nique. Nous sommes près de Fish River Canyon, en Namibie, dans le sud-ouest de l’Afrique, et Laurent est en camping avec sa famille. L’insecte jaune et vert clair a des épines sur le corselet et six pattes filiformes plantées en position de boxeur. Il est aussi gros que la main du petit garçon de cinq ans.
«On peut le manger ? demande-t-il à sa mère.
— Je ne crois pas, répond-elle en riant.
— Je peux le garder pour le voyage ?
— Non, mais tu en verras beaucoup d’autres. »
Ce sera le cas, et l’expérience s’est maintes fois renouvelée durant les premiers mois de ce voyage autour du monde qui a duré une année et conduit la famille en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Avec ses parents, et ses frères et sa sœur plus âgés Mia, 12 ans, Léo, 10 ans, et Colin, 7 ans, Laurent a pu admirer quantité de grillons des broussailles, de criquets à armure, de bébés criquets, autant d’insectes dont les chants ont bercé leur sommeil la nuit. Ils sont devenus des talismans et font partie du large éventail de rencontres qui ont permis aux enfants de plonger dans l’ambiance d’un monde en technicolor dont ils rapporteront plein de souvenirs: steppes verdoyantes et lumineuses de Mongolie à dos de cheval, mer azurée au large du Cambodge en kayak, cimes vertigineuses rouge brique de Namibie lors d’un camping, paysages lunaires marron en Turquie vus d’une montgolfière.
Loin de leur maison de Boucherville, ces expériences chargées de couleurs, de formes, de sensations physiques et d’odeurs seront particulièrement importantes pour les enfants, dont trois sur quatre, Mia, Colin et Laurent, perdront probablement la vue à l’âge adulte. À moins d’une percée scientifique rapide. En effet, il n’existe pas encore de traitement contre la maladie dont ils souffrent.
Un diagnostic choc
Édith Lemay et Sébastien Pelletier ont attendu quatre ans un diagnostic qui aurait expliqué pourquoi leur aînée ne voyait pas la nuit. Petite, Mia se cognait aux meubles pourtant faciles à distinguer quand la vue s’adapte à l’obscurité. En 2013, elle avait alors trois ans, les consultations s’étaient enchaînées auprès de médecins sans qu’aucun n’arrive à expliquer cette absence de vision nocturne. En 2015, un ophtalmologue pédiatrique avait proposé d’inscrire la famille à un projet de recherche qui permettrait de cartographier leur génome. Ce sera fait, après deux interminables années.
L’ophtalmologue avait convoqué les Pelletier et, sans trop de ménagement, avait annoncé le diagnostic: «Il s’agit d’une rétinite pigmentaire, une mutation qui porte le nom de PDE6B.» Édith et Sébastien étaient tous deux porteurs sains, mais leur fille Mia avait hérité du gène.
La rétinite pigmentaire est un terme fourre-tout pour un ensemble d’environ 50 mutations génétiques héréditaires qui affectent la rétine, la membrane située au fond de l’œil qui interprète les images en noir et blanc et en couleur. Les cellules situées au bord, les bâtonnets, indispensables à la vision périphérique et à la vision nocturne, sont les premières à mourir. Avec la progression de la maladie, les cellules du centre, les cônes, qui servent à la vision en couleur et aux tâches de tous les jours comme lire, écrire et conduire, se mettent à leur tour à mourir.
«Pour le moment, on ne sait pas la soigner», avait poursuivi le médecin.
Submergée par l’émotion, Édith s’était un moment réfugiée dans les toilettes après avoir bredouillé quelques excuses. Je ne peux pas pleurer devant Mia, avait-elle songé. Elle ne comprendrait pas.
Que faire maintenant ? Il était tentant de solliciter un second avis, mais la cartographie génétique ne mentait pas. Les résultats étaient définitifs, irréversibles et bouleversaient l’existence de la famille. Les examens révéleraient plus tard que Colin, un nourrisson à l’époque, et Laurent, encore à naître, avaient hérité du PDE6B. Seul Léo, le second, n’était pas porteur de la mutation.
«Tous nos espoirs pour les enfants, leur avenir, leur devenir, doivent changer, a dit Édith un soir à son mari. Comment vont-ils le supporter?» Ils hésitaient à expliquer à Mia les conséquences de sa maladie. Ne valait-il pas mieux la laisser vivre le plus longtemps possible dans l’innocence et l’inconscience de l’enfance?
Quelques semaines plus tard, à l’occasion d’une discussion sur le handicap autour de la table de la cuisine, c’était venu naturellement. «Tu sais, cette maladie des yeux dont tu souffres, avait dit Édith à Mia. Il est possible que tu sois aveugle quand tu seras grande.» Un peu brutal comme révélation, plus qu’elle ne l’avait prévu, mais au moins c’était dit. Édith avait retenu son souffle en attendant la réaction de sa fille.
«C’est pas sympa», avait répondu la gamine du haut de ses sept ans avant de changer de sujet.
Plus tard, la même semaine, Mia avait dit à sa mère que, désormais, elle rangerait particulièrement bien sa chambre. «Plus tard, il faudra que je sache où sont toutes mes choses.» Ses parents l’observaient se déplacer spontanément à tâtons dans la maison, les yeux fermés, monter et descendre les escaliers, traverser la cuisine, le salon et le sous-sol, mémoriser les formes au bout des doigts. «Elle trouve seule les solutions, songeaient ses parents. Nous n’avons qu’à la suivre.»
Ainsi est né le projet de ce voyage d’une année pour permettre aux enfants de découvrir le monde autrement que dans les livres d’images en 2D et par des cours en classe. Ils iraient voir en personne et de près des paysages balayés par le vent, des cascades et des phacochères. Ce voyage montrerait la vie dans toute sa splendeur et les moindres détails – pendant qu’ils pouvaient encore la voir.
Quand Édith et Sébastien ont évoqué le projet au printemps 2020, les enfants n’ont pas compris. Toute une année sans école, loin des grands-parents et des copains? «C’était difficile à imaginer, dit aujourd’hui Léo. Je n’ai pas pris ça au sérieux.»
Pendant les deux années qui ont suivi, Édith et Sébastien ont continué à travailler – elle en logistique sanitaire et lui pour une start-up dans le domaine de la finance. Ils ont commencé à mettre de l’argent de côté et à se renseigner sur les lieux à visiter, puis ils ont demandé aux enfants ce qui leur ferait plaisir durant ce voyage. Mia tenait à monter à cheval. Colin rêvait de dormir dans un train une nuit. Laurent voulait boire un verre de jus à dos de chameau. Léo comptait faire la tournée des attractions Pokémon au Japon.
Le début d’une aventure
Début 2022, ils étaient prêts. Édith et Sébastien ont donné leur démission, installé des locataires dans la maison pour l’année et acheté des manuels scolaires pour les leçons de maths et de français qui occuperaient les enfants quelques heures par semaine. La vie et ce qui s’offrait à leur regard leur apprendraient le reste – la meilleure forme d’apprentissage. Voyager avec quatre enfants était coûteux, mais ils feraient des économies en dormant sous la tente, dans des auberges, les petits hôtels et même une yourte en peau de chèvres en Mongolie.
