Canicule: le jour le plus chaud de l’histoire canadienne
Le 5 juillet 1937, en pleine canicule, deux petites villes de la Saskatchewan ont eu les températures les plus élevées jamais enregistrées au Canada. Découvrez cette étouffante journée d’été.
C’était en 1937. Le Canada était en plein cœur de la Grande Dépression, et le taux de chômage avait atteint les 40%. En plus de cette catastrophe économique dévastatrice, les Prairies canadiennes et américaines accumulaient près de dix années de sécheresse extrême, mettant même au défi la survie des fermiers. La chaleur insupportable de cette année-là a atteint son sommet le 5 juillet, alors que deux petites villes au sud-est de Régina ont enregistré les températures les plus élevées de l’histoire du Canada. En ce jour brûlant, les habitants de Midale et de Yellowgrass ont vu le mercure monter à 45,5oC ( autour de 113oF). Un record jamais dépassé depuis 84 ans.
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Vivre dans un désert de poussière
Les vagues de sécheresse se sont succédé dans les Prairies dès le début de la colonie, et la mise en valeur et l’occupation des terres a débuté dans les années 1870. Mais les vagues de chaleur des années 1930 ont atteint un sommet, aussi bien en ce qui concerne la durée que les régions affectées. Le désert de poussière, comme on l’a souvent qualifié, s’accompagnait d’un ralentissement dans l’économie mondiale qui faisait de cette région un endroit difficile à habiter pour les Canadiens, ce qui n’avait pas été le cas pendant la décennie précédente. Il est certain que vous ignorez au moins l’une de ces choses étonnantes au sujet du Canada!
Dans les années 1920, l’ouest du Canada prospérait, et sa bonne fortune s’appuyait sur ses exportations de blé. Puis, soudainement, autant l’abondance des récoltes que les prix du boisseau avaient dégringolé, rendant très difficile la survie des résidents encore sur place. Les vents secs battaient le sol meuble et provoquaient d’immenses tempêtes de poussière, qui rendaient quasi impraticable toute activité extérieure. La poussière infiltrait tout, et les propriétaires avaient pris l’habitude de couvrir leurs portes de draps humides et de mettre la table avec les tasses renversées jusqu’à leur utilisation. Mais la poussière s’infiltrait malgré tout, et recouvrait l’environnement d’un film épais.
Même dans les lieux épargnés par les tempêtes de poussière, la chaleur avait ralenti les récoltes et empêché les moissons abondantes auxquelles les fermiers canadiens s’étaient accoutumés. La situation était si grave que deux tiers des fermiers de la Saskatchewan faisaient la queue chaque mois pour recevoir de l’aide de l’état. Le récit de ces 10 années perdues, présenté dans Ten Lost Years, rassemble des témoignages de la grande dépression au Canada. On y décrit la tempête de sable comme «un défi pour la survie des plus forts… Je lisais plus souvent la Bible et jamais je n’avais lu de récits plus terribles que ceux du milieu des années 1930, des années impitoyables.»
Le Canada c’est aussi des températures extrêmes à différentes saisons. Alors à l’inverse, souvenez-vous de ces tempêtes de neige qui ont marqué le Québec et le Canada.
Existe-t-il une limite à la chaleur?
Il est difficile d’imaginer ce qu’est une chaleur de 45oC, surtout dans un pays qui est reconnu pour sa tolérance aux grands froids. Selon un journal, le Regina Leader-Post, qui a recueilli des témoignages directs sur ce record de chaleur, l’asphalte fondait, les chandelles s’affaissaient sur les nappes, les disques pour gramophones fondaient dans les étals des magasins, l’eau des radiateurs d’auto bouillait et débordait, et le caoutchouc des pneus ramollissait à la chaleur. Quant au test classique de l’œuf cuit sur un trottoir, un résident de Weyburn en Saskatchewan (une ville du sud de la province qui connaissait la même température torride) a tenté l’expérience et raconté au Leader-Post: «L’œuf s’est évaporé et a séché avant même de commencer à cuire.»
En plus de tous les exemples que nous venons de donner, la chaleur extrême peut être mortelle pour l’humain. Dans des conditions caniculaires comme celles éprouvées le 5 juillet 1937, l’organisme fait tout pour se refroidir, ce qui peut provoquer un coup de chaleur. De nos jours, lorsque le mercure atteint des niveaux risqués, la Santé publique lance des messages d’alerte pour demander aux citoyens de rester chez eux et de boire beaucoup d’eau.
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