Portrait de Sophie Desmarais.

Sophie Desmarais appartient à l’une des plus riches familles du Canada, et ses parents, Paul et Jacqueline Desmarais, formaient un couple tout aussi illustre: lui puissant homme d’affaires à la tête de Power Corporation, elle grande mécène et philanthrope jusqu’au Metropolitan Opera, à New York. On pourrait dire aujourd’hui qu’elle poursuit son œuvre, très engagée dans la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais qui lutte contre l’intimidation, soutenant aussi l’Orchestre Métropolitain, dont le chef, Yannick Nézet-Séguin, fut longtemps un protégé de sa mère Jacqueline.

Or, derrière ces réussites, et ces apparences rutilantes, Sophie Desmarais a le plus souvent préféré l’ombre à la lumière, et pas par coquetterie. Sa trajectoire personnelle fut parsemée d’épisodes douloureux, d’abord au sein d’une famille plus empreinte de règles strictes que de chaleur humaine, ponctuée aussi de mépris et d’humiliations, dont dans un chic pensionnat en Suisse, perpétuelle souffre-douleur de ses camarades de classe. Cette succession d’événements provoquera en elle plusieurs troubles alimentaires, flirtant parfois avec l’idée d’en finir, mais toujours capable de relever la tête.

En 2021, elle qui jusque-là n’avait écrit que pour elle-même, voilà qu’elle décide de prendre la plume pour lever le voile sur ses souffrances, dévoilant ainsi un visage moins glamour du milieu dans lequel elle a grandi. Dans Tout pour être heureuse… (Éditions Michel Lafon), écrit à l’encre d’une franchise désarmante, Sophie Desmarais refuse maintenant de se laisser définir par son seul nom de famille. Ses combats, aussi bien intérieurs que pour une plus grande justice sociale, elle les mène la tête haute.

Votre livre a paru en 2021, et on peut présumer que plusieurs personnes de votre entourage l’ont déjà lu. Avez-vous l’impression que le regard qu’on pose sur vous a changé depuis?

Des gens que je ne connaissais pas l’ont lu, et l’ont trouvé extraordinaire. Des gens qui me connaissaient m’ont dit qu’ils auraient tant voulu m’aider si seulement ils avaient su. Il y en a d’autres qui connaissaient mes parents et qui n’ont pas voulu croire à mon histoire: ils sont d’ailleurs les plus nombreux…

Certaines personnes ont au moins pris la peine de souligner mon courage.

Dans ce contexte, est-ce que le jeu en valait la chandelle?

Ça m’a fait beaucoup de peine, mais le plus important, c’était de raconter mon histoire. Dans ma famille, nous n’avions même pas le droit de parole, ce qui m’a complètement étouffée. En fait, j’ai vécu toute ma vie sans savoir qui je suis, car la petite fille en moi n’a jamais grandi parce qu’elle a été éduquée dans la peur. Pour m’aider à soulager mes souffrances, je suis tombée dans l’anorexie et la boulimie, ce dont je souffre encore. Mon livre participe au processus de guérison; il est important parce que l’anorexie, on n’en parle pas beaucoup, mais il y en a partout, et c’est dangereux. Même si on vit dans une certaine opulence, nous ne sommes pas protégés devant les situations de santé mentale.

Plusieurs ont cru qu’une famille aussi renommée et riche que la vôtre donnait à chacun de ses membres des possibilités infinies. Pouvez-vous les blâmer de l’avoir cru?

Mes parents ont fait des choses formidables pour la société. Mais personne ne connaît la vérité sur le fait d’être une fille dans une famille comme la mienne. Même si j’avais le désir d’accomplir quelque chose, on considérait que c’était stupide, que je n’y connaissais rien, et on n’a pas voulu me donner ma chance. À l’opposé, mon père a éduqué très tôt mes frères pour qu’ils deviennent des hommes d’affaires accomplis, ce qu’ils sont devenus. Est-ce que ce fut suffisant pour eux? Je l’ignore. Mes parents n’ont jamais vraiment su créer une famille heureuse.

Vous dressez de votre mère un portrait peu flatteur: égocentrique, exigeante, parfois même cruelle à votre égard. Tout à l’opposé de son image de grande mécène et de femme du monde!

Ma mère était extraordinaire, et absolument fascinante… en apparence. Beaucoup de gens la trouvaient drôle, exubérante et attachante; je peux très bien comprendre à quel point ils pouvaient l’aimer. Par contre, elle avait ce côté tyrannique des gens qui ne se remettent jamais en question. Pas besoin de vous dire qu’elle détestait les personnes qui avaient du mal à s’affirmer. Son énergie était débordante et elle ne se privait pas de critiquer ceux et celles qui n’avaient pas la même, dont moi. Enfant, elle m’épuisait.

Vous avez attendu le décès de vos parents avant d’écrire ce livre. Vous arrive-t-il parfois de les imaginer en train de le lire?

Ils auraient sûrement dit: elle est folle, et ne sait pas de quoi elle parle! Jamais, ils ne se seraient posé la question: est-ce vrai? Les problèmes, pour eux, n’existaient pas, il ne fallait pas en avoir. Et s’il y en avait, il ne fallait pas en parler. Je suis convaincue qu’ils auraient lu mon livre, mais je n’aurais pas voulu savoir ce qu’ils en pensaient. Pour être franche, je crois qu’ils m’auraient déshéritée. C’est pour cette raison que j’ai attendu leur décès: j’avais trop peur de leur réaction.

Si je pouvais exaucer un souhait qui vous rendrait heureuse, quel serait-il?

J’aimerais tellement que la guerre en Ukraine se termine et que notre monde retrouve enfin un peu de paix; il fut tellement secoué ces dernières années. C’est mon souhait le plus cher, et si nous avions tous le même, je suis convaincue qu’il pourrait se réaliser.

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Mieux dormir: une illustration pour le magazine.

Une bonne nuit de sommeil optimise les fonctions corporelles: elle stimule le système immunitaire, diminue le stress, améliore l’acuité intellectuelle et peut même réduire la propension à trop manger. Mais si vous n’avez jamais passé une nuit à épier votre réveil, vous savez qu’il n’est pas toujours facile d’obtenir le minimum recommandé de 7 heure. Les trucs efficaces pour mieux dormir ne manquent certes pas: dormir dans une chambre sombre et fraîche; éviter les écrans avant d’aller au lit; faire de l’exercice régulièrement; essayer de se coucher et de se lever aux mêmes heures tous les jours.

En voici d’autres, moins connues, qui méritent un essai: 6 viennent de l’étranger et une d’ici même au Canada.

Apprenez-en plus sur les 4 phases du sommeil et pourquoi elles sont importantes.

Une illustration d'un pied dans un bain.

1. En Chine, on se lave les pieds avant d’aller au lit

Massages et soins des pieds comme l’aromathérapie et l’enveloppement dans des serviettes chaudes sont largement répandus dans les spas chinois. N’y a-t-il rien de plus relaxant? Ce rituel est tellement apprécié que beaucoup se le pratiquent chaque soir avant de se coucher.

Les bains de pieds chauffants sont très répandus en Chine. Chaque soir, on y trempe ses pieds dans l’eau chaude; beaucoup d’appareils ont aussi des fonctions d’exfoliation et de massage. La séance a lieu juste avant le coucher de sorte que, quand on se glisse entre les draps, les pieds sont encore chauds.