Le lundi 21 mars, la famille s’envolait de Montréal sans itinéraire précis, à l’exception d’un trajet sinueux entre la côte sud-ouest de l’Afrique et sa côte est, en passant par la Namibie, le Botswana et la Tanzanie. Ils décideraient de la suite là-bas. «Notre vision d’adultes est différente de celles des enfants, et nous nous devions de respecter cela, reconnaît Édith. C’était une évidence depuis le départ. Moins de temples et de musées et davantage de ce qui retenait leur attention.»
Le monde n’a cessé de se révéler pendant des mois, parfois dans la cacophonie, aussi dans le chuchotement. Il y a eu les cris des vendeurs de bananes à chaque arrêt durant le trajet de 24 heures en train en Tanzanie. Puis le silence quasi absolu du Dead Vlei, en Namibie. Jadis un marais, c’était aujourd’hui une vallée desséchée entourée de dunes culminant à 400m et d’arbres morts, squelettes noirs dressés contre un ciel sans nuages.
Au Botswana, les enfants ont joué avec des écoliers en uniforme et, en Tanzanie, ils ont dansé avec des Maasaï et dormi dans une bananeraie. À Bornéo, ils ont fait de la paravoile au-dessus de la mer de Chine méridionale. En Thaïlande, Mia a caressé un éléphant, s’exclamant d’étonnement en découvrant sa peau si rugueuse. Dans le nord du Cambodge, Colin, qui avait toujours été plus secret que les autres, s’est battu comme un petit pirate en brandissant une épée en bois taillée par un guide dans un morceau d’acajou trouvé lors d’une promenade.
Les enfants changeaient, Édith et Sébastien le constataient chaque jour. Physiquement et psychologiquement, ils n’étaient plus les mêmes. À l’aube de l’adolescence, Mia avait besoin de plus d’indépendance. Léo et Colin gagnaient en assurance et se montraient plus extravertis, n’hésitant pas à aborder des inconnus, à jouer au foot avec les enfants du pays et à tester de nouveaux aliments, comme des fourmis rouges au Laos, trouvées sous un arbre. «Ça a un goût de citron», s’étaient-ils exclamés en chœur.
La famille se transformait aussi, les liens se resserraient, chacun se faisant plus protecteur, ce qui s’avérait utile quand les mots peinaient à expliquer des réalités plus dures. Quand ils ont traversé des villages du Cambodge, par exemple, ces «champs de la mort» théâtre de massacres durant le génocide perpétré par les Khmers rouges à la fin des années 1970. Le guide a raconté qu’il avait été abandonné encore nourrisson dans une forêt tout près, caché sans doute par ses parents qui voulaient le protéger. Édith et Sébastien avaient tenu les enfants contre eux pour les rassurer.
Par moments, le plaisir et l’aventure étaient les seuls buts recherchés, notamment quand, le 1er juillet, la famille était montée dans une montgolfière pour fêter le cinquième anniversaire de Laurent. Ou en janvier, à la cascade Tad Fame, au Laos, quand tout le monde s’était élancé en tyrolienne au-dessus d’une gorge. Ils n’ont pour ainsi dire jamais parlé du motif de ce voyage à l’étranger, sauf une fois. Sur une autoroute poussiéreuse de Mongolie, durant l’été, Laurent, qui avait semblé inconscient de ce qui l’attendait, avait demandé: «Ça veut dire quoi être aveugle? Je ferai comment pour traverser la rue? Je pourrai conduire une voiture?»
«C’est comme avoir les yeux fermés, avait répondu Édith. Ça n’arrivera pas du jour au lendemain, mais lentement, au fil des ans.» Être aveugle, ce n’est pas la fin du monde, avait-elle poursuivi. Ça veut plutôt dire que le monde sera différent. Presque tout restera possible: ils pourraient continuer à faire du ski, à nager ou même étudier pour devenir scientifiques et trouver un remède pour soigner leur maladie. Laurent avait hoché la tête et repris ses jeux inventés pour passer le temps.
Le voyage tirait à sa fin; en ce début d’année, la famille avait parcouru 83 700 km et visité 13 pays. Les enfants discutaient de ce qu’ils avaient appris sur le monde et sur eux-mêmes. «Il y a beaucoup de souffrance et de pauvreté, mais aussi des tas de choses belles et intéressantes, a fait remarquer Colin. Dans tous les pays, les enfants sont des enfants comme nous, sauf que les coutumes et les traditions ne sont pas les mêmes.»
Léo s’est montré moins philosophe. «Je n’ai pas trop aimé le durion», a-t-il avoué en plissant le nez de dégoût en songeant à ce fruit hérissé d’épines découvert en Indonésie, connu pour son odeur puissante d’œufs pourris, de vieux oignons et de décharge – combinés. Cela ne l’empêchait pas d’avoir encore envie de voyager. Mia hochait la tête. «C’était une année magique dont on se souviendra toute notre vie.»
Une mutation incurable…pour l’instant
La rétinite pigmentaire, qui affecte environ un individu sur 3000 à 4000 dans le monde, était jusqu’à récemment jugée incurable. Mais de nombreuses percées scientifiques ont marqué les deux dernières décennies. S’il n’existe pas encore de remèdes pour la mutation PDE6B, la recherche génétique a permis le développement d’un traitement efficace pour contrer les effets d’une autre mutation, la RPE65. (Il s’agit essentiellement d’une injection derrière la rétine.) Selon le Dr Robert Koenekoop, un ophtalmologue pédiatrique de Montréal, cela ouvre la voie au développement de traitements pour d’autres formes de rétinites pigmentaires.
En attendant, dans de nombreux cas, la science arrive à ralentir provisoirement la maladie par des injections régulières d’antioxydants, comme de la vitamine A et des acides gras oméga 3. De plus, en 2022, deux études ont démontré que l’acupuncture pouvait améliorer la vision, sans doute en accroissant l’afflux de sang à la rétine.
«En termes d’avancées dans le traitement des rétinites pigmentaires, c’est une période exaltante. Il y a de fortes chances que nous pourrons un jour aider ces enfants», s’enthousiasme le Dr Koenekoop.
Édith et Sébastien savent qu’il y a de l’espoir, mais préfèrent ne pas trop insister, pour que les enfants puissent s’épanouir, aveugles ou pas. Le voyage a renforcé la leçon qu’ils avaient reçue de Mia, quelques années plus tôt, quand elle s’était déplacée à tâtons dans la maison, les yeux fermés. Ils trouveront leur chemin. «Aujourd’hui, ma vision est bonne et je compte bien en profiter, dit Mia. Nous relèverons le défi.»
