Films sur des familles recomposées à regarder… en famille!
Mis à jour: Mar. 02, 2022
Entrevue avec Daphnée Côté-Hallé, que l’on voit dans la comédie française Week-end en famille sur Disney + et nos suggestions des meilleurs films sur les familles recomposées.
Week-end en famille… recomposée
La comédienne québécoise Daphnée Côté-Hallé (que l’on a entre autres vue dans Faits divers) éclate de rire quand on lui demande à quel point elle connaît le «concept» de famille éclatée, décomposée, recomposée: «Mes parents se sont séparés, ils sont remariés, on est quatre frères et sœurs, j’ai un demi-frère, on est tous en couple, mes sœurs ont des enfants. Juste la famille proche, sans compter les oncles et les tantes, on est 17. Alors je suis familière avec l’expérience familiale un peu bordélique, mais pleine de bienveillance et sans tension. C’est 100% ce que j’ai vécu», raconte-t-elle en entrevue en ligne. Comprendre qu’elle ne s’est pas sentie dépaysée en lisant les scénarios de la craquante série française Week-end en famille, diffusée sur la plateforme Disney + et où elle tient l’un des rôles principaux.
Connaissez-vous Flora et Ulysse? Apprenez-en plus sur la romancière Kate DiCamillo, qui a signé le roman à l’origine du long métrage.
Canadienne… et puis?
Quand elle a été contactée pour incarner Emma – Québécoise qui étudie en psychologie à Paris et a un coup de foudre (c’est mutuel) pour Fred (Éric Judor), ostéopathe français qui a trois filles de trois mères différentes avec lesquelles il entretient des relations très amicales – l’actrice ignorait qu’elle était dans la mire des producteurs depuis un an. On avait remarqué sa photo sur le site de l’agence qui la représente et elle incarnait, visuellement, la jeune francophone venue d’ailleurs dont Fred allait tomber amoureux. «Elle aurait pu être Algérienne, Marocaine, Belge… enfin, elle ne devait pas être Française, c’est tout.» Il y a eu des auditions, et voilà! Emma est devenue Canadienne, native du Québec.
Apprenez-en plus sur les séries et les films québécois qui sont disponibles sur Netflix.
Vite sur ses patins
Et qui dit Canada et Québec, dit hivers froids. La question a donc été posée: «Sais-tu patiner?». «Mais bien sûr, tout le monde patine, ici!», a immédiatement répondu Daphnée… en patinant pas à peu près dans sa tête. Puisque, non, elle ne savait pas. Du tout. «J’ai appris en deux semaines pour jouer dans une série française», rigole-t-elle aujourd’hui. La scène où elle fait preuve de son aisance sur la glace – dont la partie show-off est jouée par une doublure experte dans ce sport – est formidablement drôle. Mais attention, les scénaristes ont, de façon intelligente, fait autre chose avec le personnage que de jouer sur les clichés.
Ils ont aussi fait confiance à leur actrice quant à la langue utilisée: «Le texte était très bien au départ, ils ont fait un super travail de recherche, mais il est arrivé que, parfois, c’était vraiment trop français. Par exemple, au lieu de dire «Magnez-vous, on va être à la bourre», j’ai proposé: «Grouillez-vous, on va être en retard», et c’est passé sans problème», fait la comédienne qui a bien aimé que son rôle ait de nombreux quiproquos linguistiques et culturels. «Bon, j’ai des feuilles d’érable tapissées sur tous mes accessoires, mais c’est des clins d’œil pour situer le personnage, ce n’est pas le sujet de la série. Je suis juste une jeune femme qui vit des choses à Paris. On ne joue pas sur le décalage culturel, mais sur la vie de famille et la posture de belle-mère.» Puisque c’est ce qui tombe sur la tête d’Emma.
Cinéphile, retrouvez plus d’inspiration en consultant notre rubrique dédiée au septième art.
Belle-mère, mais pas marâtre
Jeune femme contemporaine qui, tout en prenant ses études au sérieux, ne néglige pas ses copines ni les soirées de karaoké, Emma se retrouve, à sa plus grande surprise, à devenir la belle-mère des trois filles de Fred, qui passent les week-ends chez leur papa: Clara (Liona Bordonaro) a 15 ans et elle est l’écolo et l’idéaliste du trio; Victoire (Middie Dreyfus) a 12 ans et, rêveuse, elle commet une maladresse après l’autre; Romy (Roxane Barazzuol) a 9 ans et elle est partout à la fois, à diriger, à parler, à… à tout, partout, avec tous. En leur compagnie, Emma, qui en plus étudie la psychologie de l’enfant, aurait pu se la jouer «psy» et, auprès de leur père, donneuse de leçons.
La réalité de la série est totalement différente. «Au début de la saison, on la sent dans l’analyse, elle sort de grandes théories à Fred, mais graduellement, elle efface ce réflexe pour laisser place à son naturel et se laisser aller.» Ce qui est un pur bonheur à voir et à entendre, le personnage – qui ressemble beaucoup à son interprète – étant drôle, intelligent, optimiste et en recherche de solution. Fred n’aurait pu trouver mieux pour cette vraie «femme de sa vie» – car il est persuadé que, cette fois, il a trouvé la bonne.