Ce traitement n’est pas seulement hygiénique; l’eau chaude et le massage stimulent la circulation sanguine en dilatant les vaisseaux. Quand les pieds sont chauds, la température corporelle baisse plus vite, et on s’endort plus rapidement.

Une étude menée en Corée du Sud, en 2018, a établi que les sujets qui gardaient leurs pieds au chaud en portant des chaussettes au lit s’endormaient 7 minutes plus vite et dormaient 32 minutes de plus que ceux qui n’en portaient pas.

2. En Allemagne, à chacun sa couette

Des couples allemands ont réglé le problème des réveils nocturnes provoqués par un des partenaires qui, s’enroulant dans la couverture, laisse l’autre exposé au froid: ils continuent à dormir ensemble – souvent dans deux lits jumeaux côte à côte – mais chacun dans ses draps et sous sa propre couette.

Non seulement ils risquent moins d’être réveillés par les mouvements de leur conjoint, mais ils peuvent ainsi choisir le degré de chaleur qui leur convient.

« Chacun sa literie, c’est génial », commente Michael Breus, auteur californien de plusieurs livres sur le sommeil et psychologue clinicien spécialiste des troubles du sommeil.

C’est une bonne idée si le partenaire a tendance à accaparer les couvertures, dit-il, mais aussi quand les deux ressentent différemment le chaud et le froid. Les femmes ayant moins de masse musculaire que les hommes, leur métabolisme est en général plus lent, si bien qu’elles brûlent moins de calories et dégagent moins de chaleur. Dans ces conditions, difficile de contenter tout le monde, et le plus simple, c’est de séparer les literies.

Voici ce que votre position de sommeil révèle sur votre personnalité.

Une illustration d'une poupée quitapenas.

3. Au Guatemala, on confie ses soucis à une poupée quitapenas

Depuis longtemps, les parents guatémaltèques glissent une petite poupée «mangeuse de chagrin» sous l’oreiller d’un enfant qui a peur dans le noir, pour le rassurer et lui permettre de lui raconter ses soucis avant de s’endormir. Selon la légende, ces poupées d’étoffe colorée qui font à peine quelques centimètres de haut apaisent les angoisses de l’enfant durant la nuit.

Le rituel n’est plus réservé aux enfants. Au Guatemala et au Mexique, de plus en plus d’adultes ont des poupées quitapenas, soutient Adriana Villagra, rédactrice en chef de l’édition latino-américaine du Reader’s Digest, qui vit au Mexique. «Les adultes se reposent de plus en plus sur ces poupées la nuit, dit-elle. Elles sont une présence réconfortante.»

L’anxiété peut empêcher de trouver le sommeil. D’après une analyse réalisée par des chercheurs allemands et publiée en 2021 dans la revue Sleep Medicine Reviews, environ 50% des personnes souffrant d’anxiété clinique font de l’insomnie. Mal dormir peut aggraver l’anxiété et donc, la perpétuer. Exprimer ses inquiétudes avant de se coucher aidant souvent à les dissiper, pourquoi ne pas les confier à une poupée ?

On peut aussi les mettre sur papier, ajoute Michael Breus. «Tenez un journal de vos soucis: prenez une feuille de papier, tracez une ligne verticale au milieu, écrivez qui vous tracasse d’un côté et l’ébauche d’une solution de l’autre.»

4. En Grande-Bretagne, on dort nu

Trente pour cent des Britanniques dormaient nus la dernière fois que la National Sleep Foundation les a sondés en 2013 dans le cadre de son enquête mondiale (aux États-Unis, la proportion est de 12% d’après l’enquête). Ne rien porter au lit peut avoir plusieurs avantages, explique M. Breus. «Le principal, c’est la thermorégulation. Pour les sujets qui dégagent beaucoup de chaleur en dormant, c’est nettement plus confortable.»

Il ajoute que dormir nu semble réduire la propension aux mycoses et aux infections des voies urinaires chez les femmes; quant aux hommes, ils produiraient plus de sperme. En prime, cela resserrerait le lien conjugal. Il se peut que, quand au moins un des conjoints dort nu, le couple fasse plus souvent l’amour, dit Michael Breus. Jetez un coup d’œil à ces autres bonnes raisons de dormir nu.

5. Aux États-Unis, on fait chambre à part

Des couples américains pratiquent le divorce nocturne, c’est-à-dire qu’un partenaire déserte le lit conjugal pour dormir dans une autre chambre. D’après un sondage de Slumber Cloud auprès de 2000 Américains vivant en couple, près d’un couple sur trois en a discuté et 12% le font. Les motifs vont du ronflement d’un des conjoints aux différences d’horaire en passant par le manque de place au lit.

«J’approuve de tout cœur les couples qui font chambre à part», dit M. Breus. Il y a, déplore-t-il, un préjugé à cet égard, on pense qu’ils sont moins proches que ceux qui dorment dans le même lit, mais d’après son expérience, ce n’est pas le cas. Il croit plutôt que la séparation nourrit le sentiment amoureux.

«Les couples auxquels je conseille de faire chambre à part deviennent plus proches. Du reste, ils ne sont pas obligés de se séparer toutes les nuits. Moi, je recommande de le faire quatre jours par semaine et de partager le même lit le weekend.»

Mieux dormir: une illustration d'une personne qui dort dans le métro.

6. Au Japon, on pique un somme en public, même au bureau

D’après une enquête du gouvernement, 40% des adultes japonais dorment moins de six heures par nuit. C’est sans doute ce qui explique l’inemuri, coutume consistant à «dormir quand on est présent» y compris dans les cafés ou les transports en commun.

Tant que les autres ne sont pas gênés par cette sieste assise, c’est admis, même au bureau. Ailleurs dans le monde, c’est mal vu, mais les Japonais s’y livrent régulièrement; pour les cols blancs, c’est même une preuve de dévouement puisque les journées sont souvent suivies de sorties entre collègues le soir.

Faire la sieste est une bonne idée si vous manquez de sommeil. Une étude française de 2021 a constaté que ces petits sommes améliorent le rendement cognitif et la vigilance. D’autres recherches ont révélé que des siestes de 10 à 20 minutes amélioraient aussi l’humeur.

Voici d’ailleurs comment le corps réagit quand on ne dort pas assez.

Mieux dormir: une illustration d'un couple qui dort avec leur chien.

7. Au Canada, on se love contre son chien

Les Canadiens adorent leurs animaux de compagnie, à tel point que, selon un sondage auprès de 1800 propriétaires effectué par Purina en 2019, plus des trois quarts des habitants qui ont un chien et un peu plus de la moitié de ceux qui ont un chat le laissent dormir dans leur lit tous les soirs. Aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, entre la moitié et les deux tiers des personnes accordent le même privilège à leur compagnon à quatre pattes.

Ce n’est probablement pas pour rien qu’on se sent bien quand on dort avec un chien, dit David Samson, professeur adjoint d’anthropologie de l’évolution à l’université de Toronto et auteur de Our Tribal Future. Il étudie ce qu’on appelle l’hypothèse de la sentinelle en relation avec les chiens: elle veut que l’un des plus grands services qu’ils rendaient à nos lointains ancêtres fût d’aboyer pour les avertir d’un danger durant la nuit.