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Saviez-vous que les avocats et les concombres sont techniquement tous deux des fruits? Et comme si ce n’était pas assez pour vous faire reconsidérer tout ce que vous pensiez savoir sur les aliments, les arachides font, elles aussi, l’objet d’un débat.Est-ce que les arachides sont des noix? Il s’avère qu’elles ne le seraient pas du tout.
Ça peut sembler complètement fou, mais les arachides constituent une sorte d’énigme en termes de catégorie d’aliment dans laquelle elles sont techniquement classées. Et elles ne sont pas les seules «noix» à semer la confusion: les noix de pin et les noix de cajou viennent également compliquer la tâche. Alors, les arachides sont-elles des noix, et que sont-elles si ce n’est pas le cas ? Essayons de clarifier les choses avec l’aide de deux expertes.
Avant, apprenez-en plus sur ces 15 aliments riches en magnésium; les noix de cajou et le beurre d’arachides en font partie!
Est-ce que les arachides sont des noix?
Allons droit au but: les arachides sont-elles des noix? Techniquement, non. «Malgré ce que les gens en pensent, si quelqu’un définit les arachides par la façon dont elles sont cultivées, ce sont en fait des légumineuses et non des noix», explique la diététiste Sarah Schlichter. Ces «noix» dans une coque dure sont en fait des graines. Toutefois, à des fins culinaires et de recherche, nombreux sont ceux qui les considèrent comme des noix, selon le Peanut Institute.
Kristi Winkels, une diététiste spécialisée en allergies et en intolérances alimentaires, explique que les arachides sont techniquement des légumineuses parce qu’elles poussent dans la terre. Les noix, dit-elle, poussent techniquement dans les arbres.
Découvrez les allergies alimentaires les plus courantes chez les adultes.
Les arachides sont-elles des fruits à coque?
Puisque les arachides poussent dans la terre, cela signifie qu’elles ne sont pas des fruits à coque ou même des noix. «Les fruits à coque poussent dans les arbres», selon Sarah Schlichter. Les noix qui sont techniquement des fruits à coque comprennent les pacanes, les noisettes, les amandes, les noix du Brésil, les noix et les pistaches.
Ce qu’il y a d’intéressant au sujet des arachides, c’est que même si elles sont techniquement des légumineuses, Kristi Winkels affirme que leur composition ressemble davantage à celle des fruits à coque, comme ceux mentionnés ci-dessus, ce qui devient évident lorsqu’on jette un œil à leur valeur nutritive. Les arachides, d’autres légumineuses et les fruits à coque ont cependant une chose en commun: ils sont tous de bonnes sources de protéines végétales.
Qu’est-ce qu’une légumineuse exactement?
Maintenant que vous savez ce que sont des fruits à coque, qu’en est-il des légumineuses? «Les légumineuses sont des graines comestibles en cosses», précise Sarah Schlichter, ajoutant que les haricots et les pois en sont deux autres exemples. En plus d’être une bonne source de protéines végétales, les légumineuses sont particulièrement bonnes pour la santé du cœur car elles réduisent le risque de maladie cardiaque, d’AVC et de diabète de type 2.
Les deux expertes affirment que les arachides apportent assurément des bienfaits pour la santé. Une étude publiée en 2018 dans le Journal of the American College of Cardiology a révélé que les personnes qui mangeaient des arachides régulièrement présentaient un risque moins élevé de souffrir d’une maladie du cœur que celles qui n’en consommaient pas.
Quelles autres noix ne sont pas de vraies noix?
Le fait que les arachides ne sont finalement pas des noix a de quoi surprendre et vous amènera à vous demander quels autres aliments sont qualifiés à tort de noix. Kristi Winkels affirme que les noix de cajou sont également souvent classées à tort comme des noix.
«Techniquement, ce sont des drupes», précise-t-elle. Les fruits comme les cerises et les pêches sont des exemples de drupes, mais Sarah Schlichter dit que certains fruits à coque – notamment les amandes, les pistaches et les noix de coco – se retrouvent aussi dans cette catégorie.
Alors, qu’est-ce qu’une drupe exactement? C’est un fruit à noyau renfermant la graine. «Les noix contiennent à la fois le fruit et la graine de la plante», ajoute-t-elle.
Pourquoi tant de personnes sont-elles allergiques aux arachides?
Décider si les arachides sont des légumineuses ou des noix peut sembler arbitraire, mais en termes d’étiquetage alimentaire, la classification est prise au sérieux pour des raisons de sécurité. Selon le Département américain de l’agriculture, les arachides représentent l’une des allergies alimentaires les plus courantes aux États-Unis. Les fruits à coque sont également parmi les allergies alimentaires les plus courantes. «Ça explique pourquoi les fruits à coque doivent être identifiés comme tels sur les étiquettes des aliments aux États-Unis », de dire Kristi Winkels.
Mais puisque les arachides ne sont pas des fruits à coque, est-ce que les aliments qui en contiennent doivent être identifiés comme tels sur l’étiquette? La réponse est oui. Tout aliment contenant des arachides doit en faire mention sur l’étiquette. Kristi Winkels dit que si un produit alimentaire a été préparé dans une installation où il pourrait y avoir de la contamination croisée avec des noix ou des arachides, beaucoup de compagnies l’ajoutent volontairement sur l’étiquette même si elles n’y sont pas obligées.
À savoir pourquoi tant de personnes sont allergiques aux arachides, Kristi Winkels répond qu’une théorie veut que ce soit parce que les arachides sont consommées en très grandes quantités aux États-Unis. «Nous mangeons beaucoup d’arachides et de beurre d’arachide ici, ce qui pourrait expliquer pourquoi nous rapportons un nombre de cas plus élevé d’allergies aux arachides que les autres pays.» D’autres théories invoquent la génétique, des toxines dans le sol ou des systèmes immunitaires moins actifs.
Kristi Winkels affirme qu’il existe des recherches intéressantes démontrant qu’une exposition en bas âge aux arachides pourrait réduire le risque de développer une allergie. «C’est une découverte notable car pendant très longtemps on a dit aux parents de ne pas donner d’arachides à leurs enfants avant qu’ils aient environ 6 ans. Maintenant, il semble qu’il est préférable d’y exposer les enfants très jeunes», explique-t-elle, ajoutant qu’il vaut mieux en discuter d’abord avec son pédiatre.
Voici d’ailleurs ce qu’il faut savoir sur les valeurs nutritives du beurre d’arachides.
Si vous êtes allergique aux arachides, à quoi d’autre pourriez-vous l’être aussi?
Malheureusement, la façon la plus courante d’apprendre qu’on est allergique aux arachides est de faire une mauvaise réaction après en avoir mangé, notamment une crise d’urticaire ou de l’enflure, des démangeaisons ou des picotements, un serrement de la gorge, de la difficulté à respirer, des problèmes digestifs ou une anaphylaxie; cette dernière constitue d’ailleurs une urgence médicale. «Les gens peuvent aussi consulter un allergologue pour subir un test cutané spécifique», explique Sarah Schlichter.
