Les loisirs étant moins nombreux qu’ils l’ont déjà été (pandémie oblige), le temps libre, lui, s’étire de façon vertigineuse. Une idée pour le meubler: (re)voir les 23 films du Marvel Cinematic Universe (MCU). Mais attention: pas par ordre de sortie, mais par ordre chronologique des événements. Bien sûr, l’ordre en question peut varier légèrement selon la compréhension de chacun, mais pour avoir mené l’expérience, celui-ci rend plus clair le «grand plan» des phases 1, 2 et 3 regroupées sous le chapeau «The Infinity Saga» (le fil conducteur en étant la quête des Pierres d’Infinité par le terrible Thanos). Alors, on se lance? Après tout, on ne parle que d’environ 49 heures! À noter que tous les titres sont disponibles sur Disney + et en VSD. Sur Disney+, vous retrouverez également Flora et Ulysse, tiré d’une histoire de Kate DiCamillo.
01. Captain America: The First Avenger de Joe Johnston (2011)
Tout commence en 1943. En pleine Deuxième Guerre mondiale, la science transforme le malingre Steve Rodgers (Chris Evans) en surhomme. Captain America est né. Sa force, son patriotisme et son sens de la justice, de même que son copain Bucky Barnes (Sebastian Stan), vont permettre de mettre à bas la malfaisante organisation nazie HYDRA et son chef Red Skull. Tout va bien jusqu’à ce que plus rien n’aille: Cap s’écrase dans l’Arctique. Il émerge de son hibernation quelque 70 ans plus tard. Bienvenue (ou pas) au 21e siècle!
02. Captain Marvel d’Anna Boden et Ryan Fleck (2019)
En termes de dates de sortie, le MCU a attendu plus d’une décennie avant de confier le rôle-titre d’une de ses superproductions à une superhéroïne. Et le choix s’est naturellement porté sur la toute-puissante Captain Marvel (Brie Larson), Carol Denvers au civil… et dans l’armée, puisqu’elle est pilote dans la U.S. Air Force. Mais elle est bien plus que cela. Elle en prend conscience dans ce long métrage qui se déroule dans les années 90 et met aussi en vedette Nick Fury (Samuel L. Jackson, rajeuni pour l’occasion).
Savez-vous que Seattle est le Temple de la renommée de la science-fiction? C’est pour cela qu’elle fait partie des petites villes américaines étrangement connues.
03. Iron Man de Jon Favreau (2008)
C’est le film qui a tout changé. Celui qui a fait la preuve que les moyens technologiques étaient maintenant là pour créer des films de superhéros «réalistes». Celui qui fait comprendre que le public potentiel était plus vaste que celui des seuls fanboys. Et celui qui a permis la résurrection de Robert Downey Jr. à l’écran, lui dont les frasques et les abus faisaient les manchettes bien plus souvent que le travail. Opération réussie, l’acteur fait flèche de tout bois dans la peau de Tony Stark et sous l’armure d’Iron Man.
04. Iron Man 2 de Jon Favreau (2010)
Et là, déjà, on a eu peur. En termes de dates de sortie, ce film est le troisième chaînon du MCU, il arrivait après le plus ou moins réussi The Incredible Hulk (voir capsule plus bas)… et il est considéré comme le plus faible maillon de la trilogie «iron-manienne».
Mais, consommé en ordre chronologique d’événements, ce long métrage permet d’ajouter de la substance au «grand plan» des Studios Marvel, alors à peine esquissé à l’écran. On commence ici à le voir.
05. The Incredible Hulk de Louis Leterrier (2008)
Maintenant qu’on a vu son nom dans le générique de la série Lupin, on aime le réalisateur français Louis Leterrier. Mais une décennie plus tôt, ses premiers pas à Hollywood avec The Incredible Hulk, où Bruce Banner était incarné par Edward Norton, n’ont pas été couronnés de succès. Il faut dire que le scénario, remanié (pour le meilleur ou pour le pire, on l’ignore) par l’acteur, est d’un vide sidéral. De plus, incarner ce personnage peu attachant exige un charisme extrême. Qui ne sera trouvé qu’avec Mark Ruffalo.