«La relation entre les chiens et les êtres humains date probablement d’environ 55 000 ans, dit-il. Les deux espèces coévoluent.» Il serait logique que certains parmi nous se sentent instinctivement mieux protégés et donc, dorment plus profondément en présence d’un chien.

En 2017, une étude de la clinique Mayo a conclu que les sujets qui gardent un chien avec eux durant la nuit dorment bien. Cela dit, ceux dont le chien couche sur le lit dorment moins bien que ceux dont le chien couche par terre.

Ce résultat confirme celui d’une étude précédente dans le cadre de laquelle plus de sujets ont trouvé bénéfique plutôt que gênante la compagnie d’un animal la nuit. Les partisans de la formule ont déclaré que ça ne troublait pas leur sommeil, et certains ont même dit qu’ils dormaient mieux.

Si vous laissez un animal de compagnie entrer dans votre lit, avertit Michael Breus, sachez qu’il est moins propre que vous. «Il déposera du pollen et de la poussière dans les draps.»

Il peut aussi souffrir d’un trouble de la respiration ou du sommeil qui vous dérangera. Dans l’ensemble, cependant, M. Breus croit que dormir avec un animal, c’est très bien tant qu’il ne vous gêne pas, et il parle d’expérience: «Mes deux bouledogues dorment au pied de mon lit», dit-il.

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Une raquette carrée pour le pickleball.
Depuis quelques années, l’Europe et l’Amérique du Nord sont saisis de la frénésie du pickleball, également appelé tennis léger. Plus de 200 clubs sont officiellement inscrits à Pickleball Canada et près d’un million de Canadiens s’y adonnent tous les mois. Il existe une ligue professionnelle aux États-Unis (l’ancien joueur de la LNF Tom Brady est d’ailleurs copropriétaire d’une équipe de la Major League Pickleball). L’International Federation of Pickleball compte plus de 60 pays membres et tente de faire reconnaître ce sport de raquette comme discipline olympique. Si vous n’y avez pas encore joué, vous en avez sans doute au moins entendu parler – même si vous n’en comprenez pas toutes les nuances.

«Le pickleball emprunte au tennis, au badminton et au ping-pong», explique Hope Tolley, directrice générale des programmes récréatifs auprès de USA Pickleball. Les matchs se déroulent sur un terrain de badminton séparé par un filet plus bas que celui de tennis. On utilise des raquettes carrées et une petite balle perforée similaire à une balle de tennis, mais beaucoup plus légère – elle rebondit donc moins, ce qui favorise les longs échanges.

Une illustration d'une joueuse de pickleball.

À la différence du tennis, les points ne peuvent être marqués que par le joueur ou l’équipe qui sert. Il s’agit de maintenir le plus longtemps possible la balle dans les airs et si l’adversaire n’arrive pas à la renvoyer au-dessus du filet, soit en service, soit lors d’un échange, on gagne le point. La balle doit être frappée avec suffisamment de force pour éviter ce qu’en anglais on appelle le «fallafel» – quand elle ne franchit pas le filet. Les matchs de 11 points sont joués en double ou en simple; l’écart doit être de deux points pour l’emporter. Si on perd avec un score de 11–0, on est «pickled»!

Un jeu social

Qu’on soit un joueur assidu – un vrai «pickler» – ou occasionnel, le pickleball est un jeu très social et un excellent moyen de rencontrer des gens, souligne Hope Tolley. «C’est un sport rassembleur.»

Autre avantage, le tennis léger s’apprend facilement et est accessible à tous. Si les adultes plus âgés l’ont rapidement adopté, les 18-34 ans forment le groupe d’âge où le nombre d’adeptes croît le plus.

Tout a commencé dans les années 1960 sur la propriété de Joel Pritchard, député au Congrès de l’État de Washington. Pour occuper ses enfants et ceux de ses deux amis invités, il a improvisé avec eux un badminton en utilisant ce qu’il avait sous la main: un ancien terrain de badminton, des raquettes de ping-pong, un filet de volley-ball et une balle en plastique (elle était perforée et avait à peu près la taille d’une balle de tennis).

Six décennies plus tard, le pickleball est l’une des tendances les plus en vogue dans le sport et la culture populaire. Y jouer est excellent pour la coordination œil-main et permet d’améliorer le temps de réaction. Comme on choisit l’intensité – à fond d’entrée de jeu ou à un rythme plus relax –, le pickleball convient autant à l’athlète sérieux qu’au joueur du dimanche. C’est un formidable entraînement d’aérobie et ce sport à faible impact épargne les articulations.

Pas la peine de s’inscrire à un championnat ou de disposer d’un terrain de pickleball pour se lancer. «À peu près tous les endroits s’y prêtent, du parking à la salle de gym», dit Hope Tolley. À condition de disposer d’une surface plate, d’un filet, d’une balle et d’une raquette (le prix tourne autour de 30$ canadiens).

Pour les mordus, les tournois ne manquent pas et à différents niveaux. Le premier événement international, le World Pickleball Games, se tiendra l’été prochain à l’Austin Pickle Ranch, à Austin, au Texas. Il devrait attirer des équipes de dizaines de pays. D’ici 2030, le pickleball comptera quelque 40 millions d’adeptes dans le monde. Sa popularité a ravivé l’intérêt pour d’autres sports de raquette: le padel, par exemple, inventé au Mexique à la fin des années 1960, sorte de synthèse du tennis et du squash, qui gagne en popularité en Europe et en Amérique du Sud.

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Illustration d'un robot pour l'article du magazine sur les douleurs articulaires.

La première fois, ce sera peut-être pendant le cours de yoga: depuis quand la posture du chien est-elle si difficile pour les poignets? Ou durant la partie de tennis ou de squash hebdomadaire, qui verra vos genoux hurler de douleur dès que vous pivotez. Est-ce des douleurs articulaires? Ou encore de l’arthrite? Sans doute, car non, ce n’est pas seulement un problème de «vieux». Elle se manifeste le plus souvent entre 40 et 60 ans.

La forme de loin la plus courante en est l’arthrose, ou ostéoarthrite, conséquence de décennies d’activités physiques qui usent le cartilage des articulations. Le cartilage est ce tissu caoutchouteux situé entre les os qui agit comme un amortisseur pour permettre un mouvement sans frottement. Après des années d’usure ou une blessure – une fracture ou une dislocation – ce «coussin» est susceptible de durcir et de se fissurer comme un élastique sec, causant une inflammation et une douleur à l’articulation (« arthrite » vient du grec arthro, «articulation», et itis, «inflammation»).

Deux tiers des personnes qui souffrent de douleurs articulaires recevront un diagnostic d’arthrose. Suivant une enquête nationale menée en 2022 par l’université du Michigan, c’était le cas de 30% des Américains âgés de 50 à 80 ans (8% des patients interrogés souffraient de polyarthrite rhumatoïde, une maladie auto-immune). Les femmes sont plus nombreuses à être touchées, pour des raisons qui restent obscures. L’Organisation mondiale de la santé estime que 528 millions de personnes dans le monde avaient de l’arthrose. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre devrait augmenter au cours de la prochaine décennie.