Autre raison de consulter un allergologue: les personnes qui ont des allergies aux arachides sont plus susceptibles d’être allergiques aux fruits à coque. Selon l’American Academy of Allergy Asthma & Immunology, 30% des gens qui sont allergiques aux arachides le sont aussi aux fruits à coque.
Saviez-vous que l’on peut devenir allergique aux arachides à partir de l’âge adulte?
Les arachides sont-elles bonnes pour la santé?
En l’absence d’allergie ou de sensibilité aux arachides, nos deux expertes diététistes appuient complètement leur intégration dans l’alimentation. «Les arachides sont une bonne source de protéines et de gras non saturés», déclare Kristi Winkels, qui fait état de deux nutriments particulièrement utiles pour maintenir la glycémie à un niveau stable.
«Les arachides offrent également un éventail de micronutriments, comme la niacine, le folate, l’acide pantothénique, la vitamine E, le cuivre, le magnésium et le manganèse, explique Sarah Schlichter. «Il n’y a aucune raison d’éviter les arachides si on n’y est pas allergique puisqu’elles sont extrêmement nutritives et faciles à intégrer dans à peu près n’importe quelle alimentation.»
Contrairement au statut arbitraire de noix ou de légumineuses des arachides, tout s’éclaire quand il est question de leurs bienfaits pour la santé. Tant que vous n’êtes pas allergique aux arachides, celles-ci constituent une excellente protéine végétale à avoir sous la main… et approuvée par les diététistes!
Maintenant que vous savez tout sur les arachides, trouvez des réponses à d’autres énigmes alimentaires tout aussi captivantes, comme pourquoi le lait et les biscuits vont-ils si bien ensemble?
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Il est un peu plus de 20h en ce 1er août. À quelque 25 km au large de la côte du nord-ouest de l’océan, près de l’Espagne, le marin Laurent Camprubi hisse la grand-voile sur le pont du Jeanne, un voilier profilé de 12m. Depuis son départ la veille de Lisbonne, au Portugal, il lutte contre les éléments qu’il connaît pourtant bien.
Il effectue un parcours de qualification pour la Route du Rhum, une course à la voile transatlantique de 6562 km disputée tous les quatre ans entre Saint-Malo, en France, et la Guadeloupe, dans les Caraïbes. La soirée est tout sauf calme et l’athlète solitaire vire de bord et s’ajuste pour assurer l’arrivée de son bateau à destination, à Cherbourg, en France, à quelque 1700 km au nord-est. Après plus de 12 heures de navigation, l’homme décide de s’accorder une pause. Toutes les 15 minutes, une balise signale automatiquement sa position aux organisateurs de la Route du Rhum, mais les vagues battent le Jeanne dans une langue qui leur appartient – cris, sifflements, fracas, grondements.
Au loin il y a bien sûr le cap Finisterre, un promontoire escarpé que l’on croyait jadis situé au bout du monde, d’où son nom, mais pour le moment, avec des vagues de deux ou trois mètres, le paysage est uniformément gris foncé.
Grand et maigre, le skippeur de 62 ans, qui a commencé très tôt à faire de la voile, rêve d’attaquer la Route du Rhum. Ce styliste pour une marque de chaussures ayant son siège au Portugal vit à Marseille avec sa compagne Virginie Philip et leurs deux enfants. C’est là qu’il s’entraîne depuis des mois. Pour cette épreuve de force et de persévérance, cet amateur de vélo et de course à pied fait de la musculation pour renforcer ses abdominaux, essentiels dans le maintien de l’équilibre quand la mer est agitée. Et ce soir, elle l’est particulièrement.
Allongé dans le cockpit, Laurent se repose quand une vague s’écrase sur le voilier, qui ralentit brusquement. Le skippeur ouvre les yeux et se rend compte que le bateau a commencé à gîter d’un côté. Il comprend aussitôt ce qui se passe: il a perdu sa quille, sorte d’aileron situé sous la coque qui permet de le maintenir droit. Le Jeanne est en train de chavirer.
Tu as 15 secondes pour te réfugier sous le pont avant que le voilier ne se retourne, se dit-il.
Une fois à l’abri, Laurent essaie de fermer la porte, mais l’eau déferle à l’intérieur et la tâche est impossible. Le Jeanne se retourne violemment et danse comme un bouchon sur les vagues. Laurent est projeté au plafond et se retrouve accroupi sur ce qui est désormais le sol. Il faut évaluer les dégâts. La violence du choc a pulvérisé ses lunettes ainsi que l’ordinateur et les autres appareils électroniques dont les morceaux épars flottent dans l’eau salée.
Il s’aventure plus loin pour récupérer sa trousse de survie, puis regagne l’endroit qui lui semble le plus sûr, près de la porte. Vingt minutes se sont écoulées depuis le chavirage. Laurent déclenche sa balise de détresse et sort la tenue de survie rouge vif. C’est une combinaison raide et encombrante en néoprène étanche, munie d’une capuche et de bottes. L’adrénaline lui permet de maintenir sa chaleur corporelle, mais quand elle retombera, la combinaison sera sa meilleure défense en attendant l’arrivée des secours. Il est dans une poche d’air; l’eau est à environ 20°C et il en a maintenant bien au-dessus de la taille. Il enfile la combinaison, une jambe à la fois, malgré les crampes et le froid.
Opération survie
À 20h23, peu après le déclenchement de la balise de détresse – laquelle est équipée d’un émetteur radio et d’un système de localisation GPS –, le signal est détecté par la garde côtière espagnole, qui engage aussitôt une opération de recherche élaborée et minutieusement orchestrée mobilisant deux navires de secours, trois hélicoptères et cinq plongeurs. Dehors, il fait noir et c’est dangereux. Une question occupe tous les esprits: l’unique occupant du bateau, si expérimenté soit-il, pourra-t-il survivre dans de pareilles conditions ?
À 21h26, un des pilotes de l’hélicoptère repère une tache blanche sur la mer démontée: la coque d’un voilier. Spontanément, on pense à sangler le bateau et à le hisser à bord d’un navire à l’aide d’une grue, mais l’opération est jugée trop imprudente en raison du vent et du danger auquel elle exposerait le marin. D’ailleurs, personne ne sait ce qui se passe à l’intérieur.
Chargé de repérer un signe de vie, un plongeur est déposé par l’hélicoptère sur le voilier renversé. Il tape plusieurs fois sur la coque en criant que les secours sont arrivés. Le vent emporte ses paroles.
Laurent a presque fini d’enfiler le haut de sa combinaison quand il entend les coups. Boum. Boum. Boum. Il essaie de taper à son tour, mais ses bras sont empêtrés dans les manches. «Je suis là! crie-t-il. Je suis là!» Puis, plus rien. A-t-il seulement été entendu? Il se met en boule dans un coin pour attendre, l’eau continue à monter. La poche d’air ne résistera pas éternellement.
Les secours vont arriver, répète-t-il en silence. Les secours vont arriver. Mais il pense aussi: Peut-être ai-je été abandonné.