Vous serez surpris d’apprendre que The Incredible Hulk fait partie des films cultes qui ont été tournés au Canada.
06. Thor de Kenneth Branagh (2011)
La force de Thor, c’est Chris Hemsworth: qui mieux que ce géant blond aurait pu interpréter le dieu du tonnerre? L’autre force du film, c’est Tom Hiddleston: impossible aujourd’hui d’imaginer quelqu’un d’autre en malicieux et Loki. Le long métrage est pourtant l’un des plus mal-aimés: Kenneth Branagh y a apposé sa signature, en faisant une tragédie quasi shakespearienne sur le thème des relations père-fils. Ça n’a pas passé. Pas plus que l’humour décalé du scénario. Mais ce n’est quand même pas un coup de marteau dans l’eau!
07. The Avengers de Joss Whedon (2012)
Les principaux Avengers avaient eu leur long métrage, ils étaient prêts à être regroupés dans un blockbuster… qui pouvait s’écraser sous son propre poids. Ou qui pouvait propulser le MCU vers le haut. Le film de Joss Whedon a rempli les espoirs et tenu plus que ses promesses. Donner une place à chacun, faire se croiser les arcs dramatiques de chacun de ces personnages plus grands que nature – auxquels s’ajoutent Black Widow (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner) de façon à ce que tout et tous se tiennent, exigeait un talent d’orfèvre.
08. Iron Man 3 de Shane Black (2013)
Suivre The Avengers, qui donnait une direction claire au grand plan du MCU, était une mission ardue. Pour éviter les comparaisons, on a décidé, ô crime de lèse-superhéros!, de se moquer ici dudit plan! Un humour – à (com)prendre au second degré – qui a déplu sur le coup. Ce long métrage aux très nombreux rebondissements et revirements est pourtant, surprise, l’un de ceux qui a le mieux «vieilli» et qui profite le mieux d’un visionnement en ordre chronologique d’événements.
09. Thor: The Dark World d’Alan Taylor (2013)
Même s’il s’y passe de grands drames (la mort d’une mère, le refus d’un trône, la disparition d’un frangin), ce deuxième Thor est propulsé (si peu) par un scénario mou. Mais interdit de le sauter: il est celui qui sort grand gagnant du visionnement dans l’ordre proposé ici, grâce auquel il prend sa place dans le MCU – telle une Pierre d’Infinité sur le gant de Thanos (comparaison que tout spectateur rendu à ce film peut maintenant comprendre). Peut-être faut-il le voir comme une pause avant le crescendo enivrant qui suit.
10. Captain America: The Winter Soldier d’Anthony et Joe Russo (2014)
Parfois considéré comme le meilleur volet de la saga MCU, ce long métrage retrouve Cap en pleine crise existentielle. Il a de la difficulté à s’adapter au monde contemporain qui est désormais le sien.
Mais le passé revient le hanter: les forces d’HYDRA (les méchants d’autrefois) ont infiltré le SHIELD (les gentils d’aujourd’hui). Et ils ont un atout caché: Bucky, le frère d’arme et ami de Steve Rogers, ressuscité des «morts». À ne surtout pas rater la scène post-générique, la plus touchante de toutes.
11. Guardians of the Galaxy de James Gunn (2014)
Entrée du 3e Chris du MCU: après Chris Evans en Captain America et Chris Hemsworth en Thor, Chris Pratt se glisse dans la peau de Peter Quill/Star-Lord, Terrien devenu mercenaire de l’espace, moins adroit qu’il ne le croit, et qui se retrouve avec une équipe de hors-la-loi déracinés comme lui. Ils s’improvisent «Gardiens de la galaxie» après une mission qui tourne mal. Et c’est le début d’un délire déjanté en action, en humour… et en musique. Un des plus surprenants films de la franchise.