L’arthrose frappe surtout les genoux, les doigts, la base du pouce, le bas du dos et les hanches. On peut observer un gonflement ou une sensation de grincement dans l’articulation et certains sujets éprouveront une douleur suffisamment vive pour être réveillés la nuit. Et puis il y a la raideur, surtout le matin, assez fréquente, et encore la difficulté à ouvrir un bocal ou à se pencher.

Heureusement, de nouvelles solutions pourraient bien s’annoncer.

Comment soulager la douleur ?

Il est recommandé de maintenir un poids normal qui n’exerce pas une charge excessive sur les articulations. Perdre les kilos en trop réduit le risque d’arthrose. En traitement de première intention, on suggère le plus souvent de faire de l’exercice. Si vous n’êtes pas déjà actif, pratiquer un sport sans trop d’impact, comme la marche, le vélo ou la nage, est un excellent moyen de s’y mettre. L’exercice contribue à endiguer les raideurs et maintient une souplesse musculaire autour des articulations.

Le yoga soulage également, selon la Fondation Arthritis. Les spécialistes recommandent de consulter un physiothérapeute, qui vous apprendra certains mouvements pour améliorer la mobilité et augmenter la force musculaire pour soutenir les articulations touchées. Mais pour la majorité des patients, ces stratégies n’éliminent pas la douleur, qui est toutefois soulagée quand les symptômes sont légers à modérés.

Les analgésiques en vente libre comme l’ibuprofène ou le naxoprène soulagent la douleur et la raideur. Mais comme ils peuvent irriter l’estomac, ils ne constituent pas une solution durable. Un corticostéroïde par voie orale comme la prednisone a, hélas, des effets secondaires – prise de poids, sautes d’humeur et élévation de la pression sanguine – et ne peut lui non plus être utilisé que sur une courte période.

Les injections de cortisone offrent parfois un soulagement passager, mais deux études récentes (de l’université de Californie à San Francisco et de la Rosalind Franklin University of Medicine and Science à Chicago) ont révélé qu’elles pouvaient en réalité faire progresser l’arthrose.

Pour «lubrifier» une articulation, les médecins recommandent parfois l’injection d’acide hyaluronique comme agent de visco-supplémentation pour le cartilage atteint. Mais cela ne guérit pas de l’arthrose. Si l’injection soulage provisoirement la douleur et ralentit la progression de la maladie, comme l’a montré une étude décisive publiée l’an dernier dans le British Medical Journal, cette pratique présente peu d’avantages à long terme pour la majorité des patients, sinon aucun.

Autre traitement possible: le plasma riche en plaquettes. On y recourt depuis les années 1980 pour soigner des déchirures de tendons et des blessures articulaires. Le sang prélevé du sujet doit être traitée est enrichi de plaquettes, puis réinjecté. Ce traitement a été utilisé par certains athlètes – notamment Tiger Woods – pour soigner des blessures sportives. Son succès reste mitigé, selon l’American Journal of Sports Medicine, et il faudrait poursuivre les recherches pour en améliorer l’efficacité.

Jusqu’à présent, la mise en place d’une prothèse semble le seul traitement véritablement efficace contre l’arthrose, qu’il s’agisse du remplacement de la jointure d’un doigt, d’un genou ou d’une hanche. Tous les ans, des millions de personnes subissent cette intervention chirurgicale dans le monde. Seul inconvénient, la prothèse a une durée de vie de 15 à 20 ans. De nombreux médecins ne la recommandent pas à ceux qui ont moins de 60 ans.

Apprenez-en plus sur ces 38 choses sur l’arthrite, que les médecins veulent vous dire!

Gérer le problème: traitements et mode de vie

Dans le cas de Ben Bebenroth, fermier et chef cuisinier à Cleveland, en Ohio, aux États-Unis, les douleurs ont cessé quand on lui a remplacé le genou. Il souffrait d’arthrose depuis l’âge de 15 ans, à la suite d’un accident de snowboard qui lui avait abîmé le genou gauche. Pendant des années, il a compté sur l’alcool et les analgésiques en vente libre pour soulager ses douleurs, maintenir son mode de vie et rester actif. «J’ai géré la douleur comme ça pendant 25 ans», reconnaît l’ancien marine aujourd’hui âgé de 45 ans.

Hormis l’exercice et le maîtrise du poids, Ben a eu droit aux injections d’acide hyaluronique et de stéroïdes et a même subi trois arthroscopies (une opération parfois recommandée quand l’arthrose est la conséquence d’une blessure). Rien n’y faisait. Il a finalement accepté le remplacement total de son genou à 40 ans, un âge exceptionnellement précoce. «Quand les os commencent à être en contact, serrer les dents et supporter la douleur n’est plus possible», explique-t-il.

Ben n’ignore pas que son genou droit finira tôt ou tard par souffrir d’arthrite. C’est inévitable quand une articulation s’use au profit de celle, blessée, qui est épargnée. Mais le remplacement du genou gauche lui a permis de reprendre son travail avec enthousiasme et de retrouver le plaisir de la randonnée et du snowboard qu’il aime tant.

Il évite par ailleurs le sucre et l’alcool et a adopté un régime alimentaire riche en nutriments et en anti-inflammatoires comme le curcuma et le gingembre qu’il cultive dans sa ferme biologique où poussent les ingrédients qui entrent dans la composition des plats servis dans son restaurant. Il est démontré que les articulations profitent d’une alimentation qui fait la part belle au régime méditerranéen – poisson, fruits à coque, légumineuses, viande maigre et quantité de légumes à feuilles – aux vertus anti-inflammatoires.

«Le régime alimentaire est déterminant, dit Ben Bebenroth. Plus je restreins les aliments inflammatoires, mieux je me porte.» Les étirements, la méditation et les mouvements l’ont également aidé. «Ce mode de vie contribue à m’éloigner d’une forme de réactivité, celle où l’on se met en colère contre sa douleur et qui pousse à se soulager avec une friandise.»

Nouvel espoir

L’arthrose est un problème de santé si largement répandu qu’elle retient l’attention de nombreux chercheurs. À l’université de Duke, à Durham en Caroline du Nord, certains ont prévu de lancer des essais cliniques cette année sur un hydrogel fait de polymères pour remplacer le cartilage du genou.

Pour soigner l’arthrite, le recours aux cellules souches allogéniques (à partir des cellules du patient) semble prometteur. En 2018, des chercheurs de l’école de médecine de l’université Stanford, en Californie, ont réussi à isoler des cellules souches osseuses chez des adultes, une avancée importante en matière de régénération de cartilage.

«L’existence de cellules souches osseuses était connue depuis un moment, sans que nous en soyons vraiment sûrs, dit Charles Chan, professeur adjoint de chirurgie à Stanford. Pour les identifier, nous avons utilisé la technique du FACS, qui est comme une trieuse à bonbons. Cela nous a permis de distinguer le type de cellule en fonction de la protéine trouvée à sa surface. On en a trouvé une centaine.»

On a ensuite implanté les cellules dans des souris pour voir comment elles se différenciaient. Certaines se sont transformées en os.