«Trop entêté pour renoncer»
À leur grande surprise, les sauveteurs entendent les cris du skippeur. Ils sont soulagés et heureux. Par mesure de sécurité, il faut cependant remettre la tentative de sauvetage au lendemain. Laurent sera-t-il toujours en vie quand ils reviendront? La question les taraude. Le temps n’est pas un allié cette fois. Le naufragé risque de mourir de froid ou de noyade. Mais ils n’ont pas le choix.
Ce soir-là, un représentant du ministère de la Défense appelle Virginie Philip. Craignant qu’il ne s’agisse d’un démarcheur, elle ne répond pas. Quand elle consulte sa messagerie 15 minutes plus tard, elle entend une voix annonçant que la balise de détresse de Laurent a été déclenchée. Son monde s’écroule.
«Laurent va bien?», demande-t-elle quand elle rappelle. «Nous l’ignorons», répond son interlocuteur. L’attente commence. Jeanne, 12 ans, la fille du couple, ne lâche pas sa mère pendant que Paul, son petit frère de trois mois, dort.
Virginie appelle Richard Sautieux, l’ami de Laurent et son responsable de l’équipe de voile, et lui demande s’il peut se renseigner de son côté. À minuit, l’organisateur de la Route du Rhum la met au courant de ce qu’il sait: le bateau s’est retourné et la garde côtière espagnole est engagée dans le sauvetage.
Virginie lutte contre la panique et essaie de rester calme devant sa fille, qui a fini par s’endormir. Les heures passent, semblent durer des siècles; l’horloge marque une, deux, trois, quatre heures… Puis, un peu après 8h, le ministre de la Défense la rappelle avec de mauvaises nouvelles: les chances de retrouver Laurent vivant sont pratiquement nulles.
Il est temps de prévenir la famille du skippeur. Comme une automate, Virginie appelle d’abord le frère de Laurent qui réagit aussitôt: «Il se battra jusqu’à la fin, assure-t-il. Crois-moi, si quelqu’un peut survivre à un tel événement, c’est bien lui.» Laurent est trop entêté pour renoncer, Virginie est d’accord, mais pourtant. L’homme qui partage sa vie depuis 14 ans est un fonceur et il prend des risques – mais il ne panique jamais quand un problème surgit. Pour l’instant, elle ne peut qu’espérer.
Une nuit terrifiante
Dans la cabine du Jeanne, Laurent est découragé et fatigué. L’eau continue à s’infiltrer et remplit de plus en plus l’espace, réduisant sa bulle d’air. Mélangée à l’essence du moteur qui reste toujours à bord pour parer aux urgences – bien sûr, il n’a pas pu l’utiliser –, l’eau dégage une odeur insupportable.
De plus, sa peau le démange et il doit garder les yeux fermés pour les protéger. Le temps est aboli. Les minutes et les heures se confondent. Il est minuit, ou plus tard. Peut-être 2h? À quand remonte son dernier repas? Sa dernière plage de sommeil? N’y pense pas. Concentre-toi. Ne t’endors pas.
Le volume de la poche d’air qui le maintien en vie diminue et le niveau de l’eau atteint maintenant sa poitrine. En grognant, Laurent s’étire pour saisir les poignées fixées sur les côtés de la coque. Pour éviter l’hypothermie, il doit autant que possible garder le corps hors de l’eau.
De temps à autre, il tend l’oreille, essaie de percevoir un bruit – n’importe quel son qui prouverait que la garde côtière n’a pas abandonné ses recherches. Mais au fur et à mesure que le jour reprend ses droits, il ne perçoit que le silence et le calme.
Des images se bousculent dans sa tête. Ce n’est pas sa vie qui défile devant ses yeux, mais tout ce qui va disparaître. Les conversations avec ses trois enfants adultes issus de son premier mariage, par exemple. Et tout ce qu’il ne connaîtra pas: le petit Paul quand il dira «papa» la première fois, ses premiers pas. Jeanne. Intelligente, ses longs cheveux tirés en arrière et attachés en queue de cheval, ses grands yeux et son sourire resplendissant, diplômée du collège.
Laurent s’accroche aux poignées depuis des heures et il est épuisé. Il lâche et se laisse flotter un moment sur le dos, bras et jambes écartés, il se repose enfin. Quand l’eau recouvre son visage, il toussote et se remet aux aguets. Puis il entend des coups. Est-ce que j’hallucine? Pitié, pourvu que ce soit vrai.
Une seule chance
Un peu avant 9 h du matin, c’est-à-dire environ 13 heures après le chavirage du voilier, les eaux étant plus calmes, deux plongeurs ont pu s’approcher du Jeanne pour le sécuriser. Trois énormes bouées jaunes le maintiendront à flot pendant que l’équipe mènera l’opération de sauvetage. Quand c’est terminé, les plongeurs tapent sur la coque. Ils ne s’attendent pas à obtenir une réponse, mais soudain, ils entendent des cris. Malgré la mer agitée et le vent qui a retourné son bateau, Laurent Camprubi est vivant. En plongeant sous la surface pour regarder par le hublot de la cabine, ils ont vu bouger les bottes de néoprène rouge.
Mais il y a un souci. Il y a tant de débris qui flottent sous la coque, des bouts de bois et de métal arrachés, des tas de fils, que les plongeurs ne peuvent atteindre la porte de la cabine. Alors tous s’attellent à la tache minutieuse de plonger et remonter le moindre débris qui fait obstacle à leur passage.
Il faut être prudent, ne pas se blesser. Petit à petit, d’une interminable minute à l’autre, pendant une heure, puis deux, puis trois, les plongeurs récupèrent, jettent dans un sac et ne remontent que lorsqu’il est plein, avant de replonger.
Tu dois rester en vie, se dit Laurent. Il faut qu’ils y arrivent. Mais ce n’est pas le moment de douter de ses sauveteurs et il le sait.
Ils ont un plan. Tandis qu’un hélicoptère se positionne au-dessus du Sar Gavia, un remorqueur de 40m qui brille d’un orange vif sous le soleil estival, un plongeur agenouillé sur la coque du voilier crie des instructions à Laurent.
Le Jeanne ne sera pas soulevé par hélicoptère, apprend Laurent, le voilier étant en trop mauvais état. On lui explique aussi que les plongeurs ne fracasseront pas la vitre pour le sortir de là, le hublot est trop petit; de plus, l’eau qui s’y engouffrerait l’enverrait au fond.
Malgré la fatigue et le froid après des heures dans l’eau, malgré les crampes musculaires, Laurent comprend que sa survie est entre ses mains. Aussitôt qu’un plongeur ouvrira la porte, il faudra nager à toute vitesse, avec tout son équipement, pour éviter que le torrent d’eau de l’autre côté ne le l’envoie au fond à une noyade certaine. Il ne dispose que d’une chance.
Le sauvetage commence un peu après midi. Laurent attend près de la porte en faisant du surplace, tâchant de rester calme, mais prêt à s’élancer dès qu’elle s’ouvrira. Tu peux y arriver, se dit-il. Question de vie ou de mort.