Éric et Daphnée/Fred et Emma
«Fred et Emma forment un couple solide, ils sont faits pour être ensemble et ce n’est jamais remis en question. Ils trouvent des solutions ensemble. Ça fait du bien de voir ça», résume la comédienne. Elle a entièrement raison. Fred et Emma sont sur un pied d’égalité. Même si elle aurait pu être plus fragile puisqu’elle est en train de prendre ses repères dans cette nouvelle société et cette nouvelle dynamique familiale.
Et même si Fred est plus âgé qu’elle – ce qui n’est pas non plus le propos de la série: Week-end en famille n’est pas l’histoire d’un homme d’âge mûr qui s’éprend d’une jeunesse, d’autant qu’Éric Judor est de ces acteurs à qui on ne peut donner d’âge et que Daphnée Côté-Hallé ne joue pas la carte de la «pitoune» (dirait-on de ce côté-ci de l’Atlantique).
Mais il y a plus: si le couple Fred-Emma fonctionne aussi bien, c’est grâce à la chimie Éric-Daphnée. Leur complicité, apparente au départ, s’intensifie au fil des épisodes. Ils sont plus à l’aise l’un avec l’autre. Sur un pied d’égalité, comme leurs personnages. Pourtant, en matière de notoriété, ils n’étaient pas sur la même marche du podium: «Je n’avais pas réalisé combien Éric était connu! Je me souvenais vaguement du duo Éric et Ramzy, j’avais vu un film avec eux… mais j’ai compris qui il était quand j’ai vu des gens l’arrêter dans la rue pour se prendre en photo avec lui ou quand ce chauffeur d’autobus s’est arrêté pour lui lancer: “Éric, tu as changé ma vie!” Mais il est tellement humble et généreux qu’on oublie facilement à quel point il est populaire».
Ne manquez pas ces films et séries qui sont devenus des incontournables.
Les Parent
Série créée par Jacques Davidts (sur TOU.TV)
«Les Parent est une des inspirations des auteurs de Week-end en famille, note Daphnée Côté-Hallé. Les Français adorent cette série.» Ils ne sont pas les seuls: Les Parent, c’est quand même 8 saisons totalisant 169 épisodes! Jacques Davidts les a «laissé tomber» parce que «les enfants sont devenus grands». Il était temps, pour eux et pour lui, de passer à autre chose. D’ailleurs, à ce sujet, y aura une autre saison de Week-end en famille? «On n’en sait encore rien, on aimera ça. On se croise les doigts.» Nous aussi!
Cigarettes et chocolat chaud
Film de Sophie Reine (en VSD)
Quand on lui parle film ou série mettant en scène une famille recomposée, Daphnée Côté-Hallé pense immédiatement à Cigarettes et chocolat chaud (2016), qu’elle a adoré quand il est sorti… sans même imaginer qu’un jour, elle serait dirigée par la réalisatrice du long métrage: Sophie Reine forme, avec Pierre-François Martin Laval, l’équipe qui réalise la série. Inspiré par la chanson Cigarettes and Chocolate Milk de Rufus Wainwright, le film suit un veuf qui se démène entre ses deux filles et ses deux emplois et qui, après avoir oublié une fois de trop sa cadette à l’école, se retrouve avec une travailleuse sociale dans les pattes. Dénouement heureux à la clé, qu’on ne s’inquiète pas.
(Nous avons retracé tous les Oscars du meilleur film, depuis la toute première cérémonie.)
Famille recomposée
Film de Frank Coraci (en VSD)
À la même époque, Adam Sandler et Drew Barrymore refaisaient équipe pour une troisième fois (après Le chanteur de noces et Les 50 premiers rendez-vous) afin de raconter cette délirante histoire d’un blind date qui se passe mal entre une divorcée et un veuf ayant chacun deux enfants… qui se retrouvent tous accidentellement dans le même «tout-inclus». Tous les clichés y passent, mais c’est très drôle et ça fait du bien. Et il y a la chimie imparable entre les deux stars.
Moins cher la douzaine
Film de Gail Lerner (sur Disney + dès le 18 mars)
Il y a eu plusieurs adaptations à l’écran du livre semi-autobiographique publié en 1948 dans lequel Frank Bunker Gilbreth Jr et sa sœur Ernestine racontaient la vie de leur «grosse» famille. Une version est sortie en 1950, et une autre en 2003, mettant Steve Martin en vedette.
Cette fois-ci, les Baker forment une famille recomposée comptant dix enfants et deux parents – eux, incarnés par Zach Braff et Gabrielle Union… à qui, parions-le, les jeunes vont en faire voir de toutes les couleurs.
N’hésitez pas à visionner ces films classiques sur Netflix Canada.
Les tiens, les miens et les nôtres
Film de Raja Gosnell (en VSD)
Un autre remake, celui-là d’un long métrage datant de 1968. Sortie en 2005, cette version met en scène Dennis Quaid en militaire veuf qui a huit enfants élevés dans la discipline la plus stricte; et Rene Russo en veuve excentrique qui a 10 enfants auxquels elle instille l’importance de la créativité. L’ordre d’un côté, l’art de l’autre. Les deux parents, qui s’étaient connus à l’école, se retrouvent lors d’une soirée de retrouvailles, (re)tombent amoureux l’un de l’autre et… et ce qui suit fait leur bonheur à eux, mais pas celui de leurs 18 enfants. C’est sympathique au possible.
Inscrivez-vous à l’infolettre de Sélection du Reader’s Digest!