Puis le professeur et ses collègues ont découvert qu’avec de nouvelles instructions, les cellules pourraient produire du cartilage neuf. Durant ces expériences, ils ont induit une microfracture en perçant un petit trou dans le tissu osseux. «Des cellules souches osseuses ont aussitôt formé un caillot de sang, explique Charles Chan. Livré à lui-même, il se transforme en tissu cicatriciel, que nous appelons fibrocartilage. Il agit comme une sorte de pansement, en maintenant tout en place. Mais ce tissu cicatriciel n’est pas aussi souple ou glissant que du cartilage régénéré.»

L’équipe de chercheurs voulait savoir ce qui se passerait s’ils modifiaient les signaux chimiques qui envoient des instructions aux cellules. «On voulait interrompre le processus de transformation des cellules en cartilage avant qu’elles ne se développent en os – les exhorter à finir leur boulot au stade de cartilage», explique M. Chan. Les composés chimiques auxquels l’équipe a eu recours pour cette expérience avaient obtenu les autorisations réglementaires pour d’autres applications, notamment le bévacizumab utilisé dans la prise en charge de différents cancers.

Et ça a marché. Durant cette expérience sur des souris de laboratoire, puis sur du tissu conjonctif humain perfusé à des souris, on est arrivé à un «beau morceau de cartilage», s’enthousiasme le professeur. «Il est résistant. Et pour les sujets, cela se traduit par une amélioration spectaculaire au niveau de la douleur et du mouvement.»

L’équipe collecte des fonds pour lancer des essais cliniques sur des humains et prévoit commencer avec des patients souffrant d’arthrose du pouce et des doigts. Si tout va bien, de nouveaux traitements injectables seront bientôt disponibles non seulement pour soulager les symptômes, mais pour soigner la maladie.

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Du nouveau dans le soulagement de la douleur

En Australie, le Melbourne Stem Cell Research Centre a mené plusieurs essais avec des cellules souches dérivées de tissu adipeux (la graisse) pour le traitement de l’arthrose. Des expériences similaires sont en cours en Italie et en Irlande. On mise sur les cellules souches mésenchymateuses (CSM) importantes dans la fabrication et la réparation du cartilage et des os. Elles semblent avoir de nombreux effets positifs, y compris pour calmer l’inflammation déclenchée par la réponse immunitaire de l’organisme et réduire la douleur névralgique.

«Les patients subissent une toute petite liposuccion», explique le chercheur principal Julien Freitag, spécialiste du système musculo-squelettique. Le tissu adipeux est ensuite transféré dans un laboratoire agréé où les CSM sont multipliées et injectées dans l’articulation du patient; une deuxième injection est administrée six mois plus tard.

«Si on ne sait pas encore très bien comment agit la magie curative des CSM, dit Julien Freitag, la recherche clinique que nous menons depuis neuf ans est extrêmement prometteuse.» Celle-ci, qui comprend un essai clinique aléatoire et les données recueillies auprès de patients, fait état d’une réduction de la douleur et d’une amélioration des fonctions articulaires. «Il y a un bénéfice notable pour les patients souffrant d’arthrose légère, modérée ou sévère.»

Comme d’autres centres de recherche s’intéressent de près à ces questions, on peut s’attendre à un traitement révolutionnaire d’ici 10 à 15 ans. S’il est sûr et efficace, comme c’est le cas jusqu’à présent dans les essais, des millions d’athlètes mis à l’écart du jeu pourront revenir sur le terrain ou tout simplement profiter un peu plus de la vie.

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Migration: un troupeau de gnous

Cela commence comme une scène des Souvenirs d’Afrique (Out of Africa). Le petit avion de brousse a laissé le Kilimandjaro derrière lui et survolé le vaste cratère du Ngorongoro. Nous voici au Serengeti en Tanzanie, dans la partie nord du parc national, non loin de la frontière kenyane. Nous n’avons pas encore foulé le sol que le safari a déjà commencé. Des troupeaux d’éléphants se baignent dans la rivière. On devine la présence des crocodiles, à demi enfoncés dans l’eau comme des échardes sous la peau. Sur la rive, des boules plus sombres que les rochers: les hippopotames. C’est magnifique, mais c’est un autre animal que l’on est venu observer ici: le gnou bleu. Avec ses pattes maigrelettes, sa robe gris-bleu, sa crinière à mèches folles et son long museau bossu qui lui donne un air buté, ce ruminant n’a pas la photogénie des Big Five, l’élite des safaris africains. Il vit en troupeaux d’une trentaine d’individus, mais d’immenses concentrations se créent lors de la grande migration annuelle des gnous autour du Serengeti.

«Le cycle commence au début de l’année dans le sud du Serengeti, puis se poursuit à l’ouest du parc national, puis au nord jusqu’au Masai Mara voisin (Kenya ), et enfin à l’est, pour revenir au sud. Et ainsi de suite chaque année», explique notre guide Erasto Macha, le plus capé du secteur. «Les gnous suivent la pluie, synonyme de prairies vertes à brouter. Ils restent dans le nord du Serengeti de mi-juillet à début octobre, mais c’est en août et septembre qu’on en voit le plus. Il y en a actuellement 1,5 million», estime-t-il.

La migration se déroulerait sans trop d’embûches si la Mara ne se dressait pas sur leur chemin. Cette rivière qui prend sa source dans la vallée du Grand Rift, côté Kenya, et se jette dans le lac Victoria, est la plus longue et la plus large des rivières du Serengeti. C’est surtout la plus périlleuse à franchir…

Safari chic au Sayari camp

Le Land Cruiser traverse une savane à acacias. Les animaux défilent comme à la parade: éléphants, girafes, phacochères, buffles, autruches, antilopes, damalisques… Dans l’eau, les crocodiles et les hippopotames sont déjà là. Dans les airs, les vautours. Tous les acteurs du drame sont en place. Bientôt une ligne noire se forme au bord de la rivière, sur la rive d’en face. L’attroupement grossit en un point, les gnous cherchent à traverser. Ils semblent hésiter. On les comprend: la rivière est peuplée de crocodiles et d’hippopotames. Il suffit qu’un gnou se décide à bouger pour que tout le groupe suive. «Leur meilleure stratégie est de traverser en ligne plutôt que de front: dans un groupe compact, les petits finiraient immanquablement écrasés dans la masse et noyés», observe Erasto.

Dans leur périple, les millions de gnous sont accompagnés de quelques centaines de milliers de zèbres. Ceux-ci, plus prudents, ne traversent jamais les premiers. «On pense qu’ils garderaient la mémoire des lieux dangereux, mais ce n’est qu’une théorie. Ce qui est vrai, c’est qu’ils se partagent l’herbe: les zèbres broutent le haut de l’herbe, les gnous le bas.» Le groupe de gnous massé au bord de la Mara hésite encore. Passera, passera pas? On prend les paris. Il faut parfois patienter plusieurs heures avant le dénouement. Et il arrive que les gnous, après avoir si longuement tergiversé, rebroussent chemin. C’est ce que font ceux-là. L’air penaud, ils se dispersent dans la brousse éclairée d’une lumière dorée, puis rougeoyante. Une défaite dans un paysage de gloire.

Les gnous se mettent en route pour traverser la rivière Mara.
Les gnous se mettent en route pour traverser la rivière Mara.