Il s’efforce de respirer lentement. Puis soudain, la porte s’ouvre. D’instinct, il passe en nageant de toutes forces, chargé d’adrénaline, s’aidant de ses bras et de ses jambes fermes de cycliste pour franchir le déferlement d’eau.
Vas-y. Il sent l’adrénaline dans tout son corps qui fournit l’oxygène et lui donne une force nouvelle qui le propulse sous la coque – attention de ne pas te cogner la tête – avant de tourner à droite pour remonter, plus que deux mètres avant la surface, les yeux ouverts braqués vers le ciel. Quand il se retrouve enfin à l’air libre, cherchant son souffle, un plongeur – le même qui a tapé sur la coque la veille – l’attend, prêt à lui enfiler le harnais qui le remontera à bord de l’hélicoptère.
Les deux hommes s’étreignent, en larmes. «J’ai eu si peur que vous ne surviviez pas cette nuit», reconnaît le plongeur. «J’ai eu peur que vous ne reveniez pas me chercher», répond Laurent.
Quand Laurent monte à bord de l’hélicoptère qui va le conduire à l’hôpital de La Corogne, la ville côtière espagnole la plus proche, ses jambes se dérobent. Il est 12h35 – plus de 16 heures après le chavirage du Jeanne.
Il est rapidement soigné pour exposition à l’eau salée et hypothermie; les médecins s’occupent également de l’essence dans ses yeux. Il découvrira qu’il a perdu sept kilos durant ces 16 heures.
Mais dans l’hélicoptère, rien de tout cela n’a d’importance. Il ne désire qu’une chose: parler à Virginie. Quand une personne à bord lui tend enfin un téléphone, il n’arrive pas à lui parler – ils pleurent tous les deux à chaudes larmes.
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Imaginez ceci: vous êtes sous la douche et en vous préparant à vous laver les cheveux, vous tombez sur un vieux flacon de shampoing caché derrière une autre bouteille. Depuis quand est-il là… vous ne le savez plus. Pouvez-vous toujours l’utiliser, ou peut-il être périmé?
Un certain nombre d’articles de salle de bains affichent étonnamment des dates de péremption comme le dentifrice, le savon en pain et le maquillage. Mais la U.S. Food and Drug Administration (FDA) n’en exige pas pour le shampoing, à moins qu’il n’ait une application «médicale» (antipelliculaire), explique Giorgio Dell’Acqua, chimiste cosmétique et directeur scientifique de Nutrafol. Cependant, de nombreuses marques ont une PAO (période après ouverture). Il s’agit d’un des sigles les plus courants sur les emballages de produits de beauté, qui indique la période après ouverture, ou le nombre de mois d’utilisation recommandé après l’ouverture du produit. On le trouve sur la plupart des meilleurs shampoings.
Mais qu’arrive-t-il si vous utilisez un vieux shampoing? Poursuivez votre lecture pour le savoir.
Connaissez-vous les meilleurs types de shampooings pour vos cheveux?
Un shampoing peut-il être périmé?
Pour résumer, même les meilleurs shampoings ont une date limite, mais pas comme celle du lait. Quand celui-ci n’est plus bon, il empeste et peut vous rendre malade si vous le buvez. Le shampoing périmé, pour sa part, pourrait simplement avoir perdu de son efficacité. «Cela pourrait affecter le résultat ainsi que d’autres qualités, comme un parfum altéré avec le temps», précise Madison Thurman, chimiste cosmétique et directrice des applications de recherche et développement de la société de soins capillaires Not your Mother’s.
Comme indiqué plus haut, la meilleure façon de connaître la durée de vie de votre shampoing est par son sigle PAO. Il se trouve généralement au dos ou au fond de la bouteille. Il ressemble à un petit pot ouvert avec un chiffre. Celui-ci correspond au nombre de mois qui lui restent après sa date d’ouverture.
Voici 5 raisons qui expliquent pourquoi vous avez des pellicules.
Combien de temps un shampoing dure-t-il?
La durée exacte d’une bouteille de shampoing varie d’une marque à l’autre. Vous devriez normalement l’avoir terminée avant sa date de péremption, souligne Mme Thurman, qui précise qu’une bouteille de shampoing non ouverte peut se garder jusqu’à trois ans. Après son ouverture, il est préférable de se fier au sigle PAO pour déterminer sa date de péremption. La PAO peut aller de 6 à 24 mois.
Il est bon de savoir que tous les shampoings, qu’ils soient bon marché, en pain solide ou pour cheveux bouclés, finissent par être périmés. Mais si vous préférez ceux à base d’ingrédients naturels, vous pourriez remarquer que leur PAO est plus courte. «Les shampoings qui contiennent un grand nombre d’ingrédients d’origine naturelle peuvent plus facilement changer de couleur, d’odeur ou d’apparence, que ceux qui en contiennent moins», ajoute-t-elle.
Mais le type de formule n’est pas le seul élément à jouer sur la date de péremption. L’exposition à la chaleur et au soleil peut modifier l’équilibre du shampoing, et en écourter la durée, précise Giorgio Dell’Acqua. Il est entendu que ceux que vous gardez dans la douche sont soumis à un certain niveau de chaleur et d’humidité, auquel la plupart devraient résister, selon nos experts. Mais s’il y a une fenêtre dans la douche, il serait préférable de ne pas placer vos flacons de soins capillaires sur son rebord pour éviter l’impact du soleil.
Combien de temps le shampoing sec dure-t-il?
Vous savez maintenant qu’un shampoing a une date de péremption et une durée générale d’emploi. Mais est-ce la même chose pour le shampoing sec? Non, car il ne suit pas les mêmes règles que ceux qu’on utilise sous la douche. Tout repose essentiellement sur l’emballage. La plupart des shampoings secs se présentent sous forme de bombes aérosol, qui protègent beaucoup plus longtemps leur contenu. De plus, il n’y a pas d’eau dans le shampoing sec, et les poudres sont en général plus résistantes. D’où la rare présence de sigles PAO.
Néanmoins, le shampoing sec perdra éventuellement ses propriétés. «La plupart des fabricants de shampoings secs appliquent la durée de conservation de trois ans des shampoings ordinaires», explique Mme Thurman, qui ajoute que l’exposition à d’importantes chaleurs ou à l’humidité peut écourter la durée de vie du produit.
Qu’arrive-t-il si l’on utilise un shampoing périmé?
Avant tout, voici une bonne nouvelle: il est peu probable qu’un shampoing périmé provoque une perte de cheveux ou les endommage de façon irrémédiable. Il n’est souvent question que d’une atténuation de sa puissance, précise M. Dell’Acqua. Vous pourriez constater qu’il ne nettoie pas aussi bien qu’avant. S’il s’agit d’une formule qui annonce un résultat précis (comme pour les cheveux gras ou bouclés), vous pourriez ne pas obtenir l’effet escompté.