12. Guardians of the Galaxy VOL. 2 de James Gunn (2017)
Si Thor explorait beaucoup les relations père-fils, ce deuxième volet des aventures de Peter Quill et ses joyeux compagnons utilise cette posologie en triple sinon quadruple dose. Peter retrouve son véritable père et s’éloigne/se rapproche de son père adoptif. Nebula, elle, décide qu’elle va trucider le sien, le terrible Thanos. Et puis il y a Drax, père toujours en deuil de sa famille. Et bien sûr Rocket Racoon, maintenant en charge d’un Groot ressuscité format bébé. C’est sympathique et drôle. Et, dans le contexte de cette bande de rigolos, étonnamment émouvant.
13. Avengers: Age of Ultron de Joss Whedon (2015)
Après la grande réussite que fut The Avengers, on attendait monts et merveilles de ce deuxième volet, écrit et réalisé par le même Joss Whedon. Se prenant extrêmement au sérieux, ce long métrage bruyant, violent et au scénario alambiqué a plutôt causé la déception. Mais c’est l’occasion de faire entrer la Sorcière rouge (Elizabeth Olsen) dans le MCU et d’assister à la «naissance» de Vision (Paul Bettany)… grâce à une quatrième Pierre d’Infinité. Car, oui, la collecte se poursuit.
14. Ant-Man de Peyton Reed (2015)
Une bouffée d’air frais après le sombre Ultron. Un long métrage attendu avec une brique et un fanal, parce que le très aimé Edgar Wright qui devait le réaliser a pris la porte. Et parce que, tsé, un superhéros de la taille d’une fourmi, ça manquait un ti-peu d’envergure. Erreur sur toute la ligne. Une réussite, que ce film souriant porté par l’immense charisme de Paul Rudd en Scott Lang, cambrioleur à la petite semaine qui devient Ant-Man lorsqu’il enfile la combinaison «miniaturisante» inventée par le docteur Pym.
15. Captain America: Civil War d’Anthony et Joe Russo (2016)
Des questions sérieuses sont abordées par ce long métrage lourd où l’ONU, témoin des victimes collatérales (indéniablement nombreuses) des combats pour la justice (mais quand même…) menés par les superhéros, veut légiférer leurs actions. Les uns sont pour, les autres contre. Et voici que nos Avengers se divisent en deux clans, l’un mené par Captain America et l’autre, par Iron Man. C’est pesant, pas drôle et pas crédible. Mais on y voit entre autres l’apparition de Spider-Man (Tom Holland) et de Black Panther (Chadwick Boseman).
À noter: c’est ici que pourrait s’installer Black Widow de Cate Shortland. Repoussé deux fois à cause de la pandémie, ce film sortira finalement le 7 mai. On y retrouve Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), seule après le clash des titans survenu dans Civil War, confrontée à son passé en mettant à jour une terrible conspiration.
Pensez à garder vos produits dérivés Marvel, ils pourraient valoir une petite fortune!
16. Spider-Man: Homecoming de Jon Watts (2017)
Peter Parker faisait une apparition en Spider-Man dans Civil War et déjà, on avait pu sentir le vent de jeunesse et d’insouciance que Tom Holland insufflait au personnage dont ce serait la troisième déclinaison au grand écran en moins de 20 ans. Il entre de plain-pied dans le MCU dans film qui, heureusement, ne relate pas encore une fois les origines de Spidey et qui, si le scénario n’est pas d’une grande originalité, offre un revirement formidable à mi-chemin. Et puis, il y a ce lien beau et fort qui se crée entre Peter et Tony Stark.
17. Black Panther de Ryan Coogler (2018)
Le monde a applaudi, avec raison et avec cœur, à la sortie de cette première superproduction Marvel mettant en scène une magnifique distribution afro-américaine où les femmes fortes sont très présentes. La raison d’être de ce film va beaucoup plus loin que le seul divertissement. Mais une fois la liesse passée, apparaissent la minceur du scénario et la maladresse des scènes d’action. Et puis, il est difficile d’y regarder Chadwick Boseman, si beau, si bon et si charismatique, dont le décès est survenu en août 2020. La peine balaie encore beaucoup du reste.