Nous rejoignons le Sayari Camp, premier camp permanent à s’installer dans le nord du Serengeti. Contrairement aux autres lodges, celui-ci est situé à quelques encablures de la rivière Mara. Pratique pour réagir rapidement lorsqu’une alerte de traversée de rivière est lancée… La décoration des lieux marie design sud-africain et artisanat tanzanien, distillant une subtile atmosphère safari chic. Les élégantes suites sont disposées de plain-pied dans la savane, donnant l’impression que des animaux peuvent faire irruption à tout moment. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des zèbres ou des gnous circuler entre les tentes. C’est pourquoi à la nuit tombée on ne peut sortir qu’escorté par un membre du personnel, prévenu au talkie-walkie. La nuit, la savane bruisse de mille sons. Dans son lit, on frissonne en entendant l’appel aigu de l’hyène. Lorsqu’on sort sur la terrasse, notre lampe torche attrape une multitude de points scintillants : les yeux des gnous.

Fauves en embuscade

À l’aube, nous partons prendre de la hauteur en montgolfière. Imitant le soleil, nous nous élevons lentement dans les airs. La nacelle frôle la cime des acacias, glisse en rase-mottes au-dessus des impalas, antilopes, zèbres… Le crachement du brûleur affole de grands troupeaux de gnous, qui partent au galop dans l’immense plaine vert-jaune. Dans quelques semaines, ils auront rejoint le Masai Mara, dont on aperçoit les collines au loin.

La course boiteuse des hyènes contraste avec les sauts graciles des ourébis (antilopes naines), les ballerines de la savane. Vu du ciel, le spectacle de la vie sauvage évoque un paradis terrestre, mais les squelettes d’animaux qui jonchent le sol racontent une autre histoire, celle de la lutte permanente pour la survie. Ici, tout est chasse et prédation.

Voici justement une lionne tapie dans un creux du sol, parmi les buissons. Inconscients du danger, des gnous broutent à quelques dizaines de mètres. Un zèbre, plus attentif, a repéré le fauve et reste aux aguets, prêt à détaler. L’affût de la lionne s’éternise. Qu’attend-elle? Le temps des animaux n’est pas le nôtre.

La vie du Serengeti jaillit où que l’on tourne la tête. Au bord de la rivière Mara, un groupe de mangoustes jouent à saute-mouton sur les rochers. Des girafes massaïs, les pieds dans l’eau, grignotent des feuilles d’acacia avec l’air de duchesses empruntées, fardées de blanc. On les dirait comme embarrassées par leur taille. «Elles voient le danger avant les autres, ce que les zèbres ont compris», note Erasto. Plus loin, voici un groupe d’hippopotames mafflus, aux yeux globuleux. Ne nous fions pas à leur apparence débonnaire, ces animaux territoriaux chargent sans sommation, faisant près de 500 morts par an en Afrique, bien plus que tous les fauves réunis. Deux adolescents se querellent en grognant, ouvrant grand des gueules aux crocs impressionnants.

Suspense sur la rivière

La surprise survient ailleurs. Tandis que nous observons un groupe d’impalas, l’un d’eux émet un sifflement vif. «Quelque chose l’a mis en alerte, mais ce n’est pas nous», avance Erasto. D’un seul homme, nous tournons la tête: couché sur la branche d’un arbre, dissimulé par le feuillage, un léopard nous observe. Sa queue qui dépasse nonchalamment du feuillage trahit sa présence. Sans l’avertissement de l’impala, nous ne l’aurions jamais vu. Bientôt, il se meut dans son superbe pelage tacheté pour grimper dans les hautes branches de l’arbre. Impérial, il nous fixe de ses yeux topaze. Le léopard a l’habitude de fondre sur sa proie (généralement une antilope ou un impala) d’un seul bond, et est assez puissant pour emporter celle-ci dans un arbre, empêchant que d’autres carnivores s’en emparent. Ce léopard attendra la nuit pour attaquer. Ses yeux et sa patience le lui permettent.

Les safaris commencent au petit matin, car c’est à cette heure que les animaux sont le plus actifs. Le Land Cruiser traverse la savane dans l’air frais, sous un ciel parsemé de nuages de ouate rose. Enveloppé d’une couverture, on observe des lionceaux jouer sous l’œil de leur mère. Ils disparaissent bientôt dans les hautes herbes que l’on aurait jurées sans danger une minute plus tôt. «Les gnous vont traverser.» Cette fois-ci, Erasto est catégorique. Son flair affûté par des années d’expérience le trompe rarement. Et bientôt sous nos yeux, une scène de film apparaît.

Dans la lumière nette et rasante, des centaines, des milliers de gnous piétinent sur la berge de la rivière Mara. Devant eux, les 100 mètres les plus périlleux de leur vie. Sous la pression du groupe, l’un d’eux se décide à traverser, entraînant tous les autres. Plus rien ne peut alors arrêter l’hémorragie. La pression du groupe empêche tout retour en arrière. Les gnous sautent dans la rivière et la traversent dans de grandes gerbes d’eau. C’est une armée noire et inquiète, une avalanche de cornes sur la rivière Mara.

Une poignée de crocodiles se tient en embuscade, sans compter les hippopotames qui gardent jalousement leur territoire. Les petits gnous, plus faibles, sont les proies les plus faciles, mais la masse de pattes en mouvement rend l’attaque ardue. Un crocodile avance lentement puis se propulse en un éclair, mais sa mâchoire rate sa cible de peu.

Arrivés de l’autre côté, les gnous remontent sur le talus, ruisselants. Un jeune est isolé, à quelques mètres derrière eux. Les crocodiles se rapprochent… Les yeux enfoncés dans les jumelles, on retient son souffle… Le safari devient un thriller, un théâtre cruel et fascinant où la mort se joue devant nous.

Le petit gnou aura la vie sauve, de justesse, mais on se rappelle ce gnou aux flancs lacérés, aperçu la veille: «Une attaque de crocodile», avait diagnostiqué Erasto. «Une hyène l’achèvera quand il sera trop affaibli pour courir.»
Pourtant le plus grand danger des gnous reste la noyade. La Mara charrie parfois des centaines de cadavres. «Rien qu’en quinze minutes, 3000 à 4000 gnous sont passés», calcule notre guide.

Les gnous noyés font le régal des charognards. Le cou nu, enveloppés de leur manteau sinistre, les vautours de Rüppell sont perchés sur les branches d’un arbre mort. Ils semblent écouter les conseils funèbres d’un marabout goitreux, qui va et vient au pied de l’arbre, la tête dans les épaules. L’odeur de charogne est épouvantable, mais ces fossoyeurs ont un rôle capital dans l’écosystème. En éliminant les carcasses, ils contribuent à éviter la transmission de maladies et la prolifération de nuisibles. C’est grâce à leur travail de nettoyage que l’équilibre écologique de la savane est préservé.

La voiture est stationnée sous un bouquet d’arbres parmi les impalas et nous prenons le petit déjeuner sur le capot en contemplant le vol coloré des rolliers. Le soleil a repeint le Serengeti de couleurs chaudes. Un petit zèbre rouquin câline sa mère. Sans un bruit, des éléphants en file indienne traversent le décor. Les éléphanteaux jouent comiquement avec leur trompe. Ainsi va la vie sauvage, où l’on passe de la peur à l’attendrissement comme on passe du rire aux larmes.