Il se peut également que votre shampoing présente une odeur ou une apparence inattendue. «Lorsque le produit atteint sa date de péremption, la conservation du shampoing n’est pas assurée, ce qui signifie que des micro-organismes peuvent croître et provoquer une variation d’odeur, de couleur et de viscosité», et dans certains cas, un risque d’irritation du cuir chevelu.
Comment savoir si un shampoing n’est plus bon?
Il y a plusieurs moyens de savoir si votre shampoing touche à sa fin. Plusieurs d’entre eux se rapportent à l’apparence et à la sensation du produit. Mais il existe d’autres façons pratiques de savoir s’il a vraiment atteint ses limites.
La PAO a disparu
Un moyen facile de savoir s’il est temps d’oublier votre shampoing est sa PAO. Comme on l’a dit, la PAO est un sigle qui ressemble à un pot ouvert avec un chiffre au centre; elle se trouve souvent au dos ou au fond de la bouteille. En son absence, visitez le site Web de la marque pour voir s’il indique les dates de péremption de ses produits.
Vos cheveux ne paraissent pas propres
Un shampoing périmé peut avoir perdu de son efficacité, rappelle Mme Thurman. Ainsi, si vos cheveux lavés ne semblent pas propres, cela pourrait indiquer que le shampoing n’est plus bon. Il en va de même pour d’autres problèmes courants qu’il devrait régler. Par exemple, des propriétés qu’il n’arrive plus à réaliser (comme l’embellissement et l’épaississement de cheveux clairsemés). Ou un shampoing clarifiant qui ne fait plus briller vos cheveux. Ce pourrait être le signe que c’est le moment de jeter la bouteille.
Le shampoing paraît bizarre
Si vous versez du shampoing dans votre main et trouvez qu’il a l’air bizarre, il ne faut pas l’utiliser. «Un shampoing périmé peut sembler différent de celui dont vous vous servez normalement, de plusieurs façons», dit Madison Thurman.
Les ingrédients des shampoings périmés peuvent se séparer, et l’huile ou une substance aqueuse monte à la surface, explique M. Dell’Acqua, qui ajoute que la couleur ou la viscosité peuvent aussi changer. (Cela signifie que votre shampoing peut paraître soudainement plus liquide, très épais, inégal, grumeleux ou même collant.)
Une odeur aigre… ou absence d’odeur
Madison Thurman et Georgio Dell’Acqua affirment que l’odeur d’un vieux shampoing peut commencer à changer. Si votre produit était parfumé, il pourrait perdre de son intensité; ou s’il était non parfumé, commencer à avoir une odeur aigre ou chimique. Si vous suspectez qu’elle est périmée, dévissez le bouchon pour capter toute odeur bizarre ou distincte.
Un revitalisant peut-il être périmé?
Le revitalisant suit les mêmes règles que le shampoing pour les dates de péremption. La façon la plus utile pour déterminer s’il est en voie de se détériorer est par son sigle PAO. Si vous ne vous souvenez plus de la date à laquelle vous avez entamé votre après-shampoing, recherchez les mêmes indices qu’avec le shampoing: modifications de l’efficacité, la texture ou l’odeur.
Qu’arrive-t-il alors si vous utilisez accidentellement un revitalisant périmé? «Comme pour le shampoing, il pourrait ne rien se passer du tout, précise-t-elle. «Ou sinon, la plupart du temps, cela donne un moins bon résultat.»
Si vous ne vous souvenez pas de la date à laquelle vous avec commencé votre bouteille de shampoing ou de revitalisant, et ne savez pas comment trouver la PAO, il faut penser à conserver ces dates dans l’application Notes de votre téléphone. Ainsi, en cas de doute, aurez la réponse!
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Surprise! L’air que vous respirez à l’intérieur de la maison est peut-être plus nocif qu’à l’extérieur: sachez évaluer sa qualité.
Cuisinière au gaz
Plus de 6 millions de Canadiens cuisinent, se chauffent et s’éclairent au gaz. Or, des spécialistes viennent de tirer la sonnette d’alarme. Contrairement aux cuisinières électriques et à induction, les «gazinières» dégagent du dioxyde d’azote (NO2) à l’allumage, souvent à des niveaux qui dépassent les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé.
Le gaz en question peut faire tousser, mais aussi provoquer une inflammation respiratoire chez les asthmatiques et les victimes d’une maladie pulmonaire obstructive chronique. Une étude publiée par l’International Journal of Environmental Research and Public Health a même estimé qu’aux États-Unis, pays où deux foyers sur cinq cuisinent au gaz, 12,7% des cas d’asthme infantile peuvent être attribués à cet appareil ménager.
Pour protéger votre famille, mettez la hotte en marche chaque fois que vous allumez la cuisinière ; elle aspirera la fumée, la graisse et les polluants dégagés durant la cuisson. Moins de 20% des utilisateurs le font systématiquement, déplore Brady Seals, coauteur de l’étude et cadre chez RMI, un groupe de réflexion écologique du Colorado. «Utilisez les brûleurs arrière, plus proches de la prise d’échappement, et ouvrez une fenêtre, ne serait-ce que cinq minutes.»
Voici d’autres polluants à surveiller pour purifier l’air de la maison.
Composés organiques volatils (COV)
On trouve parfois des COV comme le benzène et le formaldéhyde dans des articles aussi courants que les peintures, les moquettes et les détergents. La plupart sont sans réel danger pour la santé, mais selon une étude publiée en 2005 par le Journal of Occupational Health, il y aurait un lien entre une exposition prolongée à de fortes concentrations de COV sur le lieu de travail – usine ou salon de manucure, par exemple – et des cancers, des lésions hépatiques et des troubles neurologiques.
Pour votre maison, choisissez des peintures et du mobilier dont les émissions de COV sont garanties faibles ou nulles. Quand vous employez des produits de nettoyage, veillez à bien aérer surtout s’ils contiennent un agent de blanchiment, dit Trevor VandenBoer, chercheur en chimie environnementale à l’université York de Toronto. «Mettez un ventilateur extracteur en marche, ouvrez une fenêtre et laissez la pièce s’aérer complètement – idéalement pendant une heure.»
Beaucoup de COV adhèrent à d’autres particules comme les flocons de poussière, les squames et la charpie. Aussi M. VandenBoer recommande-t-il d’employer un purificateur d’air au charbon actif qui capture les particules de moins de 2,5 microns de diamètre (le trentième d’un cheveu humain) parce qu’elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Et passez souvent un aspirateur équipé d’un filtre à ultra-haute efficacité (HEPA) qui piège les petites particules.
Assurez-vous de connaitre ces meilleures plantes d’intérieur pour purifier l’air.
Radon
Ce gaz incolore et inodore produit par la désintégration de l’uranium dans le sol s’infiltre dans les maisons par les fissures et joints de construction des fondations (qu’il y ait un sous-sol ou non) et remonte assez haut dans les étages. Son inhalation à forte dose pendant des années peut induire une croissance cellulaire maligne dans les poumons, et c’est pourquoi il est l’une des principales causes de cancer du poumon dans le monde. Au Canada, seule la fumée de cigarette en cause davantage.
