Ant-Man: drôle de superhéros
Quand l’arrivée d’Ant-Man dans l’Univers cinématographique Marvel (MCU) a été annoncée, le superhéros fut attendu avec quelques briques et un gros fanal. Mais, surprise, grâce à l’équipe de choc formée par le charismatique Paul Rudd (qui interprète le personnage) et l’imaginatif Peyton Reed (qui le met en scène), et à leur humour à tous les deux, le défi a été relevé haut la main. Le tandem est de retour dans un troisième volet, Ant-Man et la Guêpe: Quantumania. Nous étions invités à la conférence de presse virtuelle précédant la sortie de ce long métrage réjouissant.
Un succès indéniable
Pour Peyton Reed, le succès des films gravitant autour du personnage de Ant-Man tient en deux mots: cellule familiale. «Ce sont des histoires multigénérationnelles à propos d’une famille. En son centre, nous avons Scott Lang (Paul Rudd), qui n’est pas un multimilliardaire mais un homme ordinaire»… en tous cas, jusqu’à ce qu’il enfile de costume de Ant-Man. «À ses côtés, Hope van Dyne (Evangeline Lilly), qui devient son amoureuse et est la fille de deux scientifiques/superhéros incarnés par Michael Douglas et Michelle Pfeiffer.»
Ajoutons au portrait la fille adolescente de Scott, Cassie (Kathryn Newton), et en effet, il y a là une belle enfilade de générations (de personnages et d’acteurs).
Pour Paul Rudd, la popularité de Scott Lang/Any-Man doit beaucoup à la… normalité du personnage: «Les circonstances ont fait qu’il est devenu membre d’un groupe impressionnant de superhéros, les Avengers, mais il se demande encore pourquoi et s’il y est vraiment à sa place. En plus, les événements survenus dans Endgame font qu’il n’a pas vu sa fille grandir et en ce moment, ce qu’il veut par-dessus tout, c’est être un père, un bon père. Comme s’il voulait rattraper le temps perdu avec elle. Je crois que ça en fait un type sympathique auquel il est facile de s’identifier.»
Humour et secrets de famille
Une recette gagnante dont l’un des ingrédients irrésistibles, insiste Michael Douglas, est l’humour: «Dans cet univers plein de personnages surhumains nous en avons un ici qui affiche une certaine vulnérabilité et un sens de l’humour certain. Il y a du danger dans ces histoires… mais il y a aussi un élément de fun qui est très présent dans ces films.»
D’autre part, qui dit famille dit aussi… secrets de famille. Et là encore, la franchise Ant-Man vise dans le mille, en particulier dans ce troisième épisode. «Au début du film, on se rend compte que Hank et Hope n’ont pas dit à Scott ce sur quoi ils travaillent avec sa fille, fait Peyton Reed. Et Janet, elle, n’a pas dit aux siens tout ce qui s’est passé pendant sa disparition dans le microscopique Royaume Quantique où elle a disparu pendant 30 ans.»
«Après tout ce temps passé loin des siens, Janet savoure le temps passé avec sa fille et son époux bien-aimé. Ce n’est pas qu’elle leur ment, c’est seulement qu’elle ne leur dit pas tout. Ainsi, vous savez, 30 ans, c’est très long et les gens ont… des besoins. Alors, il ne faut pas la juger», raconte Michelle Pfeiffer, sourire en coin et lueur amusée dans les yeux. Plus sérieusement, elle ajoute combien son personnage espérait ne jamais retourner dans le monde parallèle qui a été sa prison. Sauf qu’un 3e film était prévu et que c’est là qu’il se déroule.
L’univers parallèle
Pour qui n’a pas un doctorat en physique quantique telle que pratiquée dans le MCU, le Royaume Quantique est une des innombrables dimensions du multivers, uniquement accessible grâce aux particules de Pym. Créées par Hank Pym, ce sont des particules subatomiques qui peuvent augmenter ou diminuer la densité et la force. Le costume de Ant-Man les utilise, ce qui explique comment Scott… et quelques autres maintenant, peuvent devenir minuscules ou géants.
Dès l’écriture du premier film, Paul Rudd a émis l’idée d’explorer ce royaume situé au niveau subatomique où l’espace et le temps fonctionnent différemment que dans notre monde. Il se déploie ici, avec ses règles, ses habitants et son étrangeté.
Restait à Peyton Reed et son équipe à l’inventer visuellement. « Nous nous sommes inspirés de Flash Gordon, de Barbarella, des couvertures des magazines de heavy metal des années 1970 et 1980, des revues de science-fiction des années 1960 et 1970, et aussi de microphotographies prises aujourd’hui et dans lesquelles des choses microscopiques ressemblent à des paysages hallucinants… ou à des monstres. » À partir de tous ces éléments, ils ont «bâti» un univers cohérent, qui «possède son histoire et sa logique interne». Et son propre méchant.
Affronter l’ennemi en trois temps
Ici, une mise en contexte. Le MCU fonctionne par Phases. Trois Phases forment une Saga dans laquelle les superhéros font face à un ennemi tout-puissant qui se révèle peu à peu. Dans le cas de la première saga, dite « de l’Infini », qui est composée de 23 films, c’était Thanos. Dans la deuxième, la Saga du Multivers (dont Quantumania, premier long métrage de la Phase V, est le 8e long métrage), il s’appelle Kang le conquérant.
«Qui est Kang?», demande son interprète Jonathan Majors. La réponse courte est qu’il est un super-vilain qui voyage dans le temps et dont il existe plusieurs «variants», c’est-à-dire plusieurs versions de lui dans différents univers du multivers. Ils ont chacun leurs intentions et leurs buts. Ils sont à la fois différents les uns des autres et, en même temps, pareils. Celui que l’on rencontre ici est coincé depuis longtemps dans le Royaume Quantique où il a… disons, des problèmes avec quelques types.
Pour le producteur Kevin Feige, qui dirige la destinée de l’Univers cinématographique Marvel, le personnage est «le pire des méchants qu’on ait vu dans le MCU». Rappelons que Thanos avait exterminé la moitié de toute vie dans l’univers en un claquement de doigt. C’est tout dire.
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