Sur le territoire du lion

Le soleil décline pour notre ultime safari. Pour la première fois, nous sommes à pied. Un ranger armé d’une carabine, calibre 458 Winchester, nous accompagne. C’est une chance car, simple bipède sans crocs ni griffes, nous sommes plus vulnérables qu’un bébé antilope. Nous cheminons prudemment, en silence, dans une savane étrangement déserte. Tous les animaux ont fui devant nous.

Soudain, Erasto se fige. «Derrière le rocher, à 30 mètres…», murmure-t-il. Il nous faut plusieurs secondes pour apercevoir la crinière d’un lion dépassant d’un bloc de granit.

Frisson… Surtout, ne pas courir, ce serait montrer qu’on est une proie. De toute façon, ici tout est plus rapide que nous. «Restons groupés et éloignons-nous doucement…» Le lion, qui a sorti sa tête, nous suit du regard. À quoi pense-t-il? «On ne sait jamais ce qui est arrivé à un animal une demi-heure avant. Il a pu manger une proie, faire une mauvaise rencontre, se blesser», commente Erasto à voix basse.

Le soir avant le dîner, comme c’est la coutume au lodge, on raconte sa journée devant un grand feu de camp. Tel un Tartarin de Tarascon, on s’entend parler de léopards perchés, de lions en embuscade et d’attaques de crocodiles. Sauf que tout est vrai. Le ciel du Serengeti en est témoin.

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© 2022, Le Figaro Magazine. Tiré de «En Tanzanie, la grande épopée de la migration des gnous», par Vincent Noyoux, Le Figaro Magazine (10 octobre 2022). lefigaro.fr

La couverture du magazine Sélection du mois d'avril.

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  • Gens d’ici: Valérie Simard, son détox vestimentaire et sa garde-robe écolo. 
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  • Drame vécu: alors que la capitale soudanaise sombre dans le chaos, deux jeunes hommes, chauffeurs de taxis, se lancent dans l’action.
  • La condamnation d’une mère: après la mort de ses quatre enfants, Kathleen Folbigg est inculpée de meurtre. Vingt ans plus tard, la science lève le voile sur l’affaire.

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Un plan rapproché d'un verre de bière.

Chaque année, à la mi-septembre, le maire de Munich ouvre le premier fût de l’Oktoberfest dans la plus ancienne tente du festival, la Schottenhamel-Festhalle. Entouré d’une foule en liesse et d’une fanfare, il clame «c’est ouvert», O’zapft is!, en dialecte bavarois. Commence alors la fête annuelle de la bière.

Rien d’étonnant à ce qu’elle attire des foules immenses : après l’eau et le thé, la bière est la boisson la plus consommée dans le monde. Des archéologues ont même avancé que c’était la bière et non le pain qui avait mis en branle l’agriculture, base de notre civilisation.

Issu de la fermentation du malt d’orge sous l’action de levures et aromatisé au houblon, fleur conique d’une vivace grimpante, ce précieux liquide a beaucoup changé depuis son apparition en Mésopotamie, il y a quelque 12 000 ans. La bière était alors épaisse, grumeleuse et parfumée au sirop de datte plutôt qu’au houblon.

Aujourd’hui, il existe plus de 100 genres de bières allant de la pale lager aux sombres stouts et porters en passant par les bières hybrides ou de spécialité, sans compter les infusions uniques des brasseries expérimentales comme le stout laiteux et fortement alcoolisé infusé aux céréales Count Chokula de la Black Bottle Brewery du Colorado, ni les variantes internationales comme les lagers de riz Snow (la plus vendue en Chine), Asahi au Japon et Beerlao, la préférée des Laotiens.

Mais rassurez-vous, il suffit de savoir qu’il y a deux grands types de bière: la lager et l’ale. Les lagers produites industriellement comme les Budweiser, Corona et Michelob Ultra tiennent 87% du marché américain. Certaines lagers canadiennes sont célèbres, notamment la Molson Canadian et la Labatt Bleue, et les marques européennes Heineken et Carlsberg ont conquis le monde. Elles font toutes appel à un procédé de fermentation plus long, à température plus basse, qui leur donne un goût frais et léger. Les ales comme l’India Pale Ale (IPA) houblonnée et la célèbre Guinness irlandaise doivent fermenter moins longtemps, mais à plus haute température pour dégager leurs parfums aromatiques ou fruités.

Plusieurs pintes et verres de bière.

Préparer sa propre bière

Cette étourdissante variété n’empêche pas les passionnés de brasser leur propre nectar. D’après l’association américaine des brasseurs amateurs, il y a plus de 1,1 million d’adeptes de la zymologie – étude et pratique des techniques de fermentation – aux États-Unis. Les ventes du matériel requis ont monté en flèche pendant la pandémie, mais la pratique existait bien avant sa légalisation aux États-Unis en 1978 (par le président Jimmy Carter qui, ironie du sort, détestait tellement l’alcool qu’il l’a banni sous toutes ses formes à la Maison-Blanche pendant son mandat). Aujourd’hui, brasser une bière chez soi pour sa propre consommation est légal dans beaucoup de pays dont le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie, Singapour, l’Irlande et la Hongrie.

Quant à la bière dite sans alcool parce qu’elle en contient au plus 0,5%, sa part du marché mondial est encore faible, mais elle a de plus en plus d’amateurs à mesure qu’on prend conscience des effets nocifs de l’alcool sur la santé. Plus tôt cette année, le Canada a ramené à deux verres par semaine sa recommandation officielle sur la consommation à faible risque, qui était de 10 verres par semaine pour les femmes et de 15 pour les hommes.

Ceux qui veulent réduire leur consommation d’alcool peuvent choisir les versions sans alcool de Budweiser, Heineken, Corona ou Coors. Vous voulez une bière moins banale? Certains brasseurs font seulement de la bière sans alcool. L’Athletic Brewery du Connecticut, par exemple, brasse une IPA hypocalorique et désalcoolisée.

Les amateurs qui fréquenteront les festivals de bière ce mois-ci y trouveront une variété infiniment plus grande que les participants à la première Oktoberfest qui s’étaient massés le long des rues de Munich pour célébrer le mariage du prince héritier Louis de Bavière en octobre 1810. Depuis, le festival a été avancé au mois de septembre (afin de jouir de plus longues journées), mais l’intérêt mondial suscité par la bière qui y coule à flots prouve que certaines choses ne changent pas. Prost!

Des clubs de brasseurs amateurs ont surgi un peu partout au Canada, de Labrador City à Victoria en passant par Montréal, Kitchener et Regina. La Journée canadienne du brassage amateur, lancée par l’Association canadienne des brasseurs amateurs en 2019, se célèbre au début de juin.

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Une fourchette et un couteau sur un fond rose.

Cesser de manger de la viande n’est pas une mince affaire. En fait, seulement 8% de la population mondiale est végétarienne ou végétalienne. Une solution plus réaliste s’offre au reste de la population: éviter de manger de la viande un jour par semaine. C’est pourquoi, en 2003, le Johns Hopkins Center for a Livable Future a lancé une campagne intitulée «Meatless Monday». Dans l’optique d’encourager davantage d’Américains à réduire leur consommation de viande, il leur avait proposé de dédier la première journée de la semaine de travail au végétarisme. Si vous hésitez quant à la pertinence d’une telle proposition, les bienfaits environnementaux, financiers et sur la santé des lundis sans viande pourraient vous convaincre de vous joindre au mouvement.