Selon des spécialistes, le détecteur de radon est aussi essentiel que les détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone. Ce dosimètre a la forme d’une rondelle de hockey et doit être installé à l’étage le plus bas de la maison pendant au moins trois mois, car la concentration de radon varie de jour en jour. Si le résultat est supérieur à 200 bq/m3, le niveau n’est pas sans danger. Un spécialiste réglera le problème en installant un tuyau d’échappement dans la fondation.
Moisissures
Les moisissures courantes comme aspergillus, penicillium et cladosporium sont inoffensives, mais si l’humidité intérieure stimule leur multiplication, elles risquent de relâcher des spores grosses comme des grains de poussière qui peuvent déclencher des réactions allergiques notamment des irritations oculaires, nasales et laryngées, des éternuements, de la toux, voire une crise d‘asthme.
Par bonheur, les moisissures se repèrent aisément aux taches noirâtres et verdâtres qu’elles forment sur les murs, les carreaux de céramique ou les plafonds, et à leur odeur de moisi. Les petites plaques se nettoient bien au vinaigre blanc ou au savon à vaisselle, mais il faut faire appel à un expert pour enlever une plaque plus grande qu’une serviette de bain. Les moisissures s’insinuent dans les murs et deviennent parfois invisibles, donc mieux vaut les empêcher de proliférer.
Prenez l’habitude de mettre en marche le ventilateur extracteur des pièces humides comme la salle de bains et procurez-vous un déshumidificateur pour abaisser le taux d’humidité sous les 50%. La plupart des déshumidificateurs sont pourvus d’un hygromètre qui mesure l’humidité de l’air. Si le vôtre n’en a pas, on en trouve facilement dans le commerce.
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Pour leur venir en aide, MadeGood a lancé sa campagne qui offrira 200 000$ à 1000 professeurs aux quatre coins du pays. Chaque professeur sélectionné obtiendra 200$ pour des frais de matériel scolaire, allant des simples marqueurs à des livres ou des produits d’entretien. Jusqu’au 24 septembre, vous pouvez proposer un professeur de votre choix sur le site web Partagez tout le bon MadeGood, afin de lui donner la chance d’être sélectionné. Ceux qui connaissent plusieurs enseignants peuvent soumettre une candidature par semaine. Ça peut être un professeur qui a eu un impact positif dans votre vie ou celle de vos enfants: tous les enseignants, du primaire à l’université, y sont admissibles.
Selon plusieurs fédérations d’enseignants au Canada, la majorité des professeurs dépensent en moyenne 250$ de leur portefeuille à chaque rentrée pour procurer des fournitures scolaires ou d’autres objets utiles à l’apprentissage des élèves. En ajoutant les enjeux de l’inflation et le manque de fonds pour certains, la compagnie MadeGood a voulu améliorer la situation.
Pour cette campagne, MadeGood collabore avec la comédienne Marie-Chantal Perron, un visage familier auprès des jeunes pour son rôle de l’enseignante originale et attachante du film La mystérieuse Mademoiselle C. «C’est une chose d’incarner le rôle d’une enseignante, et s’en est une autre de vivre chaque jour leur réalité et leurs défis», a-t-elle déclaré dans un communiqué de presse. «Sensible à la cause de l’enseignement au Québec, je suis heureuse de collaborer avec une marque qui a à cœur le bien-être de nos élèves et celle de nos dévoués enseignants».
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L’essor soudain de ChatGPT, ce perturbateur de l’industrie, nous a appris que la technologie émergente a des répercussions sur tous les secteurs de l’emploi et modifie radicalement la façon dont nous accomplissons notre travail. Et nous ne sommes qu’au début de ce boom technologique. Ainsi, pour être en mesure de trouver un métier et d’entreprendre une brillante carrière dans un avenir prévisible, la plupart des élèves doivent bien comprendre le fonctionnement de l’univers numérique. Cela s’avère également essentiel pour assurer la croissance économique du Canada et protéger la planète.
En réalité, même en faisant abstraction de la technologie, le constat est que le monde évolue rapidement. Qu’il s’agisse des besoins croissants en soins de santé ou du réchauffement climatique, il n’y a jamais eu autant de demande pour les esprits vifs, les personnes qui solutionnent les problèmes, qui innovent et qui sont très à l’aise dans l’univers numérique.
L’habileté numérique s’acquiert en explorant et en utilisant les outils numériques actuels, en se tenant au courant des nouvelles technologies et en les intégrant tous à la vie quotidienne. Elle permet de savoir comment se servir des outils technologiques et de communication pour recueillir de l’information, en comprendre le sens et déterminer les meilleures solutions. De plus, l’habileté numérique favorise le développement de compétences essentielles comme la recherche, l’esprit critique, la prise de décision et la créativité. Celles-ci se révèlent indispensables dans presque tous les emplois liés aux métiers spécialisés, à la science, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques.
De nouvelles possibilités se présentent chaque jour aux jeunes qui maîtrisent l’univers numérique. Toutefois, la plupart des jeunes ne connaissent pas les nombreux cheminements de carrière gratifiants qui leur sont offerts et qui correspondent également à leurs passions. C’est ici que le concours Parlons carrières joue un rôle déterminant.
Parlons sciences s’est associé à Skills/Compétences Canada, un organisme qui œuvre pour la promotion des professions dans les métiers spécialisés et les technologies, et à Ingénieurs Canada, l’association nationale canadienne de réglementation du génie, pour permettre aux élèves du secondaire de découvrir de manière amusante des métiers qui n’auraient peut-être jamais attiré leur attention. Par l’entremise de la plateforme de contenu ludique ChatterHigh, les élèves des écoles secondaires de tout le Canada peuvent répondre à des jeux-questionnaires quotidiens de 10 minutes qui les exposent aux possibilités de carrière les plus en demande actuellement. Ceci leur fournit ainsi les meilleurs outils pour trouver le parcours professionnel qui leur convient le mieux.
À présent, voici comment le côté ludique entre en jeu: les écoles sont notées d’après le nombre d’élèves qui explorent les ressources de carrière sur une période de 40 jours. Plus il y a d’élèves qui s’y adonnent, mieux l’école est classée. Les meilleures écoles se partagent un prix en argent (l’an dernier, le lot s’élevait à 65 000$). Elles reçoivent aussi une bannière «L’école la mieux informée du Canada». Enfin, les élèves peuvent gagner des bourses individuelles en argent selon le résultat obtenu.
Le concours permet aux élèves de découvrir des métiers captivants tout en s’amusant, ce qui contribue à les motiver dans leurs études. Les résultats des concours précédents ont démontré que plus les jeunes sont exposés tôt à de nombreuses possibilités de carrière, plus leur intérêt augmente.
Le prochain concours Parlons carrières se déroulera du 30 octobre au 8 décembre 2023. Pour en savoir plus, cliquez ici.
Cet article a été financé par le gouvernement du Canada.