18. Doctor Strange de Scott Derrickson (2016)
Sur le plan visuel (pensez Inception, au cube), le MCU atteint ici des sommets. Ce n’est pas le seul atout de ce film, puisqu’il présente Doctor Strange, dont l’identité au civil est… Doctor Strange, Stephen de son prénom. L’interprète idéal pour l’incarner aurait été Benedict Cumberbatch. Ça tombe bien, c’est lui qui se glisse dans la peau de ce chirurgien – dont les doigts font des miracles – qui, à la suite d’un accident, perd l’usage de ses mains. Mais il gagne une autre magie (qui lui permet d’accéder à d’autres réalités)… et une puissante Pierre d’Infinité.
19. Thor: Ragnarok de Taika Waititi (2017)
Ce 3e passage dans l’univers de Thor est celui qui assume (enfin!) son traitement dans le MCU: l’humour sera dorénavant la couleur de cette franchise, et il sera assumé. Et, grâce au réalisateur Taika Waititi, il sera aussi éclaté, coloré, déjanté.
Quand on aime le Thor original (pré-MCU, donc), ça surprend. Mais ça marche! D’autant qu’au royaume des dieux s’imposent ici des déesses et des femmes qui, peu importe le côté de la Force (genre) qu’elles ont adopté, sont, justement, fortes. Ce qui n’empêche pas la menace que représente Thanos de se faire plus présente.
20. Avengers: Infinity War d’Anthony et Joe Russo (2018)
Et voilà! Thanos, dont la menace plane sur le destin de l’humanité-version-MCU, sort officiellement de l’ombre. Le Titan monstrueux (Josh Brolin et des tonnes d’effets spéciaux), portant un gant orné des Pierre d’Infinité collectées à prix fort au fil des films, est maintenant prêt à faire disparaître la moitié des êtres vivants dans la galaxie en un claquement de doigts. Le Snap. Ou le Blip. C’est son grand plan et, ce n’est pas un secret, il y parvient en conclusion de ce long métrage épique. La moitié des êtres vivants disparaît. Donc, la moitié des Avengers…
21. Ant-Man and the Wasp de Peyton Reed (2018)
La douche froide que cette deuxième apparition du sympathique Scott Lang: à l’excitation d’Infinity War succède un gros «bof»… qui est toutefois nécessaire. Car les fans – auxquels on ne peut rien cacher – l’ont remarqué: Ant-Man ne prend pas part au grand combat contre Thanos.
Où était-il?! Saut de fourmi vers le passé afin de le découvrir, dans cette histoire où l’effet de surprise réservée par le long métrage inaugural n’est plus là et qui n’arrive à rien présenter de nouveau – si ce n’est la fabuleuse Michelle Pfeiffer. On ne peut lever le nez là-dessus!
22. Avengers: Endgame d’Anthony et Joe Russo (2019)
Cinq ans après les événements survenus dans Infinity War, les Avengers restants ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Mais ils retrouvent espoir grâce à Ant-Man qui propose de retourner dans le passé pour y démolir Thanos avant qu’il n’ait la chance de faire le Snap. Encore une fois, le combat sera épique, mais il y a plus: le grand plan amorcé avec Captain America: The First Avenger devient limpide. Deux boucles sont ainsi bouclées de façon émouvante et convaincante, et pas seulement parce que certains acteurs avaient annoncé leur désir de passer à autre chose.
23. Spider-Man: Far from Home de Jon Watts (2019)
Nombreux sont ceux qui auraient clos la Phase 3 du MCU et The Infinity Saga avec le film précédant. Le retour de Spider-Man, même avec le charme adolescent de Tom Holland, ne faisait pas l’unanimité. Le long métrage s’est avéré d’un cru très moyen, mais «surprenamment» nécessaire: le deuil de Peter Parker face à une perte qu’il ne parvient à surmonter reflète celui des spectateurs.
Léger et amusant, ce Far From Home «fait la job» de tampon et place l’aiguille du MCU en direction de la Phase 4 – dont certaines prémisses sont placées en ce moment au petit écran grâce à WandaVision. D’ailleurs, si vous ne l’avez pas encore vu, ceci vous donnera sans doute envie d’en apprendre plus sur la rafraichissante série WandaVision.
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!