Découvrez nos meilleures recettes sans viande à goûter une fois dans sa vie!

Qu’entend-on par «sans viande»?

Une diète sans viande implique des repas qui ne contiennent aucune chair animale, que ce soit du bœuf, du porc, du poulet ou de la dinde. Toutefois, selon la spécialiste de santé publique Wendy Bazilian, il n’existe «aucune définition réglementée» pour décrire une diète sans viande. Si certaines personnes utilisent ces termes pour indiquer qu’elles ne consomment pas de bœuf et de volaille, d’autres excluent aussi le poisson, les œufs et les produits laitiers dans leur diète sans viande.

Vous ne devriez pas être découragés par les nombreuses déclinaisons du végétarisme pour autant, avertit la Dre Bazilian, soutenant que les «lundis sans viande peuvent être inclusifs». Éviter de manger de la viande une journée par semaine peut avoir un grand impact sur votre santé, votre portefeuille et la planète. «Même si vous arrêtez de manger de la viande seulement une journée par semaine, l’impact peut être considérable sur toute une vie, constate la Dre Bazilian. Cela équivaut à 52 jours en une année, à 104 jours en deux ans et à 156 jours en trois ans. Ça s’additionne.»

Si vous souhaitez devenir végétarien, renseignez-vous d’abord sur ces 13 réactions inusitées du corps quand vous changez votre alimentation.

Pourquoi le lundi?

Les origines du programme «Meatless Monday» remontent à la Première Guerre mondiale, explique Lauren Olsen, experte en zéro déchet pour l’organisme World Centric. Puisque des ressources comme la viande étaient disponibles en quantité limitée pendant le conflit, on encourageait les Américains à consommer des plats sans viande pour éviter le rationnement. L’appellation «Meatless Monday» était une «façon accrocheuse et mémorable de leur proposer d’être végétariens un jour par semaine», ajoute la Dre Bazilian.

De plus, des recherches ont démontré que le lundi était le meilleur moment de la semaine pour essayer quelque chose de nouveau. Les gens sont généralement plus motivés au début de la semaine de travail et, de surcroît, plus susceptibles de conserver de bonnes habitudes de vie lorsqu’elles sont adoptées le lundi, suggèrent certaines études. De plus, l’agréable sonorité de l’appellation «Meatless Monday» la rend presque impossible à oublier puisqu’elle «se dit facilement», estime le président et fondateur de la compagnie de hamburger végétarien Before the Butcher, Danny O’Malley.

Cela ne signifie pas pour autant que vous devriez cesser de consommer de la viande que les lundis. La Dre Bazilian suggère de transformer le «Taco Tuesday» [mardi tacos] en journée végétarienne, ou encore d’essayer le «Veggie Wednesday» [mercredi légumes]. Ultimement, adapter cette initiative selon votre mode de vie augmente vos chances d’y rester fidèle à long terme.

Combien de vies animales seraient sauvées par cette initiative?

Si tous les Américains cessaient de manger de la viande ne serait-ce qu’une journée par semaine pendant un an, les bienfaits pour l’environnement seraient nombreux. Selon le site spécialisé Counting Animals, cela permettrait à chaque habitant du pays de l’oncle Sam de sauver en moyenne 3,5 animaux par an. Ces quelque 1,4 milliard de vies animales épargnées annuellement permettraient de réduire énormément les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis. Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), ces émissions équivaudraient à celles de 10 milliards de téléphones intelligents rechargés.

Essayez ensuite ces 25 recettes savoureuses, parfaites pour les lundis sans viande!

Quels seraient les autres bienfaits de cette initiative pour l’environnement?

Fait cocasse: presque 6500 litres d’eau sont nécessaires pour produire 453 grammes de bœuf ー une quantité dérisoire comparée aux 147 litres d’eau requis pour produire la même quantité de légumes. En adoptant une initiative telle que le «Meatless Monday», les Américains pourraient épargner annuellement près de 3,8 milliards de litres d’eau. Cela leur permettrait également de sauver environ 265 millions de litres d’essence, ce qui suffirait pour remplir le réservoir de toutes les voitures au Canada et au Mexique. Finalement, cette mesure contribuerait à la conservation de plus de 12 000 kilomètres carrés de territoire ー une zone plus de deux fois plus grande que l’Île-du-Prince-Édouard.

Quel serait l’impact de cette habitude sur votre santé?

Substituer la viande par des mets végétaux forts en nutriments comme les fruits, les légumes, les légumineuses et les noix augmente la quantité de «vitamines, minéraux, fibres et phytochimiques dans votre alimentation», explique la Dre Bazilian. Parmi les avantages liés à la réduction de consommation de viande, on note des bienfaits pour la peau, le système digestif, l’énergie et le système immunitaire.

Il existe aussi plusieurs bénéfices à long terme liés à une consommation plus parcimonieuse de la viande, tels qu’une amélioration de la santé rénale et une diminution du risque d’obésité et de diabète de type 2. Par ailleurs, une étude de l’université de Harvard publiée dans le Archives of Internal Medecine suggère que les gens consommant beaucoup de viande ont une espérance de vie réduite et ont plus de chance de périr en raison du cancer ou de maladies du cœur.

La Dre Bazilian met d’ailleurs en garde les personnes tentées de remplacer la viande par des produits comme le Impossible Burger ou le Beyond Meat, puisque ceux-ci ne contiennent pas autant de nutriments que des mets végétaux comme les noix et les légumineuses.

Vous ne savez pas par quoi remplacer la viande? Voici 12 substituts à base de plantes qu’il faut connaître pour vos futures recettes.

Combien d’argent pourriez-vous sauver en vous tournant vers les produits alimentaires végétaux?

Le «Meatless Monday» n’est «pas seulement bon pour votre corps, mais aussi pour votre portefeuille», note la conseillère financière Ana Gonzalez Ribeiro. La viande est généralement plus dispendieuse que des alternatives comme les légumineuses ou le soya en raison du territoire, de l’engrais et de la transportation nécessaires pour élever du bétail et en faire la distribution. Par exemple, au Canada, un kilogramme de bœuf coûte environ 18,42$, tandis que la même quantité de poulet est vendue approximativement 15,13$. Le prix des fruits et légumes, en contrepartie, se situe généralement entre 3,00$ et 5,00$ le kilogramme. Ces économies peuvent s’additionner et permettre aux consommateurs d’économiser plusieurs centaines de dollars par année, selon Mme Ribeiro. Évidemment, choisir des produits biologiques peut légèrement gonfler la facture d’épicerie. C’est pourquoi il est important de magasiner de façon intelligente.

En résumé

En mettant de côté les bienfaits financiers, environnementaux et pour la santé d’une consommation réduite de viande, cette initiative vous permettrait de découvrir plus de plats à base de plantes, souligne Lauren Olsen. Ultimement, l’objectif est de trouver des façons créatives d’améliorer votre santé et de réduire votre empreinte écologique. Il existe de nombreuses «alternatives savoureuses et rassasiantes dont vous ne vous lasserez pas», et pas seulement parce «qu’elles sont meilleures d’un point de vue nutritif», conclut la Dre Bazilian.

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